L’épididymite est une pathologie “non rare”. L’orchite isolée est rare (virus ourlien++) [Lire].
Chez l’enfant, l’orchi épididymite est souvent associée à une uropathie congénitale
Plus tard, elle est souvent la conséquence d’une uropathie acquise sous jacente ou d’une MST/IST aigüe ou chronique (++ prostatite).
Généralités
Le mode d’infection habituel est la voie uréthrale ascendante.
Chez l’enfant, il importe de rechercher un abouchement ectopique de l’uretère dans une vésicule séminale.
BECMEUR F. (1) ; ABRAM F. (1) ; DELEPAUL B. (1) ; CHRISTMANN D. (2) ; SAUVAGE P. (1) Annales de pédiatrie 1994, vol. 41, no9, pp. 546-550 (1) Serv. chirurgie infantile, 67098 Strasbourg, FRANCE (2) Hôp. univ. Strasbourg, serv. radiologie II, 67098 Strasbourg, FRANCE Vingt-huit observations d’épididymites aiguës (EA) de l’enfant traitées dans les dix dernières années sont rapportées. En dehors des grosses bourses aiguës post-traumatiques, de l’oedème idiopathique des bourses et des pathologies du canal péritonéo-vaginal, le scrotum aigu, unilatéral de l’enfant se répartit de la manière suivante
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Etiologie
- Les épididymites à germes sexuellement transmissibles
Chlamydia trachomatis (60% des cas), Neisseria Gonorrhoeae (16 à 20% des cas) - Les épididymites non spécifiques à germes urinaires
Bacilles gram négatifs (E. Coli et P aeruginosa dans 70% des cas).
L’épididymite bactérienne non spécifique est l’apanage de l’enfant et du sujet âgé, car elle est fréquemment associée à une pathologie urologique sous jacente.
Chez l’adulte elle est souvent associée à une prostatite. - l’épididymite tuberculeuse rarement aiguë. Le diagnostic des confirmé par la présence de BK à l’ECBU. L’UIV montre des lésions associées de l’arbre urinaire.
- D’autres germes sont plus rares brucellose, schistosomiase..
Sémiologie
Douleur scrotale généralement intense peut être brutale, posant le problème du diagnostic différentiel avec la torsion du cordon
. Signes inflammatoires locaux. L’épididyme est douloureux et augmenté de volume difficile de différentier d’une orchite – volontiers associée.
La fièvre est modérée à forte….
Le TR recherche une prostatite associée.
Biologie
NFS: hyperleucocytose non spécifique ECBU: retrouve le germe dans la majorité des cas chez le sujet âgé
(Dans 75% des cas l’Eschérichia Coli. Plus rarement le Proteus, l’Entérocoque, le Staphylocoque. Spermoculture si prostatite associée
Prélèvement uréthral ou urines du 1er jet : : indispensable chez le sujet jeune. ( Les germes MST sont de plus en plus concernés avec en tête le Chlamydia (60%)puis Neisseria Gonorrhoeae (16 à 20% des cas)
2 ou 3 hémocultures si pics fébriles
Sérologies: chlamydiae, BW, mycoplasmes, VIH
Imagerie
Echographie en urgence
A distance : bilan étiologique
UIV avec clichés mictionnels ou Uro-scanner : recherche une anomalie anatomique ou fonctionnelle sous-jacente (enfant surtout)
Cystographie rétrograde ?
Diagnostic différentiel
Traitement
- repos strict pendant trois ou quatre jours +/-suspensoir
- antipyrétiques et antalgiques
- Traitement antibiotique en l’attente des résultats bactériologiques:
- Enfant : amoxicilline-acide clavulanique
- Adulte – adolescent
ceftriaxone IM (action sur gonocoque) associé à un antibiotique actif sur Chlamydia: (Doxycycline 200 mg/j ou Ofloxacine 200×2 ou Ciprofloxacine 500x) pendant 20 jours - NB : En cas de prostatite associé, le traitement Ceftriaxone 1 à 2g IM par jour pendant sept jours, puis relais par fluoroquinole ou cotrimoxazole fort deux par jour pourra être prolongé à 6 semaines .
Evolution
Risque d’infarcissement testiculaire, d’abcès parfois fistulisés, et surtout d’épididymite chronique (épididymite épaissi, peu douloureux, prostatite chronique associée fréquente, fibrose importante gênant la pénétration des antibiotiques).
Une stérilité secondaire à des épididymites répétées ou à une épididymite chronique est possible.
Traitement chirurgical pour drainage d’un abcès et Vaso vasostomie à discuter en cas de stérilité secondaire à une obstruction post épididymaire