Santé

Molluscum contagiosum : agent infectieux, clinique, traitement

Le molluscum contagiosum répertorié parmi les infections cutanées à caractère bénin, est une dermatopathologie rare. Elle concerne entre 2 et 8 % de la population mondiale et touche préférentiellement les jeunes enfants. L’agent infectieux responsable de la maladie est un poxvirus qui se transmet principalement par contact direct avec une personne ou un accessoire infecté. Les lésions cutanées de type molluscum contagiosum prennent généralement l’aspect de bosses et provoquent une inflammation de la peau.

Pour réaliser leur diagnostic, en milieu hospitalier, on recourt à un examen physique et un examen microscopique. Dans la plupart des cas, les lésions du molluscum contagiosum régressent spontanément. Cependant, on peut instaurer un traitement afin de prévenir leur extension.

Molluscum contagiosum : présentation

Le molluscum contagiosum est une maladie infectieuse acquise, non congénitale et non héréditaire qui affecte la peau. Elle présente une origine virale et une forte contagiosité, ce qui favorise sa transmission. D’après les données épidémiologiques disponibles, elle affecterait entre 2 et 8 personnes sur 100. On estime que le molluscum contagiosum peut survenir à tout âge. Cependant, la population infantile et précisément la tranche de 0 à 5 ans semble la plus affectée.

Pour ce qui concerne le sexe, la maladie affecte à des proportions égales les hommes et les femmes. Une fois contractées, les lésions du molluscum contagiosum peuvent présenter une évolution chronique. Cependant, il est très peu probable qu’elles se compliquent. Elles n’ont, de ce fait, aucun impact sur le pronostic vital.

Dans la majorité des cas, le molluscum contagiosum disparaît sans qu’on le traite. Toutefois, étant donné le temps que peut nécessiter le processus de guérison naturelle, on recommande de recourir à un traitement.

Molluscum contagiosum : localisations préférentielles

Les lésions du molluscum contagiosum peuvent se développer sur tout le corps. En général, cependant, elle cible principalement les régions suivantes :

  • Le visage ;
  • Le cou ;
  • Les aisselles ;
  • Le dessus des mains ;
  • Les bras.

Dans la population des adultes, les organes génitaux constituent la localisation la plus préférentielle des lésions. Le molluscum contagiosum apparaît alors comme une infection sexuellement transmissible. Par ailleurs, il est rare que les lésions du molluscum contagiosum apparaissent sur la peau de la plante des pieds. Il en est de même pour la peau de la paume des mains.

Molluscum contagiosum : agent infectieux

L’agent infectieux responsable du molluscum contagiosum est un virus, plus précisément un représentant de la famille des poxvirus. Il s’agit du molluscipoxvirus (virus du molluscum contagiosum). Voir dans les rubriques suivantes plus d’informations à son propos.

Virus du molluscum contagiosum : définition

Le virus du molluscum contagiosum est un virus à ADN. Il infecte spécifiquement l’homme et ne peut causer aucune infection chez les animaux invertébrés ou vertébrés. Le molluscum contagiosum constitue à ce jour la seule infection dont il est responsable. C’est d’ailleurs pourquoi on le nomme « virus du molluscum contagiosum ».

Virus du molluscum contagiosum : composition

La composition du virus du molluscum contagiosum est proche de celle du virus de la variole. On estime qu’il se compose à :

  • 90 % de protéines ;
  • 5 % de lipides ;
  • 3 % d’ADN.

De même, il contient une centaine de polypeptides. Par ailleurs, on dénombre dans le noyau du virus du molluscum contagiosum plusieurs enzymes et un dispositif de transcription génétique. Cet arsenal nucléaire permet au virus d’opposer une résistance importante au système immunitaire de l’hôte.

Virus du molluscum contagiosum : structure

Le virus du molluscum contagiosum est un virus de forme ovale. Il est grand et fait en moyenne « 320 nm × 250 nm × 200 nm ». Il dispose de deux particules infectieuses. Il s’agit du virion mature non enveloppé et du virion enveloppé. Ce dernier virion se compose d’une deuxième enveloppe supplémentaire se déclinant sous forme d’une membrane cellulaire. À l’instar de tous les poxvirus, le virus du molluscum contagiosum possède un ADN.

Virus du molluscum contagiosum : spécificités de l’ADN

L’ADN du virus du molluscum contagiosum est un ADN à double brin. Il présente une forme linéaire et fait environ 190 kilobases. On le retrouve dans une capsule externe ressemblant à une coque. Les différentes extrémités de l’ADN du virus du molluscum contagiosum sont identiques, ce qui rend le génome viral unique. Pour finir, on estime que cet ADN viral code près de 180 gènes.

Virus du molluscum contagiosum : mode de transmission

La transmission du virus du molluscum contagiosum d’une personne infectée à une personne saine se fait de différentes façons. On peut distinguer selon elles, différents modes de transmission. Il y a essentiellement la transmission directe et la transmission indirecte.

Dans la transmission directe, la personne saine contracte le virus durant un contact physique rapproché avec une personne infectée. Les baisers, les accolades, les rapports sexuels et la pratique de sports de contact constituent des circonstances favorables à cette transmission.

Dans la transmission indirecte, la personne saine contracte le virus par l’intermédiaire d’un support infecté par le malade. Il peut s’agir, par exemple, d’équipements sportifs, de jouets, de serviettes et des pots des toilettes.

Les cas de transmission du virus du molluscum contagiosum de la mère à l’enfant sont rares. Il faut noter, par ailleurs, une récurrence des cas d’auto-contamination dans le molluscum contagiosum. En effet, il est courant qu’une personne infectée contamine d’autres régions de son corps en grattant les lésions. La maladie s’étend alors plus facilement.

Molluscum contagiosum : facteurs de risque

Molluscum contagiosum

Deux principaux facteurs sont associés à la survenue ou à l’exacerbation des poussées de molluscum contagiosum. Il s’agit du SIDA et du déficit immunitaire. Les prédispositions génétiques et les antécédents familiaux n’ont démontré aucun impact sur la maladie.

SIDA

Le SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise) est une maladie infectieuse. Il s’agit du dernier stade de l’infection à VIH, virus de l’immunodéficience acquise. Ce virus est un rétrovirus découvert en 1981 et infectant uniquement l’homme. Il présente une période d’incubation relativement longue et confère à l’infection du SIDA un caractère évolutif.

 On estime qu’il se transmet essentiellement par voie sexuelle. Cependant, il existe également des cas de transmission du VIH par voie sanguine ou de la mère à l’enfant.

Le SIDA se manifeste par un ensemble de symptômes secondaires à la destruction des cellules immunitaires par le virus. Il y a entre autres :

  • la pneumocystose ;
  • la toxoplasmose cérébrale ;
  • le lymphome et
  • la mycobactériose atypique.

Il y a aussi les manifestations de la maladie de Kaposi qui peuvent constituer le tableau clinique du SIDA. Les lymphocytes B, les lymphocytes T, les macrophages et les cytokines constituent les principales cellules attaquées par le VIH.

En général, le SIDA crée un environnement favorable à la survenue de nombreuses infections, dont le molluscum contagiosum. De plus en plus, on estime que les personnes porteuses du VIH feront le molluscum contagiosum. La raison est que l’infection à VIH provoque un écroulement des réactions de défenses. Par conséquent, au moindre contact avec une personne infectée, il est possible que le molluscipoxvirus infecte l’organisme.

Déficit immunitaire

Le déficit immunitaire est un terme médical utilisé pour désigner une condition d’affaiblissement du système immunitaire. Il est à l’origine d’une incapacité de l’organisme à lutter efficacement contre le non-soi et les agents infectieux. Il y a notamment les virus, les bactéries, les parasites, les champignons, etc.  Il peut être primitif ou secondaire.

Dans la forme primitive, le déficit immunitaire apparaît sans qu’il existe aucune maladie sous-jacente. Il se présente généralement comme la conséquence d’un déficit naturel ou d’un dysfonctionnement des cellules immunitaires. On a pu isoler jusqu’à 200 variantes de déficits immunitaires primitifs se caractérisant par des niveaux de sévérités variés.

Dans la forme secondaire, en revanche, le déficit immunitaire apparaît comme la conséquence d’une condition pathologique. Par exemple le diabète de type 2, la chimiothérapie, le SIDA, etc. Il y a aussi l’utilisation de médicaments immunosuppresseurs qui constituent une cause du déficit immunitaire secondaire.

Par ailleurs, beaucoup de facteurs sont favorables à la survenue de cette forme de déficit et le principal est une mauvaise alimentation. En effet, une alimentation pauvre en antioxydants est susceptible de causer un déficit immunitaire.

La raison est que les antioxydants interviennent dans les mécanismes de défenses de l’organisme. Ils luttent efficacement contre les radicaux libres. Les principaux antioxydants, notamment la vitamine A, la vitamine C et la vitamine E sont présents dans les fruits et légumes.

Qu’il soit primitif ou secondaire, le déficit immunitaire constitue un facteur de risque du molluscum contagiosum. Il crée, en effet, un environnement favorable à la croissance et à la multiplication du virus du molluscum contagiosum. Une personne ayant un déficit immunitaire est donc plus encline à faire la maladie qu’une personne en bonne santé. De même, on estime qu’en présence d’un déficit immunitaire, le risque de faire les formes sévères de la maladie connaît une exacerbation.

Molluscum contagiosum : clinique

Le molluscum contagiosum se manifeste principalement par des lésions cutanées. Ces dernières se présentent, la plupart du temps, comme des excroissances cutanées de structure proche de celle des bosses. Elles sont rondes et possèdent un diamètre variant entre 1 et 3 mm.

Dans la quasi-totalité des cas, elles sont de couleur chair et présentent un centre affaissé en cratère. D’apparence lisse et parfois brillante, ces lésions cutanées peuvent contenir une substance d’aspect clair. Habituellement, elles sont indolores, c’est-à-dire non douloureuses. Elles s’enlèvent aisément au grattage.

Les lésions cutanées du molluscum contagiosum peuvent s’accompagner d’autres symptômes tels que les démangeaisons et les érythèmes. Les démangeaisons concernent la quasi-totalité des patients souffrant de molluscum contagiosum. Elles correspondent à une sensation particulièrement irritante éprouvée au niveau de la couche la plus superficielle de la peau. Elles sont source d’un certain inconfort, car elles provoquent un besoin important de se gratter.

Les érythèmes quant à eux, concernent environ 50 % des patients présentant un molluscum contagiosum. Ils traduisent une condition de congestion de la peau et provoquent d’importantes rougeurs. On estime qu’ils représentent une conséquence de l’inflammation causée par le molluscum contagiosum. Toutefois, ils peuvent également découler d’un grattage répété des lésions.

Dans le molluscum contagiosum, par ailleurs, il peut aussi apparaître des signes généraux non liés directement à la peau. C’est le cas, par exemple, de la fièvre, des frissons et du mal de tête. Dans le cas d’une atteinte des organes reproducteurs externes, on peut observer une certaine altération de la vie sexuelle.

Molluscum contagiosum : diagnostic

Molluscum contagiosum

Le diagnostic du molluscum contagiosum en milieu hospitalier repose sur deux examens clés. Il s’agit de l’examen clinique et l’examen microscopique.

Examen clinique

L’examen clinique est l’examen réalisé en premier lieu dans le cadre du diagnostic du molluscum contagiosum. Généralement, il se déroule dans un hôpital et dure moins d’une heure. C’est un médecin et plus particulièrement un dermatologue qui se charge de le réaliser. Il repose sur une observation directe du patient. On ne recourt ni à un microscope ni à un autre appareil d’observation spécifique.

Durant l’examen clinique, le prestataire observe à l’œil nu et avec attention les lésions présentées par le patient. Il les confronte à la description des lésions du molluscum contagiosum dont il a connaissance afin de poser un diagnostic. Lorsqu’il existe une similarité entre elles et la description des lésions du molluscum contagiosum, il prononce un diagnostic positif. Dans le cas échéant, il prononce un diagnostic négatif. Cela suppose donc que le patient ne souffre pas du molluscum contagiosum.

Il existe des cas de figure où l’examen clinique présente des ambiguïtés rendant le diagnostic difficile. Le médecin doit alors réaliser l’examen microscopique avant de se prononcer. L’examen clinique est généralement indolore. Elle ne présente aucun risque pour la santé. Quelquefois, on l’accompagne d’un interrogatoire.

Le but de l’interrogatoire est de recueillir un certain nombre d’informations sur le patient. Il permet, entre autres, de rechercher la présence d’un déficit immunitaire ou encore d’une maladie pouvant l’induire. Par exemple, le SIDA, le diabète, la chimiothérapie contre le cancer, etc. Il donne des orientations étiologiques.

Examen microscopique

L’examen microscopique se déroule dans un laboratoire sur la base d’un prélèvement sanguin. Dans un premier temps, on prélève un échantillon de sang qu’on conditionne dans un bocal réservé pour l’occasion. Ensuite, on procède à l’analyse au microscope de cet échantillon.

Le principal but de l’analyse est de rechercher la présence du virus de molluscum contagiosum dans le sang. Il donne des orientations diagnostiques plus radicales que celles de l’examen physique.

D’habitude, l’examen microscopique qui dure moins d’une heure est indolore. Cependant, il est possible d’observer au site de prélèvement des réactions cutanées diverses. Par exemple les rougeurs, les gonflements et les picotements. En général, ces réactions régressent spontanément au bout de quelques heures et ne représentent aucun danger pour la santé.

Molluscum contagiosum : traitement

Les lésions du molluscum contagiosum disparaissent spontanément au bout de quelques mois. Certains praticiens estiment donc qu’il n’est pas nécessaire de les traiter. D’autres, en revanche, ne sont pas du même avis. Ils jugent, en effet, qu’il est nécessaire d’instaurer un traitement afin de mettre un terme à la dissémination des lésions et d’accélérer leur guérison. Ce traitement repose généralement sur une médication et des procédés spécifiques. Il revient généralement au médecin et au patient de décider ensemble si on doit instaurer un traitement ou pas.

Médication

Dans le cadre de la médication contre le molluscum contagiosum, on utilise généralement deux médicaments. Il s’agit des agents kératolytiques et des rétinoïdes. Les agents kératolytiques utilisés en premier recours permettent la dissolution et le décollement des peaux lésées. Ils se présentent sous forme de préparations liquides à appliquer sur les lésions sans les masser. On les retrouve dans les officines pharmaceutiques.

Les rétinoïdes quant à eux représentent des dérivés synthétiques de la vitamine A. On les utilise en deuxième recours et ils se déclinent généralement sous forme de crèmes topiques. À l’instar des agents kératolytiques, on les applique directement sur les lésions. Ils accélèrent la régression des lésions et empêchent leur expansion.

Procédés

Dans la prise en charge du molluscum contagiosum, on peut utiliser plusieurs procédés. On dénombre dans le rang des plus populaires :

  • Le curetage ;
  • La cryothérapie ;
  • La thérapie au laser ;
  • La diathermie.

Ces procédés, bien que présentant des buts communs, reposent sur des principes différents. Le curetage est le procédé le plus populaire. Il repose sur le grattage des lésions à l’aide d’une curette et offre d’excellents résultats. Cependant, plusieurs patients n’aiment pas recourir à lui, car il provoque d’importantes douleurs.

La cryothérapie repose sur la congélation et la destruction des lésions par application d’azote liquide. Elle offre à l’instar du curetage de très bons résultats. En revanche, contrairement à l’autre méthode, elle produit peu de douleurs. C’est pour cette raison qu’elle figure parmi les procédés les plus plébiscités par les patients. 

La thérapie au laser comme l’indique son nom consiste en l’application de rayons laser sur les lésions. Il a démontré une bonne efficacité et produit à l’image de la cryothérapie peu de douleurs. De ce fait, on peut l’utiliser même dans les populations infantiles.

La diathermie pour finir est un procédé basé sur l’utilisation de la chaleur. Elle détruit les lésions du molluscum contagiosum en les brûlant. On l’associe à un risque important de brûlures cutanées. Pour cela, on déconseille de l’utiliser dans les populations infantiles et sur des personnes présentant une sensibilité importante à la chaleur.

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