Santé

Incontinence urinaire masculine : causes, symptômes, diagnostic, traitement

L’incontinence urinaire a été longtemps considérée comme uniquement une maladie féminine. Pourtant, les hommes y sont régulièrement touchés aussi. Après un âge, les fuites urinaires deviennent chose récurrente chez plusieurs hommes.

A qui est due cette incontinence urinaire chez l’homme ? Comment se manifeste-t-elle ? Existe-t-il un moyen de diagnostic de ce trouble organique ? Peut-on guérir l’incontinence urinaire masculine ? Cet article vous fait le point sur la question.

Incontinence urinaire : Qu’est-ce que c’est ?

L’incontinence urinaire correspond à la fuite d’urine qui se produit de façon involontaire. L’incontinence urinaire masculine est souvent iatrogène, c’est-à-dire résultant d’un traitement médical ou chirurgicale.

Elle suppose le port de protection ou de changement de vêtements de façon régulière par la personne. De fait, selon son occurrence dans une journée, l’incontinence urinaire peut être définie comme :

  • Faible : 0 à 1 protection/jour ;
  • Modérée : 2 à 3 protections par jour ;
  • Sévère : 4 et plus de protections par jour.

Causes de l’incontinences urinaire chez l’homme

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire :

  • Incontinence urinaire aux efforts ;
  • Incontinence urinaire par impériosité ;
  • Incontinence urinaire par regorgemen

Incontinence urinaire d’efforts

Ce type d’incontinence urinaire se traduit par des pertes d’urine aux efforts de :

  • Changement de position ;
  • Port de charge lourde ;
  • Toux ;
  • Éternuement etc.

De fait, la survenue de cette incontinence urinaire est souvent après chirurgie de la prostate par prostatectomie. Les facteurs expliquant sa survenue peuvent être divers en fonction des dommages causés par l’acte chirurgical.

Le dégât causé au muscle de sphincter en est le plus souvent à l’origine. Celui-ci peut être touché lors de l’intervention, provoquant ainsi sa déficience ou peut être fragilisé lors des sutures internes. Aussi, la diminution de la longueur de l’urètre peut en être la cause.

L’incontinence urinaire d’efforts survient généralement dans les trois mois suivant l’intervention de la prostate. Elle diminue de façon progressive jusqu’à la récupération définitive dans l’intervalle de trois mois.

Toutefois, dans certains cas, le retour à la normale peut prendre un an ou plus.

Incontinence urinaire par impériosité

Ce type d’incontinence urinaire se caractérise par des fuites d’urine survenant après un besoin irrépressible d’uriner. Elle pourrait être la conséquence des contractions non contrôlées du muscle de la vessie. L’incontinence urinaire par impériosité serait liée à une hyperplasie de la prostate ou à une vessie neurologique.

Incontinence urinaire par regorgement

Elle est liée à une rétention chronique d’urine par un obstacle ou une mauvaise commande neurologique de la vessie.

Par ailleurs, il est important de ne pas confondre les incontinences aux gouttes retardataires présentes à la fin de la miction. Celles-ci surviennent souvent quand le patient se rhabille.

Facteurs de risque

Plusieurs autres facteurs notamment certaines affections peuvent provoquer la survenue d’une incontinence urinaire. Au nombre de celles-ci, on distingue :

  • Accidents vasculaires cérébraux (AVC) ;
  • Diabète ;
  • Maladie d’Alzheimer ;
  • Maladie de Parkinson.

Par ailleurs, l’obésité augmente le risque de fuites urinaires. Une prise en charge de ces maladies permet d’améliorer l’incontinence urinaire et d’éviter la dégradation vésicale. Il est important de distinguer chaque type d’incontinence à travers les signes qu’il présente.

Symptômes de l’incontinence urinaire chez l’homme

L’incontinence urinaire masculine est moins fréquente que celle de la femme. Elle survient en effet chez 3 à 5 % chez les quadragénaires. Plus l’âge avance, plus le risque de l’incontinence est majoré. 10 % des hommes de 60 ans et 30 % après 90 ans en sont concernés.

En général, elle se manifeste par la perte involontaire d’urine. L’incontinence urinaire suppose donc une difficulté pour le patient de contrôler la miction. D’autres symptômes peuvent être présents : jet diminué ou difficulté à uriner, égouttement post-mictionnel ou une nycturie (envie d’uriner la nuit).

Elle nécessite souvent le port de protection. Le nombre de celle-ci définit le niveau de gravité des fuites urinaires. En l’absence de prise en charge, l’incontinence urinaire peut provoquer d’autres affections telles que :

  • Eruptions cutanées ;
  • Infections urinaires ;
  • Rétention urinaire, notamment en cas d’incontinence urinaire par regorgement.

En cas d’apparition de l’un d’entre les symptômes susmentionnés, il faut vous rapprocher de votre médecin pour établir le diagnostic.

Diagnostic : incontinence urinaire chez l’homme

Avant tout, il est très important d’éliminer les fausses incontinences, c’est-à-dire, les dysuries, les pollakiuries etc. Comme indiqué précédemment, l’incontinence urinaire masculine se rencontre dans les circonstances précises. Il s’agit notamment de :

  • Troubles neurologiques : traumatisme, SEP, canal lombaire étroit, etc. ;
  • Après chirurgie ou radiothérapie des voies urinaires ;
  • Suite à une prostatectomie.

Pour ce faire, un bilan rééducatif du patient est nécessaire.

Bilan rééducatif

Le médecin commencera par un interrogatoire. Ce dernier recherchera les :

  • Antécédents du patient ;
  • Pathologies associées ;
  • Interventions sur le bassin ;
  • Traitements pris par le patient ;
  • Circonstances de la survenue des fuites urinaires ;
  • L’importance des fuites.

A cet effet, le médecin veillera à disposer d’un questionnaire de qualité de vie permettant d’obtenir tous ces renseignements.

Après l’interrogatoire, le médecin peut pratiquer plusieurs examens à savoir :

  • Palpation des fosses lombaires ;
  • Toucher rectal ;
  • Palpation abdominale ;
  • Dosage biologique du PSA (prostate specific antigen) ;
  • Mesure de la fonction rénale.

Par ailleurs, plusieurs autres examens complémentaires peuvent être réalisés en fonction de la sévérité de l’incontinence urinaire.

Examens complémentaires

Ces examens sont nécessaires pour rechercher des facteurs irritatifs : tumeur de la vessie, corps étranger, calculs intra vésicaux. Il s’agit de la cystoscopie et la cytologie urinaire.

En outre, l’endoscopie du canal urétroprostatique ou la radiographie sont indiquées pour rechercher un obstacle.

Par ailleurs, la profilométrie peut être utilisée en bilan urodynamique pour identifier le tonus du sphincter. Aussi, pour mettre en évidence une hyperactivité vésicale, la cystomanométrie est indiquée lors d’un bilan urodynamique.

Ces examens permettront d’orienter le traitement.

Traitement de l’incontinence urinaire masculine

La prise en charge de l’incontinence urinaire chez l’homme dépend de sa cause.

Incontinence par insuffisance sphinctérienne

Les protocoles de prise en charge sont multiples. Mais la rééducation représente la première approche à envisager. En effet, elle vise par des contractions répétées du périnée à renforcer les muscles du plancher pelvien.

Le médecin peut donc vous indiquer les bandelettes sous uréthrales, les ballons sous la vessie autour de l’urèthre (ballon ACT) ou le sphincter artificiel. Ce dernier est indiqué en cas d’incontinence grave ou rebelle aux traitements si le sphincter est affaibli.

Incontinence liée à une hyperplasie bénigne

En cas d’incontinence liée à une hyperplasie bénigne de la prostate obstructive et/ou irritative, le traitement médical est possible. Le médecin peut opter pour :

  • Phytothérapie ;
  • Alpha-bloquants : Tamsulosine, Alfuzosine, Doxazosine, agissant sur le tonus de la prostate ;
  • Inhibiteurs de la 5-alpha réductase : Finastéride ou Dutastéride, permettant de diminuer le volume de la glande.

L’échec de ces traitements suggèrent un recours à une intervention chirurgicale.

Incontinence par rétention chronique

Le traitement repose sur la levée de l’obstacle lorsqu’il est détecté, estime l’Association française d’urologie :

  • Résection ou adénomectomie prostatique ;
  • Section de sténoses uréthrales.

Par ailleurs, des auto sondages ou un sondage chronique peuvent être envisagés en cas de vessie neurologique.

Incontinence liée à une hyperactivité vésicale

Le traitement doit prendre en compte la symptomatologie de la maladie. Les anticholinergiques sont indiqués à cet effet. Le traitement doit également inclure la cause du mal si elle est identifiée.

D’autres traitements tels que la neuromodulation ou la pose de stimulateurs implantés sur les racines nerveuses sont déjà disponibles. Ils donnent de satisfaisants résultats dans la majorité des cas.

Par ailleurs, les injections de toxine botulique A (Botox) sont efficaces sur l’hyperactivité vésicale. Le protocole comprend une injection tous les 6 à 12 mois et le renouvellement de l’injection si l’effet s’amenuise.

En résumé, l’incontinence urinaire masculine peut être due à plusieurs causes. La perte involontaire d’urine étant son symptôme principal, il est important de vite la diagnostiquer. Bref, quel que soit le type d’incontinence qui survient, il faut vous rapprocher de votre médecin.

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