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Insuffisance rénale chronique : Causes, symptômes et traitements

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L’insuf­fi­sance rénale chro­nique est une affec­tion irré­vo­cable qui sur­vient len­te­ment. Elle est géné­ra­le­ment liée au dia­bète et à l’hyper­ten­sion arté­rielle. Cette mala­die peut être fatale pour le sujet atteint, lorsqu’elle n’est pas rapi­de­ment prise en charge. Quelles sont les causes de l’insuffisance rénale chro­nique ? Com­ment se mani­feste-t-elle ? Quels sont les moyens de trai­te­ment dis­po­nibles pour lut­ter effi­ca­ce­ment contre cette pathologie ?

Insuffisance rénale chronique : qu’est-ce que c’est ?

L’insuf­fi­sance rénale chro­nique est une défaillance habi­tuel­le­ment lente et évo­lu­tive de la fonc­tion rénale. Géné­ra­le­ment, cette ano­ma­lie est liée à un grave pro­blème de san­té tel que les mala­dies car­dio­vas­cu­laires, le dia­bète et l’hypertension arté­rielle. Contrai­re­ment à l’insuf­fi­sance rénale aiguë qui appa­raît de façon sou­daine, l’insuffisance rénale chro­nique sur­vient de façon gra­duelle sur des semaines, des mois voire même des années. Ain­si, la fonc­tion rénale se dégrade len­te­ment et pro­voque une insuf­fi­sance rénale ter­mi­nale.

Son évo­lu­tion est tel­le­ment lente que cette affec­tion peut res­ter sans symp­tômes pen­dant des années, jus­qu” à créer d’importants dégâts. Cer­taines études révèlent qu’un Cana­dien sur 10 est vic­time de ce phénomène.

Rap­pe­lons les rôles que jouent les reins. En effet, les reins assurent 3 prin­ci­pales fonc­tions.

  • Ils per­mettent de fil­trer le sang et d’évacuer les déchets du corps à tra­vers la pro­duc­tion d’urine. Ain­si, ces reins empêchent l’accumulation des toxines dans la cir­cu­la­tion san­guine ;
  • Les reins pro­duisent éga­le­ment d’autres hor­mones qui jouent des rôles impor­tants dans l’organisme : pro­duc­tion des glo­bules rouges du sang, la régu­la­tion de la pres­sion artérielle… ;
  • Ils déter­minent la concen­tra­tion des sub­stances miné­rales et le volume de liquide pré­sent dans le corps.

Chaque indi­vi­du pos­sède deux reins en très bonne forme. Cepen­dant, il est pos­sible de vivre en bonne san­té avec un seul rein. Un rein en bon état peut assu­rer le tra­vail des deux, à condi­tion qu’il soit sur­veillé afin de détec­ter toute éven­tuelle anomalie.

Lorsqu’on se retrouve à l’étape où les deux reins ne sont plus opé­ra­tion­nels, la greffe rénale et la dia­lyse consti­tuent les der­niers recours pour éli­mi­ner les déchets du sang.

Quelles sont les causes d’une insuffisance rénale chronique ?

Le dia­bète et la pres­sion arté­rielle sont les deux prin­ci­paux fac­teurs à l’origine de cette mala­die rénale. En effet, lorsque ces deux patho­lo­gies connaissent des com­pli­ca­tions, elles font appa­raître des lésions sur les minces vais­seaux san­guins du corps. Ces lésions s’étendent jusqu’aux vais­seaux qui se trouvent dans les reins, et pro­voquent donc une insuf­fi­sance rénale chro­nique.

Par ailleurs, il existe d’autres causes res­pon­sables de cette affec­tion liée aux reins. Il s’agit entre autres :

  • De la patho­lo­gie poly­kys­tique des reins : une forte accu­mu­la­tion des kystes à l’intérieur des reins ;
  • Des mala­dies auto-immunes telles que le lupus éry­thé­ma­teux aigu disséminé ;
  • Des infec­tions de reins récidivantes ;
  • De l’usage de cer­tains com­pri­més méta­bo­li­sés par les reins ;
  • D’un dur­cis­se­ment des artères capables de por­ter atteinte aux vais­seaux san­guins du rein.

Quels sont les symptômes et complications d’une insuffisance rénale chronique ?

L’insuffisance rénale chro­nique peut res­ter asymp­to­ma­tique pen­dant plu­sieurs années chez le sujet atteint. Dès que les fonc­tions rénales com­mencent à être alté­rées, les tis­sus intacts des reins tra­vaillent donc dou­ble­ment afin de com­pen­ser cette réduc­tion de fonc­tion rénale.

Lorsque le trai­tant soup­çonne l’apparition d’une insuf­fi­sance rénale, celui-ci pro­cède au dépis­tage pré­coce en pres­cri­vant fré­quem­ment des tests de sang et d’urine. Les signes révé­la­teurs de cette mala­die peuvent pas­ser inaper­çus, lorsqu’elle n’est pas sur­veillée depuis le début, jusqu’à ce que les reins soient com­plè­te­ment détruits.

La fatigue, l’un des symp­tômes de cette ano­ma­lie peut appa­raître. Étant don­né que celle-ci s’installe gra­duel­le­ment, elle n’est sou­vent pas remar­quable et l’on ne voit géné­ra­le­ment pas un rap­port avec une insuf­fi­sance rénale.

Par ailleurs, cer­tains symp­tômes d’une insuf­fi­sance rénale sont plus appa­rents. Il s’agit :

  • Des mic­tions régu­lières sur­tout dans la nuit ;
  • De l’apparition de mousse dans l’urine ;
  • D’apparition de trouble uri­naire et une urine de cou­leur de foncée.

Il existe éga­le­ment d’autres signes moins fla­grants mais qui sont liés à une insuf­fi­sance rénale. Au nombre de ceux-ci, on peut énumérer :

  • Un essouf­fle­ment ;
  • Des nau­sées et des vomissements ;
  • Des crampes mus­cu­laires ;
  • Une déman­geai­son régulière ;
  • Une mau­vaise haleine ou un mau­vais goût pour les ali­ments dans la bouche ;
  • Une perte de poids et d’appétit ;
  • Une soif fréquente ;
  • Des pau­pières qui s’enflent et une aug­men­ta­tion du volume des mains et des pieds ;
  • Une élé­va­tion de la pres­sion artérielle.

Au fur et à mesure que l’insuffisance rénale chro­nique se com­plique et que les déchets se cumulent dans le corps, le sujet atteint peut être vic­time d’une confu­sion men­tale et des convul­sions.

Cela peut être effrayant lorsqu’on apprend qu’on est atteint de la patho­lo­gie rénale. L’évolution et la gra­vi­té de ce mal dépendent des fac­teurs à l’origine. Voi­ci donc quelques com­pli­ca­tions pos­sibles d’une insuf­fi­sance rénale chronique :

  • Une ané­mie ;
  • L’œdème ;
  • Des ano­ma­lies élec­tro­ly­tiques et minérales ;
  • Un risque éle­vé des sai­gne­ments et de la fra­gi­li­té osseuse ;
  • L’hyper­ten­sion et une déshy­dra­ta­tion.

La mal­nu­tri­tion et la pos­si­bi­li­té d’être atteint par un cer­tain nombre de virus sont éga­le­ment des com­pli­ca­tions non négli­geables d’une insuf­fi­sance rénale chronique.

Comment se fait le diagnostic d’une insuffisance rénale chronique ?

Le diag­nos­tic d’une insuf­fi­sance rénale chro­nique débute par la col­lecte d’informations rela­tives aux anté­cé­dents médi­caux du patient. Ceci, afin de déce­ler un cer­tain nombre de fac­teurs à risque. Après cette étape impor­tante, le méde­cin peut deman­der quelques exa­mens dont :

  • Des bilans san­guins ;
  • Des exa­mens uri­naires afin de détec­ter un éven­tuel excès de pro­téines dans l’urine ;
  • La radio­gra­phie des seins ;
  • Une écho­gra­phie de l’abdomen ;
  • Une IRM (ima­ge­rie par réso­nance magné­tique) de l’abdomen ;
  • La prise de mesure de la pres­sion artérielle ;
  • Une TDM(Tomodensitométrie) ;
  • Une scin­ti­gra­phie des reins.

L’échographie est habi­tuel­le­ment recom­man­dée afin d’éliminer la pos­si­bi­li­té d’obs­truc­tion, et de voir éga­le­ment le volume des reins. En effet, lorsqu’il est remar­qué après cet exa­men, des reins d’une dimen­sion réduite et pré­sen­tant quelques cica­trices, cela témoigne de la sur­ve­nue d’une insuf­fi­sance rénale chro­nique. Il est dif­fi­cile de déni­cher la cause réelle de cette mala­die, sur­tout lorsque celle-ci atteint un stade avancé.

Par ailleurs, le méde­cin peut pro­cé­der à une biop­sie qui consti­tue d’ailleurs l’examen le plus pré­cis. Cepen­dant, il est pros­crit en cas d’une obser­va­tion de reins de dimen­sion réduite avec des cica­trices.

Quand la perte de la fonc­tion rénale s’aggrave et atteint un cer­tain seuil dans l’affection rénale chro­nique, on constate immé­dia­te­ment une ano­ma­lie géné­rale des sub­stances bio­chi­miques pré­sentent dans le sang.

  • Les déchets et le taux d’urée aug­mentent considérablement.
  • Le sang devient acide mais de façon modérée ;
  • La quan­ti­té du potas­sium pré­sent dans le sang est géné­ra­le­ment nor­male, mais peut rapi­de­ment deve­nir élevée ;
  • On note une baisse du cal­cium et du cal­ci­triol dans le sang ;
  • Aug­men­ta­tion du niveau de phos­phate et d’hormone parathyroïde.

Quel est le pronostic d’une insuffisance rénale chronique ?

Lorsque le fac­teur à l’origine de la mala­die rénale est pris en charge de façon pré­coce, la fonc­tion rénale peut rapi­de­ment connaître une amé­lio­ra­tion quand elle est trai­tée effi­ca­ce­ment. Dans le cas contraire, l’insuffisance rénale se com­plique avec le temps. La dégra­da­tion de la fonc­tion rénale dépend en grande par­tie du fac­teur à l’origine, et de la façon dont elle est traitée.

Lorsque l’hypertension arté­rielle et le dia­bète par­ti­cu­liè­re­ment sont mal trai­tés, ils consti­tuent une source poten­tielle de la dété­rio­ra­tion de la fonc­tion rénale. Il faut éga­le­ment noter que le sujet atteint peut rapi­de­ment perdre la vie, si la mala­die n’est pas traitée.

Par ailleurs, lorsque l’altération des capa­ci­tés rénales atteint un niveau très avan­cé (insuf­fi­sance rénale ter­mi­nale), la pro­ba­bi­li­té de sui­vi chez le sujet non trai­té est géné­ra­le­ment limi­tée à quelques mois. Par contre, les patients sou­mis à une dia­lyse ont une durée de vie un peu plus pro­lon­gée. Cepen­dant, même étant sous dia­lyse, les patients vic­times d’une insuf­fi­sance rénale ter­mi­nale ont une durée de vie limi­tée que des indi­vi­dus de leur âge ne pré­sen­tant pas la mala­die. Plu­sieurs par­mi les vic­times meurent sou­vent d’infec­tions tou­chant le cœur ou les vais­seaux sanguins.

Les moyens de traitement d’une insuffisance rénale chronique ?

Le but du trai­te­ment de l’insuffisance rénale est de frei­ner la dété­rio­ra­tion de la fonc­tion rénale. Ain­si, le trai­te­ment est par­ti­cu­liè­re­ment orien­té contre les patho­lo­gies à risque de l‘insuffisance rénale chro­nique (infec­tion, dia­bète, obs­truc­tion des voies uri­naires, hyper­ten­sion arté­rielle…) et tout fac­teur pou­vant nuire à l’état de san­té en général.

La sur­veillance régu­lière du taux de gly­cé­mie dans le sang et de l’hypertension arté­rielle, per­met de réduire consi­dé­ra­ble­ment la des­truc­tion de la fonc­tion rénale. Cer­tains com­pri­més (enzyme de conver­sion de l’angiotensine…) per­mettent éga­le­ment de jouer ce rôle impor­tant chez des indi­vi­dus souf­frant de la mala­die rénale.

Plu­sieurs autres mesures sont prises pour ralen­tir l’évolution de l’insuffisance rénale. Par­mi elles :

Réduction de la consommation des protéines

D’après plu­sieurs études et expé­riences, la res­tric­tion de la consom­ma­tion des pro­téines ralen­tit consi­dé­ra­ble­ment l’altération de la fonc­tion rénale. Les sujets atteints doivent prio­ri­ser une consom­ma­tion impor­tante de glu­cides, en com­pen­sa­tion de l’apport de pro­téines réduites. Une fois la réduc­tion de l’apport des pro­téines res­pec­tée, le sui­vi par un dié­té­ti­cien est habi­tuel­le­ment recom­man­dé. Ceci, afin de contrô­ler qu’une quan­ti­té idéale d’acides ami­nés est réel­le­ment consommée.

Réduction de l’apport en sodium et en potassium

La réduc­tion de l’apport en sodium dans l’alimentation consti­tue un gros avan­tage pour un indi­vi­du souf­frant d’insuffisance rénale chro­nique. Le méde­cin recom­mande sou­vent une réduc­tion de l’absorption du liquide, pour pré­ve­nir une baisse consi­dé­rable du taux de sodium dans le sang. Les sub­sti­tuts du sel (ali­ments riches en potas­sium) sont caté­go­ri­que­ment proscrits.

On conseille par contre, la consom­ma­tion modé­rée des ali­ments rela­ti­ve­ment riches en potas­sium, notam­ment les fruits et la datte. En effet, lorsque le taux de potas­sium dans le sang se révèle éle­vé, cela engendre de nom­breux dégâts liés au cœur. Pour ce faire, plu­sieurs médi­ca­ments, notam­ment le cyclo­si­li­cate, le poly­sty­rène de sul­fo­nate… sont pres­crits. Cepen­dant, une dia­lyse en urgence peut être l’alternative idéale.

Surveillance des taux de phosphate

Par ailleurs, le méde­cin demande éga­le­ment de sur­veiller les taux de phos­phate. Ceci, pour évi­ter la for­ma­tion de dépôts de cal­cium et de phos­phate à l’intérieur des tis­sus, ain­si que dans les vais­seaux san­guins. Il faut donc veiller à ce que la quan­ti­té de phos­phate ne connaisse aucune aug­men­ta­tion dans le sang.

Ain­si, il est conseillé d’éviter des ali­ments très riches en phos­phate. Il s’agit par exemple des légumes, des pro­duits lai­tiers, du foie, des bois­sons gazeuses…

Par ailleurs, on peut éga­le­ment faire recours à cer­tains médi­ca­ments (l’acétate de sodium, le seve­la­mer…) pour faire bais­ser le taux de phos­phore dans le sang.

Prise en charge des complications d’une insuffisance rénale chronique

L’ané­mie pro­vo­quée par cette patho­lo­gie rénale est prise en charge par des com­pri­més dont l’érythropoïétine ou la dar­be­poïé­tine. Des trans­fu­sions san­guines sont éga­le­ment pres­crites dans la lutte contre l’anémie.

Les patients qui ont recours à ces médi­ca­ments doivent fré­quem­ment rece­voir du fer par voie intra­vei­neuse, pour pré­ve­nir d’éventuelles carences en fer. Cepen­dant, ces com­pri­més ne doivent être pris qu’en cas de nécessité.

D’un autre côté, l’hypertension est prise en charge par des anti­hy­per­ten­seurs, dans le but d’éviter toute com­pli­ca­tion de l’altération de la fonc­tion rénale.

Lorsque tous ces trai­te­ments connaissent une limite, les seules alter­na­tives adé­quates sont : la dia­lyse à long terme et la greffe rénale. Ces deux méthodes per­mettent de sou­la­ger de façon signi­fi­ca­tive les symp­tômes, et d’augmenter la durée de vie des victimes.

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