Santé

BPCO : causes, symptômes et traitements

La BPCO ou la bronchopneumopathie chronique obstructive est un ensemble d’affections respiratoires et graves, plus fréquentes chez les fumeurs. Près de 9% des hommes et 4% des femmes de plus de soixante-cinq ans, sont concernés par la BPCO (ce qui fait entre huit cents mille et un million de Français. Mais, l’effectif de femmes qui en souffrent augmente de plus en plus, en raison du nombre croissant de fumeuses. Quels sont les causes, signes d’alerte et traitements de la BPCO ?

BPCO : définition

La BPCO, encore connue sous le terme bronchopneumopathie chronique obstructive, est définie comme une forme grave de bronchite. Elle pose des problèmes respiratoires ainsi que des dommages irréversibles aux poumons. Les principaux troubles de la BPCO sont la bronchite chronique et l’emphysème, et les signes d’alerte sont observés rarement avant la cinquantaine. Ceux qui souffrent de cette maladie toussent beaucoup et présentent facilement un essoufflement.

La BPCO est une maladie à progression lente, dont l’évolution s’étend sur plusieurs années. En effet, plus elle progresse, plus les activités quotidiennes sont pénibles. Elle est provoquée dans près de 80% des cas, par le tabagisme, et dans d’autres cas, elle est liée à l’exposition à des polluants aériens ainsi qu’à la fumée secondaire.

Quels sont les types de BPCO ?

  • Bronchite chronique

Correspondant à 85% des cas de BPCO, la bronchite chronique est évoquée dès que la personne souffre de toux pendant au moins trois mois dans l’année, pendant deux ans consécutifs, et qu’aucun autre trouble pulmonaire n’est observé (la tuberculose, la fibrose kystique…).

Cela s’explique par le fait que la paroi des bronches sécrète assez de mucus, et les bronches sont souvent sensibles à des réactions inflammatoires, à cause de la présence des bactéries. Alors que dans un contexte normal, aucune bactérie ni virus ne devrait être présent.

  • Emphysème

L’élasticité des alvéoles des poumons est réduite, et celles-ci commencent à se déformer de manière progressive ou se rompent. En cas de destruction ou d’endommagement des alvéoles, les échanges de l’air et du CO2 sont de moins en moins efficaces. Aussi, les parois des bronches ne permettent plus l’expiration, en raison du manque de soutien des tissus qui sont dans les environs. Cette fermeture à l’expiration empêche non seulement l’échange de l’air, mais retient aussi un volume anormal d’air au niveau des poumons.

Mécanisme de développement de BPCO

Rappelons que l’inspiration est un phénomène actif qui consiste à faire rentrer l’air dans les poumons, alors que l’expiration est un phénomène passif qui consiste à faire sortir l’air. En cas d’obstruction des bronches, comme dans le cas de la bronchopneumopathie (BPCO), la capacité de respiration est très élevée, puisque l’expiration subit une forte pression. La personne atteinte a l’impression qu’elle fournit un effort physique important. Alors, cette obstruction n’est donc pas développée à l’inspiration, mais plutôt à l’expiration.

En cas de bronchite chronique, on assiste à une diminution du calibre des bronches, provoquée par l’inflammation, les sécrétions ou encore les spasmes des muscles qui sont au niveau de la paroi des bronches. Dans le cadre de l’emphysème, on constate un affaissement et une diminution de l’élasticité des bronches ; ce qui entraîne la dilatation anormale des alvéoles. Ces dernières ne sont plus dès lors, en mesure de rendre possibles les échanges gazeux.

En effet, les poumons d’une personne souffrant de bronchite chronique ou d’emphysème, renferment assez d’air que la normale. Il ne s’agit pas en réalité d’un air de qualité, puisqu’il contient peu d’oxygène, et ne peut donc être d’une grande utilité pour le corps.

Il est important de savoir que les poumons permettent les échanges gazeux, et lors de chaque respiration, ils absorbent de l’oxygène et libèrent du dioxyde de carbone. Mais les personnes affectées par la BPCO ont de l’air qualifié de ‘’prisonnier’’ dans les poumons, et cet air n’intervient pas dans les échanges gazeux.

BPCO : causes et personnes concernées

La BPCO constitue la quatrième cause de décès derrière le cancer, les troubles cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Les causes les plus fréquentes de cet ensemble de maladies graves sont :

  • Le tabagisme : responsable de près de 80% des cas de BPCO ;
  • Le cannabis: très prisé chez les jeunes, le cannabis est un facteur de risque élevé d’une bronchopneumopathie ;
  • L’exposition à des polluants qui sont dans certains environnements, surtout professionnels : dioxyde d’azote, monoxyde d’azote émis par les cuisinières à gaz, chauffe-eau, cheminées, poêles à gaz, radiateurs et fumée de tabac ;
  • La pollution atmosphérique due au trafic routier de même qu’aux industries. Le développement des infections bronchiques pendant l’enfance peut être à l’origine de l’apparition et de la progression de la BPCO.

Cependant, les personnes les plus affectées par la bronchopneumopathie sont celles âgées de plus de quarante-cinq ans et la prévalence augmente au-delà de cet âge. Les personnes en situations défavorisées sont également plus atteintes par cette pathologie. Ceci, en raison des difficultés d’accès aux soins, du tabagisme, de la malnutrition, des conditions de travail qui les exposent à des polluants professionnels…

BPCO : stades de développement de la pathologie

Avant l’apparition des symptômes (comme toux), les poumons sont déjà marqués par plusieurs dommages irréversibles. Il est recommandé à ce stade d’éviter de s’exposer aux irritants, surtout à la fumée du tabac. Cela permet le ralentissement de la pathologie.

Au fil du temps, la toux est de plus en plus fréquente, accompagnée de rhumes et des bronchites aigües. À ce stade, les expectorations sont en quantité importante, la respiration est plus difficile à chaque effort important.

À un stade donné, la pathologie provoque l’essoufflement à chaque moindre effort physique, et par la suite, au repos.  En période de smog, les symptômes sont plus graves, de même qu’en cas d’infections banales ou d’une exposition aux irritants des voies respiratoires. Dans ce cas, une hospitalisation s’impose, afin de ne pas augmenter le risque de destruction des fragiles tissus des poumons. Au stade avancé, la personne atteinte peut présenter un épuisement, une atteinte psychologique, un amaigrissement et l’isolement.

BPCO : quels sont les symptômes ?

Les symptômes varient selon le type de BPCO.

Bronchite chronique

Les symptômes de la BPCO dans le cas d’une bronchite chronique sont :

  • Expectorations de mucus blanchâtre ;
  • Vomissements ou étourdissements, provoqués par la toux;
  • Souffle court, gonflement des jambes, lèvres et peau bleue ;
  • Infections respiratoires fréquentes.

On note également une toux grasse exacerbée au coucher et au lever. Elle est également connue sous le nom de toux fumeurs.

Emphysème

Pendant l’emphysème, les symptômes observés sont :

  • Respiration sifflante ;
  • Souffle court et sensation d’essoufflement ;
  • Sensation d’oppression au niveau de la poitrine.

Il est également possible de remarquer un amaigrissement important chez le sujet.

BPCO : diagnostic de la maladie

Dans le cadre du diagnostic d’une BPCO, le professionnel de santé procède à l’analyse des symptômes évocateurs, tels que la toux, l’expectoration…au moins trois fois par an. Alors, il prescrit tout un tas de tests spécifiques, y compris l’exploration fonctionnelle respiratoire. Les différents tests consistent à mesurer les quantités de gaz échangés durant la respiration, ainsi que le niveau d’obstruction des bronches.

En outre, le médecin peut compléter la mesure des gaz dans le sang ainsi qu’un exercice de marche (distance que le patient a parcourue en six minutes). L’objectif de ces examens est de faire une évaluation de l’impact de la pathologie sur la vie quotidienne du patient.

Pour finir, la réalisation d’une radiographie des poumons, permet d’avoir une image et une idée précise des éventuelles lésions présentes au niveau des poumons.

BPCO : quelles sont les mesures de prévention ?

La prévention de la bronchopneumopathie consiste à arrêter le tabagisme et à réduire votre exposition à la fumée des autres fumeurs. De plus, vous pouvez adopter de simples bonnes habitudes respiratoires. Il faut donc :

  • Respirer sainement

Toujours éviter les zones marquées par des fumées et des polluants. Prendre connaissance des bulletins de qualité de l’air, et faire moins d’effort les jours où l’air est pollué.

  • Respirer efficacement

Apprendre à respirer par l’abdomen, afin d’augmenter votre potentiel respiratoire. Il vous suffit de placer les mains de chaque côté du nombril, de relaxer les muscles abdominaux et d’inspirer profondément par le nez, en veillant à ce que votre ventre soit gonflé. Vous devez constater que vos mains montent. Ensuite, prenez une expiration par la bouche et gardez les lèvres fermées.

  • S’habiller confortablement

L’utilisation des ceintures qui compriment le ventre et les vêtements trop serrés, empêchant une respiration profonde, est déconseillée.

  • Faire des exercices

La pratique d’une activité physique ne traite pas la BPCO, mais elle apporte une amélioration à l’endurance et vous permet d’être plus actif. Vous pouvez marcher chaque jour selon votre rythme.

  • Souffler des bougies

Lors de cet exercice, imaginez que vous êtes devant une bougie allumée, prenez une inspiration profonde, et fermez presque les lèvres en vous entraînant à expirer plus d’air.

  • Surveiller la météo

En fait, lorsqu’il fait trop chaud ou trop froid, il est plus difficile de respirer.

BPCO : quels sont les traitements possibles ?

Il est crucial de savoir qu’aucun traitement ne permette de se débarrasser complètement de la bronchite chronique et de l’emphysème. Mais, le bien-être de la personne souffrante de BPCO peut être amélioré et la progression de la maladie peut être ralentie.

Arrêt du tabagisme

Apparaissant comme la disposition la plus importante à prendre, l’arrêt du tabagisme est très négligé. Cependant, une personne atteinte de BPCO et qui souhaite une amélioration de sa qualité de vie, doit absolument stopper avec le tabagisme.

Notez que chez les fumeurs, les capacités respiratoires se dégradent trois à quatre fois plus rapidement que le vieillissement normal des poumons. Un fumeur qui arrête la prise du tabac obtient à nouveau un rythme de dégradation normal.

Suivi et adaptation

Il existe de multiples centres de santé qui proposent des services spécialisés en BPCO : conseils nutritionnels, ergothérapie, physiothérapie, aide pour arrêter le tabagisme…Le patient apprendra dans ses centres, à se familiariser avec la médication de même qu’avec les exercices de réadaptation respiratoire.

Toutefois, il est crucial que le paient soit impliqué tout au long de la prise en charge pour que les traitements puissent être efficaces. En dehors de l’adaptation, il y a également le suivi médical qui est important, et il est recommandé de consulter son médecin en cas d’aggravation des symptômes.

Oxygénothérapie

Dans un contexte de détresse respiratoire aigüe, le médecin a recours à de l’oxygène. Mais en cas de détérioration des fonctions respiratoires, si la quantité d’oxygène dans le sang est trop basse, le professionnel de santé indique l’oxygénothérapie de longue durée.

Elle permet de réduire l’impact de l’insuffisance respiratoire sur le cœur et d’améliorer le confort. Pour plus d’efficacité, l’oxygénothérapie doit être utilisée seize heures sur vingt-quatre.

Exercice physique et réadaptation respiratoire

Le problème respiratoire peut être à l’origine d’une vie sédentaire chez la personne atteinte, et cela aura pour conséquences un affaiblissement des muscles du corps et l’accroissement de l’essoufflement.

Aussi, l’apprentissage progressif à nouveau de l’effort physique permet une amélioration considérable, en termes de qualité de vie de la personne atteinte de BPCO.

Médicaments

  • Antibiotiques

La prescription des antibiotiques et de cortisone en comprimés, permettra de traiter toute infection des voies respiratoires (la grippe, la pneumonie, etc.). Cela empêchera par la même occasion, d’éviter une aggravation pouvant engendrer une situation d’urgence vitale, comme la détresse respiratoire.

Cependant, il est souvent conseillé de se faire vacciner annuellement contre la grippe et les infections à pneumocoques. Ces dernières, qui sont susceptibles de causer de pneumonies graves.

  • Inhibiteur de la phosphodiestérase de type 4 (IPDE-4)

Ce médicament peut diminuer un tant soit peu la fréquence de crises d’exacerbation des symptômes. Il a été également rapporté qu’il agirait à l’encontre de l’inflammation au niveau des bronches.

  • Bronchodilatateurs

En ce qui concerne la prise en charge du souffle court, le médecin indique souvent au patient des bronchodilatateurs sous forme d’inhalateurs. On distingue principalement les agonistes-bêta-2 (salbutamol, terbutaline, formotérol, salmétérol) et les anticholinergiques (ipratropium, tiotropium).

L’effet de certains de ces inhalateurs est rapide et leurs actions sont remarquables en quelques minutes, pendant que d’autres prennent du temps.

Il existe aussi des bronchodilatateurs sous forme de comprimés, tels que les xanthines, dont l’usage est moindre par rapport aux inhalateurs, ou combinés parfois.

  • Corticostéroïdes

Utilisés dans le cadre de la prévention ou du traitement les symptômes de BPCO à un stade modéré ou avancé, les corticostéroïdes facilitent la respiration. Ils réussissent cela, en diminuant l’inflammation au niveau des voies respiratoires. Il existe des corticostéroïdes sous forme d’inhalateurs (Flovent, Pulmicort, etc.) et sous forme de comprimés.

Intervention chirurgicale

Les effets néfastes de la diminution de l’élasticité des poumons dans le cadre d’un emphysème, peuvent être corrigés en réduisant la taille de cet organe, à travers une opération chirurgicale. Ainsi, les médecins font recours à la chirurgie dans des cas spéciaux.

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