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La Phlébite : causes, symptômes et traitements

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La phlé­bite consiste en la for­ma­tion d’un ou de plu­sieurs caillots de sang dans les veines. Lorsqu’elle n’est pas trai­tée à temps, elle peut pro­vo­quer des com­pli­ca­tions encore plus graves. Plu­sieurs fac­teurs de risques pré­dis­posent de nom­breuses per­sonnes à ce mal. En effet, ses symp­tômes non spé­ci­fiques ne faci­litent pas son diag­nos­tic. La bonne nou­velle, c’est qu’il existe des trai­te­ments pour chaque cas de figure. Il en existe même pour ses com­pli­ca­tions. Décou­vrez dans cet article, toutes les infor­ma­tions rela­tives à la throm­bose vei­neuse profonde.

Définition : qu’est-ce qu’une phlébite ?

Com­men­çons par défi­nir ce que c’est une throm­bose vei­neuse. La throm­bose vei­neuse n’est rien d’autre que la for­ma­tion d’un caillot de sang appe­lé throm­bus, n’importe où dans le réseau vei­neux. Ce der­nier bloque par­tiel­le­ment ou tota­le­ment la cir­cu­la­tion san­guine. Elle sur­vient géné­ra­le­ment dans la par­tie infé­rieure du corps.

Quels sont les différents types de thromboses veineuses ?

Il existe deux types de throm­boses vei­neuses : la throm­bose vei­neuse super­fi­cielle ou para­phlé­bite et la throm­bose vei­neuse pro­fonde ou phlé­bite.

La para­phlé­bite se pro­duit dans les petites veines (veines saphènes) qui sont situées juste sous la peau.

La phlé­bite quant à elle, est la for­ma­tion d’un caillot dans les veines de gros calibres qui se situent près des artères, en plein milieu du sys­tème mus­cu­laire de la jambe. C’est la plus grave des deux. Lorsqu’un caillot se forme dans les veines pro­fondes, il peut se dépla­cer jusqu’à atteindre l’artère pul­mo­naire et pro­vo­quer une embo­lie pul­mo­naire. C’est une com­pli­ca­tion qui pour­rait coû­ter la vie au patient.

Quels sont les chiffres à propos de la phlébite ?

Les sta­tis­tiques des orga­ni­sa­tions char­gées de la san­té annoncent que le nombre de per­sonnes tou­chées par une phlé­bite chaque année se situe entre 50 et 100 000. Le nombre de cas d’embolie pul­mo­naire s’élève à envi­ron 40 000. Lorsqu’elle a un an, la pro­ba­bi­li­té du décès est d’environ 26 %, et 6 % lorsqu’elle atteint la phase aigüe.

Comment se forme un caillot de sang ?

La paroi interne des veines (endo­thé­lium ou inti­ma) est dotée de val­vules qui poussent le sang à rejoindre le cœur, au lieu de repar­tir vers la péri­phé­rie. Cette confi­gu­ra­tion per­met à la paroi interne des veines de favo­ri­ser la flui­di­té du sang et de faci­li­ter sa circulation.

De son côté, le sang contient des fac­teurs de coa­gu­la­tion (des pro­téines et des pla­quettes) dont l’équilibre favo­rise aus­si la flui­di­té du sang dans les condi­tions phy­sio­lo­giques ou la for­ma­tion d’un caillot dans le cadre d’un sai­gne­ment.

Tou­te­fois, il peut arri­ver qu’un caillot se forme sans qu’il y ait sai­gne­ment. Cela arrive lorsque la paroi interne des veines est lésée ou lorsque la cir­cu­la­tion san­guine est par­tiel­le­ment blo­quée (on parle de stase vei­neuse). Dans les deux cas, le sys­tème d’hémostase se déclenche comme s’il devait stop­per un sai­gne­ment. Tout com­mence par l’accumulation des pla­quettes sur la paroi pour for­mer ce qu’on appelle un clou pla­quet­taire. Ces mêmes pla­quettes délivrent des mes­sages qui déclenchent plu­sieurs réac­tions suc­ces­sives comme l’activation de plu­sieurs fac­teurs de coa­gu­la­tion. Ain­si, on assiste à une accu­mu­la­tion locale de la fibrine qui cloître les glo­bules rouges et ren­force le caillot indésirable.

Ain­si, ce caillot san­guin peut pro­vo­quer un gon­fle­ment de la jambe ou du cœur selon son emplacement.

Quelles sont les causes de la phlébite ?

On dis­tingue trois prin­ci­pales causes de la throm­bose vei­neuse profonde

Une lésion de la paroi veineuse

Pen­dant une chi­rur­gie ou l’injection à d’autres cir­cons­tances, les veines peuvent subir des lésions. Il peut s’agir de la lésion des jambes ou des bras à tra­vers l’injection de sub­stances irri­tantes ou encore des troubles (la throm­boan­géite obli­té­rante par exemple). Une telle lésion peut aus­si être pro­vo­quée par un caillot qui se trans­forme pour for­mer un caillot secondaire.

Une forte tendance à former des caillots sanguins

Cer­tains troubles du fonc­tion­ne­ment de l’organisme pro­voquent la for­ma­tion des caillots à des moments indus et donc à une phlé­bite. Il s’agit prin­ci­pa­le­ment des can­cers, ou des troubles de la coa­gu­la­tion du sang liés à l’hérédité. On peut aus­si citer l’usage de cer­tains médi­ca­ments comme les contra­cep­tifs à prise orale, l’œstrogénothérapie et les autres médi­ca­ments qui agissent comme l’œstrogène (le raloxi­fène ou le tamoxi­fène par exemple).

Par ailleurs, le taba­gisme, la gros­sesse, une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale sont d’autres fac­teurs sus­cep­tibles de pro­vo­quer ou accé­lé­rer la coa­gu­la­tion san­guine. La déshy­dra­ta­tion aus­si peut favo­ri­ser la for­ma­tion de caillots dans le sang, sur­tout chez les per­sonnes âgées.

Ralentissement du flux sanguin

Lorsqu’une per­sonne reste de manière pro­lon­gée dans une situa­tion qui empêche ses jambes de res­ter mobiles comme d’habitude, elle est expo­sée à une phlé­bite. En effet, quand les jambes res­tent immo­biles, les muscles des mol­lets ne se contractent pas pour for­cer le sang à remon­ter vers le cœur.

Par exemple, on peut citer le cas d’un AVC, une bles­sure à la jambe, un ali­te­ment pro­lon­gé, etc. La phlé­bite peut prendre place dans le cadre d’un infarc­tus du myo­carde ou une autre mala­die grave néces­si­tant une immo­bi­li­sa­tion com­plète ou par­tielle où les jambes n’arrivent pas à bou­ger nor­ma­le­ment. Par­mi ces mala­dies, on peut citer la bron­cho­pneu­mo­pa­thie chro­nique obs­truc­tive, une insuf­fi­sance car­diaque ou car­ré­ment une para­ly­sie de la par­tie infé­rieure du corps (la para­plé­gie), après une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale (par­ti­cu­liè­re­ment à la jambe, à la hanche ou au genou).

La throm­bose vei­neuse pro­fonde peut aus­si se déve­lop­per chez des per­sonnes en bonne san­té. Les per­sonnes qui ont pour habi­tude de res­ter assises pen­dant une longue période comme un long voyage en voi­ture ou en avion peuvent déve­lop­per une phlé­bite. Tou­te­fois, la mala­die est extrê­me­ment rare dans de telles situa­tions et ne touche que les per­sonnes qui avaient déjà un autre fac­teur de risque.

Quels sont les facteurs de risques de la phlébite ?

Cer­tains fac­teurs pré­dis­posent à la phlé­bite et aug­mentent le risque de la contracter.

Les facteurs généraux

La phlé­bite peut arri­ver à toute per­sonne dont la mobi­li­té est forte et réduite. Vous êtes donc pré­dis­po­sé à la throm­bose lorsque vous êtes sujet à une mala­die ou un acci­dent impli­quant une para­ly­sie, la pose d’un plâtre ou une autre forme d’immobilisation. On peut aus­si citer les per­sonnes ali­tées sans pou­voir se lever pen­dant plu­sieurs jours, les per­sonnes dont l’activité exige une immo­bi­li­sa­tion ou encore des per­sonnes qui voyagent sou­vent sur une longue dis­tance, etc.

Par ailleurs, d’autres per­sonnes ont un risque plus éle­vé de phlé­bite. Il s’agit prin­ci­pa­le­ment des :

  • Per­sonnes du troi­sième âge (plus de 75 ans) ;
  • Per­sonnes souf­frant d’obésité ;
  • Per­sonnes ayant récem­ment eu un infarc­tus du myo­carde, ou un AVC ayant entraî­né une para­ly­sie partielle ;
  • Per­sonnes ayant déjà souf­fert de throm­bose ou de varices ;
  • Femmes des pilules contra­cep­tives (œstro­gènes) ;
  • Per­sonnes ayant déjà subi une chi­rur­gie comme la chi­rur­gie ortho­pé­dique comme la pose d’une pro­thèse de genou ou de hanche ;
  • Per­sonnes souf­frant d’une insuf­fi­sance res­pi­ra­toire ou car­diaque sévère ;
  • Per­sonnes por­tant un « pace­ma­ker » (sti­mu­la­teur car­diaque), ou un cathé­ter vei­neux cen­tral (dans le cadre d’une chi­mio­thé­ra­pie par exemple)
  • Per­sonnes souf­frant de mala­dies chro­niques comme la mala­die de Crohn, la poly­ar­thrite, ou de lupus, etc.
  • Per­sonnes souf­frant d’infection géné­ra­li­sée (sep­ti­cé­mie)
  • Per­sonnes sujettes à un can­cer (risque mul­ti­plié par 5) ;
  • Femmes enceintes, dans le troi­sième tri­mestre ou même après l’accouchement (risque mul­ti­plié par 10)
  • Per­sonnes qui fument.

Les situations prédisposant à une phlébite

En dehors de ces fac­teurs, il en existe d’autres qui sont liés à chaque individu.

La pre­mière est l’insuffisance vei­neuse qui se tra­duit comme une basse per­for­mance du réseau vei­neux. Ain­si, ce réseau éprouve des dif­fi­cul­tés à ren­voyer le sang au réseau pro­fond. Ce pro­blème touche envi­ron 18 mil­lions de per­sonnes en France, majo­ri­tai­re­ment des femmes. Il se mani­feste par la pré­sence de veines bleues ou vio­lettes sous la sur­face cuta­née (télan­giec­ta­sies) ou par la dila­ta­tion d’une veine qui se gonfle et s’enflamme sous la sur­face cutanée.

La seconde est l’hypercoagulabilité san­guine qui peut être due à un fac­teur géné­tique comme une défi­cience en cer­tains élé­ments néces­saires à la coa­gu­la­tion tels que : la pro­téine C, la pro­téine se ou l’antithrombine. Elle pro­voque un dés­équi­libre du sys­tème de coa­gu­la­tion et par consé­quent la for­ma­tion de caillots.

L’hypercoagulabilité du sang peut aus­si être due à des situa­tions, comme, l’obésité, la gros­sesse, le taba­gisme et l’âge avan­cé, etc. elle peut être accrue par les mala­dies chro­niques comme les mala­dies auto-immunes (par exemple la poly­ar­thrite rhu­ma­toïde) ou encore une infec­tion telle que la Covid-19.

En outre, la prise de cer­tains médi­ca­ments peut éga­le­ment repré­sen­ter un fac­teur de risque. Notam­ment, on peut citer les contra­cep­tions hor­mo­nales.

Quels sont les symptômes de la phlébite ?

La phlé­bite est asymp­to­ma­tique dans la moi­tié des cas. Et même dans les cas où elle se mani­feste, les symp­tômes ne sont ni sys­té­ma­tiques ni très spé­ci­fiques. Il s’agit géné­ra­le­ment de dou­leur, rou­geur et d’œdème au niveau de la jambe ou du mol­let. Ce trio de symp­tômes peut éga­le­ment se pré­sen­ter au niveau du pied, de la che­ville, du bras ou de la cuisse. La condi­tion, c’est que la veine pro­fonde de l’une de ces par­ties soit concer­née par la pré­sence d’un caillot.

Quelles sont les complications possibles de la phlébite ?

La phlé­bite est déjà un mal incon­for­table en soi. Mais ses com­pli­ca­tions sont encore plus dif­fi­ciles à sup­por­ter. La com­pli­ca­tion la plus répan­due est l’apparition d’ulcérations cuta­nées.

L’embolie pulmonaire

Il peut arri­ver qu’un caillot for­mé dans l’une des veines pro­fondes se détache pour entraî­ner un embole. Cette der­nière peut se dépla­cer vers le cœur puis dans les pou­mons où se trou­ve­ra une place dans un vais­seau. Depuis cette posi­tion, il obs­true la cir­cu­la­tion san­guine dans la par­tie des pou­mons. Ce bar­rage est appe­lé embo­lie pul­mo­naire. Les consé­quences d’une telle obs­truc­tion dépendent du nombre et de la taille des pou­mons. Ils peuvent même entraî­ner la mort.

Un minus­cule embole obs­truant une artère pul­mo­naire peut pro­vo­quer une nécrose d’une petite par­tie du tis­su pul­mo­naire : on parle d’infarc­tus pul­mo­naire.

Par contre, un embole de grande taille peut obs­truer tota­le­ment ou presque le pas­sage du sang du cœur vers les pou­mons. Cela entraîne une baisse du taux d’oxygène, une hypo­ten­sion arté­rielle et même la mort dans de brefs délais.

Les caillots qui se situent dans les jambes et celles pré­sentes dans les hanches sont ceux qui deviennent sou­vent des emboles.

L’insuffisance veineuse chronique

En gué­ris­sant, cer­tains caillots san­guins peuvent se trans­for­mer en un tis­su cica­tri­ciel. Ce der­nier est capable d’endommager les val­vules des veines. Les val­vules ain­si atteintes réduisent les per­for­mances des veines et induisent une insuf­fi­sance vei­neuse chro­nique. On parle aus­si de syn­drome postphlébitique.

Dans ce cas, sur­vient un œdème qui entraîne un gon­fle­ment de la che­ville et pro­ba­ble­ment des autres par­ties infé­rieures de la jambe. Il peut arri­ver que la peau soit brun-rou­geâtre, squa­meuse et démanger.

L’ischémie

Cela arrive rare­ment, mais un très gros caillot san­guin peut se for­mer au niveau d’une jambe. Le gon­fle­ment qu’il pro­voque peut être si impor­tant qu’il bloque le flux san­guin à ce niveau. La consé­quence, c’est que la jambe s’enflamme et devient dou­lou­reuse, bleue ou pâle. Lorsque le flux n’est pas vite réta­bli, cela peut pro­vo­quer une gangrène.

Comment s’établit le diagnostic de la phlébite ?

Le diag­nos­tic de la phlé­bite est dif­fi­cile à poser lorsque l’œdème et la dou­leur sont seule­ment légers ou absents. Pour com­men­cer, le méde­cin se doit de poser des ques­tions pour déter­mi­ner d’éventuels anté­cé­dents fami­liaux ou per­son­nels d’embolie ou de phlé­bite. Ces anté­cé­dents per­son­nels repré­sentent un grand risque d’exposition à la phlé­bite en dehors de tous les fac­teurs génétiques.

Lorsque le méde­cin sus­pecte une phlé­bite, le pre­mier réflexe consiste à ordon­ner un dosage san­guin des D‑dimères que libèrent les caillots san­guins lorsqu’ils se dégradent. Si le taux obte­nu est néga­tif, on exclut le diag­nos­tic. Si le taux des D‑dimères dans le sang est éle­vé, cela signi­fie la for­ma­tion pro­bable de caillots.

Dans ce der­nier cas, on effec­tue une écho­gra­phie Dop­pler. Ce pro­cé­dé per­met de détec­ter et d’observer des caillots dans les jambes. Si un patient pré­sente des signes d’embolie pul­mo­naire, le méde­cin peut réa­li­ser une angio­gra­phie pul­mo­naire ou une scin­ti­gra­phie pul­mo­naire en se ser­vant d’un mar­queur radio­ac­tif. L’un ou l’autre de ces exa­mens per­met de détec­ter la pré­sence ou non d’une embolie.

Ces trois der­niers exa­mens sont sou­vent recom­man­dés dans les cas où le patient s’évanouit à cause d’une faible ten­sion arté­rielle ou d’un faible taux d’oxygène dans le sang. S’ils sug­gèrent la pré­sence d’un col­lap­sus, cela signi­fie la pré­sence d’une embo­lie pul­mo­naire mas­sive. Il faut com­men­cer immé­dia­te­ment le traitement.

La phlébite et la Covid-19 : Que retenir ?

Une per­sonne infec­tée par le coro­na­vi­rus a de fortes chances d’avoir des acci­dents throm­boem­bo­liques (throm­bose sui­vie ou non d’embolie pul­mo­naire). Ce risque est encore plus accru lorsqu’il s’agit des formes sévères de l’infection. En fait, plus l’infection à la Covid-19 est grave, plus le risque de ces acci­dents est éle­vé. Il n’existe pas encore de chiffres pour les patients dont la mala­die n’est pas grave au point de néces­si­ter une hos­pi­ta­li­sa­tion. Mais, ils sont de 14 % pour les patients hos­pi­ta­li­sés, et de 45 % pour ceux admis en réani­ma­tion.

Aus­si, l’éventuelle sur­ve­nue d’une embo­lie pul­mo­naire mul­ti­plie le risque de décès par 5 com­pa­ra­ti­ve­ment aux patients admis en réani­ma­tion et qui ne pré­sentent pas de phlé­bite. Ces dif­fé­rents rap­ports s’expliquent par dif­fé­rents arguments :

  • La stase vei­neuse cau­sée par l’alitement et une pos­sible obésité ;
  • L’inflammation due à la réponse immu­ni­taire appuyée par la lésion de la paroi vas­cu­laire. Cette inflam­ma­tion est aggra­vée par l’éventuelle pré­sence de cathéters ;
  • L’hypercoagulabilité en lien avec l’inflammation locale et sévère pro­vo­quée par l’infection.

Par ailleurs, le coro­na­vi­rus lui-même est res­pon­sable d’une trans­for­ma­tion de la paroi vas­cu­laire et d’une irri­ta­tion. Ces deux évé­ne­ments contri­buent à la consti­tu­tion de throm­bus sur les sites pul­mo­naires déjà infectés.

Tou­te­fois, il existe un moyen de pré­ven­tion contre ces évè­ne­ments throm­boem­bo­liques. Chez les per­sonnes atteintes, mais non hos­pi­ta­li­sées, il consiste en un trai­te­ment par hépa­rine à bas poids molé­cu­laire. Tou­te­fois, il faut qu’ils soient dans une situa­tion d’immobilité (comme la qua­ran­taine) ou qu’ils aient un fac­teur de risque de phlé­bite. Chez les patients hos­pi­ta­li­sés, le trai­te­ment doit être sys­té­ma­tique. Néan­moins, des dis­cus­sions et essais sont tou­jours en cours pour déter­mi­ner la poso­lo­gie idéale pour évi­ter les effets indésirables.

La phlébite et les pilules contraceptives : quels rapports ?

Ce n’est plus un secret : les pilules basées sur les hor­mones oes­tro­pro­ges­ta­tives exposent les femmes qui les prennent à un grand risque de phlé­bite lors de la pre­mière année. Il est certes rare que cela arrive, mais pour envi­ron 2 % des femmes qui en souffrent, le pro­nos­tic vital est engagé.

Cer­taines études menées en 2012 démontrent que le risque d’exposition à la throm­bose dépend en grande par­tie de la nature du pro­ges­ta­tif uti­li­sé. Ain­si, il est rete­nu que les pilules conte­nant cer­tains pro­ges­ta­tifs comme le ges­to­dène, déso­ges­trel, nor­ges­ti­mate, chlor­ma­ni­done, dros­pi­ré­none doublent le risque d’exposition à la throm­bose. Plus pré­ci­sé­ment, il s’agit des pro­ges­ta­tifs conte­nus dans les pilules de 3e et 4e géné­ra­tion. Rete­nez aus­si que cela ne dépend pas de leur voie d’administration (oral, patch, anneau).

D’ailleurs, les chiffres à ce pro­pos sont clairs. Chez les femmes qui ne suivent pas un trai­te­ment hor­mo­nal, on retrouve envi­ron 0,5 ou 1 cas de phlé­bite sur 10 000. Par contre, ce chiffre évo­lue jusqu’à 2 sur 10 000 chez les femmes dont la pilule contient le lévo­nor­ges­trel, la noré­this­té­rone ou le nor­ges­trel. Pour finir, il est 4 sur 10 000 pour les femmes qui prennent les pilules de 3e et 4e génération.

Comment traiter la phlébite ?

En face d’un patient atteint de phlé­bite, l’objectif pre­mier du méde­cin est de pré­ve­nir l’embolie pul­mo­naire. Pour cela, il uti­lise plu­sieurs moyens.

Les anticoagulants

Évi­dem­ment, les per­sonnes souf­frant de phlé­bite doivent rece­voir un trai­te­ment anti­coa­gu­lant pour pré­ve­nir la for­ma­tion de nou­veaux throm­bus et pour lut­ter contre celui qui s’est déjà for­mé. Les méde­cins uti­lisent géné­ra­le­ment un médi­ca­ment par­mi les hépa­rines de bas poids molé­cu­laire (comme la dal­té­pa­rine, l’é­noxa­pa­rine, ou la tin­za­pa­rine) ou le fon­da­pa­ri­nux (par voie sous-cuta­née). On asso­cie l’un ou l’autre à la war­fa­rine par voie orale.

Contrai­re­ment au pre­mier médi­ca­ment qui agit immé­dia­te­ment, la war­fa­rine prend plu­sieurs jours pour faire son effet. Les méde­cins l’évitent d’ailleurs pour cer­taines caté­go­ries de per­sonnes. Il s’agit des patients qui ont un can­cer, ceux qui ont pro­blème de coa­gu­la­tion en dépit des anti­coa­gu­lants qu’ils ont déjà admi­nis­trés par voie orale.

La durée du trai­te­ment est indé­fi­nie. Tout dépend du niveau de risque. Pour les patients dont la phlé­bite a une cause tem­po­raire et spé­ci­fique (un médi­ca­ment qu’ils ne prennent plus ou une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale), il faut suivre le trai­te­ment pen­dant 3 à 6 mois. Lorsque la cause spé­ci­fique n’a pas été iden­ti­fiée, les méde­cins pré­co­nisent un trai­te­ment à la war­fa­rine pen­dant 6 mois au mini­mum. Lorsque la cause n’est pas tem­po­raire, la war­fa­rine doit être arrê­tée au plus vite.

Par ailleurs, sachez que la war­fa­rine peut avoir des effets secon­daires. Il arrive que le patient soit sujet à des sai­gne­ments internes comme externes. C’est pour­quoi les patients qui le prennent doivent faire ana­ly­ser leur sang un ou deux fois par semaine pen­dant 1 mois ou plus pour véri­fier à quel point leur sang est anti­coa­gu­lé. Ain­si, les méde­cins feront les ajus­te­ments néces­saires au niveau de la poso­lo­gie pour plus d’efficacité. Il faut aus­si véri­fier l’interaction de la war­fa­rine avec d’autres médi­ca­ments ou ali­ments et la tolé­rance du patient avant la prise.

En outre, il existe des anti­coa­gu­lants oraux directs plus récents et plus rapides. Ils incluent l’apixaban, le riva­roxa­ban, l’édoxanban et le dabi­ga­tran etexi­late. L’usage de ces anti­coa­gu­lants ne néces­site pas une ana­lyse conti­nuelle du sang, mais le risque de sai­gne­ment est le même qu’avec la war­fa­rine. Ce risque est accen­tué par divers fac­teurs comme le dia­bète, l’âge (au-delà de 65 ans), l’insuffisance rénale, l’AVC ou encore de récents sai­gne­ments par voie digestive.

L’usage des filtres bloquants

Ces cas sont rares, mais pas inexis­tants. Lorsque les anti­coa­gu­lants ne sont pas tolé­rés, lorsqu’ils pro­voquent des effets secon­daires graves, lorsqu’ils sont inef­fi­caces ou favo­risent la for­ma­tion d’autres caillots, on fait recours aux filtres. Un filtre autre­fois appe­lé para­pluie peut être posé dans la grosse veine, pla­cé entre le cœur et la zone ou le caillot s’est formé.

Son rôle est de pié­ger le caillot pour l’empêcher d’atteindre les pou­mons pour pro­vo­quer l’embolie. Sauf qu’il n’empêche pas la for­ma­tion d’autres caillots comme les anti­coa­gu­lants. Un filtre peut être posé tem­po­rai­re­ment ou défi­ni­ti­ve­ment. Dans cer­tains cas, la veine finit par se dila­ter à la longue. Ain­si, le sang et les caillots peuvent contour­ner le filtre.

Les médicaments thrombolytiques

Les médi­ca­ments throm­bo­ly­tiques sont des remèdes qui s’administrent par voie intra­vei­neuse. Avec ce trai­te­ment, l’objectif est de dis­soudre le ou les caillots déjà for­més. Ils sont rare­ment uti­li­sés parce que leur effi­ca­ci­té est prou­vée seule­ment pour les caillots de moins de 48h. Aus­si, ils pré­sentent un risque d’hémorragie très élevé .

Comment traiter les complications de la phlébite ?

Lorsque le mal a évo­lué et atteint de niveau des com­pli­ca­tions, il existe des trai­te­ments pour aller mieux.

L’embolie pulmonaire

Par exemple, lorsque le patient est atteint d’une embo­lie pul­mo­naire, le pre­mier trai­te­ment est basé sur l’oxygène. On le lui admi­nistre par voie res­pi­ra­toire à tra­vers des sondes nasales ou plus sim­ple­ment un masque.

On uti­lise éga­le­ment des antal­giques pour apai­ser la dou­leur et des anti­coa­gu­lants. Si l’embolie pul­mo­naire se montre rebelle et menace la vie du patient, on lui pres­crit des médi­ca­ments throm­bo­ly­tiques. Le der­nier recours est une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale consis­tant à enle­ver l’embole.

Les ulcères veineux de stase

Lorsque le patient déve­loppe des ulcères vei­neux de stase (ulcé­ra­tions cuta­nées), il est inutile de recou­rir aux baumes, aux crèmes cuta­nées et autres médi­ca­tions cuta­nées. Ils sont inef­fi­caces. Il faut plu­tôt appli­quer conve­na­ble­ment des ban­dages com­pres­sifs. Appli­qués une ou deux fois par semaine, ils amé­liorent la cir­cu­la­tion san­guine et les ulcères gué­rissent presque toujours.

Il n’est pas exclu que les ulcères s’infectent et éva­cuent du pus ou d’autres sécré­tions répu­gnantes qui se collent sur les ban­dages. Il suf­fit de les laver à l’eau et au savon.

Pour pré­ve­nir les cas de réci­dives, le patient peut uti­li­ser des bas de conten­tion qu’il doit chan­ger régu­liè­re­ment lorsqu’ils deviennent lâches.

Dans les cas rares où les ulcères ne gué­rissent pas, on pro­cède à une greffe de peau. Mais cela n’exclut pas le port de bas de contention.

Une insuffisance veineuse

Rete­nez que les veines ne gué­rissent pas entiè­re­ment après une throm­bose vei­neuse pro­fonde. Il faut donc uti­li­ser des bas de conten­tion élas­tiques pour com­pen­ser l’insuffisance vei­neuse. Ils doivent être por­tés sous le genou.

Comment prévenir la phlébite ?

Il est vrai que le risque de la phlé­bite ne peut être com­plè­te­ment écar­té. Tou­te­fois, il existe plu­sieurs moyens de le réduire. Ces mesures pré­ven­tives dépendent en grande par­tie des fac­teurs de risque et des fac­teurs indi­vi­duels du patient.

Il existe des mesures simples pour les per­sonnes dont le seul fac­teur de risque est l’immobilité sur de longues heures ou une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale mineure. Il leur suf­fit de réa­li­ser des sur­élé­va­tions des jambes, sui­vies de flexions-exten­sions des che­villes, 10 fois chaque 30 minutes. Ils peuvent aus­si mar­cher et en pro­fi­ter pour s’étirer chaque 2 heures.

Les per­sonnes qui ont un risque plus accru de throm­bose vei­neuse pro­fonde doivent suivre un trai­te­ment pro­phy­lac­tique. Il s’agit des personnes :

  • Les patients ayant un fac­teur de risque de la phlé­bite (comme un can­cer ou une coa­gu­la­tion san­guine exces­sive) et qui subissent une opé­ra­tion chi­rur­gi­cale mineure ;
  • Les patients n’ayant aucun fac­teur de risque de throm­bose vei­neuse pro­fonde et qui subissent une opé­ra­tion chi­rur­gi­cale impor­tante comme celle orthopédique ;
  • Les patients sous hos­pi­ta­li­sa­tion qui ne souffrent pas d’une mala­die grave comme une lésion grave ou encore une crise cardiaque ;

Ces trois caté­go­ries de per­sonnes sont à haut risque. Ils doivent faire l’effort de sur­éle­ver les jambes plus sou­vent et com­men­cer à se dépla­cer le plus tôt pos­sible. Par ailleurs, on peut aus­si uti­li­ser un anti­coa­gu­lant comme l’héparine de bas poids molé­cu­laire ou un autre anti­coa­gu­lant oral. Ils par­ti­cipent acti­ve­ment à la pré­ven­tion de la phlé­bite en dimi­nuant la capa­ci­té du sang à coa­gu­ler. Tou­te­fois, ils exposent le patient à un petit risque de sai­gne­ment excessif.

En outre, il est aus­si conseillé d’utiliser les bas de Com­pres­sion pneu­ma­tique inter­mit­tente (CPI). Ils sont très effi­caces et sont connus pour évi­ter les caillots chez les per­sonnes à haut risque comme ceux qui subissent une chi­rur­gie pré­sen­tant un risque éle­vé de sai­gne­ment, mais qui ne peuvent pas prendre de médi­ca­ment anticoagulant.

Ces outils sont géné­ra­le­ment en plas­tique et sont connec­tés à une pompe élec­trique qui les gonfle et les dégonfle auto­ma­ti­que­ment. Leur rôle est de com­pri­mer les mol­lets de façon répé­ti­tive dans le but de vider les veines. Ils sont ins­tal­lés avant une inter­ven­tion et sont main­te­nus pen­dant et même après l’intervention jusqu’au moment où le patient peut mar­cher par lui-même.

Il existe aus­si des bas de conten­tion qui sont très connus pour leur effi­ca­ci­té. Ce sont des bas élas­tiques à haute pres­sion qui rétré­cissent légè­re­ment les veines afin d’accélérer le flux san­guin et ain­si réduire le risque de coa­gu­la­tion. Tou­te­fois, cet outil n’offre pas une garan­tie de sécu­ri­té contre la throm­bose vei­neuse pro­fonde. Ils doivent être por­tés conve­na­ble­ment pour ne pas blo­quer le flux san­guin dans les jambes et aggra­ver le pro­blème. Pour cela, le per­son­nel soi­gnant doit être vigi­lant pour prendre les mesures néces­saires au vu de l’évolution de la situation.

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