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Syndrome des bâtiments malades : sémiologie, étiologies, traitement

Le syndrome des bâtiments malades (SBM) est une affection courante qui touche principalement les buralistes et les fonctionnaires. Il provoque une panoplie de symptômes non spécifiques qui dans la forme classique apparaissent consécutivement chez des personnes partageant le même bâtiment. Son diagnostic repose sur un examen clinique et ne nécessite généralement aucun test d’imagerie ou de laboratoire.

Les étiologies précises du syndrome des bâtiments malades restent encore inconnues. On sait, toutefois, que la maladie dépend d’un certain nombre de facteurs. Il y a notamment les facteurs chimiques comme la présence de composants organiques volatils et les facteurs physiques relatifs à l’ergonomie des bâtiments. La prise en charge des syndromes des bâtiments malades revient généralement à un spécialiste de la médecine du travail.

Syndrome des bâtiments malades : présentation

Le syndrome des bâtiments malades qu’on appelle aussi « Maladie des immeubles malsains » ou « Sick Building syndrome » en anglais est une maladie émergente découverte récemment. Il concerne, d’après l’OMS, entre 25 et 30 % des buralistes et présente un caractère grégaire. En effet, il affecte presque toujours un groupe de personnes fréquentant un même lieu. Généralement, il s’agit d’un immeuble de travail à bureaux multiples. Excepté les immeubles de cette nature, d’autres lieux communs peuvent également constituer le siège d’un SBM. Il y a par exemple :

  • les appartements ;
  • les maisons de retraite ;
  • les hôpitaux ;
  • les salles de sport ;

les églises ;

  • les écoles ;
  • les universités.

Dans la forme classique, le syndrome des bâtiments malades touche non préférentiellement les hommes et les femmes. De même, il survient à tout âge, même si la majorité des cas sont dénombrés chez les adultes.

Le tableau clinique du SBM est extrêmement polymorphe. Il comprend divers symptômes cliniques non spécifiques variant d’un patient à l’autre. Au sens médical du terme, le syndrome des bâtiments malades est une pathologie bénigne. Il présente une issue méliorative et n’a aucun impact sur le pronostic vital. Cependant, pour une gestion optimale des crises, il est important de faire appel à un professionnel de santé. Celui-ci pourra agir efficacement sur les différents facteurs déclencheurs se trouvant à l’origine de la maladie.

Syndrome des bâtiments malades : sémiologie

Les symptômes cliniques qui caractérisent le syndrome des bâtiments malades sont nombreux. En fonction de leur nature et parfois de l’organe touché, on les répartit en plusieurs groupes. Ainsi, on distingue :

  • les symptômes oculaires ;
  • les symptômes cutanés ;
  • les symptômes afférents au système ORL ;
  • les symptômes allergiques ;
  • les symptômes généraux.

Plus rarement, la maladie entraîne des manifestations d’ordre neurosensorielles et musculaires.

Symptômes oculaires

Les symptômes oculaires liés au syndrome des bâtiments malades sont peu nombreux, mais très évocateurs. Ils comprennent principalement l’irritation et les démangeaisons de l’œil. L’irritation de l’œil se traduit par un larmoiement important et une sécheresse de l’œil qui brûle.

Dans la majorité des cas, elle est bilatérale, c’est-à-dire qu’elle concerne les deux yeux. Il en est de même pour les démangeaisons qui se caractérisent par un besoin important de gratter l’œil.

Symptômes cutanés

Les manifestations cutanées du syndrome des bâtiments malades comprennent principalement l’eczéma, les érythèmes et la peau sèche. Dans la majorité des cas, elles sont légères et affectent principalement les régions corporelles généralement laissées à découvert. Par exemple, les mains, les pieds et le visage. D’ordinaire, elles régressent spontanément lorsque le patient quitte le bâtiment malade.

L’eczéma est une lésion cutanée se caractérisant par une inflammation de la peau. Dans le syndrome des bâtiments malades, il provoque un craquèlement de la peau qui devient squameuse. Il apparaît alors des lésions douloureuses qui peuvent dans certains cas rares évoluer vers des cloques.

Les érythèmes correspondent quant à eux à des rougeurs congestives de la peau. Elles sont indolores, sauf si elles surviennent en même temps que d’autres lésions douloureuses. Dans le syndrome des bâtiments malades, elles disparaissent à la vitropression.

Pour ce qui concerne la peau sèche, elle traduit une condition de sécheresse excessive de l’enveloppe externe de la peau. Chez les patients souffrant du syndrome des bâtiments malades, elle se manifeste essentiellement par un tiraillement de la peau. Il peut, toutefois, arriver qu’elle provoque des symptômes comme une desquamation et une décoloration de la peau.

Symptômes afférents au système ORL

Trois principaux symptômes afférents au système ORL peuvent découler d’un syndrome des bâtiments malades. Il s’agit de l’irritation du nez, de la gorge et parfois des oreilles.

L’irritation du nez fait généralement suite à une inflammation des tissus qui le tapisse. Dans le syndrome des bâtiments malades, elle se caractérise principalement par l’apparition de plaies légères à l’intérieur du nez. Ces dernières provoquent des démangeaisons et le patient a comme impression que ses muqueuses nasales sont sèches. Parfois, le nez se bouche et le patient ressent une gêne importante au moment de la respiration.

L’irritation de la gorge moins courante que l’irritation du nez, elle entraîne une sensation de brûlure désagréable. Dans la maladie des immeubles malsains, elle se trouve à l’origine d’importantes difficultés de déglutition. De même, elle est responsable de raclements répétés de la gorge et peut s’accompagner d’une toux sèche.

Pour finir, l’irritation des oreilles concerne moins de 10 % des patients touchés par le syndrome des bâtiments malades. Elle provoque le gonflement de la partie externe de l’oreille où se forment des plaques érythémateuses. En cas d’irritation des oreilles, on peut aussi observer un suintement et des boutons sur la peau de l’oreille.

Symptômes allergiques

Les symptômes allergiques liés au syndrome des bâtiments malades résultent généralement d’un mécanisme histaminique. Ils regroupent essentiellement les troubles allergiques comme la rhinite, le pseudo-asthme et la conjonctivite.

La rhinite allergique correspond à une inflammation sévère des muqueuses nasales. Elle provoque des manifestations ressemblant à celles d’une irritation du nez. Le patient présente, au départ, un nez bouché, des démangeaisons et des éternuements. Ensuite, il apparaît des symptômes plus graves comme une rhinorrhée et des congestions. En l’absence d’un traitement, la rhinite allergique évolue rapidement vers un choc anaphylactique.

Le pseudo-asthme est une manifestation du syndrome des bâtiments malades qui concerne très peu de patients. Il provoque des signes cliniques proches de ceux observés en cas d’asthme. Il y a par exemple, la dyspnée, la toux sifflante, la respiration difficile, la respiration sifflante et l’oppression thoracique. À l’instar de la rhinite, le pseudo-asthme peut également causer en l’absence d’un traitement un choc anaphylactique.

La conjonctivite, pour finir, traduit une inflammation grave du revêtement transparent de l’œil. Dans le syndrome des bâtiments malades, elle est responsable d’érythèmes oculaires et d’une altération de la vision. Chez certains patients, elle induit des symptômes plus graves comme l’apparition d’une hypersensibilité à la lumière.

Symptômes généraux

Les symptômes d’ordre général qui peuvent caractériser le syndrome des bâtiments malades sont nombreux. Il y a principalement :

  • Les céphalées qui provoquent des douleurs importantes et une gêne au niveau de la tête et parfois du cou.
  • Les troubles de l’attention qui se traduisent généralement par des difficultés à se concentrer pendant un travail intellectuel.
  • L’asthénie qui se caractérise par une fatigue intense et une sensation d’épuisement qui perdure même en cas de mise au repos.
  • La fatigabilité entraînant une sensation importante de fatigue au moindre effort ;
  • Les troubles du sommeil se caractérisent généralement par une insomnie et une altération de la qualité du sommeil.

Un autre symptôme général du syndrome des bâtiments malades est l’anergie qui est une condition où le patient perd sa sensibilité. En effet, il ne réagit plus aux substances qui dans l’ordre normal des choses devraient entraîner une réaction chez l’homme.

Syndrome des bâtiments malades : étiologies

Les causes précises à l’origine de la survenue du syndrome des bâtiments malades restent encore inconnues. Toutefois, les résultats de plusieurs études ont permis d’établir une corrélation entre sa survenue et de nombreux facteurs. Il s’agit, principalement :

  • Des composants organiques volatils ;
  • De l’ancienneté des bâtiments ;
  • Des caractéristiques ergonomiques des bâtiments ;
  • Des circuits fermés de climatisation ;
  • Des éclairages artificiels.

D’autres facteurs comme les chocs thermiques et le graissage excessif des ascenseurs sont aussi associés au syndrome des bâtiments malades.

Composants organiques volatils

Les composants organiques volatils, notamment les hydrocarbures, l’acétone, le perchloréthylène, et l’acide nitrique correspondent à des substances chimiques agressives polluant l’air. D’après plusieurs études scientifiques, elles constituent les facteurs de risque majeur du syndrome des bâtiments malades.

D’habitude, on les retrouve à l’intérieur des composants synthétiques des accessoires de bureaux suivants :

  • Les revêtements de sols comme les dalles plastiques et les moquettes ;
  • Les revêtements muraux ;
  • Les photocopieurs ;
  • Les encres ;
  • Les mousses de rembourrage et de protection.

Ces composants proviennent parfois de produits d’entretien abrasifs et des cosmétiques utilisés par les occupants du bâtiment. On estime qu’elles constituent la raison de survenue du syndrome des bâtiments malades dans 50 % des cas environ.

Ancienneté des bâtiments

Les résultats de plusieurs études scientifiques ont démontré que les bâtiments de construction récente étaient les plus sujets au syndrome. Cela serait dû au fait que dans un bâtiment neuf, les composants volatils sont beaucoup plus agressifs que dans un ancien bâtiment. En effet, lorsqu’un bâtiment est récent, ces composants présentent encore toutes leurs propriétés. Ils n’ont pas encore été soumis de façon prolongée à un facteur susceptible de les altérer.

Caractéristiques ergonomiques des bâtiments

Les caractéristiques ergonomiques des bâtiments sont aussi des facteurs susceptibles de favoriser la survenue du syndrome des bâtiments malades. En effet, les résultats de diverses recherches ont montré une recrudescence de cas de la maladie dans les bâtiments avec une faible ergonomie.

Circuits fermés de climatisation

La climatisation constitue au même titre que les facteurs précédents un facteur de risque majeur du syndrome des bâtiments malades. En effet, les dispositifs de climatisation modernes possèdent des circuits fermés. Ces derniers sont susceptibles de se combiner avec l’ozone pour polluer l’air. Il peut alors survenir des maladies comme le syndrome des bâtiments malades.

Éclairages artificiels

La fabrication des éclairages artificiels fait intervenir de nombreux matériaux contenant des composants organiques volatils. Il est possible alors que ces accessoires polluent l’air et provoquent un syndrome des bâtiments malades.

Syndrome des bâtiments malades : traitement

Syndrome des bâtiments malades

Le traitement du syndrome des bâtiments malades repose principalement sur la correction des facteurs de risque et parfois une médication. Quand il survient en milieu professionnel, il revient généralement à un médecin du travail de traiter les personnes atteintes. Cependant, en dehors du cadre professionnel, un médecin généraliste peut s’occuper des patients.

Dans le syndrome des bâtiments malades, le traitement médicamenteux est purement symptomatique. Ainsi, il peut varier d’un patient à l’autre suivant le tableau clinique.
Seul le médecin traitant peut préciser les médicaments qui le composent ainsi que la durée du traitement.

Généralement, les principales classes thérapeutiques utilisées pour le traitement de ce syndrome sont les antihistaminiques et les anti-inflammatoires. Elles permettent respectivement de lutter contre les réactions allergiques et les réactions inflammatoires.

Par ailleurs, pour optimiser le traitement du syndrome des bâtiments malades, il est important de respecter certaines mesures. Voir quelques-unes des plus importantes ci-dessous.

Aérer le bâtiment

Une première mesure simple à respecter dans le traitement du syndrome des bâtiments malades consiste à aérer le bâtiment. Cela passe par l’ouverture des fenêtres des différentes pièces du bâtiment. En l’absence de fenêtres, il faudra recourir à des solutions d’aération artificielle. Par exemple, il est possible de procéder à une ventilation mécanique contrôlée.

Nettoyage des climatiseurs

Le climatiseur peut contribuer à l’altération de la qualité de l’air si ses circuits sont fermés et qu’il est mal entretenu. Pour cela, on recommande de prêter une attention particulière à celui-ci.

Dans chaque pièce contenant un climatiseur, il faut pour commencer vérifier les circuits. Ensuite, il faut procéder à un nettoyage de celui-ci pour le rendre exempt de certaines particules polluantes.

Les produits utilisés pour le nettoyage des climatiseurs ne doivent idéalement contenir aucune substance chimique. Autrement, ils pourraient entraîner d’autres réactions allergiques ou accentuer les manifestations du syndrome chez certains patients.

Plantes vertes

Une dernière mesure à respecter en cas de syndrome des bâtiments malades est de semer des plantes vertes. En effet, une étude portant sur une station lunaire réalisée pour la NASA a démontré que les plantes vertes peuvent fixer et détruire la majorité des composants organiques volatils. On recommande donc d’en planter quelques-unes à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments affectés.

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