Santé

Syndrome de fatigue chronique ou d’épuisement chronique: causes et traitements

Également appelé « encéphalomyélite myalgique », le syndrome de la fatigue chronique est une maladie que les médecins peinent à diagnostiquer. Pourtant, elle est bien réelle et peut rendre la vie du malade insoutenable.

Elle se manifeste par un ensemble de symptômes dont le plus caractéristique est une fatigue sévère de longue durée qui survient sans cause physique ou psychologique évidente. Bien mystérieux, le syndrome de la fatigue chronique est une pathologie avec très peu d’information. Ce qui rend son diagnostic extrêmement difficile. Quelles sont les manifestations de la maladie ? Quelles sont les causes connues ? Existe-t-il un traitement ?

Qu’est-ce que le syndrome de la fatigue chronique ?

Le syndrome de la fatigue chronique SFC ou syndrome d’épuisement chronique SEC est une maladie débilitante et potentiellement invalidante. Elle est inconnu pour la plupart des docteurs, car ne présentant aucun marqueur biologique qui permet de l’identifier.

Le syndrome de fatigue chronique pour ce que l’on sait jusqu’à lors, affecte principalement dans la tranche d’âge de 20 à 50 ans. En outre, il est beaucoup plus présent chez les femmes que chez les hommes. Toutefois, il arrive qu’on le diagnostic chez les enfants, mais aussi chez les personnes âgées. Il s’agit d’une affection bien présente qui touche environ 50 000 à 200 000 personnes rien qu’en France.

Syndrome de la fatigue chronique SFC : Manifestations

Le syndrome d’épuisement chronique SEC peut apparaitre comme des symptômes d’une grippe accompagnés de fièvre et de fatigue. Progressivement, la fièvre va s’estomper alors que la fatigue va persister. À partir de ce moment, la pathologie va se manifester par une fatigue sévère qui dure au-delà de six mois et qui empêche le patient d’exercer ses activités quotidiennes, des malaises après un effort même si celui-ci est moindre. Ce qui obligera le malade à se reposer pendant les 48 heures qui suivent tout effort, aussi moindre soit-il.

Le syndrome de la fatigue chronique se caractérise en outre par un sommeil non réparateur, c’est-à-dire que le malade est fatigué dès le réveil et cette fatigue persiste tout le long de la journée. On note également des douleurs articulaires et musculaires. Dans certains cas, le patient peut présenter au début de la maladie des troubles cognitifs assez graves. Il s’agit notamment des troubles de la concentration et une perte de la mémoire.

En outre, il peut y avoir des troubles du système immunitaire comme le gonflement des ganglions et notamment une impossibilité chez le malade de rester 15 à 20 minutes en position debout. Enfin, des troubles neuroendocriniens peuvent également se manifester par une régulation de la température corporelle chez le patient. Cependant, l’ensemble de ces symptômes annexes s’estompent avec le temps ne laissant que la fatigue.

Le syndrome de l’épuisement chronique touche principalement deux types de personnes.

  • Les jeunes avec une tranche d’âge de 16 à 20 ans qui après avoir réalisé de brillantes études, ressentent du jour au lendemain une fatigue brutale et permanente qui s’accompagne de trouble de la mémoire.
  • Une autre catégorie : les malades dans une tranche d’âge de 40 à 50 ans, ils représentent l’âge moyen pour contracter le syndrome de la fatigue chronique.

Le syndrome de l’épuisement chronique apparait brutalement dans la vie d’une personne. La plupart des patients atteints étaient des gens travailleurs qui réussissent dans la vie et qui ont une vie normale jusqu’à ce que le syndrome ne survienne. À partir de ce moment, le malade doit vivre avec une fatigue quasi présente suivie d’insomnie pouvant conduire à une dépression.

Quelles sont les causes du syndrome de la fatigue chronique ?

Les recherches effectuées à ce jour ne permettent pas encore de déterminer avec certitudes les causes du syndrome de l’épuisement chronique. Toutefois, de nombreux facteurs ont été associés à son apparition.

Les maladies infectieuses

Une origine virale a été donnée au syndrome de la fatigue chronique. Apparemment, des études ont suggéré qu’une infection par le virus d’Epstein-Barr, la bactérie causant la maladie de Lyme ou le cytomégalovirus serait des causes du syndrome. Toutefois, cette hypothèse n’a jamais été prouvée par la suite.

Par ailleurs, d’autres infections telles que le virus de l’herpès, le virus de l’immunodéficience humain ou encore le virus de la rubéole ont été soupçonnées d’être le point de départ de la maladie. Aussi, plusieurs patients ayant guéri du coronavirus présentent des symptômes similaires à celui du syndrome de l’épuisement chronique. Mais, les informations mitigées sur les effets à long terme du covid 19 ne permettent pas de déterminer avec exactitude le lien entre le coronavirus et le syndrome de la fatigue chronique.

Une anomalie immunologique

Le syndrome de la fatigue chronique est classé comme étant une maladie neurologique. Toutefois, de nombreuses études tendent à démontrer que la pathologie aurait des origines immunologiques. Certains chercheurs associeraient la maladie à des anomalies mineures du système immunitaire.

Collectivement, ces anomalies sont désignées comme : « un dérèglement du système immunitaire ». En effet, les personnes atteintes de la maladie même s’ils ne présentent pas de déficit immunitaire, leur système présente toutefois des différences par rapport aux personnes normales.

La maladie est également assimilée à des désordres endocriniens et métaboliques comme : un défaut de sécrétion du cortisol, un état hypométabolique, une hypotension ou encore des anomalies dans la génération d’énergie par le métabolisme cellulaire.

En outre, plus de 65 % des personnes souffrant du syndrome de la fatigue chronique présentent des antécédents allergiques. Remarque qui amène à spéculer sur le lien entre la maladie et les allergies. Mais aucune donnée ne justifie cette hypothèse !

Des facteurs environnementaux et génétiques

Selon certains chercheurs, le syndrome de la fatigue chronique pourrait avoir une distribution familiale. Dans ce cas, les membres d’une même famille pourraient répondre de la même manière à des activités physiques ou aux stress psychosociaux.

Pour ce qui est des facteurs environnementaux, il n’y a pas à proprement parler de lien avec l’apparition de la maladie. En effet, le mode de vie, un stress professionnel ou familial ou encore le burn-out n’ont aucun lien avec le syndrome de la fatigue chronique.

Quel diagnostic peut-on poser pour la maladie ?

Même si le syndrome de désadaptation est reconnu par la classification internationale des maladies et par l’Assurance maladie en France, les médecins peinent quand il s’agit de diagnostiquer la maladie ou de la faire reconnaitre comme un handicap.

En effet, le syndrome de l’épuisement chronique ne présente aucun marqueur qui permettrait de l’identifier. Les docteurs doivent se fier à un certain nombre de symptômes qui s’apparente très souvent à des symptômes d’autres maladies.

Par exemple, des personnes ayant souffert de thyroïde ressentent une fatigue sévère après le traitement même quand celui-ci a marché. Il en est de même pour des malades de fibromyalgie qui ressentent une fatigue permanente et un sommeil non réparateur. Avec ces cas de maladies qui ressemblent à la SFC, il est très difficile de poser un diagnostic.

Jusqu’à lors, aucun examen chronique ne permet de confirmer la présence du syndrome de la fatigue chronique. Les médecins doivent alors procéder par élimination afin d’écarter les autres causes éventuelles des symptômes. De nombreux tests peuvent être faits afin d’écarter :

  • L’insuffisance rénale ;
  • Les troubles de sommeil ;
  • Les troubles de la thyroïde ;
  • L’anémie ;
  • Les troubles de la glande surrénale ;
  • Les troubles inflammatoires ;
  • Les anomalies des électrolytes ;

Ainsi, après avoir écarté toutes les causes susceptibles d’être à l’origine des symptômes, le diagnostic du syndrome de la fatigue chronique pourra être posé.

Cependant, depuis 2015, la Division Santé et médecine de l’Académie américaine des sciences, de l’ingénierie et de la médecine a proposé un nouveau moyen pour déterminer la présence du syndrome de l’épuisement chronique chez le patient. Elle a d’ailleurs rebaptisé la pathologie en l’appelant « la maladie d’intolérance systémique à l’effort (MISE) ».

Selon l’institut, le patient souffre du syndrome de la fatigue chronique lorsqu’il présente :

  • Un sommeil non réparateur ;
  • Une sensation de vertige, mais aussi d’étourdissement lorsqu’il est en position debout. Cette sensation disparait dès que la personne se couche.
  • Des difficultés de concentration et de réflexion ;
  • Une réduction et dans certains cas grave une altération des capacités pour pratiquer des activités professionnelles, sociales ou physiques par rapport au niveau habituel de la personne pendant une durée de plus de 6mois ;
  • Une fatigue sévère qui s’aggrave pendant l’activité physique.

Le patient devra alors avoir au moins la moitié des symptômes précités avec une intensité sévère ou importante pour que le médecin maintienne le diagnostic de la SFC.

En 2020, un groupe de chercheurs dirigé par le docteur Alain Moreau du CHU Sainte-Justine de Montréal aurait proposé un test diagnostic sanguin prometteur. Selon lui, des tests sanguins réalisés sur des patients après une stimulation des muscles du bras pendant 90 minutes permettraient de déterminer des variations typiques et reproductibles des micro-ARN chez les personnes atteints du syndrome de la fatigue chronique. Mais rien n’est encore officiel !

Syndrome de la fatigue chronique : Traitements

Il n’existe pas de remède à proprement parler qui soit efficace contre la pathologie. Le syndrome de la fatigue chronique ne peut être que soulagé avec certains traitements qui varient d’un individu à un autre en raison du fait que la maladie se manifeste différemment selon le porteur.

Dans l’immédiat, les docteurs peuvent essayer de combattre les symptômes avec des traitements médicamenteux qui soulagent la douleur, favorisent le sommeil ou encore aident le malade à avoir un niveau d’activité physique moyen.

Il existe par ailleurs d’autres traitements qui prennent en compte notamment :

  • La prise d’antibiotiques, de stéroïdes et d’antiviraux ;
  • La prise de suppléments à base d’herbes et de vitamine ;
  • Des exclusions alimentaires : En effet, les personnes souffrantes du syndrome de la fatigue chronique doivent éviter tout ce qui est levure et réduire les bactéries. Il est donc recommandé de manger les aliments chauds, éviter le pain, les fromages « bleus » ainsi que la bière ;
  • Un traitement cognitif comportemental qui est utilisé pour réorienter les pensées décourageantes de la personne vers des pensées plus joyeuses afin de favoriser la guérison.

L’ensemble de ces traitements alternatifs ne permettent pas de guérir de la maladie. Toutefois, chez les patients qui suivent ces conseils, on remarque une petite amélioration. Toutefois, avec les années, il se peut que les symptômes de la maladie se dissipent progressivement, mais cela ne veut pas dire que la fatigue disparaitra.

Vivre avec le syndrome de la fatigue chronique

Puisqu’il n’existe pas de remède, les personnes atteintes de la maladie n’ont d’autres choix que de vivre avec. Bien évidemment, il s’agit d’une alternative frustrant qui peut conduire certains patients à la dépression. Il est en effet difficile de supporter que ses capacités physiques et parfois intellectuelles soient réduites du jour au lendemain.

Toutefois, il est important de passer ce cap puisque la guérison n’est possible que lorsque le patient se concentre désormais sur les activités qu’il est capable de réaliser que sur le degré de fonction qu’il a perdu à cause de la maladie.

À l’issue des traitements, les patients peuvent progressivement améliorer leur niveau d’activité physique, mais ne peuvent malheureusement plus retrouver leur endurance d’autrefois. Toutefois, ce n’est pas une raison pour se laisser aller à la sédentarité.

Le syndrome de la fatigue chronique est-il pris en charge ?

Le syndrome de l’épuisement chronique est reconnu par la 10e révision de la classification internationale des maladies. En France, il entièrement reconnu et la prise en charge ne cause aucun problème. Cependant, pour ce qui est de reconnaitre la pathologie comme une affection longue durée, des progrès sont encore à faire puisque certains départements ne le reconnaissent toujours pas.

Par ailleurs, les médecins ont également du mal à reconnaitre le syndrome comme un handicap tant l’identification des signes est difficile. Pourtant, il s’agit d’une maladie bien grave, car pouvant être très invalidant.

Pour certains médecins qui ont peu d’information sur le sujet, le syndrome de la fatigue chronique est une maladie d’ordre psychiatrique. Ainsi, un bon nombre de patients passent par « la case psychiatrie » lors de leur examen. Ce qui rend le diagnostic beaucoup plus compliqué à établir et conduit certains des patients à la dépression quand tous les docteurs qu’ils consultent leur disent que leurs symptômes sont « dans la tête » alors que ce n’est pas le cas !

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