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Anhédonie : Définition, Causes, Complications, Diagnostic, Traitement

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Lorsqu’un indi­vi­du effec­tue des acti­vi­tés agréables comme se bala­der ou jouer, il est cen­sé être dans l’allégresse. Il existe cepen­dant de ces per­sonnes qui ne pré­sentent aucun signe de gaie­té dans de pareilles situa­tions. Un tel phé­no­mène est qua­li­fié d’anhé­do­nie. Il ne s’agit pas d’une mala­die. Ce terme désigne plu­tôt un trouble de san­té, plus pré­ci­sé­ment de type psy­chia­trique. Qu’y a‑t-il d’autre à apprendre sur cette affec­tion ? Les détails sont don­nés ici.

Anhédonie : Définition

Issu des mots grecs a qui signi­fie sans et hêdo­nê qui veut dire plai­sir, l’anhédonie est un terme employé pour dési­gner l’insensibilité au plai­sir d’un indi­vi­du. Cette défi­ni­tion peut lais­ser croire que l’anhédonie est une abou­lie, car cette expres­sion tra­duit éga­le­ment un retrait de la vie. En véri­té, ces deux termes sont distincts.

L’aboulie est un mot plus géné­ra­liste. Elle fait en effet réfé­rence à une perte voire une dis­pa­ri­tion de l’envie à réa­li­ser des choses. On peut la dési­gner de manque de moti­va­tion. Dans le cas de l’anhédonie, l’individu éprouve un dés­in­té­rêt face à des acti­vi­tés ou choses qui autre­fois lui pro­cu­raient du plaisir.

De plus, le qua­li­fi­ca­tif d’anhédonie entre en jeu lorsque l’insensibilité dure en moyenne deux semaines et évo­lue en s’aggravant.

Anhédonie : Typologie

L’état de tris­tesse que pro­voque l’anhédonie peut atteindre tous les domaines de la vie. C’est en fonc­tion de la caté­go­rie concer­née que l’affection peut avoir une forme don­née. Ain­si, il est par exemple pos­sible de retrou­ver l’anhédonie :

  • Phy­sique ;
  • Sociale ;
  • Musi­cale ;

À ce jour, il n’existe que deux types d’anhédonie qui soient véri­ta­ble­ment connus, car ce sont les prin­ci­paux exis­tants. Il s’agit d’une part de l’anhédonie de consom­ma­tion qui désigne le fait de ne pas avoir d’émotions posi­tives lorsque l’on fait quelque chose.

D’autre part, il est ques­tion de l’anhédonie de moti­va­tion. Cette forme de l’affection pos­sède un méca­nisme simi­laire à celui de l’aboulie. Elle tra­duit en effet le manque d’envie à faire les choses.

Anhédonie : Causes

L’anhédonie est une consé­quence de l’atteinte à la schi­zo­phré­nie et à la dépres­sion. Elle consti­tue d’ailleurs un symp­tôme clé dans le diag­nos­tic de ces mala­dies, fai­sant de ces der­nières des fac­teurs de risques de l’affection. Il est éga­le­ment pos­sible de retrou­ver l’anhédonie dans le cadre d’autres troubles neu­ro­psy­chia­triques tels que :

  • La démence de type Alzheimer ;
  • Les troubles rela­tifs à l’abus de sub­stances psychotiques ;
  • La mala­die de Par­kin­son ;
  • Les troubles du com­por­te­ment alimentaires ;
  • Le syn­drome de stress post-traumatique ;
  • Les troubles du spectre autistique. 

Cepen­dant, il faut com­prendre que l’anhédonie ne consti­tue pas tou­jours une résul­tante de la pré­sence d’un trouble men­tal. Un indi­vi­du avec un sys­tème psy­cho­lo­gique en bon état peut éga­le­ment pré­sen­ter un signe d’anhédonie.

C’est le cas par exemple des per­sonnes atteintes de mala­dies coro­na­riennes ou de dia­bète. La perte d’un proche et l’anxiété consti­tuent éga­le­ment des causes de sur­ve­nue du trouble.

Anhédonie : les explications scientifiques de sa naissance

D’après les don­nées scien­ti­fiques, ce sont divers méca­nismes neu­ro­lo­giques qui conduisent à l’anhédonie. L’un d’entre eux concerne la dégra­da­tion du sys­tème dopa­mi­ner­gique. Selon le fonc­tion­ne­ment nor­mal de cette struc­ture, il faut que la dopa­mine soit pro­duite dans le cer­veau afin de per­mettre à un indi­vi­du d’avoir des émo­tions positives.

Si ce sys­tème est par­tiel­le­ment ou tota­le­ment alté­ré, cela peut expli­quer l’insensibilité brusque d’une per­sonne lors de moments agréables.

L’altération du circuit de récompense

Le cir­cuit de récom­pense a pen­dant plu­sieurs années été écar­té des éven­tuelles causes de l’anhédonie. Avec l’avancée des études scien­ti­fiques, il figure aujourd’hui par­mi les fac­teurs en jeu. Concrè­te­ment, l’expression cir­cuit de récom­pense désigne un ensemble de connexions neuronales.

Ces der­nières sont reliées au sys­tème régu­la­teur des émo­tions par l’intermédiaire de l’aire teg­men­tale ven­trale. Lorsque le fonc­tion­ne­ment de ce cir­cuit se retrouve affai­bli, cela peut don­ner nais­sance à une anhédonie.

L’anhédonie de consommation et de motivation : les voies neurologiques concernées

Des recherches sont en cours pour com­prendre les élé­ments condui­sant à la sur­ve­nue d’une forme pré­cise d’anhédonie. Pour l’instant, il existe quelques don­nées rela­tives à la nais­sance de l’anhédonie de moti­va­tion et celle de consommation.

D’après les sources dis­po­nibles, la pre­mière forme de l’affection est le résul­tat d’un cer­tain nombre de dys­fonc­tion­ne­ments dans le cadre de la pro­duc­tion de la dopa­mine. Quant à la seconde nature d’anhédonie, elle est la consé­quence de divers bou­le­ver­se­ments au niveau de la fonc­tion opioïde.

Anhédonie : symptômes

Anhé­do­nie

Pour être consi­dé­rée comme atteinte d’anhédonie, la per­sonne sus­pec­tée doit réunir deux cri­tères. La pre­mière est qu’elle ne doit plus éprou­ver du plai­sir durant les moments qui aupa­ra­vant la met­taient de bonne humeur.

La seconde est que l’individu concer­né doit per­son­nel­le­ment faire savoir sa perte de plai­sir durant la pra­tique de cer­taines acti­vi­tés agréables. Néan­moins, une per­sonne souf­frant d’anhédonie devrait pré­sen­ter cer­tains signes tels que :

  • La tris­tesse ;
  • L’indifférence ;
  • Le repli ;
  • La simu­la­tion d’émotions positives ;
  • Les envies suicidaires ;
  • Les larmes ;
  • Les sen­ti­ments néga­tifs envers soi-même ou son entourage.

Tou­te­fois, il est utile de noti­fier qu’un seul ou plu­sieurs de ces symp­tômes peut appa­raître chez l’individu. De plus, ces der­niers peuvent varier selon la forme de l’affection.

Ain­si, lorsqu’il s’agit par exemple d’anhédonie phy­sique, le patient pré­sente une insen­si­bi­li­té au plai­sir durant la pra­tique d’activités phy­siques telles que les rela­tions intimes, la danse ou la marche.

Dans le cadre de l’anhédonie sociale, l’individu en cause pré­sente des signes d’absence d’émotions posi­tives durant les moments d’interactions avec d’autres êtres vivants comme le fait de cau­ser avec un proche ou de tou­cher un ani­mal de compagnie.

Anhédonie : Diagnostic

Pour poser le diag­nos­tic de l’anhédonie, le méde­cin se base géné­ra­le­ment sur les signes mani­fes­tant que pré­sente son patient. Compte tenu du fait que ces der­niers ne sont pas tou­jours appa­rents, il revient au malade de faire part de son état au clinicien.

Pour ne pas oublier d’évoquer l’un des symp­tômes lors de l’entretien, il est conseillé au patient de noter à l’avance ces der­niers. Dans l’optique de pro­po­ser un trai­te­ment adap­té, le pro­fes­sion­nel de san­té s’intéressera aus­si aux condi­tions de sur­ve­nue de l’affection. Il va dans ce cadre prendre en compte les para­mètres psy­cho­lo­giques et fami­liaux.

C’est dans cette optique que le méde­cin peut être contraint d’effec­tuer des tests au niveau du cer­veau, du sang voire de l’urine du malade. Par ailleurs, durant le pro­ces­sus de diag­nos­tic, il est essen­tiel que le spé­cia­liste soit conscient de l’ampleur ou du niveau d’anhédonie auquel se trouve le patient.

Pour cela, dif­fé­rentes échelles psy­cho­mé­triques peuvent être consi­dé­rées. Le méde­cin pos­sède donc l’option entre l’échelle :

  • De Zucker­mann ;
  • De plai­sir de Snaith-Hamil­ton ;
  • De plai­sir-déplai­sir de Patrick Hardy ;
  • D’anhédonie Faw­cett J. ;
  • Révi­sée d’Anhédonie Sociale (SAS Social Anhe­do­nia Scale).

À cette liste s’ajoutent les ques­tion­naires d’anhédonie phy­sique et sociale de Chap­man.

Anhédonie : traitements

L’anhédonie se gué­rit par trai­te­ment de sa cause ; rai­son pour laquelle il demeure essen­tiel de recher­cher l’origine de l’affection. Par consé­quent, les solu­tions de gué­ri­son vont varier en fonc­tion de la source iden­ti­fiée.

Si par exemple, le mal pos­sède une cause iatro­gène, c’est-à-dire s’il est le résul­tat de la consom­ma­tion de cer­tains médi­ca­ments, le méde­cin peut recom­man­der l’arrêt de ces der­niers ou revoir à la baisse leur dosage.

Géné­ra­le­ment, ce sont les sti­mu­lants, les ben­zo­dia­zé­pines, les anti­dé­pres­seurs et les anti­psy­cho­tiques qui consti­tuent les médi­ca­ments impli­qués dans la nais­sance de ce genre d’affection. Cepen­dant, il semble utile de faire savoir que l’arrêt de ces pro­duits peut favo­ri­ser un retour de la sen­si­bi­li­té au plai­sir chez le sujet.

Il est pos­sible que cette action aggrave la patho­lo­gie pour laquelle les médi­ca­ments ont été prescrits.

Les autres options de traitement

D’autres méthodes ont don­né des résul­tats posi­tifs dans le cadre du trai­te­ment de l’anhédonie. Il s’agit de :

  • La pra­tique de thé­ra­pies cogni­to-com­por­te­men­tales (TCC) ;
  • L’utilisation d’antidépresseurs dopa­mi­ner­giques comme la dexa­drine ;
  • La réa­li­sa­tion de thé­ra­pies élec­tro­con­vul­sives (ECT) ;
  • La consom­ma­tion d’inhibiteurs sélec­tifs du recap­tage de la sérotonine.

Le méde­cin peut éga­le­ment pro­po­ser au patient d’intégrer dans ses habi­tudes quo­ti­diennes cer­taines pra­tiques comme le yoga, le sport, la médi­ta­tion, la consom­ma­tion de cho­co­lat (ali­ment sti­mu­lant la séro­to­nine), l’adoption d’un régime ali­men­taire sain et de bonnes nuits de sommeil.

L’usage de cer­taines plantes comme le pois Mas­cate et le mil­le­per­tuis en infu­sion est éga­le­ment prometteur.

De nouveaux traitements en cours de recherches

L’anhédonie est une affec­tion qui pos­sède encore de nom­breux secrets pour les scien­ti­fiques. C’est pour cela qu’il n’est pas pos­sible d’évoquer un trai­te­ment qui garan­tit à 100 % la gué­ri­son du malade. Cette insuf­fi­sance est tem­po­relle, car des recherches sont actuel­le­ment en cours pour iden­ti­fier des solu­tions sus­cep­tibles de cor­ri­ger entiè­re­ment le mal.

D’après les don­nées dis­po­nibles à ce sujet, il sem­ble­rait que la kéta­mine consti­tue une lueur d’espoir. Il s’agit d’une sub­stance très employée aux États-Unis, par­ti­cu­liè­re­ment comme anti­dé­pres­seur et anes­thé­sique général.

Une solu­tion pro­met­teuse repose aus­si sur la cor­rec­tion de la défor­ma­tion de la réa­li­té que pos­sède l’individu atteint d’anhédonie. Il s’agira concrè­te­ment de pro­cé­der à la restruc­tu­ra­tion de la dis­tor­sion cog­ni­tive au niveau de patient.

Anhédonie : Complications

Anhé­do­nie

Lorsqu’un indi­vi­du est sus­pec­té d’être atteint d’anhédonie, il est conseillé de le conduire dans un bref délai auprès d’un spé­cia­liste, car si l’affection n’est pas assez vite prise en charge, elle peut engen­drer des com­pli­ca­tions. C’est le cas par exemple des com­por­te­ments suicidaires.

À un stade don­né du trouble, cer­tains sujets peuvent éprou­ver le désir d’en finir avec leur vie. Géné­ra­le­ment dans ces cas, la per­sonne concer­née res­sent brus­que­ment un désir pour la pra­tique d’activités à risques comme le para­chu­tisme alors que cela n’était autre­fois pas le cas.

Chez d’autres patients, la com­pli­ca­tion d’une anhé­do­nie se tra­duit par la perte totale du plai­sir, notam­ment de type sexuel. Il s’agit d’une situa­tion sus­cep­tible de conduire à la fin d’une rela­tion amou­reuse ou de nuire à celle-ci.

Par ailleurs, lorsqu’elle n’est pas soi­gnée ou mal prise en charge, l’anhédonie peut aus­si contri­buer à la nais­sance d’une mala­die céré­brale. Cette der­nière est sus­cep­tible de consti­tuer un han­di­cap dans le quo­ti­dien de la per­sonne en cause.

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