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Légionellose : causes, symptômes et traitements

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La légio­nel­lose est une infec­tion pul­mo­naire et poten­tiel­le­ment mor­telle. Décou­vert pour la pre­mière fois dans les années 77 dans un centre de congrès aux États-Unis, elle est carac­té­ri­sée comme une mala­die bac­té­rienne à l’origine d’une infec­tion pul­mo­naire aigüe.

Lorsqu’elle est prise en charge à temps, la légio­nel­lose est géné­ra­le­ment simple à trai­ter et le patient s’en sort après quelques jours, voire quelques semaines. Elle pré­sente néan­moins des cas de com­pli­ca­tions qui sont sou­vent fatales. Com­ment contrac­ter la légio­nel­lose ? Causes, symp­tômes, diag­nos­tics et trai­te­ments de la légionellose.

Légionellose : Généralité

La légio­nel­lose est une mala­die infec­tieuse cau­sée par une bac­té­rie de la famille des Legio­nel­la­ceae. Une patho­lo­gie com­por­tant envi­ron une soixan­taine d’espèces, dont le plus connu est la Legio­nel­la pneu­mo­phi­la. Cette der­nière repré­sente plus de 90 % des cas de Légio­nel­lose diagnostiqués.

Tou­te­fois, l’Australie et la Nou­velle-Zélande font excep­tion à cette règle. Dans ces pays, seule­ment 45,7 % des cas de Légio­nel­lose sont cau­sés par la Legio­nel­la pneu­mo­phi­la. La Long­bea­chae, une autre souche de la famille des Legio­nel­la­ceae, est à l’origine de 30,4 % des cas de légionellose.

La legio­nel­la pneu­mo­phi­la est une bac­té­rie de la flore aqua­tique que l’on retrouve pour la plu­part, dans les sols humides et les eaux douces (lacs et rivières). Ces der­nières années, elles ont accroit leurs pro­li­fé­ra­tions dans les sources d’eau chaude. La pré­sence de matière orga­nique telle que de fer, l’aluminium et le zinc dans ces ins­tal­la­tions nou­velles, favo­rise en effet leur croissance.

Les Legio­nel­las sont des souches très résis­tances à la cha­leur. Elles peuvent donc colo­ni­ser les ins­tal­la­tions qui offrent jusqu’à 25 à 40 °C de tem­pé­ra­ture. En outre, même si elles sont des bac­té­ries intra-cel­lu­laires, les Legio­nel­las peuvent sur­vivre à l’extérieur des cel­lules. Ce qui leur offre une forte résis­tance et une longue durée de vie. Par ailleurs, lorsqu’elles meurent, les Legio­nel­las se répandent dans l’eau, où elles trouvent un nou­vel hôte qui leur per­met de recom­men­cer le cycle de multiplication.

Une autre par­ti­cu­la­ri­té des Legio­nel­las est qu’elles peuvent sur­vivre avec un para­site ain­si que de nom­breux pro­to­zoaires aqua­tiques. Notam­ment, les amibes libres de type Acan­tha­moe­bar ou Nae­gle­ria ain­si que les ciliés. Cette pro­prié­té fait de la Legio­nel­la une bac­té­rie redoutable !

La légio­nel­lose encore connue sous le nom de « la mala­die du légion­naire », a été décou­verte en 1976, lorsque 182 par­ti­ci­pants du 58e congrès de la Légion Amé­ri­caine à Phi­la­del­phie ont été atteints d’une épi­dé­mie à leur hôtel. Épi­dé­mie qui a cau­sé la mort de 29 per­sonnes. La bac­té­rie Legio­nel­la qui se pro­li­fère plus faci­le­ment dans les eaux tièdes s’était en effet pro­pa­gé dans tout le sys­tème de ven­ti­la­tion de l’hôtel conta­mi­nant ain­si l’ensemble des par­ti­ci­pants. D’où le nom de l’infection !

Quelles sont les causes de la Légionellose ?

La Légio­nel­lose est essen­tiel­le­ment cau­sée par les bac­té­ries de Legio­nel­la que l’on retrouve dans les zones aqua­tiques natu­relles du monde entier. Tou­te­fois, elles se retrouvent éga­le­ment dans de nom­breux sys­tèmes d’eau arti­fi­cielle parce que ceux-ci créent des condi­tions favo­rables pour leurs pro­li­fé­ra­tions. Notam­ment, une tem­pé­ra­ture de l’eau com­prise entre 20 à 50 °C ain­si que le dépôt des matières organiques.

En dehors des eaux douces natu­relles, les bac­té­ries Legio­nel­la affec­tionnent par­ti­cu­liè­re­ment les tours de refroi­dis­se­ments, les bains à jet, les cana­li­sa­tions d’eaux chaudes, les cli­ma­ti­seurs ain­si que les bains à remous. Ces nou­velles ins­tal­la­tions consti­tuent de nos jours la source la plus répan­due de conta­mi­na­tion de la maladie.

Par ailleurs, hor­mis les sources d’eau domes­tiques, la bac­té­rie peut éga­le­ment se pro­li­fé­rer dans les équi­pe­ments à grande échelle tels que les sta­tions ther­males, les fon­taines réfri­gé­rantes et déco­ra­tives ou encore les machines à glaces.

Légionellose : Mode de transmission

La Légio­nel­lose se trans­met géné­ra­le­ment par l’inhalation d’aérosols venant des eaux conta­mi­nées. Cette trans­mis­sion pou­vant pro­ve­nir d’un envi­ron­ne­ment aqua­tique natu­rel. Mais le plus sou­vent, les sources d’aérosols asso­ciés à la conta­mi­na­tion pro­viennent des sys­tèmes de refroi­dis­se­ment d’air condi­tion­né, des humi­di­fi­ca­teurs d’airs, des sys­tèmes d’eau chaude ou toute autre ins­tal­la­tion géné­rant de l’aérosol.

De manière inha­bi­tuelle, la trans­mis­sion peut se pro­duire lorsque de l’eau conta­mi­née arrive acci­den­tel­le­ment dans la tra­chée au lieu de l’œsophage. Tou­te­fois, boire de l’eau conta­mi­née ne pré­sente quant à elle aucun dan­ger puisque les acides gas­triques de l’estomac tuent les Legionellas.

En outre, chez les patients hos­pi­ta­li­sés, la trans­mis­sion peut pro­ve­nir de l’aspiration de glace par un patient. Les nou­veau-nés peuvent être éga­le­ment infec­tés lors de l’accouchement dans de l’eau conta­mi­née. En dehors de ce cas excep­tion­nel, la Légio­nel­lose affecte dans la majo­ri­té des cas les adultes et plus pré­ci­sé­ment, ceux pré­sen­tant des fac­teurs de risques.

Le seul mode de conta­mi­na­tion des légio­nel­loses  est par voie res­pi­ra­toire. La légio­nel­lose ne peut en effet se trans­mettre d’une per­sonne à une autre. Autre­ment dit, les per­sonnes atteintes de cette patho­lo­gie ne sont pas contagieuses.

La légionellose est-ce une infection grave ?

Lorsque l’organisme est conta­mi­né, les bac­té­ries migrent vers les alvéoles pul­mo­naires avant d’envahir et de détruire les macro­phages (cel­lules du sys­tème immu­ni­taire). Tou­te­fois, dans  sa forme simple, elle ne pré­sente pas de gra­vi­té. Cepen­dant, plu­sieurs fac­teurs peuvent rendre la patho­lo­gie dan­ge­reuse. Notam­ment, la vul­né­ra­bi­li­té du patient, mais aus­si la viru­lence du type de souche contrac­tée. La léta­li­té même si elle est rare atteint en effet 11 % des per­sonnes contaminées.

Légionellose : quels en sont les symptômes ?

La patho­lo­gie de la légio­nel­lose se mani­feste sous deux formes.

La forme moins sévère

La pre­mière forme dite « fièvre de Pon­tiac » pré­sente des symp­tômes simi­laires à celle d’une grippe. Cette déri­vée de la légio­nel­lose est sans grande com­pli­ca­tion. Après une période d’incubation d’environ 2 à 10 jours, le patient peut ressentir :

  • Une fièvre modérée ;
  • Une perte d’appétit ;
  • Une toux sèche ;
  • Un état de malaise ;
  • Des dou­leurs abdo­mi­nales comme la nau­sée, diar­rhées et vomissements ;
  • Des fris­sons.

La forme pulmonaire

Une autre déri­vée de la légio­nel­lose est la forme pul­mo­naire. Encore appe­lée la « mala­die du légion­naire », elle est plus grave que la pre­mière forme. La forme pul­mo­naire pro­voque en effet une pneu­mo­nie pou­vant être fatale au patient.

Dans cette déri­vée de la légio­nel­lose, la bac­té­rie pro­li­fère dans les alvéoles pul­mo­naires pro­vo­quant ain­si un pro­blème d’échange d’oxygène et de dioxyde de car­bone avec le sang. Tout comme la fièvre de Pon­tiac, la période d’incubation s’étale sur 2 à 10 jours avant que les pre­miers symp­tômes n’apparaissent.

Au début de l’infection, elle pré­sente les mêmes symp­tômes que la pre­mière forme. Pro­gres­si­ve­ment, des signes de mala­dies pul­mo­naires com­mencent par appa­raitre. Notam­ment, une forte fièvre pou­vant atteindre 40 °C, une fatigue intense après le moindre effort, des essouf­fle­ments, des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires et dou­leurs thoraciques.

Le patient peut en outre pré­sen­ter des troubles extra-pul­mo­naires se mani­fes­tant par des troubles neu­ro­lo­giques tels que :

  • Des hal­lu­ci­na­tions ;
  • Des délires ;
  • La confu­sion, déso­rien­ta­tion ou obnubilation ;
  • Un état léthargique ;

Dans cer­tains cas graves, la per­sonne conta­mi­née peut avoir une hémo­pty­sie, une patho­lo­gie qui se défi­nit par l’émission par la bouche de sang qui pro­vient des voies aériennes. Cette forme grave se déve­loppe chez les hôtes vul­né­rables pré­sen­tant des fac­teurs de risque.

Facteurs de risque de la Légionellose

Cer­taines per­sonnes sont plus enclin à déve­lop­per après conta­mi­na­tion des troubles res­pi­ra­toires ou autres com­pli­ca­tions sus­cep­tibles d’être fatale. Il s’agit notamment :

  • Des nour­ris­sons,
  • Des per­sonnes souf­frant de diabète ;
  • Des fumeurs ou alcoo­liques chroniques ;
  • Des per­sonnes convalescentes ;
  • Des per­sonnes âgées de plus de 50 ans ;
  • Des patients atteints de mala­die pul­mo­naire tels que l’emphysème ou la BPOC ;
  • Et enfin des per­sonnes avec un sys­tème immu­ni­taire faible en rai­son d’une mala­die auto-immune ou d’un traitement.

Éga­le­ment, plu­sieurs études tendent à prou­ver que les hommes sont plus pré­dis­po­sés à souf­frir de la légio­nel­lose que les femmes.

Légionellose : Diagnostic

Plu­sieurs méthodes per­mettent d’identifier la pré­sence de la bac­té­rie Legio­nel­la pneu­mo­phi­la dans les alvéoles pul­mo­naires. La recherche d’antigène de Legion­nel­la de séro­groupe 1 dans l’urine est par exemple une des méthodes uti­li­sées pour poser un diag­nos­tic. La recherche d’antigène peut en outre se faire par test san­guin (avec deux tests obli­ga­toires à inter­valle de 3 à 4 semaines) ou à par­tir de souches issues de pré­lè­ve­ment pul­mo­naire.

La radio­gra­phie du tho­rax aide à déter­mi­ner la pré­sence de l’infection dans les alvéoles pul­mo­naires. Les images per­mettent en effet de détec­ter un épan­che­ment pleu­ral ou un infil­trat pul­mo­naire. Tou­te­fois, cette méthode doit s’accompagner de la recherche d’antigène pour affir­mer la pré­sence de la maladie.

Légionellose : les traitements possibles

Il n’existe à ce jour aucun vac­cin contre la légio­nel­lose. Cepen­dant, plu­sieurs trai­te­ments anti­bio­tiques per­mettent de trai­ter la maladie.

La légio­nel­lose est résis­tante à la péni­cil­line. Mais sa forme res­sem­blant à la grippe se traite avec des anti­bio­tiques comme les rifam­pi­cines, les macro­lides et fluo­ro­qui­no­lones. Cela dit, ceux-ci doivent être pres­crits à temps. Le trai­te­ment s’étale géné­ra­le­ment sur 14 à 21 jours. Dans les cas plus graves ou chez le patient fra­gi­li­sé, le trai­te­ment peut durer plu­sieurs semaines ou mois. Dans ces cas, il se fait par voie intra­vei­neuse par trai­te­ment bithérapie.

Légionellose : quelles sont les complications ?

Dans sa forme habi­tuelle, c’est-à-dire sous forme de fièvre de Pon­tiac, la légio­nel­lose n’est pas une infec­tion grave puisqu’elle se gué­rit assez faci­le­ment. Cepen­dant, lorsque le patient est atteint par la forme pul­mo­naire, des com­pli­ca­tions peuvent sur­ve­nir au cours de la pre­mière semaine et s’aggraver pro­gres­si­ve­ment. Ce der­nier peut en effet souf­frir d’une insuf­fi­sance rénale ou une insuf­fi­sance res­pi­ra­toire qui sont pour la plu­part fatales pour les patients fragilisés.

Comment prévenir la légionellose ?

La pré­ven­tion de la patho­lo­gie passe par la mise en place de mesure de pro­tec­tion des sources d’eau chaude. Ces mesures sont entre autres :

  • L’entretien des sys­tèmes d’eau chaude et d’eau froide ;
  • Le main­tien de l’eau chaude à une tem­pé­ra­ture supé­rieure à 50 °C, soit 60 °C au mini­mum et l’eau froide à moins de 25 °C, soit 20 °C de pré­fé­rence afin d’empêcher la pro­li­fé­ra­tion de la bactérie ;
  • À défaut de main­te­nir une tem­pé­ra­ture de 20 °C pour les sources d’eau froide et 60 °C pour les sources d’eau chaudes, l’eau peut sim­ple­ment être trai­tée avec un bio­cide adap­té afin de limi­ter la mul­ti­pli­ca­tion bactérienne ;
  • Le net­toyage régu­lier des tours de refroidissement ;
  • L’installation des sup­pres­seurs de dérive afin de réduire l’émission des aérosols ;
  • La réduc­tion de stag­na­tion de liquide au niveau des robi­nets des bâti­ments inutilisés.

Ces diverses actions per­mettent de limi­ter la conta­gion de l’infection afin d’éviter des cas spo­ra­diques et des flam­bées. Par ailleurs, du côté des auto­ri­tés, des inter­ven­tions cura­tives ponc­tuelles sur les réseaux doivent être réa­li­sées de manière ponc­tuelle avec des chocs chlo­rés ou thermiques.

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