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Cancer du sein chez la femme ménopausée : les traitements possibles 

Se manifestant souvent après 45 ans, la ménopause correspond à un arrêt du fonctionnement des ovaires ; signe de la fin de la fertilité féminine. Il s’agit d’un changement physiologique dont la survenue provoque divers troubles sanitaires chez la personne concernée.

La ménopause constitue également un mécanisme qui ouvre la voie à l’un des cancers tuant le plus de femmes dans le monde, c’est-à-dire le cancer du sein. Étant donné le statut de santé particulier que possède la femme ménopausée, les traitements qui lui sont proposés contre cette tumeur semblent assez spécifiques. Leur présentation est faite ici.

1. Cancer du sein chez la femme ménopausée : Le traitement par hormonothérapie

Chez la femme ménopausée, l’hormonothérapie est une solution de référence pour guérir le cancer du sein. Il s’agit d’un traitement dont le but consiste à agir sur la production des hormones sexuelles féminines afin de réduire voire d’empêcher le développement de la tumeur mammaire.

En réalité, il existe plusieurs types de cancers de sein. Près de 70 % de ces affections sont dits hormonodépendants. Un cancer de sein inclus dans cette catégorie possède des cellules dotées de récepteurs hormonaux auxquelles viennent se fixer la progestérone et/ou l’œstrogène.

Une fois présentes sur ces capteurs, ces hormones vont nourrir les cellules cancéreuses et favoriser ainsi la croissance de la tumeur. C’est particulièrement au niveau de ce mécanisme que va intervenir l’hormonothérapie ; raison pour laquelle elle s’avère efficace.

Concrètement, cette solution va bloquer la fixation entre les récepteurs et les hormones ou empêcher ces dernières de nourrir les cellules tumorales. Avant de la proposer à une femme ménopausée atteinte du cancer du sein, il va falloir rechercher si ses cellules cancéreuses possèdent des récepteurs hormonaux ou non.

Dans ce cadre, c’est un examen au microscope de la tumeur qui est effectué.

Hormonothérapie : Indications

Bien que son objectif général soit de traiter le cancer du sein chez la femme ménopausée, l’hormonothérapie est une solution à envisager dans des situations bien précises. En effet, cette technique peut être mise en œuvre dans l’intention de :

  • Contrôler ou apaiser les signes cliniques d’un cancer du sein métastatique ou avancé ;
  • Limiter le risque qu’une tumeur mammaire récidive ;
  • Guérir un cancer du sein se trouvant localement à un niveau avancé ;
  • Diminuer avant une chirurgie le volume d’une grosse tumeur ;
  • Détruire un carcinome lobulaire ou canalaire in situ avant qu’il n’évolue vers un cancer du sein.

Il faut par ailleurs ajouter que l’hormonothérapie est une méthode de traitement adaptée à tous les stades d’un cancer du sein. De plus, elle peut être adoptée en première intention ou comme traitement adjuvant voire néoadjuvant.

Cependant, hormis le fait que cette pratique soit déconseillée à une femme ménopausée dont la tumeur mammaire n’est pas hormono-sensible, elle semble également peu recommandable aux patientes présentant un grand risque de faire des caillots de sang ou atteintes d’ostéoporose.

Hormonothérapie : Les types de médicaments

Une hormonothérapie est un traitement qui repose sur la consommation par voie orale de médicaments. Avec une telle thérapie, plus la durée du traitement est longue, meilleurs sont les résultats.

Généralement, les comprimés sont pris pour une durée de 5 ans. Une hormonothérapie ne va au-delà de ce délai que lorsque la patiente est atteinte de ganglions axillaires ou présente d’autres types de risques. Dans ces cas, la durée du traitement est souvent de 10 ans.

L’essentiel est que comparativement à jeune femme, une patiente ménopausée possède plus de largesse en ce qui concerne les médicaments à prendre. Concrètement, avec un tel sujet, toutes les modalités d’hormonothérapie peuvent être adoptées. Ces dernières sont de deux ordres.

Les inhibiteurs de l’aromatase

Ce sont les ovaires qui se chargent de produire les hormones avant la ménopause. Une fois que ce phénomène physiologique survient, ce rôle est majoritairement relayé par les glandes surrénales.

Avec ces dernières, les hormones sexuelles ne sont pas directement sécrétées. Elles subissent d’abord une conversion et c’est l’aromatase qui assure cette transformation. C’est donc au niveau de cette enzyme que vont agir les inhibiteurs en bloquant son action.

Ces anti-aromatases sont des pilules à consommer par voie orale. Parmi les différents médicaments possédant une telle action, le choix est généralement porté sur :

  • L’exémestane ;
  • L’anastrozole ;
  • Le létrozole.

Le premier médicament portant également le nom d’Aromasine se consomme à un dosage journalier de 25 mg. L’Arimidex qui fait allusion au deuxième produit pharmaceutique se prend durant cinq années. Sa posologie quotidienne est de 1 mg. Celle du Fémara qui est le dernier médicament est de 2,5 mg. La durée du traitement est également de 5 ans.

Les anti-œstrogènes

Pour rappel, dans le cadre d’un cancer du sein hormono-sensible, les récepteurs utilisent les hormones qui se sont fixées à eux pour favoriser le développement de la tumeur. C’est au niveau de ce mécanisme que vont agir les modulateurs sélectifs des récepteurs œstrogéniques (MSRE) également appelés anti-œstrogènes.

Concrètement, ces antagonistes vont libérer des principes actifs qui iront se fixer sur les récepteurs, empêchant ainsi les hormones d’effectuer la même action. Deux médicaments sont bien connus pour jouer ce rôle d’inhibition.

Il y a le Taximofène qui est une pilule à consommer par voie orale pendant une durée de 5 à 10 ans. Le dosage journalier généralement recommandé est de 20 mg. Malgré sa grande efficacité, le Taximofène provoque divers effets secondaires à savoir :

  • Bouffées de chaleur ;
  • Pertes vaginales ;
  • Thromboses vasculaires ;
  • Sécheresse vaginale.

En ce qui concerne le second produit pharmaceutique, il porte le nom de Fulvestrant. Il s’agit d’une solution qui s’injecte dans le muscle fessier.

L’hormonothérapie en traitement adjuvant

Dans l’optique de traiter le cancer du sein chez une femme ménopausée, l’hormonothérapie peut être adoptée seule. Cette technique peut également être associée à d’autres méthodes de traitement comme la radiothérapie.

C’est une fois que cette dernière prend fin que l’hormonothérapie est enclenchée, et ce, notamment lorsque celle-ci repose sur la consommation du taximofène. Quand l’hormonothérapie est basée sur la prise d’un inhibiteur de l’aromatase, elle est lancée au même moment que la radiothérapie.

En situation adjuvante, deux différents médicaments hormonothérapiques peuvent être également utilisés. Dans ce cas, c’est généralement un inhibiteur de l’aromatase qui est associé au Taximofène. Le médecin peut à ce propos prescrire :

  • Un inhibiteur durant deux à trois ans puis continuer avec le Taximofène ;
  • La première option de traitement avec pour particularité ici cinq ans comme durée totale maximale d’application des deux techniques ;
  • Le Taximofène durant 2 à 3 ans remplacé ensuite par un inhibiteur de l’aromatase pour la même durée de traitement.

Il est également possible d’adopter cette dernière option, sauf qu’ici, la durée de chacun des traitements est de 5 ans au plus.

2. Cancer du sein chez la femme ménopausée : La radiothérapie

Cancer du sein chez la femme ménopausée

Le principe de la radiothérapie consiste à détruire la tumeur mammaire avec des électrons ou rayons X. Il s’agit d’une pratique sans danger pour les autres parties du corps, car les rayons à haute énergie ne ciblent que les cellules cancéreuses. C’est pour cela que ce traitement est dit loco-régional.

Il s’agit d’une solution de guérison rarement mise en œuvre seule. Dans le cadre d’un traitement du cancer du sein chez la femme ménopausée, cette pratique est généralement adoptée après une chimiothérapie et/ou une chirurgie. Pour révéler son efficacité, l’irradiation doit être :

  • Envoyée dans toute la région tumorale de façon uniforme ;
  • Assez suffisante pour favoriser la destruction des cellules cancéreuses ;
  • D’une dose externe minimisée par rapport au volume.

C’est en raison de toutes ces conditions qu’il est important que le médecin accorde de l’intérêt à la dosimétrie, le contenu anatomique et la précision du repérage des rayons envoyés.

Les modalités de la radiothérapie

Un traitement du cancer du sein par radiothérapie peut prendre plusieurs aspects. Il est ainsi possible d’opter pour la méthode dite conformationnelle tridimensionnelle. C’est une pratique qui repose sur une technique appelée field-in-field.

Il s’agit d’une forme de radiothérapie très prisée en matière de traitement d’une tumeur mammaire. Elle est particulièrement préconisée dans l’intention de limiter les zones de surdosage. Une radiothérapie peut également être effectuée en condition stéréotaxique.

Ici, le traitement est effectué dans une perspective ablative. C’est une technique spécifiquement recommandée lorsque :

  • Suite à une mastectomie, la cage thoracique se retrouve avec une paroi assez fine ;
  • La tumeur mammaire est bilatérale ;
  • Le sein est assez volumineux.

Par ailleurs, une radiothérapie peut être également réalisée avec une modulation d’intensité et de façon conformationnelle. Il s’agit d’une pratique désignée par les lettres RCMI. Elle privilégie l’envoi des rayons à des dosages réduits. Ainsi, les organes à risque possèdent moins de chances d’être irradiés.

La radiothérapie en traitement adjuvant et néoadjuvant

Lorsqu’une radiothérapie doit être associée à une chimiothérapie, elle doit être lancée 5 semaines au plus après cette dernière. Quand elle est combinée à une chirurgie, elle est mise en œuvre dans un délai de 6 mois au plus après l’intervention.

Particulièrement dans ce cas, la thérapie peut être effectuée aussi bien après une quadrantectomie qu’une mammectomie ou une tumorectomie. Une fois que l’une ou l’autre de ces interventions est réalisée, la radiothérapie est lancée pour détruire les cellules cancéreuses restantes dans la région opérée.

Cependant, il est possible que cette solution de traitement soit mise en œuvre avant une intervention chirurgicale. Dans ce cas, la radiothérapie est dite néoadjuvante. Elle permet dans cette optique de réduire la taille de la tumeur avant l’opération.

La pratique de la radiothérapie

Lorsqu’une radiothérapie doit être effectuée après une intervention chirurgicale, il est nécessaire de patienter 4 à 12 semaines sans dépasser le délai de 28 semaines afin que la plaie se cicatrise. Quand la thérapie doit être mise en œuvre après une chimiothérapie, le temps de latence entre les deux méthodes de traitement doit être de 8 semaines.

Tout compte fait, quelle que soit l’option adjuvante choisie, le principe de pratique d’une radiothérapie reste le même.

La première consultation

Le premier contact entre la femme ménopausée atteinte du cancer du sein et le médecin est appelé rendez-vous de centrage. Il s’agit d’une consultation d’une durée de 40 minutes à plus d’une heure au cours de laquelle le professionnel de santé fera le point sur la technique de radiothérapie à choisir, les parties du corps à protéger et la zone à traiter.

Dans l’optique de mieux définir ces divers éléments, le praticien se sert d’un appareil dénommé simulateur pour effectuer une radiographie. Durant tout ce formalisme, la patiente est allongée sur une table sur le dos ou le côté avec les bras relevés.

C’est également au cours de cette consultation que la femme âgée fera la connaissance des membres de l’équipe médicale qui se chargeront de la traiter.

Les séances de traitement

En matière de radiothérapie, le nombre de séances et la durée du traitement varient en fonction de chaque patiente. Généralement, cette technique dure 6 semaines au moins. Tous les cinq jours, la patiente doit se rendre à sa séance de radiothérapie qui ne prend que 15 minutes.

Au cours de celle-ci, la tumeur est irradiée durant 3 à 5 minutes. Le reste du temps est consacré à l’analyse de l’évolution ou de l’état des cellules cancéreuses.

3. Cancer du sein chez une femme ménopausée : La chirurgie

Pour traiter un cancer du sein chez une femme ménopausée, une intervention chirurgicale peut également être envisagée. Autrefois, une telle pratique consistait uniquement à enlever toute la glande mammaire touchée. Désormais, le principe d’une telle opération repose seulement sur le retrait de la tumeur.

La chirurgie non conservatrice

La chirurgie non conservatrice est une forme d’intervention chirurgicale peu pratiquée de nos jours. Toutefois, elle peut particulièrement être mise en œuvre lorsque la tumeur a atteint toute la glande mammaire.

C’est cette partie qui sera retirée au cours de l’opération ainsi que la peau qui la couvre. On parle alors de mammectomie. Cette technique d’ablation peut prendre plusieurs formes à savoir :

  • Radicale modifiée ;
  • Totale ;
  • Simple ;
  • Radicale.

Cette dernière technique de mammectomie est également désignée par le terme « le Hasteld » en référence au nom du chirurgien qui l’a inventé.

La chirurgie conservatrice

Comme le précise le qualificatif de cette forme de chirurgie, l’intervention est faite de manière à conserver tout ou partie du sein. Dans ce cas, c’est uniquement au niveau de la tumeur que le chirurgien intervient. Ici aussi, le traitement peut être de divers types.

Le professionnel de santé possède donc l’option entre une :

  • Pyramidectomie ;
  • Tumorectomie ;
  • Zonectomie ;
  • Quadrantectomie.

La dernière technique a pour but de retirer un quadrant mammaire dont la taille dépend du volume de la tumeur. Quant à la première méthode, elle se choisit lorsque le mamelon présente des signes d’écoulement.

En ce qui concerne la deuxième pratique, elle se met en œuvre lorsque les cellules tumorales sont accessibles et palpables. Dans le cadre d’un traitement du cancer du sein chez la femme ménopausée, la zonectomie est effectuée lorsque la tumeur est infraclinique et semble impalpable.

 

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