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LE SYNDROME D’ALCOCK : Symptômes, Diagnostic et Traitement

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Situé dans la par­tie basse du bas­sin (entre les organes géni­taux et l’anus), le nerf puden­dal ou nerf hon­teux interne assure de nom­breuses fonc­tions pour le bien-être de l’Homme. En effet, il per­met un contrôle de la défé­ca­tion, la mic­tion et de l’érection (plus par­ti­cu­liè­re­ment chez les hommes). En dépit de son impor­tance, le nerf puden­dal est expo­sé à de nom­breuses patho­lo­gies, dont le syn­drome d’alcock, encore appe­lé névral­gie puden­dale. Cette der­nière est res­pon­sable d’intenses dou­leurs au niveau de la région pel­vienne. Qu’appelle-t-on syn­drome d’alcock ? Quelles sont les causes de cette mala­die neu­ro­lo­gique et quels sont les formes de trai­te­ments possibles ?

Présentation du syndrome d’alcock

Le syn­drome d’alcock est une mala­die extrê­me­ment dou­lou­reuse qui découle d’une com­pres­sion du nerf puden­dal. Chez l’homme, ce nerf s’étend de la verge à l’anus et du cli­to­ris à l’anus chez la femme. Son rôle est loin d’être ano­din, car c’est lui qui « dirige » les muscles du sphinc­ter et ceux du petit bas­sin.

Dans l’organisme, deux zones peuvent for­mer le siège de la com­pres­sion ner­veuse : l’intérieur du canal d’alcock d’une part, ou entre le liga­ment sacro-tubé­ral et le liga­ment sacro-épi­neux d’autre part.

Les dou­leurs carac­té­ris­tiques du syn­drome d’alcock peuvent appa­raître subi­te­ment ou sur­ve­nir suite à un choc affec­tif ou un exer­cice phy­sique. Elles deviennent plus intenses en posi­tion assise (en rai­son de la forte com­pres­sion du nerf). En revanche, pen­dant la marche ou en posi­tion allon­gée, celles-ci dis­pa­raissent. Les per­sonnes atteintes du syn­drome d’alcock ont, le plus sou­vent, une muqueuse et une peau sen­sible. Dans cer­tains cas, cer­tains patients éprouvent une énorme dif­fi­cul­té à s’asseoir.

Cette mala­die neu­ro­lo­gique affecte en moyenne près de 4% de la popu­la­tion mon­diale. Dans la plu­part des cas, on la retrouve chez les seniors ayant entre 50 ans et 70 ans, en par­ti­cu­lier chez les femmes. Les enfants sont rare­ment concernés.

La névral­gie puden­dale peut appa­raître sous une forme bénigne ou sévère. Elle peut être à l’origine de contrac­tions mus­cu­laires, les­quelles peuvent occa­sion­ner des troubles fécaux, sexuels et urinaires.

Causes et facteurs de risque du syndrome d’alcock

Jusqu’à nos jours, les causes exactes de cette mala­die neu­ro­lo­gique ne sont pas clai­re­ment déter­mi­nées. Le plus sou­vent, elle s’installe spon­ta­né­ment, sans qu’on trouve une expli­ca­tion ration­nelle. Tou­te­fois, il existe quelques fac­teurs qui peuvent pré­dis­po­ser au déve­lop­pe­ment de cette maladie.

En pre­mier lieu, on peut par­ler de la pra­tique répé­ti­tive d’une acti­vi­té phy­sique comme le cyclisme, qui peut entra­ver la mobi­li­té du nerf puden­dal et occa­sion­ner de micro­trau­ma­tismes. Ensuite, on peut par­ler d’une sus­cep­ti­bi­li­té ana­to­mique. En effet, chez cer­tains patients atteints du syn­drome d’alcock, les méde­cins ont consta­té qu’ils avaient un canal d’alcock rétré­cis et qui a ten­dance à se coincer.

Enfin, le syn­drome d’alcock peut être secon­daire à une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale dans la région du nerf puden­dal ou à une chute.

Symptômes du syndrome d’alcock

Il est rela­ti­ve­ment facile d’identifier les symp­tômes de cette mala­die neu­ro­lo­gique. En effet, elle se tra­duit par des dou­leurs, des pin­ce­ments et une sen­sa­tion de brû­lure intense au niveau de la zone péri­néale. Cer­tains patients affirment qu’ils ont l’impression de rece­voir une impor­tante décharge élec­trique. D’autres estiment qu’ils ont le sen­ti­ment d’avoir un corps étran­ger dans leur zone géni­tale. En outre, selon son évo­lu­tion, le syn­drome d’alcock peut se mani­fes­ter par une dépres­sion.

Les dou­leurs issues de la névral­gie puden­dale irra­dient les dif­fé­rentes ter­mi­nai­sons ner­veuses liées au nerf puden­dal. Chez l’homme, celles-ci se trouvent au niveau de :

  • la verge ;
  • l’anus ;
  • l’u­rètre.

Au niveau des femmes, on peut les retrou­ver au bout du canal uri­naire et du canal vagi­nal, dans le cli­to­ris et l’anus.

Diagnostic du syndrome d’alcock

Il arrive que des méde­cins confondent la névral­gie puden­dale à cer­taines  patho­lo­gies gyné­co­lo­giques ou uro­lo­giques, en rai­son de la loca­li­sa­tion de ses symp­tômes. C’est d’ailleurs l’une des rai­sons pour les­quelles le diag­nos­tic de cette mala­die neu­ro­lo­gique est géné­ra­le­ment long à poser.

Lors de la consul­ta­tion, le méde­cin débute par un exa­men cli­nique, lequel repose sur une série de cri­tères appe­lée cri­tères de Nantes. Selon ces critères :

  • les dou­leurs res­sen­ties par le patient doivent être situées dans la région du nerf puden­dal ;
  • les dou­leurs doivent être plus intenses lorsque le patient se retrouve en posi­tion assise ;
  • les dou­leurs ne doivent pas per­tur­ber le som­meil du patient, ni le réveiller la nuit ;
  • les dou­leurs ne doivent pas être à l’origine d’une baisse de la sen­si­bi­li­té au tou­cher (on parle d’hypoesthésie).

Par ailleurs, il est impor­tant de noti­fier qu’il n’existe aucun exa­men qui faci­lite l’établissement du diag­nos­tic du syn­drome d’alcock. Tou­te­fois, cer­tains tests peuvent être effec­tués. On peut don­ner l’exemple de l’examen élec­tro­phy­sio­lo­gique, qui per­met la com­pré­hen­sion de cer­taines dou­leurs. En outre, on peut par­ler de l’échographie des alen­tours du nerf puden­dal, de l’écho-dop­pler du nerf puden­dal et du test infil­tra­tif. Pour effec­tuer ce der­nier, le méde­cin intro­duit un agent anes­thé­sique dans la région du nerf puden­dal, où a eu lieu la com­pres­sion. En cas de dis­pa­ri­tion des dou­leurs durant le test, alors la pré­somp­tion d’un syn­drome d’alcock devient forte.

La prise en charge de cette affec­tion doit se faire par un nombre limi­té d’experts. Par consé­quent, lorsqu’un indi­vi­du souffre d’une névral­gie puden­dale, il doit se rendre chez un chi­rur­gien, un uro­logue, un élec­tro­phy­sio­lo­giste ou chez un neu­ro­chi­rur­gien fonc­tion­nel.

Importance du deuxième avis médical en cas de syndrome d’alcock

Le syn­drome d’alcock est une affec­tion qui ne met pas en jeu le pro­nos­tic vital du patient. Néan­moins, il peut consi­dé­ra­ble­ment alté­rer la qua­li­té de vie de ce der­nier. À l’instar des dou­leurs qu’il engendre, il expose le patient à une série de consé­quences annexes. Aus­si, il affecte les régions les plus intimes du corps humain. Les per­sonnes atteintes ont donc du mal à en par­ler et éprouvent des dif­fi­cul­tés à poser les ques­tions nécessaires.

L’influence de cette mala­die neu­ro­lo­gique sur la vie quo­ti­dienne du patient est énorme. S’asseoir, se rendre au tra­vail ou encore déve­lop­per des rap­ports sociaux devient presque impos­sible pour cer­tains patients.

Toute la dif­fi­cul­té se trouve dans l’établissement d’un bon diag­nos­tic, pou­vant faci­li­ter un meilleur trai­te­ment de la mala­die.  Dans ce cas, il est tout à fait per­ti­nent de deman­der un deuxième avis médi­cal. Le deuxième avis médi­cal per­met de reje­ter ou de confir­mer le diag­nos­tic de la mala­die (lequel est géné­ra­le­ment tar­dif) et de four­nir le flux d’informations sur les dif­fé­rentes formes de trai­te­ment dont peut béné­fi­cier le patient. Par consé­quent, ce der­nier, une fois éclai­ré, pour­ra acti­ve­ment par­ti­ci­per à l’instauration d’une option thé­ra­peu­tique.

Traitement du syndrome d’alcock

L’efficacité du trai­te­ment de cette mala­die neu­ro­lo­gique repose sur la mise en place et la par­ti­ci­pa­tion d’une équipe mul­ti­dis­ci­pli­naire. En pre­mière inten­tion, le patient peut béné­fi­cier d’un trai­te­ment médi­ca­men­teux, ayant pour objec­tif de sou­la­ger les dou­leurs de la mala­die. Le plus sou­vent, les méde­cins pro­posent des médi­ca­ments anti­épi­lep­tiques. Il arrive par­fois que les dou­leurs soient asso­ciées à un syn­drome dépres­sif, pou­vant néces­si­ter un trai­te­ment anti­dé­pres­seur, en complément.

À l’instar du trai­te­ment médi­ca­men­teux, le méde­cin peut opter pour la réa­li­sa­tion d’une cure ther­male. Elle est certes inof­fen­sive pour un patient atteint de névral­gie puden­dale, mais son effi­ca­ci­té reste à prou­ver. En paral­lèle, des infil­tra­tions de cor­ti­coïdes peuvent être effec­tuées. Par ailleurs, l’efficacité de cette option thé­ra­peu­tique est limitée.

Cepen­dant, lorsque le patient res­sent des dou­leurs sur une période de plus de six mois, une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale peut être envi­sa­gée. Elle consiste à libé­rer le nerf puden­dal, en effec­tuant une inci­sion au niveau des fesses. Cer­tains experts estiment que cette tech­nique chi­rur­gi­cale per­met un sou­la­ge­ment des dou­leurs, dans plus de 50% des cas. Aus­si, les recherches ont prou­vé que le nerf clu­néal, situé près du nerf puden­dal, peut être à l’origine de dou­leurs névral­giques, sem­blables à celles du syn­drome d’alcock. La libé­ra­tion de ce nerf durant l’intervention chi­rur­gi­cale per­met éga­le­ment une amé­lio­ra­tion signi­fi­ca­tive des dou­leurs. Les résul­tats de l’intervention chi­rur­gi­cale ne se font pas res­sen­tir immé­dia­te­ment. Ils peuvent prendre un cer­tain temps (des mois, voire des années) avant de se manifester.

Une kiné­si­thé­ra­pie peut être aus­si pro­po­sée, afin d’atténuer les dou­leurs mus­cu­lo-sque­let­tiques.  Dans la plu­part des cas, les séances de kiné­si­thé­ra­pie sont d’une grande uti­li­té pour les patients, dans le cadre du sou­la­ge­ment des dou­leurs. Lors des séances de kiné­si­thé­ra­pie, le kiné­si­thé­ra­peute effec­tue un mas­sage interne et externe du nerf puden­dal. Lorsqu’elles sont pres­crites par un méde­cin, la sécu­ri­té sociale s’occupe de leur prise en charge financière.

Tou­jours dans l’optique de sou­la­ger les dou­leurs liées au syn­drome d’alcock, une ostéo­pa­thie peut être envi­sa­gée. Elle vise à réunir, sans excep­tion, toutes les struc­tures liga­men­taires, orga­niques, osseuses et mus­cu­laires de l’organisme, pour dimi­nuer les ten­sions. Dans le cadre d’une névral­gie puden­dale, l’ostéopathie est d’une grande effi­ca­ci­té. Contrai­re­ment à la kiné­si­thé­ra­pie, les séances d’ostéopathie ne sont pas à la charge de la sécu­ri­té sociale. Néan­moins, il existe quelques mutuelles qui pro­posent un for­fait annuel de rem­bour­se­ment.  

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