Bien-être

Les apolipoprotéines plutôt que le LDL-cholestérol ?

Les dosages des apolipoprotéines et du LDL-cholestérol sont constamment au centre du débat sur le diagnostic des risques cardiovasculaires. Mais de nombreuses études semblent confirmer la supériorité des apolipoprotéines sur le cholestérol LDL. Voici tous les détails à connaître sur ces deux molécules de l’organisme humain, leurs dosages et l’interprétation des résultats.

Apolipoprotéines et LDL-Cholestérol : Définitions

Les apolipoprotéines et le LDL-Cholestérol jouent des rôles spécifiques dans la circulation sanguine.

Apolipoprotéines : présentation

Les apolipoprotéines représentent la partie protéique des lipoprotéines dont elles assurent la solubilisation. Ces dernières sont des vésicules auxquelles les lipides (triglycérides, cholestérol et phospholipides) s’associent afin de pouvoir circuler dans le sang.

Encore désignées apoprotéines, les apolipoprotéines sont sécrétées par le foie. Elles interviennent également dans la régulation métabolique comme activateurs ou inhibiteurs d’enzymes plasmatiques. Elles jouent aussi le rôle de ligands des récepteurs membranaires.

Les apolipoprotéines forment un ensemble de protéines et il en existe de nombreuses variétés. On compte en tout 10 classes et sous-classes d’apolipoprotéines, mais les apolipoprotéines B et les apolipoprotéines A1 sont celles qui font souvent l’objet d’un dosage sanguin. La première catégorie fait partie des particules du cholestérol LDL et la seconde catégorie représente la particule principale du cholestérol HDL.

Cholestérol LDL : présentation

Le cholestérol est un lipide qui joue un rôle important dans la fabrication des hormones produites par les glandes surrénales et génitales. Une partie du cholestérol présent dans le sang est fabriqué par le foie et le volume restant provient des aliments.

Le LDL (Low Density Lipoprotein) ou lipoprotéine de faible densité est souvent qualifié de mauvais cholestérol. Mais son rôle initial est le transport du cholestérol vers les cellules du corps humain. Le LDL participe aussi à la digestion des lipides en produisant des sels biliaires. Son rôle s’étend également à la structure des membranes cellulaires et à la synthèse de certaines molécules.

Normalement, le LDL est un nutriment essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Cela dit, il prend le nom de mauvais cholestérol dans la mesure où son excès constitue un facteur de risque cardiovasculaire. Dans ce cas, le mauvais cholestérol se dépose sur les parois des vaisseaux sanguins et forme des plaques d’athérome ainsi que des dépôts gras. Ensuite, ces masses peuvent obstruer la circulation du sang vers le cœur et le cerveau. Le cholestérol LDL fait opposition au cholestérol HDL qui correspond au bon cholestérol. Ce dernier transporte le cholestérol des artères vers le foie qui est chargé de les détruire à la fin du processus.

Apolipoprotéines et LDL-Cholestérol : l’intérêt du dosage

Les dosages des apolipoprotéines et du LDL-Cholestérol représentent deux analyses différentes. Ils peuvent être prescrits spécifiquement ou de façon complémentaire.

LDL-Cholestérol : L’intérêt du dosage

Le dosage du LDL-Cholestérol s’inscrit souvent dans le cadre d’un bilan lipidique (taux de cholestérol total, cholestérol HDL et triglycérides). Cette analyse peut être prescrite en cas de :

  • suspicion ou présence d’une maladie cardiovasculaire,
  • risque héréditaire (si des membres de la famille du patient ont déjà eu un taux de cholestérol élevé ou une maladie cardiaque juvénile),
  • existence de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires (diabète, obésité, hypertension ou tabagisme),
  • vérification de l’efficacité d’un traitement de régulation du cholestérol.

Le dosage du cholestérol LDL sert également à prévenir, à diagnostiquer ou à suivre deux types de dyslipidémies (l’hypocholestérolémie pour un taux de cholestérol bas et l’hypercholestérolémie qui correspond à l’excès de cholestérol).

Apolipoprotéines : L’intérêt du dosage

Quant au dosage des apolipoprotéines, il est souvent prescrit en complément du bilan lipidique. Le volume des apoprotéines indique la concentration du LDL et du HDL dans le sang. Donc, l’analyse des apolipoprotéines sert à évaluer le risque cardiovasculaire chez un individu.

Leurs dosages respectifs sont recommandés par la Haute autorité de la santé (HAS) en France en fonction du niveau de certains lipides. Le dosage de l’apolipoprotéine A1 est nécessaire lorsque le taux de cholestérol-HDL est inférieur à 0,35 g/l ou supérieur à 0,80 g/L. Celui de l’apolipoprotéine B est requis lorsque l’analyse des triglycérides montre une concentration supérieure à 3,4 g/l.

Apolipoprotéines et LDL-Cholestérol : La réalisation des dosages

Les médecins procèdent de la même façon pour les analyses des apolipoprotéines et du cholestérol LDL. Toutefois, de légères différences existent au niveau de la préparation du patient.

LDL-Cholestérol : Le dosage

Le dosage du cholestérol LDL se fait après un prélèvement de sang veineux. La prise de sang est effectuée généralement au niveau du pli du coude. Le sang prélevé sert aussi à réaliser le bilan lipidique.

Une période de jeûne de 12 heures est nécessaire avant le prélèvement. Le patient doit également éviter de boire de l’alcool 48 heures avant son rendez-vous chez le médecin.

Apolipoprotéines : Le dosage

L’analyse des apolipoprotéines est également précédée d’un prélèvement de sang veineux au niveau du pli du coude. Une période de jeûne est recommandée avant ce type d’examen. Cependant, le jeûne peut ne pas être indispensable si le dosage est effectué indépendamment du bilan lipidique.

Le médecin peut aussi demander au patient de cesser la prise de certains médicaments qui pourraient agir sur la concentration des apolipoprotéines.

Apolipoprotéines et LDL-Cholestérol : Les valeurs normales

Diverses valeurs de référence (exprimées en grammes par litre) sont disponibles tant pour les apolipoprotéines que pour le cholestérol LDL.

Apolipoprotéines : Les valeurs normales

Les valeurs usuelles des apolipoprotéines varient selon le sexe du sujet. La valeur normale de l’apolipoprotéine A1 est comprise entre 1,20 et 1,60 g/l chez l’homme. Chez la femme, elle est logée entre 1,30 – 2,10 g/l.

L’apolipoprotéine B est normale quand sa concentration est comprise entre 0,50 et 1,30 g/l chez l’homme puis entre 0,50 et 1,20 g/l chez la femme.

LDL-Cholestérol : Les valeurs normales

Les valeurs de référence du cholestérol sont définies ensemble avec les index du bilan lipidique. En effet, le risque cardiovasculaire est évalué sur la base du rapport entre les différents lipides. En général, le taux de cholestérol est normal si la concentration de :

  • cholestérol LDL est inférieure à 1,6 g/L ;
  • cholestérol HDL est supérieure à 0,4 g/L ;
  • cholestérol total est inférieure à 2 g/L ;
  • triglycérides est inférieure à 1,5 g/L.

L’interprétation des résultats tient compte d’autres paramètres. L’âge, les antécédents médicaux et le sexe sont les critères qui s’ajoutent aux valeurs usuelles.

Pourquoi les apolipoprotéines sont-elles plus fiables ?

Quatre larges études prospectives rapportées par Siderman et al ont indiqué qu’en termes de prédiction du risque de maladie vasculaire, l’apolipoprotéine B était supérieure au cholestérol total ou au cholestérol LDL. Quant au risque cardiovasculaire, ces études ont également montré que l’index global basé sur le ratio apolipoprotéine B/apolipoprotéine A1 était supérieur à celui du traditionnel rapport LDL/HDL-cholestérol.

La fiabilité de l’apolipoprotéine B dans la prédiction du risque cardiovasculaire pourrait s’expliquer par sa représentativité. Ce marqueur représente en effet toutes les classes de cholestérol qui sont dangereuses pour la santé (LDL, IDL, VLDL,…). L’apolipoprotéine B facilite aussi la détection d’une forme très dangereuse de mauvais cholestérol qui est associée à de petites particules de haute densité.

Les recommandations de la HAS au sujet du dosage des apolipoprotéines pourraient également conforter les thèses émises plus haut. En plus, les apolipoprotéines peuvent être analysées facilement chez les sujets dont le HDL et le LDL sont difficiles à doser à cause d’une probable concentration élevée de triglycérides.

Apolipoprotéines : Interprétation des résultats

L’interprétation des résultats tient généralement compte des valeurs usuelles et des conditions de prélèvement. Néanmoins, des prédictions globales peuvent être établies.

La diminution du taux d’apolipoprotéine A1 en dessous de 1,1 ou 1,2 g/l indique un risque d’athérosclérose. Cela signifie que le dépôt de plaques est susceptible de boucher les vaisseaux sanguins. Par contre, un taux d’apolipoprotéine A1 élevé est le signe d’une bonne élimination du cholestérol. Dans ce cas, le sujet est protégé contre les maladies cardiovasculaires.

Au niveau de l’apolipoprotéine B, une concentration supérieure à environ 1,3 g/l est le signe de la présence d’un risque cardiovasculaire. Si le taux d’apolipoprotéine B est bas, le patient ne présente aucun risque cardiovasculaire. Cependant, un taux extrêmement bas (moins de 0,50 g/l) peut indiquer la présence d’autres pathologies, mais ces cas se présentent très rarement. Il faut noter toutefois que la carence en apolipoprotéine B peut être due à la malnutrition, l’hyperthyroïdie, un cancer, une anémie chronique ou à une maladie grave du foie.

Apolipoprotéines : Les facteurs pouvant influer sur les valeurs

Différents facteurs peuvent être à la base des variations des taux d’apolipoprotéines dans le sang.

Les facteurs physiologiques

La concentration d’apolipoprotéine A1 peut augmenter en cas de consommation d’alcool ou de grossesse.

La concentration d’apolipoprotéine B diminue chez les femmes enceintes. Elle baisse également en cas d’obésité, de manque d’exercice physique, de tabagisme ou de mauvaise alimentation (consommation d’aliments dont les teneurs en cholestérol et en gras saturés sont élevées).

Les facteurs pathologiques

Le taux d’apolipoprotéine A1 peut diminuer chez les sujets souffrant de diabète, d’hyperthyroïdie, d’atteinte rénale, d’anémie par carence en fer ou d’une atteinte du foie.

L’apolipoprotéine B augmente en cas de diabète, d’atteinte rénale, de cancer du foie, d’hépatite ou d’hypothyroïdie.

Les facteurs médicamenteux

Certains médicaments peuvent interférer dans le dosage des apolipoprotéines. Ainsi, des dispositions sont généralement prises avant le prélèvement sanguin. Les types de médicaments suivants peuvent fausser le dosage des apolipoprotéines :

  • les contraceptifs œstro-progestatifs,
  • les bêta-bloquants,
  • les diurétiques,
  • les glucocorticoïdes.

Particulièrement au niveau de l’apolipoprotéine B, les androgènes, les corticostéroïdes, le sirolimus, l’isotrétoïne, la cyclosporine ou le danazol peuvent influer sur les résultats des analyses.

Les méthodes de régulation du cholestérol

Apolipoprotéines et LDL-Cholestérol

L’excès de mauvais cholestérol est la principale cause du risque cardiovasculaire. Quelle que soit la méthode de dosage ayant servi à établir le diagnostic, les méthodes de régulation du cholestérol sont les mêmes. Elles englobent des traitements médicamenteux et des habitudes saines.

Les traitements médicamenteux sont souvent basés sur les statines, les inhibiteurs de l’absorption intestinale du cholestérol, les fibrates ou les inhibiteurs PCSK9. Du reste, ces médicaments ne sont indispensables que dans certains cas.

Par contre, l’alimentation et les habitudes de vie saine sont à revoir impérativement même si des traitements médicamenteux sont en cours. Les sujets à risque doivent consommer :

  • des aliments faibles en graisse saturée (préférer l’huile d’olive ou de colza),
  • des fruits et légumes variés,
  • moins de sel, de charcuterie et de viande rouge,
  • des poissons et des produits provenant de la mer,
  • des légumineuses (lentilles, fèves…).

D’autres habitudes sont également à observer afin de maîtriser le taux de cholestérol. L’excès d’alcool et de tabac est à éviter. En outre, les sujets présentant des risques cardiovasculaires doivent faire régulièrement de l’exercice physique et surveiller leur tension artérielle.

 

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