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Syndrome des loges : Définition, Causes et Traitements

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Le syn­drome des loges est une affec­tion mus­cu­laire très répan­due chez les spor­tifs. Il est à l’origine d’un gon­fle­ment des muscles, d’intenses dou­leurs et d’une sen­si­bi­li­té à la pres­sion. Le syn­drome des loges existe sous deux formes : une forme chro­nique et une forme aiguë. Selon sa forme, il repré­sente une urgence médi­cale. Les méde­cins ont géné­ra­le­ment du mal à poser le diag­nos­tic du syn­drome des loges, en rai­son de l’existence de patho­lo­gies aux signes cli­niques simi­laires. Qu’appelle-t-on syn­drome des loges ? Quelles sont les causes de cette mala­die mus­cu­laire et com­ment peut-on la traiter ?

Définition du syndrome des loges

Sur­ve­nant, le plus sou­vent, à la suite d’une acti­vi­té phy­sique intense, le syn­drome des loges peut être défi­ni comme étant une hausse de la pres­sion dans les loges mus­cu­laires. Ces der­nières dési­gnent l’ensemble des nerfs, de tis­sus mus­cu­laires et de vais­seaux san­guins, situé au niveau des jambes et des bras. Elles repré­sentent des sortes de com­par­ti­ments dans les­quels sont dis­po­sés les muscles. Les loges repré­sentent donc le « conte­nant » des muscles des membres.

À des moments don­nés, il arrive que la pres­sion à l’intérieur des loges soit trop éle­vée. Cette « hyper­pres­sion » est, le plus sou­vent, secon­daire à un entraî­ne­ment inap­pro­prié ou inten­sif. Elle est aus­si à l’origine de l’hypertrophie du muscle. C’est alors cette der­nière qui est res­pon­sable des dou­leurs res­sen­ties au niveau de cer­tains membres infé­rieurs et supé­rieurs (habi­tuel­le­ment la jambe ou l’avant-bras).

À l’instar de l’avant-bras et de la jambe, d’autres par­ties du corps, notam­ment les pieds, les cuisses et les mol­lets, sont aus­si sujettes au syn­drome des loges. Ce syn­drome n’est pas à prendre à la légère, car il peut occa­sion­ner une contrac­ture (rac­cour­cis­se­ment irré­ver­sible du membre affec­té) ou la perte du membre.

Par ailleurs, on dis­tingue deux types de syn­dromes des loges : il s’agit du syn­drome des loges chro­nique et du syn­drome des loges aigu. Ils ont cha­cun leur cause res­pec­tive et cer­taines mani­fes­ta­tions spécifiques.

Causes du syndrome des loges

De façon géné­rale, cette mala­die mus­cu­laire découle d’un « litige » entre le tis­su mus­cu­laire (qui repré­sente le conte­nu) et l’aponévrose (enve­loppe non exten­sible des muscles).

De façon spé­ci­fique, le syn­drome des loges aigu résulte d’un acci­dent trau­ma­tique. À titre illus­tra­tif, on peut citer :

  • Une déchi­rure musculaire ;
  • Un plâtre trop serré ;
  • Une frac­ture osseuse ;
  • Une contu­sion sévère.

Ce type de syn­drome des loges repré­sente une urgence médi­cale.

Quant au syn­drome des loges chro­nique, il fait suite à un déve­lop­pe­ment accé­lé­ré du muscle, engen­dré par une sol­li­ci­ta­tion exa­gé­rée de ce der­nier. C’est cette forme de syn­drome des loges qui touche par­ti­cu­liè­re­ment les muscles situés au niveau des mol­lets, mais aus­si de l’avant-bras. Tout dépend de l’activité spor­tive en cause.

Par ailleurs, pra­ti­quer des acti­vi­tés spor­tives néces­si­tant le concours des membres supé­rieurs (moto de course ou planche à voile) ou des membres infé­rieurs (ath­lé­tisme, cyclisme ou rol­ler), avec 16 à 24 heures d’entraînement intense par semaine, peut pré­dis­po­ser au déve­lop­pe­ment d’un syn­drome des loges. Tous les spor­tifs, sans dis­tinc­tion de sexe, sont concer­nés. Tou­te­fois, on note un pic de la mala­die chez les jeunes adultes ayant moins de 30 ans. Il est sou­vent rare de souf­frir de ce syn­drome après la tren­taine, car les loges s’assouplissent.

Symptômes du syndrome des loges

Les symp­tômes de cette mala­die mus­cu­laire peuvent varier, en fonc­tion du type dont il est question.

Manifestations liées au syndrome des loges chronique

Cette forme de syn­drome des loges se tra­duit, le plus sou­vent, par des dou­leurs. À celles-ci s’ajoute une sen­sa­tion de brû­lure, qui peut obli­ger le spor­tif à inter­rompre l’activité phy­sique en cours. La sen­sa­tion de brû­lure est d’une inten­si­té variable. Elle peut être à l’origine d’une clau­di­ca­tion inter­mit­tente.

Les patients signalent éga­le­ment une para­ly­sie tran­si­toire des loges affec­tées, des troubles moteurs et sen­so­riels (notam­ment des sen­sa­tions d’engourdissements et de four­mille­ments dues à une pres­sion sur les nerfs sen­si­tifs et moteurs).

Le plus sou­vent, les dou­leurs s’estompent au repos. Tou­te­fois, des cour­ba­tures peuvent conti­nuer de se mani­fes­ter pen­dant plu­sieurs jours. Par ailleurs, lorsque le syn­drome des loges chro­nique n’est pas trai­té, les dou­leurs peuvent s’aggraver et appa­raître, même en cas d’effort de moindre inten­si­té. Dans plus de 50 % des cas de syn­drome des loges chro­nique, on note une atteinte bila­té­rale.

Manifestations liées au syndrome des loges aigu

À ce niveau, la dou­leur engen­drée par le syn­drome est très intense. Elle appa­raît sous forme de crampe insup­por­table, 24 heures après le trau­ma­tisme. Contrai­re­ment au syn­drome des loges chro­nique, le chan­ge­ment de pos­ture ne per­met pas de la soulager.

Les membres deviennent froids et une pares­thé­sie se mani­feste. En outre, le patient est expo­sé à une hémor­ra­gie interne, des lésions ner­veuses, une fai­blesse mus­cu­laire et un gon­fle­ment.

En pré­sence de ces dif­fé­rents signes, il serait pré­fé­rable de se rendre à l’hôpital, le plus tôt pos­sible, pour rece­voir le trai­te­ment approprié.

Diagnostic du syndrome des loges

De nom­breuses affec­tions ont des symp­tômes sem­blables à ceux du syn­drome des loges. C’est la rai­son pour laquelle son diag­nos­tic est géné­ra­le­ment long à poser. Lors de la consul­ta­tion, le méde­cin débute par un inter­ro­ga­toire. Habi­tuel­le­ment, il pose des ques­tions relatives :

  • Aux symp­tômes res­sen­tis par le sujet ;
  • Aux cir­cons­tances de sur­ve­nue de la maladie ;
  • À la loca­li­sa­tion des dou­leurs ressenties ;
  • Au carac­tère des dou­leurs (uni­la­té­rale ou bilatérale).

En outre, il peut cher­cher à connaître l’âge du patient, ain­si que ses anté­cé­dents médicaux.

Ensuite, un exa­men cli­nique est réa­li­sé. Le plus sou­vent, l’examen cli­nique ne révèle aucune ano­ma­lie, sur le moment. En effet, les dif­fé­rents tests effec­tués ne met­tront en évi­dence aucune dou­leur. À cet effet, pour obte­nir un résul­tat pro­bant, il serait mieux de le réa­li­ser à la fin d’une acti­vi­té phy­sique. Cela per­met­tra aus­si de consta­ter la soli­di­té du muscle.

Un diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel doit être effec­tué pour éli­mi­ner les affec­tions dont les symp­tômes sont iden­tiques au syn­drome des loges. Pour ce faire, le méde­cin devra réa­li­ser divers exa­mens, notam­ment une IRM, une scin­ti­gra­phie mus­cu­laire, un bilan san­guin, un écho-dop­pler, un élec­tro­myo­gramme et une mesure des pres­sions intramusculaires.

Cette der­nière per­met prin­ci­pa­le­ment de confir­mer le diag­nos­tic de la mala­die. Elle se fait en trois étapes : au repos, une minute après l’effort et enfin cinq minutes après l’effort. Les seuils de réfé­rence sont res­pec­ti­ve­ment 15 mil­li­mètres de mer­cure, 30 mil­li­mètres de mer­cure et 50 mil­li­mètres de mer­cure. Tous ces cri­tères sont rela­tifs à la mesure des pres­sions intra­mus­cu­laires au niveau des membres infé­rieurs. Ain­si, lorsque celle-ci révèle un seuil supé­rieur au seuil de réfé­rence, le syn­drome des loges peut être confirmé.

En ce qui concerne les membres supé­rieurs, il n’existe pas de cri­tère défi­ni pour la mesure d’une pres­sion intra­mus­cu­laire, au repos. En revanche, en période post-exer­cice, une pres­sion supé­rieure à 30 mil­li­mètres de mer­cure est consi­dé­rée comme un seuil patho­lo­gique.

Traitement du syndrome des loges

Le trai­te­ment du syn­drome des loges chro­nique se limite au res­pect de quelques mesures, tan­dis que celui du syn­drome des loges aigu est essen­tiel­le­ment chirurgical.

Syndrome des loges chronique

Pour trai­ter le syn­drome des loges chro­nique, il est recom­man­dé de moins sol­li­ci­ter le muscle affec­té. Pour ce faire, il fau­dra inter­rompre toute acti­vi­té phy­sique, jusqu’à dis­pa­ri­tion com­plète des dou­leurs et des troubles asso­ciés. Par ailleurs, le patient a la pos­si­bi­li­té de reprendre l’activité phy­sique, une fois les symp­tômes dis­pa­rus. Cepen­dant, la reprise de l’activité phy­sique doit se faire pro­gres­si­ve­ment et à plus faible inten­si­té qu’autrefois, pour limi­ter le risque de réci­dive. En cas de résul­tats insa­tis­fai­sants, une approche médi­cale, en l’occurrence la chi­rur­gie, pour­ra être envisagée.

Syndrome des loges aigu

L’aponévrotomie repré­sente, jusqu’à nos jours, la seule tech­nique chi­rur­gi­cale de réfé­rence pour trai­ter un syn­drome des loges aigu. En effet, celle-ci vise à faire chu­ter la pres­sion intra­mus­cu­laire, res­pon­sable des dou­leurs res­sen­ties par le patient. Pour ce faire, le méde­cin, en l’occurrence le chi­rur­gien, devra pro­cé­der à l’ouverture des loges, où sont com­pri­més les muscles. L’aponévrotomie est réa­li­sable sous arthro­sco­pie ou de manière conven­tion­nelle.

L’arthroscopie est moins inva­sive et laisse sou­vent moins de cica­trices. L’intervention chi­rur­gi­cale dure envi­ron 24 heures. Le patient est habi­tuel­le­ment libé­ré le len­de­main. En mar­chant, à sa sor­tie, il aura l’impression de « par­tir en arrière ». Par ailleurs, il faut pré­ci­ser que l’aponévrotomie expose le patient à cer­taines com­pli­ca­tions comme la para­ly­sie du nerf mus­cu­lo-cuta­né.

À la suite de l’intervention chi­rur­gi­cale, la reprise de l’activité phy­sique peut avoir lieu après 45 jours de repos. Le patient peut béné­fi­cier des séances de réédu­ca­tion chez un kiné­si­thé­ra­peute. Tou­te­fois, le meilleur moyen de récu­pé­ra­tion rapide est la marche jour­na­lière. Il est impor­tant de pré­ci­ser que l’approche chi­rur­gi­cale per­met une sup­pres­sion com­plète des dou­leurs et entraîne un faible risque de réci­dive (de l’ordre de 3 %).

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