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Le DFG : un moyen sûr de contrôler l’activité du rein

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Le rein est l’organe qui s’occupe par excel­lence de l’élimination des déchets dans l’organisme. Ce rôle est assu­ré par une série de fil­trage du sang et d’autres pro­ces­sus. Cepen­dant, de nom­breuses patho­lo­gies peuvent por­ter atteinte au bon fonc­tion­ne­ment du rein. Afin de diag­nos­ti­quer ces maux, il est impor­tant de pou­voir mesu­rer le degré d’activité du rein. C’est dans cette optique que le débit de fil­tra­tion glo­mé­ru­laire a été mis en place. Com­ment fonc­tionne le rein ? En quoi le débit de fil­tra­tion glo­mé­ru­laire inter­vient-il dans sa pré­ser­va­tion ? Focus !

Qu’est-ce-que le rein ?

Les reins sont un duo d’organes de petite taille, situés en des­sous de la cage tho­ra­cique. Ces organes se situent de part et d’autre de la colonne ver­té­brale. Les reins sont des organes char­gés de la pro­duc­tion d’urine, en fil­trant le sang. Ils per­mettent donc d’éliminer les déchets, et contri­buent à main­te­nir un cer­tain équi­libre entre les miné­raux et l’eau à l’intérieur de l’organisme. Le rein est aus­si res­pon­sable de la sécré­tion de cer­taines hor­mones comme la rénine et bien d’autres.

Cet organe est divi­sé en deux zones dis­tinctes l’une de l’autre. La pre­mière zone est le cor­tex. Cette zone est celle qui abrite les glo­mé­rules, élé­ments clés dans la fil­tra­tion des déchets au sein de l’organisme. La seconde zone est la médul­laire. Il s’agit d’une zone qui contient en majeure par­tie des tubules ain­si que des vais­seaux san­guins.

Chaque rein pos­sède au moins un mil­lion de néphrons. Les néphrons sont les par­ties du rein qui assurent essen­tiel­le­ment la for­ma­tion de l’urine. Chaque néphron est un ensemble de glo­mé­rules et de tubules. L’urine expul­sée de l’organisme est donc fabri­quée par les reins, plus spé­ci­fi­que­ment au niveau des néphrons. Cette fabri­ca­tion de l’urine suit un sché­ma bien fixe.

Une fois l’urine obte­nue, elle passe à tra­vers les urètres et est sto­ckée dans la ves­sie. Après des heures d’accumulation dans la ves­sie, l’urine est expul­sée une fois que cet espace de sto­ckage est rem­pli. Cette expul­sion se fait aus­si via l’urètre, à tra­vers le méca­nisme de la miction.

Quels sont les rôles du rein ?

Les reins assurent plu­sieurs fonc­tions au sein de l’organisme.

La fonction d’épuration du rein

Le corps humain est en per­pé­tuel contact avec le milieu exté­rieur à tra­vers des échanges de sub­stance et des gestes du quo­ti­dien. Se nour­rir, s’abreuver, pra­ti­quer des acti­vi­tés phy­siques, même res­pi­rer, sont tous des occa­sions pour l’organisme de pro­duire des toxines. Ces toxines sont pro­duites au cours du fonc­tion­ne­ment de l’organisme. Elles s’accumulent dans le sang, ren­dant celui-ci impur et toxique pour l’organisme. Com­bi­nées à l’excès d’eau dans le corps, ces toxines sont ache­mi­nées vers les reins, où elles seront éli­mi­nées de l’organisme.

Les reins pro­cèdent donc à la fil­tra­tion des sub­stances qui pour­raient nuire à l’organisme comme les toxines et autres. Cette fil­tra­tion se fait de manière com­bi­née avec l’excès d’eau pré­sent dans le corps, pour for­mer l’urine. L’urine obte­nue est accu­mu­lée dans la ves­sie puis éva­cuée. Le sang épu­ré quant à lui, migre du rein pour retour­ner dans l’organisme et conti­nuer son rôle de conduc­teur des nutri­ments. Une grande quan­ti­té de sang cir­cule à tra­vers les reins, afin d’être épu­rée. En effet, le débit de sang au niveau de cet organe est éva­lué à 600mL/min ; ce qui repré­sente envi­ron le quart du débit cardiaque.

La fonction d’équilibration du rein

En dehors de l’épuration du sang, le rein est aus­si char­gé de main­te­nir l’équilibre au sein de l’organisme. La fonc­tion d’équilibration ren­voie à l’idée selon laquelle, le rein se charge d’instaurer un équi­libre entre ce qui sort de l’organisme, ce qui y entre et les besoins de ce dernier.

Les sor­ties de l’organisme sont les com­po­santes de l’urine à savoir : le volume et les élé­ments conte­nus dans celle-ci. Les entrées sont essen­tiel­le­ment les apports en nutri­ments de l’organisme. Il s’agit de l’alimentation et des boissons.

Le rôle d’équilibration du rein est axé prin­ci­pa­le­ment sur la quan­ti­té d’eau et de sels miné­raux pré­sents dans l’organisme. Les sels miné­raux concer­nés ici sont :

  • Le magné­sium ;
  • Le sodium pré­sent dans le sel de cuisine ;
  • Le potas­sium ;
  • Le bicar­bo­nate qui est un régu­la­teur de l’acidité sanguine.

Le rein s’assure donc que ces sels miné­raux se retrouvent dans de bonnes pro­por­tions, à l’intérieur de l’organisme. L’accomplissement de cette tâche par le rein, per­met d’offrir une cer­taine liber­té dans l’alimentation. C’est-à-dire que vous pou­vez consom­mer des ali­ments ou des bois­sons très riches en sels miné­raux, sans ris­quer de lourdes réper­cus­sions sur votre santé.

Les autres fonctions rénales

Le rein est aus­si char­gé de cer­taines fonc­tions dans l’organisme en dehors de celles citées ci-des­sus. L’une de ces fonc­tions est la régu­la­tion de la ten­sion arté­rielle. Cette fonc­tion est assu­rée à tra­vers deux étapes.

D’une part, la sécré­tion de cer­taines hor­mones comme la rénine et la bra­dy­ki­nine qui par­ti­cipent au méca­nisme de la vaso­mo­tri­ci­té. D’autre part, cette fonc­tion assu­rée à tra­vers la régu­la­tion de la quan­ti­té d’eau et de sodium pré­sents dans l’organisme. Cela explique pour­quoi les per­sonnes souf­frant d’une patho­lo­gie rénale sont prises pour cible par les mala­dies cardio-vasculaires.

Le rein assure aus­si un rôle impor­tant dans le pro­ces­sus de pro­duc­tion de la vita­mine D. Cette der­nière est res­pon­sable de la miné­ra­li­sa­tion de l’os. La vita­mine D par­ti­cipe aus­si acti­ve­ment à la régu­la­tion de la calcémie.

Le rein inter­vient enfin dans la pro­duc­tion de l’érythropoïétine (EPO), une hor­mone qui assure la fabri­ca­tion de glo­bules rouges et d’hémoglobines par la moelle osseuse. Un dys­fonc­tion­ne­ment du rein peut donc entraî­ner une carence en EPO, et par rico­chet une anémie.

Les maladies affectant le rein

De nom­breuses patho­lo­gies peuvent mettre à mal le bon fonc­tion­ne­ment des reins.

Les calculs rénaux

Encore connue sous l’appellation fami­lière de « pierre aux reins », cette patho­lo­gie consiste en une for­ma­tion de cris­taux dans les reins. Ces cris­taux bloquent le pas­sage de l’urine, et peuvent sus­ci­ter de vives dou­leurs. La for­ma­tion de cris­taux attaque en géné­ral un seul rein et se fait d’une manière tota­le­ment aléatoire.

En effet, les cris­taux for­més varient de taille, d’un indi­vi­du à un autre, sans suivre des cri­tères pré­cis. Leur taille peut donc être de quelques mil­li­mètres chez cer­tains et avoi­si­ner des cen­ti­mètres chez d’autres. La dou­leur sus­ci­tée par un cal­cul rénal peut être qua­li­fiée de colique néphré­tique.

Les malformations des reins

Il s’agit ici d’un ensemble de mal­for­ma­tions qui affectent les reins depuis la nais­sance. Il en existe plu­sieurs à savoir :

  • L’hydronéphrose, aug­men­ta­tion du volume des calices et du bassinet ;
  • Le rein en fer à che­val, mal­for­ma­tion issue d’une union entre les deux reins ;
  • La dupli­ci­té rénale, pré­sence d’un rein sup­plé­men­taire dans le corps ;
  • La mal­ro­ta­tion rénale, dys­fonc­tion­ne­ment dans la rota­tion des reins.

De nom­breuses autres patho­lo­gies peuvent atta­quer les reins. C’est par exemple le cas des tumeurs. Deux types de tumeurs sont concer­nées ici. D’une part, les tumeurs bénignes qui sont res­pon­sables des kystes et des mala­dies poly­kys­tiques. D’autre part, les tumeurs malignes qui occa­sionnent le can­cer. En dehors des tumeurs, on peut aus­si abor­der les infec­tions tou­chant les reins comme la pyé­lo­né­phrite.

Enfin, cer­taines patho­lo­gies ne touchent pas direc­te­ment les reins, mais affectent les fonc­tions rénales. C’est le cas de l’insuffisance rénale aiguë et de la glo­mé­ru­lo­né­phrite.

Le débit de filtration glomérulaire (DFG) : un atout de taille dans la lutte contre les pathologies du rein

Le débit de fil­tra­tion glo­mé­ru­laire encore appe­lé le DFG, est un para­mètre ser­vant à éva­luer la fonc­tion rénale.  Le DFG est une mesure qui per­met d’exprimer le volume de sang fil­tré par les reins sur un temps don­né. Il s’exprime en mL/min. C’est un para­mètre lié de manière intrin­sèque au nombre de néphrons opé­ra­tion­nels pré­sents dans les reins.

Chaque néphron est com­po­sé d’un tubule et d’un glo­mé­rule. On peut en trou­ver envi­ron 400000 à 800000 dans chaque rein. Ce sont les prin­ci­paux agents res­pon­sables de la for­ma­tion de l’urine à l’intérieur des reins.

Comme il a été men­tion­né pré­cé­dem­ment, le rein est l’un des organes les plus vas­cu­la­ri­sés de l’organisme. La quan­ti­té de sang qui irrigue ce der­nier est éva­luée à 600 ml/min, soit près de 20 à 25% du débit d’innervation du cœur. Le sang irri­guant les reins, cir­cule donc de façon per­ma­nente et conti­nuelle à tra­vers les filtres des reins que sont les glo­mé­rules. Ce pas­sage conti­nuel du sang per­met de débar­ras­ser le plas­ma des déchets qu’il contient, et d’obtenir ain­si l’urine primitive.

Pour une per­sonne nor­male, les glo­mé­rules peuvent fil­trer envi­ron 20% du plas­ma cir­cu­lant à tra­vers les reins. Ce qui per­met d’établir le DFG nor­mal à 120ml/min, équi­valent à 180L/j. Cela fait du DFG, le mar­queur quan­ti­ta­tif par excel­lence pour défi­nir la fonc­tion rénale. Ceci, en rai­son du fait qu’il est lié de façon intrin­sèque au nombre de néphrons actifs dans les reins.

Le DFG est-il réellement efficace ?

Le DFG est consi­dé­ré comme le meilleur para­mètre d’évaluation de la fonc­tion rénale, en rai­son de sa rela­tion étroite avec le nombre de glo­mé­rules fonc­tion­nels. Cepen­dant, l’on ne sau­rait limi­ter le fonc­tion­ne­ment des reins, uni­que­ment à la fil­tra­tion glo­mé­ru­laire.

En effet, au cours du vieillis­se­ment, on assiste à une perte pro­gres­sive de néphrons fonc­tion­nels dans l’organisme. Cela affecte la valeur du DFG, qui a donc ten­dance à bais­ser au fil du temps. Cepen­dant, lorsqu’on assiste plu­tôt à une des­truc­tion intense de la masse néphro­tique, cela témoigne iné­luc­ta­ble­ment d’une patho­lo­gie rénale.

Le fac­teur du vieillis­se­ment n’a donc pas une influence réelle sur l’interprétation des résul­tats du DFG. Ce qui en fait une méthode très pri­sée dans le diag­nos­tic et le trai­te­ment des mala­dies rénales comme l’insuffisance rénale aiguë ou chronique.

Comment estimer le DFG ?

L’estimation du DFG est un pro­ces­sus assez com­plexe. Ce der­nier se base prin­ci­pa­le­ment sur l’utilisation de la créa­ti­nine et l’usage de cer­taines formules.

L’utilisation de la créatinine

Le DFG s’estime à par­tir de la concen­tra­tion dans le plas­ma d’une molé­cule. On choi­sit en géné­ral une molé­cule qui est sécré­tée de façon stable dans le sang, et dont la quan­ti­té est connue d’avance. Ici, la créa­ti­nine est la molé­cule la plus uti­li­sée. Il s’agit d’une sub­stance qui résulte de la dégra­da­tion des muscles. Elle est fil­trée du sang et s’élimine via l’urine. Ce qui en fait une sub­stance en étroite rela­tion avec la fonc­tion rénale. Voi­là ce qui explique son uti­li­sa­tion inten­sive et fré­quente pour esti­mer le DFG.

Néan­moins, ce mar­queur est impar­fait. Ceci parce que, sa pro­duc­tion varie en fonc­tion de la masse mus­cu­laire et de l’âge de la per­sonne diag­nos­ti­quée. Afin d’amoindrir les risques d’erreur pré­sen­tés par ces fac­teurs étran­gers, cer­taines for­mules ont été mises en place. Ces for­mules tiennent compte de cer­tains fac­teurs anthro­po­mé­triques comme l’âge, le poids, le sexe et autres.

L’utilisation des formules

En rai­son des fac­teurs étran­gers qui influencent l’estimation du DFG, trois for­mules ont été mises au point afin d’obtenir des résul­tats plus nets.

En tête de liste, nous avons la for­mule de Cock­croft et Gault qui a été éta­blie en 1976. Cette for­mule est la plus simple à uti­li­ser. Cepen­dant, elle donne des résul­tats moins pré­cis que les deux autres for­mules, ce qui rend son uti­li­sa­tion limitée.

Les deux autres for­mules sont : la for­mule MDRD sim­pli­fiée qui a été éta­blie en 2006 et la for­mule CKD-EPI dont la mise au point a été faite en 2009. Ces for­mules font une esti­ma­tion du DFG indexée, à la sur­face cor­po­relle du patient. Elles prennent donc en compte le sexe, l’âge, la créa­ti­ni­né­mie, mais aus­si l’ethnie du patient. Le seul fac­teur qui n’entre pas en compte ici est le poids de la per­sonne diag­nos­ti­quée.

Mal­gré l’efficacité avé­rée des deux for­mules, la for­mule CKD-EPI est consi­dé­rée comme la plus effi­cace. En effet, cette der­nière est plus éla­bo­rée et plus com­plexe que la for­mule MDRD. Ain­si, elle donne des résul­tats plus justes. Tou­te­fois, les deux for­mules peuvent être uti­li­sées dans la tota­li­té des contextes cli­niques. Il convient de pré­ci­ser ici que ces deux méthodes font l’objet d’une uti­li­sa­tion au cas par cas. Cela s’explique par le fait qu’elles soient coû­teuses, com­plexes et longues.

Quelle interprétation faire des résultats du DFG ?

Une fois l’estimation du DFG effec­tuée, on peut s’en ser­vir pour éva­luer soit la gra­vi­té d’une insuf­fi­sance rénale soit la fonc­tion rénale.

La norme du DFG est de 90 à 120 mL/min/1,73m2. Pour une valeur com­prise entre 60 et 89, on peut donc conclure qu’on est en pré­sence d’une insuf­fi­sance rénale légère ou débu­tante. De ce fait, dès que la valeur du DFG est en des­sous de 60, on peut dès lors consi­dé­rer qu’il s’agit d’une mala­die rénale chronique.

Une fois qu’il est éta­bli que le patient souffre d’une mala­die rénale chro­nique, on se sert du DFG pour esti­mer l’évolution et la gra­vi­té de cette mala­die. En effet, plus le DFG est bas, moins il y a de néphrons fonc­tion­nels. Cela per­met de gra­duer la mala­die en plu­sieurs phases ou stades que sont :

  • Phase 1 : DFG supé­rieur à 90, cas normal ;
  • Phase 2 : DFG entre 60 et 89, début d’une insuf­fi­sance rénale ;
  • Phase 3 : DFG entre 30 et 59, mala­die rénale chro­nique modérée ;
  • Phase 4 : DFG entre 15 et 29, mala­die rénale chro­nique sévère ;
  • Phase 5 : DFG infé­rieure à 15, mala­die rénale chro­nique en phase terminale.

À chaque étape de ces mala­dies, il existe un trai­te­ment spé­ci­fique.

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