Santé

NT-proBNP : intérêt en biologie clinique 

Le NT-proBNP est une hormone retrouvée au cœur de nombreux mécanismes physiologiques dans l’organisme. On lui attribue une multitude de fonctions et son augmentation est généralement associée à un problème de santé. C’est pour cela qu’il figure parmi les biomarqueurs les plus dosés en milieu hospitalier. Quelles sont les valeurs normales du NT-proBNP ? Quels problèmes de santé sa hausse peut-elle révéler ? Toutes les informations utiles sur le NT-proBNP sont fournies ici.

NT-proBNP : définition et valeurs de références

Considéré comme un peptide natriurétique, le NT-proBNP est une hormone cardiaque. Il est produit par le ventricule gauche qui est un compartiment du cœur. Il assure la propulsion du sang vers les tissus.

Théoriquement, chez une personne en parfaite santé, il ne devrait pas excéder le seuil de 300 pg/mL. Néanmoins, à cause de certaines variations répertoriées en fonction de l’âge en biologie clinique, ce seuil peut être dépassé. Dans la majorité des cas, cette augmentation est appréciée par des valeurs de références. Ces dernières sont définies par tranche d’âge. Ainsi :

  • Chez une personne dont l’âge est inférieur à 50 ans, on parle d’une augmentation seulement si le taux de NT-proBNP est supérieur à 400 pg/mL.
  • Chez une personne dont l’âge est compris entre 50 et 75 ans, il y a augmentation si le taux de NT-proBNP est supérieur à 900 pg/mL.
  • Chez une personne dont l’âge est supérieur à 75 ans, on parle d’une augmentation seulement si le taux de NT-proBNP est supérieur à 1 800 pg/mL.

Excepté l’âge, d’autres facteurs tels que le sexe ferait fluctuer les taux de NT-proBNP dans le sang. Seulement, ils n’exercent aucun changement sur les valeurs de références susmentionnées.

NT-proBNP : causes fréquentes d’augmentation

NT-proBNP

Les causes fréquentes d’une hausse du taux de NT-proBNP sont nombreuses. Il s’agit, entre autres :

  • de l’insuffisance cardiaque aiguë ;
  • des valvulopathies ;
  • des pathologies pulmonaires chroniques et aiguës ;
  • de l’insuffisance rénale ;
  • de l’hypertrophie ventriculaire gauche secondaire et primitive ;
  • du sepsis ;
  • de l’arythmie auriculaire.

À cette liste s’ajoutent l’ischémie myocardique aiguë et la dysfonction systolique chronique. Bien qu’elles aient en commun une augmentation du taux de NT-proBNP, ces différentes pathologies se manifestent par des signes différents.

L’insuffisance cardiaque aiguë

L’insuffisance cardiaque traduit l’inaptitude du cœur à jouer correctement son rôle de pompe sanguin. Elle est caractérisée d’aiguë lorsqu’elle survient brusquement et est plus fréquente chez les personnes âgées. Au nombre des causes qui peuvent être à l’origine de son apparition, on compte :

  • les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires ;
  • l’hypertension artérielle ;
  • la coronaropathie ;
  • le dysfonctionnement des valves cardiaques ;
  • la myocardite ou toute autre infection cardiaque ;
  • les maladies cardiaques congénitales ;
  • l’inflammation de l’endocardite (enveloppe interne du cœur) ;

En cas d’insuffisance cardiaque, l’oxygénation des tissus n’est pas effective. Au début de la maladie, le patient ressent alors une forte fatigue. Il est essoufflé et a du mal à respirer. Ensuite, si rien n’est fait, le mal continue son ascension et d’autres symptômes apparaissent. Il s’agit entre autres des troubles de mémoire, des œdèmes localisés (au niveau des jambes, des pieds et de l’abdomen). Il y a également la perte d’appétit et la toux grasse. S’en suit alors une crise généralisée si aucun traitement n’est effectué.

Étant donné que l’insuffisance cardiaque s’accompagne d’une augmentation de la NT-proBNP, son dosage est effectué à des fins de diagnostics. Mieux, il permettrait d’avoir une piste sur les étiologies de la maladie. En effet, si dans un contexte d’insuffisance cardiaque les valeurs de NT-proBNP ne sont pas affectées, cela suppose que la maladie n’aurait pas une origine cardiaque. Dans ce cas, le ventricule gauche qui fait office de pompe sanguine n’est pas distendu. 

Les valvulopathies 

Le mot valvulopathie issue de la contraction des mots valves et pathologies désigne un groupe d’affections ayant en commun une atteinte des valves cardiaques. Il y a notamment :

  • la valve aortique, retrouvée à l’intersection de l’aorte et du ventricule gauche ;
  • la valve mitrale qui se trouve entre l’oreillette et le ventricule gauche ;
  • la valve pulmonaire, qui est localisée entre l’artère pulmonaire et du ventricule droit ;
  • la valve tricuspide, retrouvée à l’intersection de l’oreillette et du ventricule droit.

Selon le cas considéré, l’atteinte valvulaire peut se présenter comme une fuite, ou une obstruction de la valve. Néanmoins, indépendamment de la nature de l’atteinte vulvaire, les valvulopathies ont des causes communes.

En général, il s’agit de la dégénérescence de la valve qui est une conséquence de plusieurs facteurs. Il y a entre autres la prise d’âge, le rhumatisme articulaire de type aigu, les malformations congénitales, l’insuffisance cardiaque, l’endocardite, la crise cardiaque. Elle résulte également de la prise d’un médicament ou d’une irradiation thoracique. En dehors de ces causes, les valvulopathies sont favorisées par de nombreux facteurs. Les plus importants sont l’hypercholestérolémie, le tabac, et l’hypertension artérielle.

Pour ce qui concerne les symptômes, les valvulopathies sont dans la majorité des cas asymptomatiques. Néanmoins, elles peuvent se manifester au travers des signes comme l’essoufflement, l’évanouissement, des palpitations, le gonflement des chevilles, de l’abdomen et des pieds.

Comme pour l’insuffisance cardiaque aiguë, l’intérêt du dosage du NT-proBNP est principalement diagnostiqué. En réalité, la mise en évidence du taux de NT-proBNP contribue au diagnostic des valvulopathies.

Les pathologies pulmonaires chroniques et aiguës 

Nombreuses, les pathologies pulmonaires chroniques et aiguës sont des maladies caractérisées par un dysfonctionnement des poumons. Toutefois, celles qui peuvent induire une hausse de la NT-proBNP sont celles susceptibles de créer un retentissement du ventricule droit. Il s’agit principalement du cœur pulmonaire et de l’embolie pulmonaire.

Les causes des pathologies pulmonaires chroniques ou aiguës sont variées. On compte dans leur rang, le tabagisme, l’inhalation de produits toxiques, certaines maladies (infection des voies pulmonaires) et une prédisposition génétique. Elles sont susceptibles d’engager le pronostic vital et se manifestent par plusieurs signes. Par exemple, il y a :

  • la fièvre ;
  • la toux ;
  • les douleurs thoraciques ;
  • la respiration sifflante ;
  • l’essoufflement en particulier lors d’exercices physiques ;
  • la fatigue.

Les symptômes susmentionnés concernent les pathologies pulmonaires en général. Ils ne sont pas fixes. Ils peuvent fluctuer en fonction de la maladie considérée et de la prédisposition sanitaire du patient.

L’insuffisance rénale 

L’insuffisance rénale est une cause de la hausse du NT-proBNP qui est souvent négligée. Pourtant, elle est présente dans plus de 30 % de cas d’augmentation du NT-proBNP. Elle est définie comme une incapacité totale des reins à accomplir leurs fonctions et touche principalement les personnes âgées. Même si elle ne semble avoir aucun lien avec la cavité cardiaque, sur le long terme, elle entraîne une forte distanciation du ventricule et un ralentissement du pompage sanguin. Ce sont des facteurs qui peuvent être à l’origine de la fluctuation du NT-proBNP.

Les causes d’une insuffisance rénale sont multiples. Généralement, on associe sa survenue à la déshydratation, aux infections sévères, à l’obstruction des voies rénales, à la consommation de substances toxiques. Il y a également dans ce lot, des maladies telles que le diabète (type 1 et type 2) et le trouble hypertrophique de la prostate.

Dans la majorité des cas, l’insuffisance rénale évolue péjorativement et peut entraîner un décès. Plus vite, son diagnostic est fait et mieux ce sera pour le patient. Pour ce qui concerne le diagnostic, en plus du dosage du NT-proBNP, de nombreux examens sont faits.

L’hypertrophie ventriculaire gauche secondaire et primitive 

L’HVG ou l’hypertrophie ventriculaire gauche est une maladie rare. Il est caractérisé par l’augmentation du volume du muscle qui tapisse le ventricule gauche de la cavité cardiaque. La majeure partie du temps, elle est déclenchée par deux maladies : la sténose aortique et l’hypertension artérielle.

D’autres pathologies peuvent toutefois, se retrouver à l’origine de son apparition. Il s’agit des coronaropathies, des valvulopathies, du VIH, et de la cardiomyopathie.

Les symptômes par lesquels une hypertrophie ventriculaire gauche se manifeste sont nombreux. Au début de la maladie qui évolue de façon insidieuse, le patient est essoufflé après un effort physique. Ensuite, au fil du temps, l’essoufflement s’aggrave et s’accompagne de douleurs thoraciques et de palpitations cardiaques. Le patient a alors du mal à respirer et son pouls est soit irrégulier, frénétique ou trop rapide.

À cette étape, si le diagnostic de l’hypertrophie n’est pas fait, la maladie évolue. En plus des signes précédents, le patient risque un évanouissement soudain susceptible d’engager son pronostic vital.

Pour poser le diagnostic de l’hypertrophie ventriculaire gauche, un dosage du NT-proBNP est effectué en complément à de nombreux autres examens. Le but est de confirmer ou d’infirmer qu’une personne souffre d’une hypertrophie ventriculaire gauche, mais aussi de trouver les causes pour un meilleur traitement.

Le sepsis

Bien qu’il soit une cause moins populaire de la hausse du NT-proBNP, le sepsis est l’une des complications les plus redoutées d’une infection. Il se traduit par une inflammation de tout le corps humain en réponse au traitement d’une infection à base de produits thérapeutiques. Dans l’organisme, il entraîne plusieurs changements susceptibles d’endommager le système respiratoire, le système cardiaque et le système digestif.

Les signes annonciateurs d’un sepsis sont nombreux. Toutefois, ceux qu’on observe couramment sont la fièvre, la détresse respiratoire, la confusion mentale, l’hypotension artérielle, l’accélération du rythme et de la fréquence cardiaque. Il constitue une urgence médicale et doit être pris en charge dès que son diagnostic a été posé.

L’arythmie auriculaire

L’arythmie auriculaire (fibrillation auriculaire) est une cause de la hausse de NT-proBNP qui est longtemps restée méconnue. Elle se caractérise par une irrégularité du rythme de battements cardiaques et résulte d’un problème électrique. En effet, une arythmie auriculaire survient lorsque les signaux électriques du cœur sont perturbés.

En général, la fibrillation auriculaire est asymptomatique. Cependant, elle peut se manifester par des symptômes comme les palpitations, la fatigue et l’essoufflement. Elle cible principalement les personnes âgées de plus 50 ans et peut se compliquer si elle n’est pas rapidement traitée.

NT-proBNP : causes rares d’augmentation

NT-proBNP

Outre les causes décrites ci-dessus, plus rarement, l’augmentation de la NT-proBNP peut-être associée à :

  • une hyperthyroïdie ;
  • un syndrome de Cushing ;
  • une prise orale de glucocorticoïdes ;
  • une maladie d’Addison ;
  • une hyperaldostéronisme primaire ;
  • un diabète ;
  • un syndrome paranéoplasique.

Cet état de choses peut également être lié à la cirrhose hépatique accompagnée d’ascite, au syndrome paranéoplasique et à l’hémorragie sous-arachnoïdienne. Malgré la multiplicité des causes qui peuvent justifier la hausse du NT-proBNP, elle peut dans certains cas rares, survenir sans raison ou suivant un mécanisme non élucidé.

NT-proBNP : intérêt pronostique pour la maladie coronaire

En plus de contribuer au diagnostic de diverses maladies, le dosage du NT-proBNP est réputé pour diverses autres applications cliniques. Il permet par exemple de faire le pronostic de la maladie coronaire. En présence des pathologies comme le syndrome coronarien ou la nécrose myocardique, la sécrétion du NT-proBNP et les autres peptides natriurétiques baissent au niveau de la zone atteinte.

Ainsi, le taux sanguin de NT-proBNP diffère totalement de ceux des autres biomarqueurs (CPK, troponine). Par conséquent, il constitue un facteur pronostique prédominant et important des maladies coronaires stables ou instables. Chez un malade souffrant d’un syndrome coronarien aigu, un élément qui signe un mauvais pronostic est un taux NT-proBNP supérieur à 250 ng/L.

NT-proBNP : comment baisser sa concentration ?

NT-proBNP

Pour faire baisser la concentration de NT-proBNP dans le sang, diverses solutions existent. Les plus courantes consistent en l’administration de médicaments et en une chirurgie.

Les médicaments

Les médicaments utilisés pour faire baisser le taux de NT-proBNP sont nombreux et leur choix dépend de la maladie à l’origine de ce dysfonctionnement.

Quand la hausse du NT-proBNP est associée à l’insuffisance cardiaque aiguë par exemple, diverses catégories de médicaments peuvent être utilisées. Les principales sont les diurétiques, les bêta-bloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, et les antihypertenseurs.

Les diurétiques sont des médicaments fréquemment utilisés en cas de problèmes cardiovasculaires. Ils aident à évincer du corps, l’excès d’eau qui s’y trouve. En plus, ils permettent de traiter les formes graves d’hypertension artérielle.

Les bêta-bloquants sont une catégorie de médicaments utilisée pour abaisser la tension artérielle et le rythme cardiaque. Ils sont très efficaces et peuvent se décliner sous des formes injectables et orales. Ils peuvent aussi contribuer à la réduction de la pression oculaire qui est souvent en hausse en cas d’insuffisance cardiaque aiguë.

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion sont des produits pharmaceutiques formulés pour détendre les vaisseaux sanguins. Ils permettent de faire baisser la pression artérielle et contribuent à la prévention des lésions rénales qui sont fréquentes dans les cas d’insuffisance cardiaque aiguë.

Les antihypertenseurs quant à eux sont comme l’indiquent leurs noms des médicaments utilisés contre l’hypertension artérielle. Ils permettent de réduire la pression artérielle et sont très utiles quand l’insuffisance cardiaque aiguë s’accompagne d’une hypertension artérielle.

La chirurgie

La chirurgie est une solution qui est rarement utilisée. Elle est envisagée lorsque la maladie à l’origine de la hausse du NT-proBNP est grave et nécessite qu’une intervention chirurgicale soit faite. Le type de chirurgie à faire ainsi que les conditions de son déroulement sont définies par le médecin traitant. Dans la plupart des cas la chirurgie est couplée à la médication.

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