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Cancer de la prostate : Traitement par Ultrasons Focalisés de Haute Intensité

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Le can­cer de la pros­tate est le can­cer le plus régu­lier chez les hommes. Bien heu­reu­se­ment, de nom­breuses solu­tions ont été inven­tées pour en venir à bout. Le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés est l’une des der­nières solu­tions mises au point pour trai­ter le can­cer de la pros­tate. Cette inter­ven­tion est effi­cace, et pré­sente moins de risques et de com­pli­ca­tions par rap­port aux autres solu­tions. Quelles sont les étapes de dérou­le­ment du trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés ? Quels sont les avan­tages de ce trai­te­ment et les risques aux­quels sont expo­sés les patients ?

Description du traitement par ultrasons focalisés du cancer de la prostate

L’u­ti­li­sa­tion des ultra­sons foca­li­sés pour trai­ter le can­cer de la pros­tate, est une tech­nique mise au point dans les années 90. Le but prin­ci­pal de la manœuvre est de détruire la cha­leur de la pros­tate ain­si que la tumeur, en uti­li­sant des ultra­sons. On y a recours lorsque le can­cer a été loca­li­sé et est à faible risque, ou lorsque des réci­dives appa­raissent après une radio­thé­ra­pie.

Le type d’anes­thé­sie (géné­rale ou loco­ré­gio­nale) à employer durant l’intervention dépend du type de can­cer. L’urologue est le méde­cin le plus apte à réa­li­ser l’opération. Ce der­nier va tout sim­ple­ment intro­duire, par voie rec­tale, une sonde à par­tir de laquelle on peut obser­ver la pros­tate et émettre des ultra­sons. La sonde est recou­verte par un bal­lon­net rem­pli de liquide froid, dont le prin­ci­pal rôle est de main­te­nir la tem­pé­ra­ture constante à la paroi du rec­tum pen­dant l’opération.

Après avoir intro­duit cette sonde, l’u­ro­logue pour­ra repé­rer les contours de la pros­tate et défi­nir sur un écran de contrôle, les zones de risque qu’il doit trai­ter. Ensuite, on émet dans ces zones, des impul­sions inter­mit­tentes de forte cha­leur, à tra­vers la sonde foca­li­sée. La consé­quence est une des­truc­tion des tis­sus dans la zone ciblée et donc de la tumeur. Pour s’as­su­rer que la tumeur a bien dis­pa­ru, le méde­cin doit par­cou­rir, avec la sonde, chaque cen­ti­mètre de la pros­tate, pour ôter les der­niers rési­dus.

Le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate peut durer entre 20 minutes et 1 heure et demi, en fonc­tion des zones qui sont ciblées.

Quelques approches de traitement par ultrasons focalisés du cancer de la prostate

Depuis sa mise au point, la tech­nique du trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate a connu des avan­cées, notam­ment sur la pro­cé­dure de réa­li­sa­tion de l’o­pé­ra­tion. C’est donc à juste titre qu’il existe aujourd’­hui des façons dif­fé­rentes de recou­rir à cette méthode.

La plus clas­sique des façons est celle dans laquelle l’o­pé­ra­tion est pra­ti­quée par voie endo­rec­tale et sous anes­thé­sie géné­rale. Les ultra­sons se concentrent alors sur les zones de la tumeur, et créent une aug­men­ta­tion de tem­pé­ra­ture qui peut aller de 85 à 100°C, afin de détruire la tumeur.

Aujourd’­hui, il est pos­sible d’o­rien­ter les ultra­sons foca­li­sés à tra­vers la paroi rec­tale, mais uni­que­ment dans la zone pros­ta­tique. Les tirs sont alors répé­tés sur la pros­tate, de façon à détruire un volume impor­tant de la tumeur. Par­fois, ce volume peut inclure l’en­tiè­re­té de la pros­tate.

Les avantages du traitement par ultrasons focalisés du cancer de la prostate

Pour le trai­te­ment du can­cer de la pros­tate, le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés est une véri­table révo­lu­tion. En plus d’être effi­cace, cette opé­ra­tion pré­sente d’in­nom­brables avan­tages pour le patient.

Pour com­men­cer, le trai­te­ment est non inva­sif. Cela signi­fie que la pros­tate du patient ne subit aucune inci­sion et qu’il n’en gar­de­ra donc aucune cica­trice. Les seuls effets secon­daires qui peuvent résul­ter du trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés de la pros­tate sont liés à l’in­té­gri­té des organes voi­sins par­mi les­quels, on peut citer le sphinc­ter uri­naire ain­si que les nerfs érec­teurs. Pour évi­ter les inci­sions, la sonde uti­li­sée durant le trai­te­ment est sim­ple­ment intro­duite dans le rec­tum pour atteindre plus faci­le­ment la pros­tate.

Ensuite, le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés est sans radia­tion et peut être répé­té. Les sondes uti­li­sées sont abso­lu­ment inof­fen­sives. Ce sont d’ailleurs ces mêmes sondes qui sont employées pour l’i­ma­ge­rie et la gros­sesse. Dans le cadre d’un trai­te­ment du can­cer de la pros­tate, ces ondes sont uti­li­sées, mais à forte inten­si­té. L’o­pé­ra­tion peut être répé­tée sans grand risque de mor­bi­di­té.

Par ailleurs, le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés est per­son­na­li­sable. Il sera donc ajus­té sur mesure, selon l’a­na­to­mie de la pros­tate du patient, des choix de ce der­nier et d’éven­tuels trai­te­ments qu’il avait reçus aupa­ra­vant. Selon ces fac­teurs, on peut déci­der de trai­ter uni­que­ment la par­tie can­cé­reuse de la pros­tate (on dit que le trai­te­ment est focal) ou d’oc­cul­ter toute la pros­tate (trai­te­ment radical).

Le choix de l’une ou l’autre de ces options, vise à pré­ser­ver au maxi­mum la qua­li­té de vie du patient et à limi­ter les impacts sur les tis­sus envi­ron­nants de la pros­tate.

Pour finir, la pré­ci­sion et la sécu­ri­té sont de mise, dans le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés : il s’agit d’une inter­ven­tion robo­ti­sée. L’u­ro­logue a juste à pla­ni­fier l’in­ter­ven­tion et à lais­ser la machine faire le tra­vail. Cette der­nière l’ac­com­plit avec une pré­ci­sion mil­li­mé­trée qui est hors des capa­ci­tés humaines.

Aus­si, ces machines sont équi­pées de nom­breux dis­po­si­tifs de sécu­ri­té qui per­mettent de suivre l’in­ter­ven­tion en temps et en heure, puis de s’as­su­rer que celle-ci se déroule dans des condi­tions de sécu­ri­té et d’efficacité.

Qui peut subir un traitement par ultrasons focalisés du cancer de la prostate ?

Tous les pro­fils de patients ne peuvent pas être aptes à rece­voir le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés. Ce trai­te­ment est essen­tiel­le­ment indi­qué lorsque le can­cer est diag­nos­ti­qué entre les stades T1 et T2. Il faut éga­le­ment que le score Glea­son de la tumeur soit infé­rieur ou égal à 7. Il faut pré­ci­ser qu’au stade T3, le trai­te­ment est tou­jours envi­sa­geable, mais le patient devra en dis­cu­ter avec un uro­logue expert de la tech­nique.

Un patient ayant sui­vi le même trai­te­ment par le pas­sé peut le subir à nou­veau, si les résul­tats du pre­mier ne sont pas satis­fai­sants. Il s’agit là d’un avan­tage consi­dé­rable, en com­pa­rai­son de la chi­rur­gie et la radio­thé­ra­pie, qui ne per­mettent pas de retraitement.

Par ailleurs, lorsque le can­cer de la pros­tate du patient a été trai­té par radio­thé­ra­pie et qu’il réci­dive, le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés est une excel­lente alter­na­tive. Cepen­dant, il fau­drait un bilan néga­tif d’extension.  En d’autres mots, le can­cer doit se situer tou­jours au niveau de la prostate.

Les per­sonnes ne pou­vant pas subir un trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate sont notam­ment celles ayant subi une chi­rur­gie anté­rieure au niveau de l’a­nus ou du rec­tum. Cette chi­rur­gie rend l’in­tro­duc­tion d’une sonde impos­sible. Ceux qui pos­sèdent un sphinc­ter arti­fi­ciel, une pro­thèse pénienne, un implant intra-pros­ta­tique ou qui sont aller­giques au latex, ne sont pas non plus aptes à rece­voir le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés.

Le traitement par ultrasons focalisés du cancer de la prostate : quelle efficacité sur le long terme ?

Au fil des ans, de nom­breuses études ont été réa­li­sées pour déter­mi­ner l’ef­fi­ca­ci­té du trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate sur le long terme. À l’u­na­ni­mi­té, ces études ont révé­lé un taux de 95% d’ab­sence de can­cer et une pré­ser­va­tion opti­male de la fonc­tion érec­tile chez les patients.

Ces dif­fé­rents résul­tats d’é­tudes prouvent que le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate est non seule­ment effi­cace, mais per­met aux patients de gar­der une bonne qua­li­té de vie, notam­ment à tra­vers la pré­ser­va­tion de la fonc­tion érec­tile.

Les suites du traitement par ultrasons focalisés

Après le trai­te­ment, il faut comp­ter au mini­mum deux jours avant que la sonde uri­naire ne soit reti­rée. Pen­dant cette période, il est conseillé au patient de boire beau­coup d’eau et d’u­ri­ner de façon régu­lière pour un lavage de la ves­sie et pour évi­ter que les urines deviennent rouges.

En effet, des caillots peuvent se for­mer et blo­quer les urines. Durant le pre­mier mois sui­vant l’in­ter­ven­tion, le patient doit éga­le­ment évi­ter les efforts ou les dépla­ce­ments inutiles.

Si des dou­leurs per­sistent, un trai­te­ment antal­gique sera pres­crit pour quelques jours. Le patient devra aus­si être sui­vi à domi­cile par un infir­mier. Ce der­nier se char­ge­ra de lui injec­ter de façon quo­ti­dienne des anti­coa­gu­lants, si pres­crip­tion a été faite.

Il peut arri­ver que cer­tains patients pré­sentent des troubles uri­naires pen­dant les deux mois qui suivent l’in­ter­ven­tion. Ces troubles sont, pour la plu­part, mineurs et peuvent notam­ment se mani­fes­ter par des mic­tions fré­quentes et urgentes avec fuite, des infec­tions uri­naires ou encore des petits sai­gne­ments. Pour ce qui est des fuites uri­naires (incon­ti­nence uri­naire), elles sont très fré­quentes durant les pre­mières semaines, sur­tout lorsque le patient fait des efforts phy­siques.

Les risques et complications de l’opération

Géné­ra­le­ment, le trai­te­ment par ultra­sons foca­li­sés du can­cer de la pros­tate ne pré­sente pas de risques. Mais, comme pour toute inter­ven­tion chi­rur­gi­cale, cer­taines com­pli­ca­tions peuvent apparaître.

La pre­mière com­pli­ca­tion est liée au fait que l’in­ter­ven­tion doive se dérou­ler sous anes­thé­sie locale ou générale.

Ensuite, on peut énu­mé­rer les risques d’in­fec­tion locale ou géné­ra­li­sée, les sai­gne­ments avec héma­tome et les embo­lies pul­mo­naires.

On dis­tingue aus­si d’autres com­pli­ca­tions en rela­tion directe avec l’in­ter­ven­tion, dont la pre­mière est l’in­con­ti­nence uri­naire. On peut aus­si assis­ter à un rétré­cis­se­ment de l’u­rètre intra-pros­ta­tique durant les mois sui­vant l’o­pé­ra­tion. Par­fois, il est même néces­saire de réa­li­ser une inter­ven­tion par voie endo­sco­pique pour un réta­blis­se­ment de la per­méa­bi­li­té de l’urètre.

Quant aux troubles érec­tiles, ils dépendent de l’âge et de la tech­nique avec laquelle l’in­ter­ven­tion a été réalisée.

Il existe aus­si des com­pli­ca­tions com­plexes et rares telles que la fis­tule pros­ta­to-rec­tale. Cette der­nière se carac­té­rise fon­da­men­ta­le­ment par un endom­ma­ge­ment de la com­mu­ni­ca­tion entre le rec­tum et le canal de l’u­rètre.

 

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