HomeBien-êtreLa goutte : causes, diagnostic et traitements

La goutte : causes, diagnostic et traitements

Publié le

spot_img

La goutte est une forme d’arthrite dont l’une des causes est la pré­sence d’un fort taux d’acide urique dans le sang. Carac­té­ri­sée par une dou­leur très intense au niveau des arti­cu­la­tions, cette mala­die d’origine rhu­ma­tis­male est sou­vent chro­nique. La goutte appa­raît géné­ra­le­ment entre 30 ans et 50 ans chez l’homme et elle ne touche que les femmes en période de ménopause.

Une prise en charge rapide après le diag­nos­tic per­met géné­ra­le­ment d’éviter une évo­lu­tion de la mala­die vers des formes plus com­pli­quées. Pour vite agir en cas d’apparition de la goutte, il faut en connaître notam­ment les causes, les symp­tômes et les trai­te­ments possibles.

La goutte : Présentation

La goutte est une patho­lo­gie rhu­ma­tis­male qui touche essen­tiel­le­ment les arti­cu­la­tions. Elle pos­sède éga­le­ment des carac­té­ris­tiques inflam­ma­toires et méta­bo­liques. Clas­sée et consi­dé­rée comme une forme d’arthrite, elle s’attaque par­ti­cu­liè­re­ment à cer­taines par­ties du corps telles que :

  • le gros orteil ;
  • les genoux ;
  • les coudes ;
  • les doigts ;
  • les pieds, etc.

Mala­die chro­nique dans cer­tains cas, la goutte appa­raît à la suite d’une irré­gu­la­ri­té sur­ve­nue lors du méta­bo­lisme de l’acide urique. Évo­luant par pous­sées dou­lou­reuses, la goutte existe sous deux formes dis­tinctes. D’abord, la goutte pri­maire (aus­si appe­lée goutte idio­pa­thique) dont les causes tiennent essen­tiel­le­ment aux fac­teurs géné­tiques. Ensuite, il y a la goutte secon­daire dont les fac­teurs sont entre autres liés à l’alimentation.

La goutte : Causes et Facteurs de risques

La prin­ci­pale cause d’apparition de la crise de goutte est l’élévation anor­male de l’acide urique dans le sang. Cette aug­men­ta­tion est elle-même due à une défaillance sur­ve­nue au cours de l’élimination de l’acide urique pré­sente dans le sang. Cette der­nière pro­voque un dépôt de cris­taux d’acide urique dans les arti­cu­la­tions malades.

L’anomalie méta­bo­lique res­pon­sable de l’augmentation anor­male de l’acide urique dans le sang peut s’expliquer par deux hypo­thèses. La pre­mière hypo­thèse est rela­tive à un dys­fonc­tion­ne­ment des reins.

 Au cours du pro­ces­sus de méta­bo­lisme de l’acide urique, sa syn­thèse se pro­duit durant la dégra­da­tion des pro­téines dans le sang. À la suite de cette syn­thèse, l’acide urique est dis­sout dans le sang et il est main­te­nu comme telle jusqu’à son éli­mi­na­tion par voie rénale. Cepen­dant, ce pro­ces­sus n’est pas fina­li­sé chez cer­tains patients en rai­son d’une alté­ra­tion de leurs fonc­tions rénales. Chez d’autres malades, l’élimination se pro­duit, mais de façon très lente.

La seconde hypo­thèse est celle rela­tive à l’augmentation patho­lo­gique de l’acide urique dans le sang. L’acide urique consti­tue un déchet obte­nu à la suite de la dégra­da­tion des purines.

D’après les études menées dans ce domaine, on retient que la valeur nor­male de l’acide urique dans le sang est de 210 à 420 µmol/l pour un homme adulte. Chez la femme adulte, la valeur nor­male se situe entre 150 et 350 µmol/l. Lorsque ces valeurs sont for­te­ment dépas­sées, on parle d’Hyperuricémie.

Il s’agit dans ces cas-là d’une élé­va­tion patho­lo­gique de l’acide urique dans le sang. Il s’ensuit une for­ma­tion de cris­taux d’acide urique dans les arti­cu­la­tions tou­chées par la mala­die. L’acide urique étant éga­le­ment pré­sent dans les urines, une forte aug­men­ta­tion peut éga­le­ment y être remar­quée. Chez la plu­part des malades, le taux éle­vé d’acide peut res­ter constant pen­dant plu­sieurs années. Cet état de choses est influen­cé par plu­sieurs fac­teurs de risque comme l’alimentation, les anté­cé­dents médi­caux entre autres.

L’alimentation

Plu­sieurs ali­ments ont été iden­ti­fiés comme étant sus­cep­tibles d’entraîner une aug­men­ta­tion de l’acide urique dans le sang. Il s’agit essen­tiel­le­ment des ali­ments ayant une forte teneur en matière grasse, comme les viandes rouges, les huiles végé­tales, les graines, les noix, etc.

La consom­ma­tion exces­sive de soda, d’alcool ou encore de tomates consti­tue éga­le­ment des fac­teurs d’élévation du taux d’acide urique. D’autres fac­teurs sont éga­le­ment en cause.

Les antécédents médicaux

Cer­tains anté­cé­dents médi­caux aug­mentent la pro­ba­bi­li­té d’être atteints par la goutte. De façon géné­rale, les per­sonnes ayant fait l’objet d’une longue hos­pi­ta­li­sa­tion à la suite du trai­te­ment d’une patho­lo­gie arti­cu­laire sont plus expo­sées. De façon spé­ci­fique, un anté­cé­dent médi­cal lié à l’hypertension arté­rielle ou au dia­bète aug­mente le risque chez cer­taines personnes.

Dans le cas du dia­bète notam­ment, l’élévation exces­sive du taux d’acide urique est influen­cée par un fort taux d’insuline dans le sang. Une étude effec­tuée en Suède a révé­lé que les per­sonnes souf­frant du dia­bète ont éga­le­ment de fortes chances d’avoir des crises de gouttes. Les anté­cé­dents liés à d’autres mala­dies consti­tuent aus­si des fac­teurs de risque impor­tants. Il s’agit des patho­lo­gies telles que :

  • l’anémie ;
  • les can­cers ;
  • les mala­dies rénales, etc.

Le lien entre ces mala­dies et la sur­ve­nue des crises de goutte réside sou­vent dans le trai­te­ment médi­ca­men­teux de ces der­niers. Ain­si, cer­tains médi­ca­ments tels que l’aspirine, les diu­ré­tiques ou encore les hyper­ten­seurs, favo­risent les crises de goutte chez cer­tains patients. Ces der­nières se mani­festent à tra­vers divers types de symp­tômes.

La goutte : Symptômes

La goutte

Les symp­tômes de la goutte sont mul­tiples. Ils peuvent être clas­sés selon que la goutte soit tem­po­raire ou chro­nique. Lorsqu’elle est tem­po­raire, la goutte pré­sente des mani­fes­ta­tions aiguës. C’est la forme ini­tiale de la maladie.

Les symptômes de la goutte aiguë

La forme aiguë de la goutte se mani­feste par des dou­leurs très intenses. Elles sont par­ti­cu­liè­re­ment res­sen­ties dans les orteils. Chez la plu­part des malades, c’est le gros orteil qui est tou­ché. Ces crises dou­lou­reuses sur­viennent sou­vent à la suite de l’un des signes avant-cou­reurs suivants :

  • Malaises ;
  • Insom­nies ;
  • Consti­pa­tion ;
  • Coliques néphré­tiques ;
  • Gon­fle­ments des veines, etc.

Le plus sou­vent, ces signaux d’alerte font suite à cer­taines situa­tions subies par le patient. Il peut s’agir de la période après une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale, d’un trau­ma­tisme ou encore d’un trai­te­ment médi­ca­men­teux impli­quant entre autres les diu­ré­tiques. La sur­ve­nue des crises dou­lou­reuses s’accompagne d’une inflam­ma­tion au niveau de l’articulation touchée.

Cette inflam­ma­tion est carac­té­ri­sée par une tumé­fac­tion de l’articulation tou­chée, en par­ti­cu­lier du gros orteil. On remarque que l’articulation tou­chée prend un aspect rou­geâtre (rouge pivoine). La cha­leur aug­mente consi­dé­ra­ble­ment au niveau de la par­tie tou­chée et le risque de sur­ve­nue d’une réac­tion ther­mique devient plus fort à par­tir de 38⁰C.

La crise de goutte aiguë peut occa­sion­ner chez l’individu atteint, l’impossibilité de se lever. Ceci est obser­vable sur­tout lorsque la goutte affecte d’autres arti­cu­la­tions telles que : la che­ville, le genou, les doigts, les coudes et les épaules.

L’évolution des crises de goutte aiguës est pro­gres­sive. Lors des pre­miers jours, le malade res­sent des dou­leurs peu intenses. Il peut encore jouir plei­ne­ment de sa mobi­li­té. Tou­te­fois, les jours sui­vants, les dou­leurs aug­mentent sur­tout durant la nuit. Au lever du jour, l’intensité de la dou­leur dimi­nue. Cette période peut durer jusqu’à trois semaines. En cas de per­sis­tance des crises sur de longs mois, la forme chro­nique de la mala­die apparaît.

Les symptômes de la goutte chronique

La goutte chro­nique résulte d’un mau­vais trai­te­ment de l’élévation patho­lo­gique de l’acide urique dans le sang. Cette forme de la mala­die se carac­té­rise notam­ment par des affec­tions arti­cu­laires, sous-cuta­nées et des affec­tions rénales. Cha­cune d’entre elles pré­sente une symp­to­ma­to­lo­gie distincte.

Les manifestations articulaires et sous-cutanées de la goutte chronique

Les symp­tômes arti­cu­laires se réfèrent aux arthro­pa­thies ura­tiques. Elles appa­raissent au cours du pro­ces­sus d’évolution de la mala­die. On les remarque géné­ra­le­ment plu­sieurs années après l’apparition des pre­mières crises de goutte.

La symp­to­ma­to­lo­gie des arthro­pa­thies ura­tiques est simi­laire à celles des mala­dies rhu­ma­tis­males chro­niques. Ces symp­tômes se carac­té­risent par des dou­leurs (qui s’intensifient durant la nuit) et des rai­deurs arti­cu­laires. Chez cer­tains malades, on remarque une défor­ma­tion au niveau des arti­cu­la­tions tou­chées. Ces divers symp­tômes per­mettent d’identifier comme arthro­pa­thies ura­tiques : une arthrose et rhu­ma­tisme inflam­ma­toire. Les arthro­pa­thies ura­tiques sont reliées aux tophus sous-cuta­nés.

Il faut dire que les tophus sous-cuta­nés consti­tuent une patho­lo­gie cau­sée par des dépôts d’acide urique sous la peau. C’est la mani­fes­ta­tion ostéo-arti­cu­laire de la goutte chro­nique. Dans leur évo­lu­tion, les tophus prennent pour siège les coudes, les mains et les pieds. Ils y créent une rai­deur qui rend dif­fi­cile la mobi­li­té du malade. Les mani­fes­ta­tions de la goutte s’étendent éga­le­ment aux fonc­tions rénales.

Les manifestations rénales

Les symp­tômes d’origine rénale révèlent la pré­sence de deux patho­lo­gies : la lithiase et les néphro­pa­thies. La lithiase est l’une des patho­lo­gies rénales les plus fré­quentes. Leur inci­dence dans le cas de la goutte varie entre 10 % et 30 %. Elle se carac­té­rise par la for­ma­tion de cal­culs dans les reins.

La lithiase peut sur­ve­nir durant la goutte chro­nique comme durant la goutte aiguë. Elle se mani­feste entre autres par des coliques néphré­tiques. Lorsque la lithiase ne fait pas l’objet d’un trai­te­ment rapide, ces mani­fes­ta­tions peuvent évo­luer vers des formes com­pli­quées. Ain­si, une obs­truc­tion des voies rénales par les cal­culs peut en résulter.

Les néphro­pa­thies chro­niques quant à elles sont consi­dé­rées comme des formes de com­pli­ca­tions des mala­dies du rein. Elles ont une inci­dence infé­rieure à celle de la lithiase comme mani­fes­ta­tions de la goutte chro­nique. Elles peuvent éga­le­ment évo­luer vers des formes com­pli­quées si un trai­te­ment rapide n’est pas mis en route. De façon géné­rale, le trai­te­ment de la goutte ou de l’une de ces mani­fes­ta­tions doit faire suite au diag­nos­tic médical.

La goutte : Diagnostic

Les diverses mani­fes­ta­tions sont en prin­cipe assez évi­dentes pour qu’un diag­nos­tic soit posé. Tou­te­fois, le pro­to­cole impose aux méde­cins de réa­li­ser cer­tains exa­mens. Le pre­mier exa­men est celui per­met­tant au méde­cin trai­tant d’inspecter la plaie. Il s’agit de l’examen phy­sique, au cours duquel le pro­fes­sion­nel de la san­té recueille les plaintes du patient. Géné­ra­le­ment, ces plaintes sont liées aux dou­leurs et rai­deurs arti­cu­laires, mais éga­le­ment à d’autres symp­tômes phy­siques.

Le second exa­men que doit réa­li­ser le méde­cin pour s’assurer de la pré­sence de la goutte est une ana­lyse san­guine. Si celle-ci révèle une forte aug­men­ta­tion de l’acide urique dans le sang, le méde­cin peut prendre la déci­sion de mettre en place un trai­te­ment adé­quat.

La goutte : Prévention

La goutte est une patho­lo­gie qui peut être évi­tée à tra­vers l’adoption d’un mode de vie saine. Ain­si, une bonne ali­men­ta­tion riche en fruits et légumes per­met de pré­ve­nir cette atteinte. Cepen­dant, ceux qui sont séden­taires pré­sentent un risque accru de déve­lop­per la mala­die. Une acti­vi­té phy­sique quo­ti­dienne est donc recom­man­dée. Des visites médi­cales pério­diques per­met­tront éga­le­ment de sur­veiller le taux d’acide urique dans le sang afin d’agir en cas d’alerte.

La goutte : Le traitement

Il n’existe pas à cette date de trai­te­ments per­met­tant de gué­rir tota­le­ment les crises de goutte dans leur forme chro­nique. Cepen­dant, les crises aiguës peuvent être arrê­tées grâce au trai­te­ment médi­ca­men­teux. Ils ont pour but de sou­la­ger les dou­leurs des patients. Les médi­ca­ments uti­li­sés dans le cadre de ce trai­te­ment sont les anti-inflam­ma­toires non sté­roï­diens (AINS). Les AINS fré­quem­ment uti­li­sés sont le naproxène et l’indométacine. Cepen­dant, ils ne viennent pas en pre­mière posi­tion des médi­ca­ments pres­crits dans le trai­te­ment des crises de goutte.

Lorsque les pre­miers symp­tômes per­mettent de conclure la pré­sence de la goutte, la Col­chi­cine est immé­dia­te­ment pres­crite. Le dosage de la col­chi­cine dépend de la situa­tion cli­nique de chaque patient. Il revient donc au méde­cin trai­tant d’apprécier l’état du malade afin de pres­crire une dose adap­tée.

Tou­te­fois, il est impor­tant de pré­ci­ser que le non-res­pect du dosage pres­crit par le méde­cin peut pro­vo­quer de graves effets indé­si­rables. Ces effets peuvent aller jusqu’à la mort du patient dans cer­tains cas. Les mises en garde et les contre-indi­ca­tions sur la col­chi­cine doivent donc être stric­te­ment respectées.

Par ailleurs, les inter­ac­tions médi­ca­men­teuses entre la col­chi­cine et cer­tains anti­bio­tiques comme la pris­ty­ci­ta­mine sont contre-indiquées.

Le trai­te­ment de la goutte peut éga­le­ment néces­si­ter la pres­crip­tion de cer­tains médi­ca­ments de bio­thé­ra­pie. Le plus fré­quent est le cana­ki­nu­mab. Ces pro­prié­tés favo­risent la réduc­tion de l’inflammation au niveau de l’articulation tou­chée. D’autres molé­cules sont éga­le­ment indi­quées dans le trai­te­ment de la goutte. Il s’agit de :

  • Fébuxo­stat : pres­crit en cas de dépôt d’acides uratiques ;
  • Allo­pu­ri­nol : consti­tue un trai­te­ment de fonds à ini­tier en début de traitement ;
  • Pro­bé­né­cide : pres­crit en seconde inten­tion, notam­ment en cas de réac­tions aller­giques aux autres médicaments.

Ces divers médi­ca­ments doivent être pris sui­vant des doses déter­mi­nées. Un strict res­pect de la fré­quence de prise ain­si que de la dose est recom­man­dé. Cer­tains effets indé­si­rables peuvent être remar­qués chez cer­tains patients. Il s’agit notam­ment des nau­sées, des vomis­se­ments, des cépha­lées et des érup­tions cutanées.

Derniers articles

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...

8 aliments à consommer pour réduire la graisse abdominale

Saviez-vous que notre santé est largement influencée par nos choix alimentaires au quotidien ?...

Pour aller plus loin

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...