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Ostéochondromatose synoviale : Causes, symptômes et traitement

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Il existe un grand nombre de mala­dies du sys­tème mus­cu­lo-sque­let­tique et du tis­su conjonc­tif. L’une des moins cou­rantes d’entre elles est l’ostéochondromatose syno­viale. Elle peut sur­ve­nir dans n’importe quelle arti­cu­la­tion du corps. Tou­te­fois, elle se mani­feste le plus sou­vent dans l’articulation du genou.

Bien que cette mala­die ne soit pas can­cé­reuse, elle peut cau­ser de graves dom­mages à l’articulation tou­chée et éven­tuel­le­ment de l’arthrose. Un trai­te­ment pré­coce est donc impor­tant pour sou­la­ger les symp­tômes dou­lou­reux et pré­ve­nir d’autres dom­mages. Cepen­dant, avant cela, quels sont les pre­miers signes dis­tinc­tifs et les causes de cette affection ?

Ostéochondromatose synoviale : Présentation

L’ostéochondromatose syno­viale est éga­le­ment connue sous le nom de chon­dro­ma­tose de l’articulation du genou ou de mala­die de Hen­der­son-Jones. Il s’agit d’une affec­tion qui se carac­té­rise par la méta­pla­sie du tis­su conjonc­tif de la mem­brane syno­viale et la for­ma­tion des car­ti­la­gi­neuses nodu­laires bénignes.

Elle se tra­duit par un pro­ces­sus patho­lo­gique chro­nique au cours duquel la mem­brane syno­viale de l’articulation subit des modi­fi­ca­tions par­tielles, se trans­for­mant pro­gres­si­ve­ment en car­ti­lage. Cela implique le rem­pla­ce­ment des cel­lules de la mem­brane qui tapisse l’intérieur du sac articulaire.

En effet, les cel­lules qui pro­duisent le liquide qui lubri­fie et nour­rit le car­ti­lage se sub­sti­tuent par d’autres cel­lules d’un type dif­fé­rent qui ne sont pas en mesure de rem­plir plei­ne­ment les fonc­tions des pré­cur­seurs. Ce phé­no­mène s’accompagne sou­vent d’une cal­ci­fi­ca­tion de la mem­brane syno­viale, qui réduit consi­dé­ra­ble­ment la mobi­li­té de l’articulation. En outre, il crée les condi­tions préa­lables au déve­lop­pe­ment de chan­ge­ments dégénératifs-dystrophiques.

Dans ces cas, le nombre de for­ma­tions car­ti­la­gi­neuses varie géné­ra­le­ment de 1–2 à plu­sieurs dizaines et peut par­fois aller jusqu’à 100. Par ailleurs, au cours du pro­ces­sus de modi­fi­ca­tion de la struc­ture de la mem­brane syno­viale, de mul­tiples inclu­sions bénignes se forment. Leur taille varie de quelques mil­li­mètres à plu­sieurs cen­ti­mètres. Dans les cas graves, une ossi­fi­ca­tion com­plète de cer­taines zones endom­ma­gées de la mem­brane syno­viale est même possible.

Ostéochondromatose synoviale : Manifestation

Les arti­cu­la­tions saines d’un être humain sont recou­vertes de car­ti­lage arti­cu­laire. Il aide les os à glis­ser en dou­ceur les uns sur les autres lorsque l’homme se déplace. En effet, l’articulation s’entoure d’épaisses bandes de tis­su, for­mant une cap­sule autour d’elle qui la main­tient ensemble. La sur­face interne de la cap­sule arti­cu­laire est recou­verte d’une fine mem­brane appe­lée syno­vie. Cette der­nière pro­duit un liquide qui lubri­fie l’articulation.

Tou­te­fois, avec l’ostéo­chon­dro­ma­tose syno­viale, la mem­brane syno­viale se déve­loppe et la for­ma­tion de nodules se pro­duit. Ces der­niers peuvent par­fois se déta­cher de leur site d’origine et migrer à l’intérieur de l’articulation.

Par consé­quent, le liquide syno­vial nour­rit ces for­ma­tions car­ti­la­gi­neuses, et elles peuvent croître, se cal­ci­fier (dur­cir) ou s’ossifier. Lorsque cela se pro­duit, elles peuvent se dépla­cer libre­ment dans l’espace arti­cu­laire et endom­ma­ger le car­ti­lage arti­cu­laire lisse qui recouvre l’articulation, entraî­nant de l’arthrose. Ain­si, le car­ti­lage s’use et le dépla­ce­ment des os sur cette sur­face expo­sée de l’articulation devient douloureux.

Dans les cas graves de chon­dro­ma­tose syno­viale, les corps lâches peuvent deve­nir suf­fi­sam­ment gros pour rem­plir tout l’espace arti­cu­laire ou enva­hir les tis­sus adjacents.

En outre, la chon­dro­ma­tose per­turbe l’irrigation san­guine de l’articulation du genou. Ain­si, le volume du liquide syno­vial qui y est pro­duit dimi­nue pro­gres­si­ve­ment avec des consé­quences plu­tôt désa­gréables. Avec le temps, les for­ma­tions bénignes de la mem­brane arti­cu­laire peuvent se déta­cher spon­ta­né­ment et se trans­for­mer en inclu­sions intra-arti­cu­laires libres.

Dans ce cas, le méca­nisme de l’articulation du genou devient inef­fi­cace, ses struc­tures se com­priment, des lésions chro­niques et une inflam­ma­tion (syno­vite) se forment. Même si elles ne sont pas malignes, ces for­ma­tions intra-arti­cu­laires peuvent entraî­ner de graves lésions du car­ti­lage arti­cu­laire et des ménisques.

Ostéochondromatose synoviale : causes et classification

L’ostéo­chon­dro­ma­tose syno­viale peut être pri­maire et secon­daire. Dans le pre­mier cas, les rai­sons de son déve­lop­pe­ment ne sont pas encore éta­blies. Les cher­cheurs pensent que cette mala­die peut avoir un lien avec des carac­té­ris­tiques géné­tiques qui entraînent des ano­ma­lies dans la for­ma­tion des struc­tures intra-arti­cu­laires.

En effet, ils sup­posent que la base des modi­fi­ca­tions futures des tis­sus arti­cu­laires se forme dès la période pré­na­tale. Par ailleurs, très sou­vent, la chon­dro­ma­tose va de pair avec d’autres troubles du sys­tème musculo-squelettique.

En outre, les causes de la dégé­né­res­cence de la mem­brane syno­viale sont assez sou­vent des bles­sures du genou, en par­ti­cu­lier des micro-herbes per­ma­nentes. Celles-ci sont typiques des ath­lètes et des per­sonnes ayant un mode de vie extrême, ain­si que de celles dont la pro­fes­sion implique une acti­vi­té phy­sique constante.

L’ostéochondromatose synoviale primaire

Dans le cas de l’ostéo­chon­dro­ma­tose syno­viale pri­maire, il est pos­sible de diag­nos­ti­quer la mala­die chez des per­sonnes de tout âge. Dans ces cas, le plus sou­vent, la patho­lo­gie affecte les plus grandes arti­cu­la­tions du corps humain, comme le genou et la hanche. Un peu moins sou­vent, elle touche les arti­cu­la­tions du poi­gnet et des doigts. Par ailleurs, elle est sou­vent de nature mono­ar­ti­cu­laire, c’est-à-dire qu’elle n’implique qu’une seule des articulations.

L’ostéochondromatose synoviale secondaire

Le diag­nos­tic de chon­dro­ma­tose syno­viale secon­daire est plus fré­quent. Elle est la consé­quence de la sépa­ra­tion de frag­ments de car­ti­lage. De plus, elle peut résul­ter des for­ma­tions osseuses car­ti­la­gi­neuses des arti­cu­la­tions et de leur fixa­tion dans l’épaisseur de la mem­brane synoviale.

Chez cer­tains patients, l’affection est la consé­quence de lésions, de patho­lo­gies arti­cu­laires inflam­ma­toires et dégé­né­ra­tives (arthrose, arthrite, etc.) ou d’ostéochondrite dis­sé­quante. C’est pour­quoi, dans la plu­part des cas, le diag­nos­tic se fait chez les per­sonnes de plus de 40 ans. L’affection touche sou­vent les arti­cu­la­tions symé­triques simultanément.

Par ailleurs, selon de nom­breux ortho­pé­distes et rhu­ma­to­logues, l’ostéochondromatose syno­viale secon­daire est une com­pli­ca­tion tar­dive de la forme pri­maire de la mala­die. Par exemple, elle est géné­ra­le­ment pré­sente dans l’arthrite.

La mala­die se mani­feste dans 65 à 70 % des cas, en rai­son de charges éle­vées et d’une inci­dence éle­vée de chan­ge­ments dégé­né­ra­tifs-dys­tro­phiques. Dans ces cas, elle affecte moins les arti­cu­la­tions du coude et de la hanche. De plus, la chon­dro­ma­tose syno­viale de l’articulation de l’épaule est encore moins fré­quente. Des lésions des autres arti­cu­la­tions s’observent dans des cas isolés.

Autres classifications

En méde­cine, une autre clas­si­fi­ca­tion de la chon­dro­ma­tose existe, selon laquelle la mala­die peut prendre l’une des trois formes suivantes :

  • Stable : dans lequel un petit nombre de for­ma­tions car­ti­la­gi­neuses sont pré­sentes dans la cavi­té arti­cu­laire et pro­ces­sus se pro­duit très lentement ;
  • Pro­gres­sif : où il y a une crois­sance inten­sive des for­ma­tions car­ti­la­gi­neuses, leur nombre ne cesse de croître et peut atteindre plu­sieurs centaines ;
  • Rare : elle peut se concen­trer dans les canaux des ten­dons et des poches muqueuses, l’ostéomatose appar­tient au même type.

En effet, au pre­mier stade, de la chon­dro­ma­tose de l’articulation du genou, la mem­brane syno­viale s’enflamme et se déve­loppe. C’est ce moment que les petits nodules com­mencent à se for­mer (taille 1 mm‑5 cm) à sa sur­face. Dans le second cas, dans l’articulation, le déve­lop­pe­ment de l’inflammation se pour­suit, les nodules de la mem­brane syno­viale changent progressivement.

Ils renaissent dans des for­ma­tions car­ti­la­gi­neuses, étant comme dans un bouillon nutri­tif dans le liquide syno­vial qui rem­plit l’espace interne de l’articulation. Au troi­sième stade, les nodules dur­cissent (cal­ci­fi­ca­tion). Ain­si, ils ont ten­dance à s’agglutiner et à for­mer des conglomérats.

Ostéochondromatose synoviale : Symptômes

La chon­dro­ma­tose de l’articulation du genou ne pré­sente ini­tia­le­ment aucune mani­fes­ta­tion spé­ci­fique. En fait, dans les pre­miers stades, la mala­die est asymp­to­ma­tique. Les pre­miers signes appa­raissent géné­ra­le­ment lorsque des zones de cal­ci­fi­ca­tion se forment dans la mem­brane synoviale.

Par la suite, les symp­tômes appa­raissent spon­ta­né­ment et les hommes sont tou­chés deux fois plus sou­vent que les femmes. Dans ces cas, on note des dou­leurs lors d’une acti­vi­té phy­sique, des cra­que­ments et des clics dans la zone affec­tée, et par­fois des blo­cages articulaires.

En géné­ral, la mala­die se déve­loppe de la même manière que l’arthrite sub­ai­guë. Le patient pré­sente un léger gon­fle­ment autour de l’articulation concer­née, une rou­geur et un œdème de la peau, ain­si qu’une légère hyper­ther­mie localisée.

Lorsque l’affection évo­lue, la gêne sourde appa­raît lors des dépla­ce­ments, puis elle est éga­le­ment pré­sente lorsque la per­sonne est au repos. Elle s’accompagne d’une rai­deur de l’articulation, d’une rigi­di­té des mou­ve­ments, d’un état de tumé­fac­tion et d’une hyper­émie de la peau dans sa pro­jec­tion. Géné­ra­le­ment, un bruit de secousses et de grin­ce­ments peut être audible pen­dant le mouvement.

Autres signes selon la localisation

Les mani­fes­ta­tions de la mala­die dépendent direc­te­ment de la loca­li­sa­tion des for­ma­tions. Si elles se situent entre les sur­faces des os qui forment l’articulation, elles pro­voquent des algies et une mobi­li­té limi­tée. En outre, un blo­cage com­plet ou par­tiel de l’articulation se pro­duit, qui peut pas­ser de lui-même en rai­son de la mobi­li­té des corps chon­dro­miques libres.

En plus de cet atroce malaise carac­té­ris­tique, d’autres symp­tômes vont pro­gres­si­ve­ment apparaître :

  • Accu­mu­la­tion de liquide dans l’articulation (syno­vite)
  • Un gon­fle­ment des tis­sus de la région du genou
  • Une forte limi­ta­tion de l’amplitude des mou­ve­ments (blo­cage spon­ta­né de l’articulation)
  • Nodules dans les arti­cu­la­tions adja­centes à la peau
  • Une aug­men­ta­tion loca­li­sée de la tem­pé­ra­ture.

Le déve­lop­pe­ment de néo­plasmes dans la mem­brane syno­viale est prin­ci­pa­le­ment dan­ge­reux. En effet, l’irrigation san­guine de l’articulation du genou et la pro­duc­tion de liquide syno­vial dans l’articulation du genou deviennent inef­fi­caces. Cela entraîne à son tour l’apparition d’une gonar­throse. Le syn­drome de la « sou­ris arti­cu­laire », qui se mani­feste par une chon­dro­ma­tose, pro­voque un pin­ce­ment des struc­tures arti­cu­laires. Ce der­nier entraîne un trau­ma­tisme chro­nique des sur­faces arti­cu­laires et des ménisques.

Ostéochondromatose synoviale : Complications

Ostéo­chon­dro­ma­tose synoviale

Si elle n’est pas trai­tée, la chon­dro­ma­tose syno­viale entraîne le déve­lop­pe­ment de com­pli­ca­tions. La pre­mière est la sépa­ra­tion des corps ostéo­chon­draux de la mem­brane syno­viale, qui leur per­met de se dépla­cer libre­ment dans l’articulation. En se pla­çant sous les sur­faces de contact des os, ils la bloquent. Cela réduit for­te­ment l’amplitude des mou­ve­ments ou les rend tota­le­ment impos­sibles. Par consé­quent, cela entraîne une dimi­nu­tion pro­gres­sive du tonus des muscles adjacents.

De plus, les corps osseux et car­ti­la­gi­neux libres peuvent endom­ma­ger le car­ti­lage hya­lin nor­mal, ain­si que d’autres struc­tures. Ain­si, ils pro­voquent le déve­lop­pe­ment de divers pro­ces­sus inflam­ma­toires et dégé­né­ra­tifs. De plus, avec une chon­dro­ma­tose syno­viale à long terme, il est pos­sible de déve­lop­per une syno­vite réac­tive. En effet, il s’agit d’une inflam­ma­tion de la mem­brane syno­viale, ain­si qu’une arthrose défor­mante secon­daire. Les deux mala­dies s’accompagnent de dou­leurs intenses, qui ont ten­dance à aug­men­ter avec l’effort.

En outre, si l’on consi­dère à quel point la chon­dro­ma­tose syno­viale de l’articulation du genou est dan­ge­reuse, il faut tout d’abord men­tion­ner la res­tric­tion de la mobi­li­té. Cela réduit consi­dé­ra­ble­ment la qua­li­té de vie et la capa­ci­té de mou­ve­ment du patient. Sans trai­te­ment, la situa­tion peut se com­pli­quer par le déve­lop­pe­ment de l’arthrose. Cela entraîne une nou­velle réduc­tion de la fonc­tion du genou, une sévé­ri­té des crises de dou­leurs et, dans les cas graves, une immobilisation.

De sur­croit, il existe une menace de dégé­né­res­cence de la chon­dro­ma­tose syno­viale pri­maire en chon­dro­sar­come. Tou­te­fois, comme le sou­lignent les experts, la trans­for­ma­tion maligne peut être mécon­nue en rai­son de la pré­sence de cel­lules aty­piques. Celles-ci sont carac­té­ris­tiques de la méta­pla­sie chon­dro­gé­nique bénigne.

Ostéochondromatose synoviale : Diagnostic

En cas de pro­blèmes arti­cu­laires, une consul­ta­tion chez un ortho­pé­diste est néces­saire. Ain­si, le méde­cin trai­tant pose des ques­tions au patient. Pour déter­mi­ner cette mala­die et la dis­tin­guer de l’arthrose ou des lésions du ménisque, il est néces­saire de pro­cé­der à des exa­mens com­plé­men­taires : radio­gra­phie, écho­gra­phie, IRM ou scanner.

Les premiers examens

Tout d’abord, le diag­nos­tic de la chon­dro­ma­tose de l’articulation du genou repose sur des exa­mens non inva­sifs. Les rayons X et les tomo­den­si­to­grammes four­nissent des images de struc­tures denses telles que les os. Les corps intra-arti­cu­laires rela­ti­ve­ment volu­mi­neux subissent géné­ra­le­ment la cal­ci­fi­ca­tion et sont visibles aux rayons X et au scan­ner. Des for­ma­tions plus petites, plus jeunes et lâches, ain­si que des corps non cal­ci­fiés et non ossi­fiés, peuvent ne pas appa­raître sur la radiographie.

Dans ces cas, l’IRM est l’étalon-or pour diag­nos­ti­quer la chon­dro­ma­tose. En effet, elle per­met au spé­cia­liste de voir même les for­ma­tions les plus petites et les plus douces qui ne sont pas visibles sur une radio­gra­phie et un scanner.

En plus d’identifier les corps étran­gers, les tests d’imagerie peuvent éga­le­ment aider le méde­cin à iden­ti­fier des chan­ge­ments sup­plé­men­taires. Il s’agit par exemple d’un excès de liquide dans l’articulation ou des signes d’arthrose (rétré­cis­se­ment de l’espace arti­cu­laire et crois­sances osseuses).

Si le méde­cin doute du diag­nos­tic de chon­dro­ma­tose, il pres­crit une arthro­sco­pie diag­nos­tique. Les résul­tats de cette der­nière peuvent four­nir des infor­ma­tions sans équi­voque sur la pré­sence d’inclusions intra-articulaires :

  • Le nombre de corps intra-articulaires ;
  • Taille des corps intra-articulaires ;
  • Struc­ture des corps intra-arti­cu­laires ;
  • Condi­tion de la mem­brane synoviale ;
  • Crois­sance poten­tielle de nou­veaux corps cartilagineux.

Sur la base des don­nées obte­nues, une tac­tique de trai­te­ment indi­vi­duel de la mala­die sera nécessaire.

Arthroscopie

Dans les cas contro­ver­sés, une arthro­sco­pie serait utile. Il s’agit d’une méthode inva­sive de diag­nos­tic des grandes ano­ma­lies arti­cu­laires. Elle consiste à insé­rer un équi­pe­ment endo­sco­pique spé­cial dans la cap­sule arti­cu­laire et à l’inspecter visuel­le­ment à l’aide d’une camé­ra vidéo. La méthode per­met de pré­le­ver des échan­tillons pour un exa­men his­to­lo­gique plus pous­sé. Ceci est impor­tant, car la chon­dro­ma­tose syno­viale néces­site un diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel non seule­ment avec la syno­vite, la téno­sy­no­vite, mais aus­si avec le chondrosarcome.

À l’examen macro­sco­pi­que, on note un épais­sis­se­ment dif­fus de la mem­brane syno­viale et la pré­sence de frag­ments de car­ti­lage. Leur taille peut varier d’un mil­li­mètre à un cen­ti­mètre. Dans la chon­dro­ma­tose mul­tiple, elle prend la forme d’un « tas de pavés ».

La micro­sco­pie révèle des zones de chon­dro­cytes chao­tiques avec des signes d’atypie cel­lu­laire mar­quée. Ain­si, le spé­cia­liste peut obser­ver une ossi­fi­ca­tion endo­chon­drale.

Diagnostic différentiel

Le diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel de la chon­dro­ma­tose syno­viale doit inclure :

  • La syno­vite ;
  • La vil­lo­no­du­laire pig­men­taire (vil­lous-nodu­lar) ;
  • La téno­sy­no­vite ;
  • L’hémangiome syno­vial ;
  • L’ostéoarthrite ;
  • La cal­ci­nose tumo­rale périarticulaire ;

La mélos­tose périar­ti­cu­laire (mala­die de Leri).

En outre, il est pos­sible d’inclure le chon­dro­sar­come. En effet, les obser­va­tions cli­niques sug­gèrent que le degré d’atypie cel­lu­laire peut être plus fort dans la chon­dro­ma­tose syno­viale que dans le chon­dro­sar­come. De sur­croit, il est impor­tant de dis­tin­guer les nodules de car­ti­lage dans la chon­dro­ma­tose syno­viale des petits corps en forme de riz fibri­neux. En fait, ces der­niers se forment dans le sac arti­cu­laire en cas de poly­ar­thrite rhu­ma­toïde, de tuber­cu­lose arti­cu­laire ou de bur­site chro­nique.

Ostéochondromatose synoviale : traitement

Le trai­te­ment conser­va­teur (médi­ca­men­teux) de cette patho­lo­gie est abso­lu­ment inef­fi­cace. En effet, il sert uni­que­ment à réduire la dou­leur et l’enflure de l’articulation. La chon­dro­ma­tose à n’importe quel stade est une indi­ca­tion abso­lue pour l’arthroscopie de l’articulation du genou et l’ablation des for­ma­tions chondromes.

Traitement chirurgical

Lors du diag­nos­tic de la chon­dro­ma­tose syno­viale, le trai­te­ment ne s’effectue que par voie chi­rur­gi­cale. L’évolution pro­lon­gée de la mala­die favo­rise une crois­sance exces­sive du car­ti­lage, qui finit par entraî­ner une défor­ma­tion du genou et un handicap.

Pour cela, l’essence de l’opération consiste à reti­rer les corps car­ti­la­gi­neux. Dans les cas plus com­plexes, elle per­met d’effectuer une syno­vec­to­mie (exci­sion de sec­tions de la mem­brane syno­viale avec des signes de chan­ge­ments réac­tifs et d’îlots car­ti­la­gi­neux). La tâche du chi­rur­gien est d’enlever tous les tis­sus patho­lo­gi­que­ment altérés.

Pen­dant l’opération, le spé­cia­liste pro­cède à un exa­men visuel de l’articulation pour confir­mer le diag­nos­tic et reti­rer le chon­drome. En cas de masses mul­tiples, une exci­sion par­tielle de la mem­brane arti­cu­laire est pos­sible. Il convient de noter que la mala­die peut réci­di­ver après un trai­te­ment chi­rur­gi­cal, car la mala­die elle-même est chronique.

Le trai­te­ment chi­rur­gi­cal de la chon­dro­ma­tose syno­viale de l’articulation du genou, ain­si que des arti­cu­la­tions de la hanche et de l’épaule s’effectue par arthro­sco­pie. Cela garan­tit un bon effet cos­mé­tique. Tout l’équipement est insé­ré dans la cavi­té de l’articulation affec­tée par des per­fo­ra­tions ponc­tuelles.

Ablation arthroscopique des corps chondromes libres

L’opération d’ablation arthro­sco­pique des corps chon­dro­miques intra-arti­cu­laires (car­ti­la­gi­neux ou osseux) se réa­lise sous anes­thé­sie com­bi­née. Dans cette opé­ra­tion, on applique un gar­rot pneu­ma­tique sur le tiers infé­rieur de la cuisse du patient pen­dant l’intervention.

Près de la rotule, le long de la face anté­rieure de l’articulation, le méde­cin pra­tique deux inci­sions cuta­nées de 4–5 mm pour un accès peu invasif.

À l’aide d’une pompe méca­nique, il injecte une solu­tion saline sté­rile dans l’articulation par le canal de l’arthroscope. Ensuite, il applique une autre inci­sion pour per­mettre l’insertion des ins­tru­ments chi­rur­gi­caux. Le méde­cin pro­cède ensuite à un exa­men détaillé de la cavi­té arti­cu­laire pour recher­cher des corps chon­dro­maux. En outre, cela lui per­met d’évaluer l’état de la mem­brane arti­cu­laire, du car­ti­lage et des ménisques.

Les corps chon­dro­maux se trouvent tra­di­tion­nel­le­ment dans la volute supé­rieure et éga­le­ment dans la face laté­rale ou pos­té­rieure de l’articulation. Ils peuvent éga­le­ment se trou­ver dans l’espace arti­cu­laire ou inter­con­dy­lien. Le but de l’opération est de reti­rer le chon­drome détec­té. Le méde­cin exa­mine le car­ti­lage à la recherche de défauts, puis aligne les bords du défaut de car­ti­lage à l’aide d’une lame de rasoir, un ins­tru­ment spécialisé.

Si néces­saire, le chi­rur­gien retire les excrois­sances et les plis de la mem­brane syno­viale de l’articulation. Il peut aus­si enle­ver les tis­sus qui peuvent res­ter coin­cés dans l’articulation pen­dant le mouvement.

Ensuite, il lave soi­gneu­se­ment et abon­dam­ment la zone à trai­ter avec une solu­tion saline. De sur­croit, on suture de minus­cules inci­sions dans la peau et on applique ensuite un pan­se­ment asep­tique.

Synovectomie

La mesure de trai­te­ment la plus extrême, qui donne une chance de gué­rir une arti­cu­la­tion malade, est une syno­vec­to­mie. Il s’agit d’une exci­sion com­plète ou par­tielle de la mem­brane syno­viale avec des zones de méta­pla­sie. Cepen­dant, si la lésion n’est pas catas­tro­phique, des inclu­sions car­ti­la­gi­neuses iso­lées libres sont présentes.

En effet, il est pos­sible de les reti­rer lors de l’arthroscopie, bien qu’il soit impos­sible de garan­tir l’absence de réci­dive. Avec un état patho­lo­gique à long terme, qui s’accompagne de symp­tômes d’arthrose défor­mante, dans cer­tains cas, une opé­ra­tion d’arthroplastie est nécessaire.

Dans ces cas, le méde­cin peut pla­cer une endo­pro­thèse. Après une opé­ra­tion du genou, une for­ma­tion sur des simu­la­teurs spé­ciaux est néces­saire. La gym­nas­tique et la thé­ra­pie par l’exercice doivent viser à res­tau­rer le tonus mus­cu­laire et à ren­for­cer les liga­ments sans endom­ma­ger les tis­sus cica­tri­sants.

Ostéochondromatose synoviale : Réhabilitation

La réédu­ca­tion après l’ablation arthro­sco­pique de corps chon­dro­ma­teux dépend de l’étendue de la mala­die et de l’ampleur de la chi­rur­gie. Après des opé­ra­tions dif­fi­ciles, une réha­bi­li­ta­tion com­plète est néces­saire, qui comprend :

  • Médi­ca­ments (anti-inflam­ma­toires, antal­giques, pré­pa­ra­tions mul­ti­vi­ta­mi­nées, chon­dro­pro­tec­teurs, etc.) ;
  • Thé­ra­pie par l’exercice régu­lier sur des simu­la­teurs spécialisés ;
  • Pro­cé­dures de phy­sio­thé­ra­pie (magné­to­thé­ra­pie, thé­ra­pie par ultra­sons, pho­no­pho­rèse [asso­cia­tion de médi­ca­ments avec des ondes ultra­so­nores], bains ther­maux, mas­sage, etc.).

Si l’intervention est de faible ampleur (retrait de petits corps à un stade pré­coce), la récu­pé­ra­tion est rapide et effi­cace. Deux semaines de trai­te­ment doux et de limi­ta­tion de la charge sur le membre sont suf­fi­santes. Ain­si, le patient peut uti­li­ser des orthèses. L’articulation est ensuite remise en état de fonc­tion­ne­ment à l’aide de la phy­sio­thé­ra­pie, de la kiné­si­thé­ra­pie et d’exercices spé­ciaux sur des simulateurs.

Par­fois, le taping kiné­sio­lo­gique est fré­quem­ment utile dans les pre­miers stades de la récu­pé­ra­tion post­opé­ra­toire pour sta­bi­li­ser le genou et four­nir une thé­ra­pie anti-œdème.

Le prin­ci­pal objec­tif de la réédu­ca­tion est de réta­blir l’apport san­guin nor­mal aux tis­sus de l’articulation du genou. En outre, son but est de sti­mu­ler la pro­duc­tion de liquide syno­vial et de res­tau­rer l’amplitude phy­sio­lo­gique des mou­ve­ments de l’articulation.

Ostéochondromatose synoviale : Prévention

En ce qui concerne la pré­ven­tion de la patho­lo­gie, il est dif­fi­cile d’identifier des moyens spé­ci­fiques pour pré­ve­nir la chon­dro­ma­tose. La rai­son est que les méca­nismes de déve­lop­pe­ment de cette mala­die ne sont pas encore élu­ci­dés. Par consé­quent, seules des recom­man­da­tions stan­dard peuvent être nécessaires :

  • Évi­ter les contraintes exces­sives sur les arti­cu­la­tions et sur­veiller son poids ;
  • Évi­ter les fou­lures, les contu­sions et autres lésions trau­ma­tiques aux arti­cu­la­tions et aux ligaments ;
  • Pré­ve­nir les entorses, les contu­sions et autres lésions trau­ma­tiques des articulations ;
  • Consom­mer les vita­mines et les miné­raux néces­saires au fonc­tion­ne­ment des articulations ;
  • Un diag­nos­tic pré­coce au moindre pro­blème de l’articulation du genou.

En cas de pré­dis­po­si­tion à la for­ma­tion de chon­dromes dans les arti­cu­la­tions, il est impor­tant de main­te­nir une acti­vi­té phy­sique modé­rée. De plus, il convient de ne pas sur­char­ger les arti­cu­la­tions et de consul­ter un trau­ma­to­logue ou un chi­rur­gien ortho­pé­diste dès les pre­miers symp­tômes alarmants.

Par ailleurs, une ali­men­ta­tion appro­priée et un exer­cice phy­sique régu­lier contri­bue­ront à nor­ma­li­ser les pro­ces­sus méta­bo­liques. Ces recom­man­da­tions per­mettent aus­si de main­te­nir la toni­ci­té des muscles et de sta­bi­li­ser les arti­cu­la­tions. Un diag­nos­tic et un trai­te­ment rapides de la chon­dro­ma­tose sont la clé d’une gué­ri­son rapide et réussie.

 

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