Santé

Fibromes utérins : Typologie, Causes, Symptômes, Traitement

En France, au moins 10 % de la population féminine subit chaque année une ablation de l’utérus. D’après la communauté médicale, la première situation conduisant à une telle intervention chirurgicale constitue le fibrome utérin. Il s’agit d’une tumeur assez particulière, car elle s’avère généralement asymptomatique. Dans certains cas, elle provoque des signes d’alerte offrant ainsi à la femme la possibilité de bénéficier d’un traitement. Quelle est la solution proposée dans ce contexte et comment s’identifie cette affection ? Zoom sur les réponses.

Le fibrome utérin : Une tumeur non cancéreuse du muscle utérin

Également désigné sous le vocable de léiomyome ou de myome, le fibrome utérin constitue une tumeur qui touche l’utérus. Il attaque plus précisément l’intérieur ou la surface du tissu musculaire de cet organe. Malgré son caractère tumoral, cette affection ne conduit pas à un cancer. De plus, elle est de type bénin.

En raison de cela, la taille du fibrome ne semble pas la même chez toutes les femmes atteintes. Concrètement, la grosseur d’un fibrome utérin peut à ses débuts ressembler à celle d’un pois. Au fil du temps, le myome peut se développer puis atteindre la taille d’un pamplemousse voire au-delà.

Ce qui équivaut à une grosseur dont le diamètre va de quelques millimètres à près de 30 cm. Tout compte fait, le fibrome utérin demeure un désordre sanitaire à ne pas banaliser, car il peut se manifester chez toutes les femmes. De plus, il peut apparaître à n’importe quel âge et sa survenue n’est pas sans conséquence.

Les fibromes utérins : Une classification selon la localisation utérine de la tumeur

Il n’existe pas un seul fibrome utérin, mais plusieurs. Toutes les formes de la tumeur attaquent certes le même organe. Cependant, elles ne se développent pas dans la même région de l’utérus. Pourtant, c’est en fonction de cette dernière que la classification des fibromes utérins s’effectue.

Les types de fibromes utérins

Les fibromes utérins se déclinent en trois catégories à savoir :

  • Intramurales ou interstitielles ;
  • Sous-muqueuses ;
  • Sous-séreuses.

Les premiers types de fibromes constituent les plus courants, car ils sont détectés dans près de 70 % des cas recensés. Un léiomyome de cette catégorie croit au sein de la paroi utérine, mais commence sa formation sous la couche musculaire de celle-ci. Avec les fibromes utérins interstitiels ou intramuraux, l’utérus ainsi que sa cavité possèdent un aspect déformé.

En revanche, dans le cas des fibromes endocavitaires ou sous-muqueux, c’est uniquement la cavité utérine qui connaît la déformation, car la tumeur occupe tout l’espace disponible en son sein. Outre cela, la cellule tumorale se distingue par le fait qu’elle établit ses racines au niveau de la muqueuse utérine.

De plus, le myome est généralement responsable d’importants saignements puis fait l’objet d’une certaine rareté. En effet, cette forme de l’affection ne s’identifie que dans 5 % des cas. Quant aux fibromes sous-séreux, ils se diagnostiquent peu fréquemment, car ils correspondent à près de 25 % des cas décelés.

Ici, la tumeur croît hors de la cavité utérine. Les cellules tumorales s’étendent donc jusqu’à l’extérieur de l’utérus. Elles sont par le biais d’un pédicule reliées à la paroi utérine.

Les fibromes utérins : Des tumeurs de cause inconnue

Nonobstant le fait que la découverte du fibrome utérin date de plusieurs décennies d’années, sa véritable origine demeure encore un secret pour la communauté médicale. Toutefois, plusieurs études démontrent que l’apparition d’une telle affection implique diverses situations :

  • Environnementales ;
  • Hormonales ;
  • Génétiques.

Prenant en compte le premier facteur, des données d’analyse permettent d’affirmer que le fibrome utérin touche plus fréquemment les femmes des Caraïbes ou celles africaines. La prévalence de l’affection serait de 80 % dans ces régions. Être une femme originaire de ces zones accroît donc le risque d’être touchée par un myome.

Parlant du facteur hormonal, il a été constaté que ce sont les hormones sexuelles féminines qui entretiennent la croissance de la tumeur. C’est d’ailleurs pour cela que la probabilité d’être concernée par l’affection décroît après la ménopause.

En effet, une fois que ce phénomène physiologique se produit, la production hormonale féminine chute, empêchant ainsi les cellules tumorales de se développer normalement. De ce fait, les femmes les plus touchées par le fibrome utérin sont celles non ménopausées, en particulier avec une tranche d’âge allant de 35 à 50 ans.

En ce qui concerne le facteur génétique, il faut retenir qu’une fille née d’une mère ou issue d’une famille où le fibrome utérin prévaut est plus susceptible d’être touchée par l’affection une fois l’âge adulte atteint.

Les fibromes utérins : Une apparition conditionnée des symptômes

Fibromes utérins

Généralement, lorsqu’une femme est touchée par un fibrome utérin, elle ne présente pas de signes d’atteinte. L’affection se développe tout en restant silencieuse. Ce qui conduit en raison de l’absence de traitement à quelques complications comme :

  • La compression des organes avoisinant l’utérus ;
  • L’infertilité ;
  • Les problèmes durant la grossesse.

Parlant de ce dernier point, il faut noter qu’être enceinte n’épargne pas du fait d’être affecté par le fibrome utérin. Cette tumeur bénigne touche entre 2 à 4 % des femmes enceintes. Dans ce cas, la présence du myome peut provoquer un accouchement prématuré ou des fausses couches.

Les signes d’identification des fibromes utérins

Dans un tiers des cas

, les fibromes utérins provoquent des symptômes. Il faut avouer que la manifestation de ces derniers dépend de divers éléments tels que :

  • La localisation de la tumeur au niveau de l’utérus ;
  • La grosseur du fibrome ;
  • Le nombre de fibromes.

De ce fait, des symptômes semblent plus susceptibles d’apparaître lorsque la tumeur est assez volumineuse. Ces signes sont notamment de :

  • Métrorragies : saignements entre deux cycles menstruels ;
  • Hémorroïdes ;
  • Pollakiurie: besoins fréquents d’uriner ;
  • Constipation ;
  • Douleurs (en raison des compressions) ;
  • Règles abondantes ;
  • Dyspareunie : Sensations de douleurs lors des rapports intimes.

Il est également possible de présenter des signes d’anémie en raison du saignement important. Outre cela, il peut y avoir un dysfonctionnement au niveau de ses cycles menstruels. La durée de ces derniers pourrait en effet se raccourcir ou s’allonger.

Les fibromes utérins : Un diagnostic durant l’examen gynécologique

En cas de présence de l’un des symptômes évoqués plus haut, il est conseillé de se rendre chez un médecin. Durant l’entretien, le professionnel va non seulement s’intéresser aux signes cliniques, mais procéder aussi à un examen gynécologique.

Au cours de celui-ci, le praticien va effectuer le toucher pelvien afin d’apprécier l’état de l’utérus. En fonction de la taille et du volume que possédera cet organe, le médecin va suspecter ou non une atteinte au myome utérin.

Les tests de confirmation du diagnostic

L’examen gynécologique ne sert qu’à émettre l’hypothèse de la présence d’une tumeur utérine. Celle-ci ne peut être confirmée que suite à divers tests d’imagerie. C’est le cas de l’échographie abdomino-pelvienne. En plus d’aider dans la confirmation du diagnostic, cet examen permet également d’obtenir des informations sur les fibromes, notamment leur :

  • Position au sein de l’utérus ;
  • Taille ;

Concrètement, l’échographie abdomino-pelvienne consiste à passer sur la zone pelvienne et la paroi de l’abdomen une sonde. Cette dernière peut être également envoyée dans le vagin. Particulièrement dans ce cas, l’examen porte le qualificatif d’échographie endocavitaire.

L’hystérosonographie

Pour obtenir un meilleur aperçu des éventuels fibromes présents au sein de l’utérus, le gynécologue peut effectuer une hystérosonographie. Ici, le principe du test de diagnostic consiste en premier lieu à introduire dans le vagin un petit outil dénommé spéculum. Ensuite, grâce à un cathéter, un sérum physiologique sera injecté dans l’utérus.

L’hystéroscopie

Dans le cadre de cet examen de diagnostic, l’hystéroscope qui désigne un outil similaire au télescope est introduit dans le vagin. Cet instrument est ensuite propulsé vers le col de l’utérus afin de mieux visualiser les dommages présents au niveau de la cavité de l’utérus.

Par ailleurs, si ce test peut être utilisé dans la confirmation de la présence de toute forme de fibromes utérins, il semblerait qu’il soit plus efficace lorsque affection est de type sous-muqueux.

L’imagerie par résonance magnétique

Pour le diagnostic des fibromes utérins, l’IRM ne constitue pas un examen indispensable. En réalité, il n’est à envisager que lorsque suite aux deux premiers tests, les résultats demeurent toujours flous.

Les examens de diagnostic différentiel

Les signes cliniques que présente la patiente peuvent faire suspecter au médecin l’atteinte à une affection autre que celle du fibrome utérin. Il est en effet courant que les professionnels de santé posent le diagnostic du cancer de l’utérus alors qu’il ne s’agit pas de la pathologie en cause.

Pour éviter de telles erreurs, le praticien doit réaliser des examens spécifiques à savoir :

  • La biopsie de l’endomètre ;
  • Le frottis : le test de Papanicoalou ;
  • La tomographie par ordinateur.

Par ailleurs, il faut ajouter que le fibrome utérin peut se détecter de manière fortuite, et ce précisément lors d’un examen d’infertilité ou d’anémie.

Les fibromes utérins : Une prise en charge uniquement pour les cas symptomatiques

Fibromes utérins

Lorsqu’une femme atteinte de fibrome utérin ne présente pas de symptômes caractéristiques de l’affection, aucun traitement ne lui est proposé. Elle fait tout simplement l’objet d’une surveillance clinique ou est mise en observation.

Il s’agit d’une démarche médicale qui consiste à examiner tous les 6 à 12 mois la patiente afin de vérifier l’évolution de sa tumeur. Ainsi, seules les femmes dotées d’un tableau symptomatique bénéficient d’une prise en charge thérapeutique. Il faut préciser que les traitements ne favorisent pas la destruction de la tumeur.

De même, ils ne sont pas administrés sur une longue période et ne servent pour la plupart qu’à soulager les signes secondaires de l’affection. Outre cela, ils ne sont pas toujours proposés même lorsque la femme concernée est symptomatique.

Une telle décision peut par exemple être prise lorsque les signes manifestant sont très légers. Il est également possible d’envisager cette solution lorsque la patiente approche l’âge de la ménopause. Ainsi, une fois ce stade atteint, la tumeur pourra régresser d’elle-même.

Les traitements médicamenteux

Certains médicaments sont spécifiquement prescrits pour les symptômes de l’affection et d’autres pour le myome lui-même. Dans le premier cas, le médecin peut recommander :

  • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que Naprosyn ;
  • De l’acide tranexamique comme le Cyclokapron ;
  • Des suppléments de fer ;
  • La progestine ;
  • Les contraceptifs oraux.

Dans le second cas, ce sont des analogues de la Gn-Rh qui sont proposés. Ces médicaments empêchent la tumeur de se développer en créant un dysfonctionnement au niveau du processus de production des hormones par les ovaires.

Ce sont des produits qui s’utilisent par voie nasale ou sous-cutanée. Cependant, le problème avec cette solution thérapeutique est que lorsqu’elle est interrompue, la tumeur pourrait évoluer dans son développement. De plus, son usage est source de divers effets secondaires comme :

  • Les bouffées de chaleur ;
  • Les sauts d’humeur ;
  • La sécheresse vaginale.

Ce sont des signes similaires à ceux de la ménopause.

Les solutions non médicamenteuses de traitement des fibromes utérins

Les techniques présentées ici ne s’envisagent que lorsque le traitement médicamenteux s’est révélé peu ou pas efficace. Dans ce cas de figure, c’est l’hystérectomie qui constitue la solution la plus populaire. Elle consiste à procéder à l’ablation de l’utérus. Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui s’effectue par trois divers moyens.

Concrètement, l’hystérectomie peut se faire par :

  • Laparoscopie ;
  • Voie vaginale ;
  • Le biais de l’abdomen.

Avant d’envisager de faire une telle opération, il est conseillé de bien en discuter en amont avec son médecin, car elle prive de la possibilité d’enfanter plus tard.

La myomectomie

Si la patiente possède comme projet futur d’avoir des enfants, il est possible de traiter le fibrome utérin tout en conservant son utérus. Ici, la solution proposée porte le titre de myomectomie. Elle consiste à retirer les cellules tumorales présentes au sein de l’utérus. Il s’agit également d’une intervention qui se met en œuvre de différentes manières.

Il est possible de la réaliser par :

  • Hystéroscopie où aucune incision ne se révèle nécessaire ;
  • Laparoscopie : une méthode adaptée pour les fibromes sous-séreux ;
  • Voie abdominale où une anesthésie générale de la patiente semble indispensable.

Dans ce dernier cas, la malade est rétablie au bout de 4 à 6 semaines. Par ailleurs, il faut ajouter que toutes ces alternatives de myomectomie garantissent un résultat satisfaisant lorsque le fibrome est unique.

L’embolisation de l’artère utérine

L’approvisionnement en sang

constitue également un facteur de progression de la tumeur. Cela signifie donc que lorsque cette dernière sera moins irriguée en sang, elle va rétrécir. C’est de ce principe qu’est partie l’embolisation de l’artère utérine.

En effet, durant l’intervention, la circulation sanguine sera bloquée au niveau de l’artère qui alimente les cellules tumorales. Cette solution de traitement des fibromes utérins ne peut être effectuée que par un radiologue d’intervention.

 

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