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TEP-IRM : comment l’utiliser ?

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Le TEP-IRM est un appa­reil hybride qui per­met de réa­li­ser de manière simul­ta­née une Ima­ge­rie par Réso­nance Magné­tique (IRM) et une Tomo­gra­phie par Émis­sion de Posi­tion (TEP). Il s’agit d’une machine évo­lu­tive qui aide à la com­bi­nai­son d’information afin de pro­po­ser un diag­nos­tic nou­veau. Le TEP-IRM apporte des élé­ments com­plé­men­taires aux autres tech­niques exis­tant afin de pro­po­ser un meilleur diag­nos­tic pour de nom­breuses maladies.

TEP-IRM : Historique

Le concept d’un appa­reil hybride ne date pas d’aujourd’hui. Déjà dans les années 90, l’idée d’un TEP-IRM avait ger­mé chez de nom­breux cher­cheurs. Mais son évo­lu­tion fut assez lente. En effet, le pro­to­type de TEP-IRM n’a été mis en cir­cu­la­tion qu’en 2007. À cette époque, la machine n’était conçue que pour l’imagerie céré­brale. Il a fal­lu attendre 2011 pour avoir le pre­mier sys­tème corps entier et 2014 pour un second. Tou­te­fois, le TEP-IRM n’est jusqu’à lors pas assez vul­ga­ri­sé. Depuis son intro­duc­tion sur le mar­ché, on ne compte en effet que 100 exem­plaires de TEP-IRM dans le monde entier.

Qu’est-ce que le TEP-IRM ?

Le TEP-IRM est une com­bi­nai­son du TEP (Tomo­gra­phie par Émis­sion de Posi­tions) et une IRM (Ima­ge­rie par Réso­nance Magnétique).

Un TEP est un exa­men qui repose sur une méthode d’imagerie médi­cale qui est tou­te­fois un peu floue. Il per­met de mesu­rer en trois dimen­sions l’activité méta­bo­lique d’un organe. Le TEP com­mence par l’injection d’un tra­ceur par voie intra­vei­neuse afin d’observer la réac­tion de l’organe ciblée. Le tra­ceur injec­té est mar­qué d’un atome radio­ac­tif comme le glu­cose F‑18.

La camé­ra du TEP per­met ensuite de déter­mi­ner la tra­jec­toire des pho­tons. Per­met­tant ain­si de loca­li­ser le lieu de la concen­tra­tion du mar­queur. En effet, plus les cel­lules de l’organe sont actives, plus elles ont besoin de glu­cose. Ce qui entraine une forte émis­sion de pho­tons et la cou­leur vire au rouge. Dans le cas de cel­lules non actives, l’émission de pho­tons est faible et la cou­leur est verte. Ain­si en fonc­tion de la cou­leur, le méde­cin loca­lise et mesure l’intensité de l’activité cérébrale.

Une IRM par contre est un exa­men de radio­lo­gie moins inva­sif. Elle se fonde sur les pro­prié­tés magné­tiques d’un atome, les degrés variables dans le corps ain­si que l’hydrogène. L’IRM se fait avec une machine émet­tant des ondes élec­tro­ma­gné­tiques à l’aide de gros aimant.

L’application du champ magné­tique puis­sant et stable fait vibrer les atomes hydro­gènes qui com­posent les tis­sus du corps. Ce qui per­met à la camé­ra de cap­ter la struc­ture des tis­sus mous du cer­veau avec une réso­lu­tion éle­vée. L’IRM est l’idéal pour avoir des images de l’intérieur du corps en 2 ou 3 dimen­sions. Les­dites images obte­nues sont en nuances pou­vant aller du gris au noir.

L’IRM est uti­li­sée lorsque la radio­gra­phie stan­dard, le scan­ner ou l’échographie ne per­met pas de poser un diag­nos­tic. Cette méthode aide en effet à voir une image plus pré­cise de cer­taines lésions.

Le TEP-IRM est un exa­men qui offre un résul­tat per­met­tant de super­po­ser les deux images. C’est-à-dire une image obte­nue par IRM et une autre obte­nue par TEP afin d’avoir une com­bi­nai­son d’information plus précise.

Quel avantage à faire une TEP-IRM ?

Le TEP-IRM per­met de faire un exa­men 2 en 1 pour les patients dont les indi­ca­tions cli­niques requièrent un TEP et une IRM. Cet appa­reil offre en effet la pos­si­bi­li­té de dimi­nuer l’irradiation pour le patient, mais aus­si à lui faire éco­no­mi­ser du temps. Une IRM dure en moyenne 15 à 30 minutes. En ce qui concerne un TEP, il dure 20 minutes envi­ron sans comp­ter les temps avant et après l’examen. Alors qu’un exa­men TEP-IRM dure en moyenne 25 à 45 minutes.

Par ailleurs, le TEP-IRM est une tech­nique d’imagerie poten­tiel­le­ment plus pré­cise. Elle offre au méde­cin inter­pré­teur une meilleure visi­bi­li­té. En cas d’IRM et de TEP sépa­rées, les résul­tats sont pour la plu­part dif­fi­ciles à inter­pré­ter avec exac­ti­tude parce que le patient n’a pro­ba­ble­ment pas la même posi­tion au mil­li­mètre près lors des deux examens.

Le TEP-IRM peut par­fai­te­ment rem­pla­cer une TEP-TDM pour les bilans onco­lo­giques. Aus­si, il pour­rait être uti­li­sé en rem­pla­ce­ment pour le bilan d’imagerie conven­tion­nel des tumeurs solides.

D’un autre côté, le TEP-IRM per­met de don­ner plus de cré­du­li­té aux diag­nos­tics. L’appareil per­met de réduit les faux posi­tifs ain­si que les faux néga­tifs sou­vent obser­vés avec les exa­mens TEP-TDM. Ce der­nier exa­men selon des études manque plus de pré­ci­sion dans la carac­té­ri­sa­tion de l’hyperfixation de FDG et dans la détec­tion des méta­stases hépatiques.

En outre, dans le cas de lésions de petite taille, l’imagerie simul­ta­née TEP-IRM serait l’examen par­fait. Le TEP-IRM peut éga­le­ment être uti­li­sé dans l’étude de l’extension loco­ré­gio­nale des can­cers du rec­tum, du col de l’utérus ou du can­cer ORL.

Pour finir, le TEP-IRM est une tech­nique inno­vante qui offre une véri­table syner­gie entre le TEP et l’IRM. Per­met­tant de ce fait d’avoir des exa­mens plus pré­cis pour une meilleure prise en charge des patients.

L’application du TEP-IRM pour les maladies neuro-dégénératives

Les mala­dies neu­ro-dégé­né­ra­tives sont des patho­lo­gies qui touchent le sys­tème ner­veux cen­tral. Il peut s’agir de la mala­die de Par­kin­son, la mala­die d’Alzheimer, l’ataxie de Frie­dreich, la mala­die de Hun­ting­ton et autres. L’avènement du TEP-IRM pré­sente une avan­cée majeure dans le diag­nos­tic de ces maladies.

La bonne réso­lu­tion spa­tiale de l’IRM per­met en effet de faci­li­ter l’analyse en TEP des petites struc­tures ana­to­miques. Notam­ment les corps mamil­laires, les hip­po­campes et les struc­tures ana­to­miques comme le tronc cérébral.

En outre la méthode per­met d’associer en une seule ses­sion les images ana­to­miques et les infor­ma­tions fonc­tion­nelles de l’IRM ain­si que les infor­ma­tions molé­cu­laires de la TEP. La syner­gie de ces infor­ma­tions per­met au méde­cin de déter­mi­ner le stade de la mala­die, de dif­fé­ren­cier les hypo­mé­ta­bo­lismes cor­ti­caux issus d’une neu­ro-dégé­né­res­cence, à des séquelles de lésions vas­cu­laires ou à des méca­nismes de désaf­fé­ren­ta­tion. Les résul­tats du TEP-IRM amé­liorent la pré­ci­sion du diag­nos­tic lorsqu’il y’a pré­sence de co-pathologie.

Par ailleurs, de nom­breuses études prouvent que les images de la TEP-IRM sont effi­caces pour avoir une esti­ma­tion des para­mètres décri­vant la fonc­tion ain­si que la psy­cho­lo­gie céré­brale. En outre, le TEP-IRM donne accès à l’évaluation simul­ta­née de plu­sieurs bio­mar­queurs. Ce qui per­met d’augmenter sans équi­voque les per­for­mances des deux méthodes prit sépa­ré­ment. Dans l’ensemble, cette méthode est une moda­li­té à part entière qui ouvre de nou­velles pos­si­bi­li­tés dans l’étude des mala­dies neuro-dégénérative.

Le TEP-IRM et la sclérose en plaques

Le TEP-IRM est de loin une méthode pro­met­teuse pou­vant aider à mieux com­prendre les méca­nismes bio­lo­giques de la sclé­rose en plaques. D’après le Pr Bru­no Stan­koff, cet appa­reil pour­rait aider à mieux com­prendre les méca­nismes bio­lo­giques condui­sant à une dégé­né­res­cence des neu­rones. Mais aus­si à une ins­tal­la­tion du han­di­cap du patient souf­frant de la sclé­rose en plaques.

La TEP-IRM per­met de visua­li­ser en temps réel de manière in vivo la répar­ti­tion ain­si que la ciné­tique des radio­tra­ceurs injec­tés et des molé­cules aux­quels ces der­niers sont fixés. Par­lant du radio­tra­ceur, il peut s’agir du fluor 18 ou du car­bone 11. Le TEP cou­plée avec l’IRM aide à quan­ti­fier chaque com­po­sant bio­lo­gique. Per­met­tant ain­si d’identifier les méca­nismes acti­vés et la chro­no­lo­gie des dys­fonc­tion­ne­ments au cours de la sclé­rose en plaques.

Comment se déroule l’examen TEP-IRM ?

Faire une TEP-IRM est tout un pro­ces­sus. Avant le dérou­le­ment de l’examen, vous devez res­ter à jeun envi­ron 6 heures. En outre, vous avez l’interdiction de boire des bois­sons sucrées.

Par ailleurs, il est impor­tant d’informer le méde­cin si vous avez un maté­riel métal­lique ou élec­tro­nique à l’intérieur du corps. Notam­ment une pro­thèse, un patch trans­der­mique ou un pace­ma­ker. En outre, signa­lez lors de la prise de ren­dez-vous si vous êtes sus­cep­tible de déve­lop­per une aller­gie au pro­duit de contraste.

Aus­si, vous devez pré­ve­nir vos méde­cins de vos trai­te­ments en cours pour qu’ils puissent adap­ter l’examen. Même si cela parait ano­din, vous devez pré­ci­ser à l’équipe médi­cale si vous avez un tatouage. Lors d’un exa­men TEP-IRM, une peau tatouée peut en effet brû­ler lorsque le tatouage est dans une zone examinée.

D’un autre côté, vous devez infor­mer à l’avance si vous êtes claus­tro­phobe. Cela per­met­tra à l’équipe de prendre des pré­cau­tions pour évi­ter un malaise. Enfin, si vous êtes enceinte ou si vous pen­sez l’être, il est éga­le­ment impor­tant d’en faire part à votre médecin.

Le jour de l’examen, il est recom­man­dé de mettre des vête­ments confor­tables. Et ceux-ci ne doivent avoir aucune par­tie métal­lique. De même, évi­tez les tis­sus noirs ou ceux avec des tis­sus syn­thé­tiques, car ils peuvent per­tur­ber l’image. En outre, évi­tez tota­le­ment de mettre du déodo­rant, de la pom­made et même du fard dans les par­ties qui seront examinées.

Par ailleurs pen­sez à gar­der avec vous la carte vitale ou la carte de votre mutuelle ain­si que l’ordonnance ou cour­rier pres­crip­teur du méde­cin. Aus­si, empor­tez les ordon­nances détaillées des trai­te­ments en cours, les résul­tats des exa­mens pré­cé­dents ain­si que le compte ren­du des inter­ven­tions chi­rur­gi­cales ou d’hospitalisation si vous en avez.

Pour l’examen, un mani­pu­la­teur radio vous ins­tal­le­ra dans une salle et vous pose­ra un cathé­ter dans une veine de l’avant-bras afin d’y injec­ter le mar­queur tra­ceur. Ensuite, vous allez res­ter au repos strict pen­dant un bon moment avant de pas­ser en salle d’examen. Le TEP-IRM dure en moyenne 25 à 45 minutes.

À la fin de l’examen, vous vous rha­billez et vous vous repo­sez. En ce qui concerne les résul­tats, ils ne sont pas dis­po­nibles dans l’immédiat. Vous aurez tou­te­fois une date pour venir les récupérer.

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