Bien-êtreSanté

Augmentation de la vitesse de sédimentation : causes, conduite à tenir

La vitesse de sédimentation, encore connu sous la dénomination de VS est un examen réalisé dans le but de mesurer la vitesse à laquelle les globules rouges se déposent dans un tube de sang. L’examen s’impose notamment lorsqu’une augmentation de la vitesse de sédimentation est remarquée.

Cette augmentation révèle une forte concentration en globule rouge, ce qui pourrait être dû à la présence de maladies comme la tuberculose ou un rhumatisme aigu. L’examen permet donc de détecter la présence de maladies inflammatoires. Lorsqu’une augmentation de VS est remarquée après l’analyse, certaines précautions s’imposent au médecin.

Augmentation de la vitesse sédimentation : Présentation

La vitesse de sédimentation constitue la rapidité à laquelle les globules rouges chutent dans un tube posé verticalement. Le sang contenu dans le tube est rendu incoagulable pour faciliter l’observation de la chute des globules rouges.

La vitesse de sédimentation dépend de plusieurs éléments comme la quantité de globules rouges et leur volume, la concentration du sang en fibrinogène, qui est la protéine responsable de la coagulation sanguine. Le caractère visqueux du plasma et la température à laquelle cet examen se réalise, influencent également la VS.

L’augmentation de la vitesse de sédimentation est déterminée lorsque les valeurs normales sont dépassées. Les valeurs de la VS se mesurent en deux étapes, la toute première s’obtient lors de la première heure du test et la seconde valeur au cours de la deuxième heure.

Relativement à la première heure, la vitesse moyenne de sédimentation chez une femme est située entre 4 et 8 millimètres.

La VS lors de la deuxième heure doit être comprise entre 15 et 20 millimètres. Chez l’homme, à la première heure du test, la vitesse de sédimentation doit être de 3 millimètres minimum et 6 millimètres au maximum. La VS, après la seconde heure, ne doit pas excéder 20 millimètres.

L’augmentation de la VS chez l’homme comme chez la femme peut être normale ou pathologique. Elle est normale lorsqu’elle est influencée par des facteurs physiologiques tels que :

  • L’âge ;
  • La grossesse ;
  • L’obésité.

L’élévation de la vitesse de sédimentation est pathologique lorsqu’elle ne peut être expliquée par des facteurs physiologiques. Dans ces cas-là, l’augmentation de la vitesse est un signe d’alerte de la présence de certaines maladies. Le plus souvent, il s’agit de maladies dont les origines sont inflammatoires. Certains cancers peuvent également constituer la cause de l’augmentation inexpliquée de la VS.

Augmentation de la vitesse de sédimentation : Causes

L’augmentation de la vitesse de sédimentation se manifeste par une accélération du dépôt de globule rouge dans un tube sanguin. Cette rapidité intervient le plus souvent lorsque la concentration du sang au niveau de certaines protéines est au-dessus de la moyenne. L’une des protéines généralement mises en cause dans l’augmentation de la VS est le fibrinogène. Cette protéine est notamment responsable de la viscosité du sang. Son augmentation induit donc une élévation de la vitesse de sédimentation.

En principe, la VS constitue un test qui n’indique pas directement la présence d’une maladie particulière. L’analyse sanguine réalisée pour la mesurer permet toutefois de détecter la présence de certaines infections pouvant mener à la découverte d’une pathologie. Cependant, les tests sanguins permettant de mesurer la vitesse de sédimentation révèlent le plus souvent la présence des mêmes maladies. Leur récurrence amène donc à les considérer comme de potentielles causes de l’élévation de la VS.

Les maladies inflammatoires

Les maladies inflammatoires sont les plus susceptibles de causer une augmentation de la vitesse de sédimentation. Ce sont des pathologies qui se manifestent par une réaction agressive de l’organisme face à l’introduction d’éléments étrangers dans le corps humain.

Cette réaction est caractérisée par une libération intensive des anticorps, des globules blancs et surtout de certaines protéines, dont le fibrinogène. La présence de cette dernière augmente la concentration sanguine en globule rouge. Cela traduit donc le lien de causalité entre les maladies inflammatoires et l’augmentation de la VS.

La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie d’origine inflammatoire. Elle est la plus fréquente des pathologies rhumatismales inflammatoires. Sa première manifestation consiste en une affection des articulations. Dans son évolution, la polyarthrite rhumatoïde détruit progressivement les os. Elle comporte un risque majeur d’infirmité, pouvant avoir d’importantes répercussions sur la vie professionnelle des personnes atteintes.

Cette affection inflammatoire serait causée par une réaction excessive des articulations, à la suite du déclenchement d’une réponse immunitaire disproportionnée. La réponse immunitaire cible des éléments extérieurs ayant agressé l’organisme. Toutefois, il faut préciser que les facteurs précis de la maladie restent inconnus. Les influences génétique, hormonale ou encore environnementale seraient toutefois indexées par certaines études.

Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde sont notamment une raideur articulaire, accompagnée le plus souvent de douleurs, et un gonflement au niveau des articulations touchées par la maladie. La polyarthrite rhumatoïde est une pathologie chronique. Sa prise en charge consiste notamment à contrôler durablement l’évolution de la maladie et à offrir une rééducation aux personnes atteintes.

La Spondylarthrite ankylosante

La Spondylarthrite ankylosante est également une forme de maladie rhumatismale inflammatoire. Sa particularité est qu’elle affecte la colonne vertébrale et la zone dorsale en général. La maladie est causée le plus souvent par des facteurs génétiques et environnementaux. Comme la polyarthrite rhumatoïde, elle fait partie des maladies découvertes après un examen pour mesurer la vitesse de sédimentation.

Également connue sous la dénomination de spondylite ankylosante, cette pathologie se manifeste par des douleurs qui ciblent notamment la colonne vertébrale. Une raideur, ainsi qu’une perte progressive de flexibilité dans les mouvements sont également observées chez les patients atteints. Le traitement de cette maladie est notamment fait de rééducation et de prise de médicament, notamment des anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Les maladies de Crohn et de Horton

La maladie de Crohn et celle de Horton sont toutes deux des pathologies causées par une inflammation. La maladie de Crohn est chronique et affecte particulièrement le tube digestif. Des causes génétiques sont notamment mises en évidence comme facteurs de la maladie. Elle se manifeste notamment par des maux de ventre, la diarrhée et des nausées. Dans certains cas graves, on note la présence de sang dans les selles.

La maladie de Horton quant à elle affecte l’aorte, d’où sa seconde dénomination d’artérite temporale. Elle se manifeste notamment par des symptômes tels que des céphalées, de la fatigue, des troubles oculaires ou encore la perte de poids. Cette maladie est traitée notamment grâce aux corticoïdes.

Les maladies de Crohn et de Horton présentent également un lien intrinsèque avec l’augmentation de la vitesse de sédimentation. Ce lien est caractérisé par l’augmentation du fibrinogène et d’autres protéines dans le sang.

Le lupus

Le lupus est une maladie auto-immune d’origine inflammatoire. Il existe sous plusieurs formes et la plus courante est le lupus érythémateux systémique. Elle se caractérise par une agression du système immunitaire contre les cellules de l’organisme humain qu’il est censé protéger. Dans son évolution, cette maladie peut affecter plusieurs organes du corps humain tels que :

  • Les os ;
  • Le cœur ;
  • Les reins ;
  • La peau ;
  • Le foie.

Les principaux symptômes du lupus sont les fièvres, les douleurs articulaires, les gonflements ainsi que des troubles oculaires. Cette maladie touche particulièrement les femmes âgées de 15 à 40 ans. Le sexe-ratio est donc largement en faveur des femmes. Étant une pathologie chronique, le lupus ne peut être définitivement traité. Cependant, des traitements médicamenteux permettent de soigner les symptômes et de contrôler l’évolution des anticorps anormaux. En dehors des maladies inflammatoires, plusieurs autres maladies entraînent également une augmentation anormale de la vitesse de sédimentation.

L’anémie

L’anémie est une maladie causée par une baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang. Elle est notamment causée par une carence en fer. Elle se manifeste par une variété de symptômes dont :

  • Une fatigue persistante ;
  • L’essoufflement ;
  • Des palpitations et des vertiges ;
  • Des céphalées ;
  • De l’étourdissement, etc.

Le lien entre l’anémie et l’augmentation de la vitesse de sédimentation est notamment caractérisé par la chute anormale du taux d’hémorragie dans le sang. Cette chute a pour conséquence une accélération de la sédimentation des globules rouges. L’anémie est donc un facteur de survenue d’une vitesse de sédimentation accrue.

L’insuffisance rénale sévère et chronique

L’insuffisance rénale sévère intervient lorsque les fonctions rénales sont atteintes. Il en résulte une difficulté des reins à filtrer le sang de façon correcte. La principale cause de l’insuffisance rénale chronique est d’origine diabétique. L’hypertension artérielle est également une cause importante de survenue de l’insuffisance rénale sévère.

L’incapacité des reins à filtrer correctement le sang et le manque de production suffisante permettent d’avoir une idée de la substance responsable de la production des globules rouges. Ils font de l’insuffisance rénale une cause de l’augmentation de la vitesse de sédimentation.

Les maladies cardiovasculaires et respiratoires

Plusieurs maladies cardiovasculaires et respiratoires sont également susceptibles d’être à l’origine de l’élévation de la VS. L’insuffisance cardiaque est l’une des pathologies. Cette pathologie se définit par l’impossibilité pour le muscle du cœur d’assurer correctement son rôle de pompage du sang dans l’organisme humain. Parmi les autres maladies cardiaques pouvant induire une VS élevée, nous pouvons citer :

  • La thrombose cardiovasculaire ;
  • La péricardite ;
  • L’endocardite, etc.

Les maladies respiratoires sont également à l’origine d’une anomalie au niveau de la vitesse de sédimentation. Elles sont d’ailleurs les plus notées après un examen de mesure de VS est la tuberculose. Elle est causée par une mycobactérie. La tuberculose se manifeste notamment par une fatigue chronique, une perte d’appétit, une perte de poids, des douleurs thoraciques, etc.

Le traitement de cette pathologie est essentiellement médicamenteux. Elle consiste à prendre sur une période définie par le médecin, des antibiotiques tels que rifampicine et éthambutol.

Les pleurésies et les maladies touchant les poumons causent également une VS élevée. Chacune des maladies ci-dessus citées intervient après un examen au cours duquel la vitesse sédimentaire est mesurée.

Augmentation de la vitesse de sédimentation : Analyse médicale

Augmentation de la vitesse de sédimentation

La détection de l’augmentation de la vitesse de sédimentation se fait grâce à un examen de biologie médicale réalisée dans un laboratoire. Cet examen est prescrit lorsque le patient présente des symptômes d’une inflammation ou de toute autre maladie pouvant entraîner une élévation de la VS.

Le but de l’examen est donc de poser un diagnostic. Dans certains cas, il permet de suivre l’évolution d’une inflammation déjà présente et de prévenir les éventuelles rechutes qui pourraient en résulter. L’examen biologique se fait grâce au prélèvement par ponction veineuse d’un échantillon sanguin veineux.

Au cours de l’analyse, l’importance et la fréquence de chute des globules rouges sont particulièrement observées. La mesure de la valeur de la vitesse de sédimentation se fait grâce à un tube sanguin dont la graduation est en millimètre. Le sang prélevé est rendu incoagulable. La chute de globules rouges dans ce tube doit en principe correspondre à sa teneur dans le plasma.

Le résultat obtenu doit ensuite faire l’objet d’une interprétation médicale, pour déterminer la présence d’une maladie inflammatoire. Cependant, il est essentiel de préciser que certaines précautions doivent être prises notamment pour réussir l’interprétation.

Augmentation de la vitesse de sédimentation : conduite à tenir

L’analyse des résultats de la vitesse de sédimentation est à prendre avec précaution. La seule interprétation de l’examen biologique réalisé sur l’échantillon sanguin ne suffit pas pour conclure à la présence d’une inflammation.

La première conduite à tenir à la suite de l’analyse de la vs est de confronter les résultats avec ceux obtenus à l’issue de l’examen médical. Si la confrontation converge vers un même diagnostic, le médecin traitant peut finaliser son diagnostic.

Toutefois, lorsque l’augmentation de la vitesse de sédimentation est modérée et le patient ne présente aucun symptôme de maladies inflammatoires, un examen complémentaire s’impose. Cet examen appuiera les résultats de l’examen biologique de la vs et permettra de déterminer la maladie en cause.

Cette précaution a été introduite afin de permettre au médecin de poser un diagnostic éliminatoire, face à la multitude de maladies pouvant causer une VS accrue. L’examen complémentaire le plus recommandé est celui de la Protéine C-réactive (CRP). Comme la vitesse de sédimentation, la CRP est un marqueur d’inflammation.

Contrairement à la VS, la CRP a l’avantage d’être plus rapide dans ses variations. De plus, les valeurs ne sont pas modifiables même en présence de certains facteurs, ce qui n’est pas le cas de la Vitesse de Sédimentation. Réputée pour être le marqueur d’inflammation de la VS, la CRP n’est souvent réalisée qu’en dernier recours en raison de sa complexité. Toutefois, sa réalisation nécessite une précaution importante à prendre en compte pour un bon diagnostic.

 

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page