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Les méningites : causes, symptômes et traitements

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De nom­breuses mala­dies néces­sitent un trai­te­ment immé­diat en rai­son des consé­quences graves qu’elles peuvent avoir à l’avenir. Par­mi celles-ci, il y a la ménin­gite qui est l’une des affec­tions qui touchent une grande popu­la­tion dans le monde. Dès que les pre­miers signes de cette mala­die appa­raissent chez les patients, il est urgent de consul­ter un méde­cin. Selon les sta­tis­tiques, sa négli­gence peut entraî­ner la mort dans 15 à 20 % des cas. Ces don­nées montrent aus­si qu’il s’agit d’une patho­lo­gie qui peut se trans­mettre rapi­de­ment par plu­sieurs voies. Pour cela, il convient de s’informer sur elle pour savoir com­ment se préserver.

Les méningites : Présentation

La ménin­gite est une mala­die inflam­ma­toire des méninges. Ces der­niers sont des mem­branes qui recouvrent le cer­veau et la moelle épi­nière. En cas d’infection, l’agent patho­gène touche à la fois ces mem­branes et le liquide (liquide cépha­lo-rachi­dien) qui cir­cule entre elles. Il faut noter que chez cer­taines per­sonnes, la ménin­gite se mani­feste comme une mala­die indé­pen­dante. En revanche, chez d’autres, elle se tra­duit comme une com­pli­ca­tion d’une autre patho­lo­gie.

En termes de popu­la­tion, la mala­die affecte à taux presque égal les hommes et les femmes. Tou­te­fois, les groupes de per­sonnes les plus vul­né­rables sont les enfants et les per­sonnes âgées. Cela est dû à l’immunité encore fra­gile dans le pre­mier cas et déjà fati­guée dans le second.

Par ailleurs, les sta­tis­tiques montrent que les adultes dont l’immunité est faible ou ceux qui pré­sentent des ano­ma­lies ou des lésions du sys­tème ner­veux cen­tral sont aus­si sus­cep­tibles de contrac­ter une ménin­gite. En effet, la défense immu­ni­taire est une bar­rière natu­relle qui empêche les agents patho­gènes d’attaquer les organes internes. Lorsqu’elle est faible, cela ouvre la porte à plu­sieurs pathologies.

Aujourd’hui, le dan­ger de la ménin­gite existe dans presque tous les coins du globe, mais les sta­tis­tiques montrent que les pays d’Afrique et d’Asie sont les régions les plus vul­né­rables. Cepen­dant, avec le déve­lop­pe­ment de la méde­cine, le diag­nos­tic de cette affec­tion chez l’adulte a ces­sé d’être un dan­ger aus­si grand qu’autrefois. Cela résulte des pro­grammes de vac­ci­na­tion qui existent contre cette mala­die et de nom­breuses autres affec­tions connexes.

Les méningites : causes et classifications

En géné­ral, la ménin­gite est le résul­tat d’une infec­tion virale, bac­té­rienne ou fon­gique.

Tou­te­fois, elle peut être due à des fac­teurs irri­tants, tels que des médi­ca­ments par­ti­cu­liers, cer­taines bles­sures phy­siques, cer­taines tumeurs céré­brales et mala­dies sys­té­miques. En fonc­tion des dif­fé­rents agents res­pon­sables de cette affec­tion, il en résulte plu­sieurs types.

Méningite amibienne (encéphalite)

L’encéphalite (ménin­go-encé­pha­lite) est l’un des types les plus graves et les plus dan­ge­reux de la ménin­gite infec­tieuse. Ces com­pli­ca­tions peuvent conduire à l’invalidité et au décès du patient. La trans­mis­sion de la plu­part des cas d’encéphalite-méningite se fait par les piqûres de tiques infectées.

En outre, elle résulte des méthodes qui impliquent des amibes libres conte­nues dans la pous­sière ou l’eau infec­tée. Il convient de noter aus­si que l’encéphalite ménin­gée se trans­met libre­ment. En d’autres termes, on peut la contrac­ter par des gout­te­lettes en sus­pen­sion dans l’air, en ser­rant la main, en embras­sant ou en ser­rant dans ses bras une per­sonne infec­tée. Ce type de ménin­gite touche le plus sou­vent les enfants et les adultes de moins de 30 ans. La période d’incubation de cette mala­die dans ces cas-là varie de deux jours à un mois.

Méningite fongique

La ménin­gite fon­gique est le type d’affection dont les agents res­pon­sables sont des cham­pi­gnons patho­gènes de toutes sortes. Il s’agit des microor­ga­nismes tels que Can­di­da, cryp­to­coc­cus neo­for­mans ou occi­dioides. En fait, une per­sonne entre en contact avec des cham­pi­gnons patho­gènes presque tous les jours, et cer­tains, comme le Can­di­da, font par­tie de sa micro­flore normale.

Avec le déve­lop­pe­ment de mala­dies qui affectent néga­ti­ve­ment le sys­tème immu­ni­taire, les fonc­tions de bar­rière pro­tec­trice de l’organisme sont affai­blies. En consé­quence, une infec­tion fon­gique pénètre dans les méninges et pro­voque une inflam­ma­tion. La ménin­gite fon­gique peut se déve­lop­per de manière sub­ai­guë et aiguë. Par ailleurs, elle se déve­loppe géné­ra­le­ment dans le cadre de troubles immu­no­lo­giques. Tou­te­fois, il existe aus­si des cas où ce type de mala­die se déve­loppe chez des per­sonnes appa­rem­ment saines.

Méningite purulente

Il s’agit d’une inflam­ma­tion infec­tieuse des mem­branes puru­lentes du cer­veau. Par consé­quent, il en résulte la for­ma­tion des masses puru­lentes dans le cer­veau. Ce type de ménin­gite peut tou­cher des patients de tout âge. Les agents patho­gènes de la ménin­gite puru­lente sont sou­vent des strep­to­coques, d’où le nom de ménin­gite strep­to­coc­cique. Cepen­dant, d’autres bac­té­ries peuvent éga­le­ment être pathogènes :

  • Pseu­do­mo­nas aeruginosa ;
  • Sta­phy­lo­coques ;
  • Pneu­mo­coques.

Tra­di­tion­nel­le­ment, la ménin­gite sta­phy­lo­coc­cique se trans­met par les gout­te­lettes en sus­pen­sion dans l’air et par les ali­ments. La conta­mi­na­tion peut éga­le­ment se trans­mettre d’une per­sonne à l’autre lors d’une salu­ta­tion. Par consé­quent, il faut évi­ter de ser­rer la main et de faire l’accolade à une per­sonne infectée.

Méningite tuberculeuse

Dans 90 % des cas, la ménin­gite tuber­cu­leuse est une forme secon­daire du pro­ces­sus tuber­cu­leux, c’est-à-dire qu’elle se déve­loppe dans le contexte d’une tuber­cu­lose anté­rieure ou d’un pro­ces­sus tuber­cu­leux actif dans d’autres organes. Ce n’est qu’après le diag­nos­tic de la tuber­cu­lose qu’on peut la sus­pec­ter. C’est pour­quoi les pro­fes­sion­nels de san­té notent une rare­té de l’apparition de la forme tuber­cu­leuse de la ménin­gite. Le dan­ger de la mala­die est qu’en plus des méthodes tra­di­tion­nelles de trans­mis­sion par l’homme, il est éga­le­ment pos­sible de la contrac­ter par des por­teurs infec­tés, des ani­maux et des oiseaux. De plus, la mala­die touche les per­sonnes ayant une faible immu­ni­té. Par consé­quent, les enfants et les per­sonnes âgées font donc par­tie du pre­mier groupe à risque de ce type de ménin­gite.

La méningite séreuse

La ménin­gite séreuse touche le plus sou­vent les enfants d’âge pré­sco­laire. Cette affec­tion peut résul­ter du par­tage d’ustensiles, d’une étreinte, d’un bai­ser avec un por­teur. Habi­tuel­le­ment, les patients contractent la ménin­gite séreuse par des gout­te­lettes en sus­pen­sion dans l’air. En outre, le par­tage des jouets chez les enfants consti­tue l’un de ses modes de trans­mis­sion. La période d’incubation de la ménin­gite séreuse est de 2 à 4 jours.

La méningite virale

La ménin­gite virale résulte de l’infection à cer­tains virus et enté­ro­vi­rus tels que :

  • Her­pès virus ;
  • Le virus de la rougeole ;
  • Le virus des oreillons ;
  • Le virus du Nil occi­den­tal ;
  • Le virus du SIDA ;
  • Le virus de la cho­rio­mé­nin­gite lymphocytaire ;
  • Le virus de La Crosse
  • L’encéphalite de Saint-Louis.

Il faut noter que les virus pré­ci­tés ne pro­voquent des ménin­gites virales que lorsqu’ils par­viennent, par voie san­guine, à atteindre et à infec­ter les méninges. La ménin­gite virale touche le plus sou­vent les per­sonnes de moins de 5 ans (sur­tout les nour­ris­sons) et les per­sonnes âgées.

Dans la plu­part des cas, une bonne immu­ni­té aide le patient à faire face rapi­de­ment à cette mala­die. Par consé­quent, la ménin­gite virale est la plus facile à trai­ter. C’est la coha­bi­ta­tion de nom­breuses per­sonnes dans un envi­ron­ne­ment fer­mé qui faci­lite sa trans­mis­sion. Ceci explique pour­quoi les éco­liers, les uni­ver­si­taires, les mili­taires sont par­fois des per­sonnes à risques.

Méningite à méningocoques

La ménin­gite à ménin­go­coques fait par­tie des types de ménin­gites les plus aiguës. Le ménin­go­coque de Vek­sel­baum est l’agent res­pon­sable de cette affec­tion. En effet, il s’agit d’une bac­té­rie gram-néga­tive, instable dans l’environnement, à une tem­pé­ra­ture de 50 degrés Cel­sius. Par ailleurs, elle meurt après 5 minutes, les rayons UV et l’alcool à 70 % la tuent presque instantanément.

La source de pro­pa­ga­tion de l’infection est une per­sonne malade (notam­ment en cas de rhi­no­pha­ryn­gite à ménin­go­coque) et un bac­té­rio­por­teur. Le site d’introduction (porte d’entrée) est la muqueuse du naso­pha­rynx. Dans la grande majo­ri­té des cas, le pro­ces­sus infec­tieux ne se déve­loppe pas ou des formes locales de la mala­die se déve­loppent. Le plus sou­vent, la mala­die se mani­feste sous la forme d’une IRA com­mune dont les symp­tômes augmentent.

Il est impor­tant de consul­ter un méde­cin à temps, car la mala­die se ter­mine sou­vent par la mort le pre­mier jour après l’infection. Par consé­quent, les parents de jeunes enfants doivent être par­ti­cu­liè­re­ment atten­tifs. En cas de visite tar­dive chez le méde­cin, la mala­die peut entraî­ner un han­di­cap, une sur­di­té, une perte de la vision ou l’amputation de membres.

Elle se trans­met de la manière la plus typique. En effet, cela se pro­duit par des gout­te­lettes en sus­pen­sion dans l’air. Cela signi­fie que toute com­mu­ni­ca­tion rap­pro­chée, dans des lieux bon­dés, peut être dan­ge­reuse. L’immunité acquise et la vac­ci­na­tion contre l’infection à ménin­go­coques sont les prin­ci­paux moyens d’aider une per­sonne.

Les méningites : les bactéries courantes

Bien qu’il existe plu­sieurs agents res­pon­sables de la ménin­gite, cer­taines bac­té­ries sont le plus sou­vent impli­quées dans ces affections.

Streptococcus pneumoniae

Le pneu­mo­coque se trans­met par les voies res­pi­ra­toires. En effet, il peut se trou­ver dans la gorge (pha­rynx) sans cau­ser de mala­die. Tou­te­fois, dans des condi­tions par­ti­cu­lières, cette bac­té­rie peut pro­vo­quer des infec­tions des voies res­pi­ra­toires supé­rieures et une pneu­mo­nie. En effet, lorsqu’elle pénètre la cir­cu­la­tion san­guine, elle peut atteindre les méninges et pro­vo­quer leur inflam­ma­tion. Par ailleurs, il faut noter qu’il existe plu­sieurs types (séro­types) de pneu­mo­coques qui peuvent pro­vo­quer une méningite.

Neisseria meningitidis

Envi­ron 20 % de la popu­la­tion humaine est por­teuse saine du neis­se­ria menin­gi­ti­dis qui, dans sa forme non agres­sive, se trouve géné­ra­le­ment dans les voies res­pi­ra­toires supé­rieures. En cas d’infection, il passe dans la cir­cu­la­tion san­guine. Ain­si, sa concen­tra­tion dans le sang peut deve­nir très éle­vée et tra­ver­ser la bar­rière hémato-encéphalique.

Cette der­nière consti­tue un sys­tème de pro­tec­tion du cer­veau contre les sub­stances nocives qui peuvent être pré­sentes dans le sang. Lorsque cette bac­té­rie arrive à la fran­chir, cela pro­voque une inflam­ma­tion pro­gres­sive des méninges. Il existe plu­sieurs types (séro­groupes) de ménin­go­coques res­pon­sables des ménin­gites et des sep­ti­cé­mies : A, B, C, W, X, Y.

En Europe, les séro­groupes B et C sont les plus fré­quents. Le neis­se­ria menin­gi­ti­dis se carac­té­rise par une trans­mis­si­bi­li­té éle­vée. Elle peut donc don­ner lieu à des épi­dé­mies. Par consé­quent, il est très impor­tant de sou­mettre à un trai­te­ment pré­ven­tif, par le biais d’antibiotiques (anti­bio­pro­phy­laxie), toutes les per­sonnes qui ont été en contact étroit avec un patient infec­té par cette bactérie.

Haemophilus (H. influenzae)

La H. influen­za était la bac­té­rie res­pon­sable la plus fré­quente de ménin­gite chez les enfants de moins de 5 ans jusqu’à la fin des années 1990. Avec l’introduction du vac­cin contre l’Haemophilus de type b, les cas de ménin­gite cau­sés par cette bac­té­rie ont for­te­ment dimi­nué. D’autres types (séro­types) de H. influen­zae, autre que le b, sont capables de pro­vo­quer des ménin­gites, mais moins fréquemment.

Les méningites : Symptômes

Le tableau symp­to­ma­tique de la ménin­gite ne dépend pas de l’origine de la mala­die (virus, bac­té­rie ou cham­pi­gnon). En d’autres termes, les symp­tômes ne per­mettent pas au méde­cin, même le plus expé­ri­men­té, de dis­tin­guer une ménin­gite bac­té­rienne d’une ménin­gite virale ou fon­gique. Tou­te­fois, les dif­fé­rences se situent au niveau de l’âge.

Nourrissons

Chez les nour­ris­sons et les très jeunes enfants, la ménin­gite provoque :

  • Une forte fièvre, carac­té­ri­sée par des mains et des pieds froids ;
  • Vomis­se­ments et manque d’appétit ;
  • Irri­ta­bi­li­té ;
  • Des pleurs conti­nus et par­ti­cu­liè­re­ment aigus ;
  • Som­no­lence, len­teur et faible réactivité ;
  • Rai­deur de la nuque et pho­to­pho­bie (into­lé­rance anor­male à la lumière) ;
  • Regard apa­thique ;
  • Élar­gis­se­ment de la tête avec cour­bure vers l’extérieur des fontanelles ;
  • Convul­sions ou crises d’épilepsie ;
  • Pâleur de la peau.

En géné­ral, la som­no­lence et le manque d’appétit sont les pre­miers signes d’alerte carac­té­ris­tiques de l’apparition de l’état ménin­gé inflam­ma­toire, chez les nour­ris­sons et les très jeunes enfants. Par ailleurs, il est très impor­tant de ne pas « négli­ger » les symp­tômes de la ménin­gite chez les enfants. Par­fois, ils peuvent être très simi­laires aux symp­tômes du rhume.

Adolescents et adultes

Chez les enfants plus âgés, les ado­les­cents et les adultes, la ménin­gite infec­tieuse com­mence presque tou­jours par des maux de tête, un manque d’appétit et une somnolence.

Puis, après 2–3 jours, on remarque une aggra­va­tion évi­dente des condi­tions de san­té, condui­sant à l’apparition de :

  • Une fièvre très éle­vée, carac­té­ri­sée par des mains et des pieds froids ;
  • Des nau­sées et des vomissements ;
  • Confu­sion et irritabilité ;
  • Dou­leurs mus­cu­laires intenses ;
  • Rai­deur du cou ou, mieux encore, de la nuque (le patient ne peut pas pen­cher la tête en avant) ;
  • Pâleur ;
  • Pho­to­pho­bie ;
  • Convul­sions ou crises d’épilepsie ;
  • Léthar­gie.

Les méde­cins notent une liste de symp­tômes par­ti­cu­liers qui pointent direc­te­ment vers la ménin­gite. Par exemple, une érup­tion cuta­née sur la muqueuse et la peau du patient. Une telle mani­fes­ta­tion indique le plus sou­vent une ori­gine bac­té­rienne de la mala­die et se mani­feste envi­ron un jour après l’infection.

La gra­vi­té des symp­tômes de la mala­die dépend de sa sévé­ri­té et de son ori­gine. Dans cer­tains cas, le tableau cli­nique n’est pas suf­fi­sant pour tirer des conclu­sions cor­rectes sur la gra­vi­té de la patho­lo­gie. Par exemple, la ménin­gite bac­té­rienne débute len­te­ment, les symp­tômes aug­mentent progressivement.

Cepen­dant, on observe ensuite une pro­gres­sion rapide et l’état du patient se dété­riore for­te­ment en quelques heures. Par contre, les ménin­gites virales ont une évo­lu­tion plus facile. La tuber­cu­lose et les cham­pi­gnons ont une évo­lu­tion non spé­ci­fique, ce qui rend leur diag­nos­tic dif­fi­cile. L’évolution des ménin­gites de cette étio­lo­gie est aiguë ou subaiguë.

Les méningites : Facteurs de risque

Les ménin­gites

Le prin­ci­pal fac­teur de risque connu de la ménin­gite est l’âge. En outre, la sai­son­na­li­té est éga­le­ment impor­tante. En effet, les petites épi­dé­mies sont plus fré­quentes entre la fin de l’hiver et le début du prin­temps. De plus, la vie en com­mu­nau­té joue un rôle dans le déve­lop­pe­ment de cette maladie.

Par exemple, les enfants qui fré­quentent des milieux d’étude den­sé­ment peu­plés sont plus expo­sés au risque de ménin­gite à ménin­go­coques et de conta­gion par H. influen­zae. Cer­taines études éta­blissent un lien entre le taba­gisme et un risque accru de conta­gion de l’infection. Pour rap­pel, la pré­sence de mala­dies chro­niques et d’états immu­no­dé­pres­sifs (comor­bi­di­tés) peut déter­mi­ner un risque accru de ménin­go­coc­cie. En outre, l’état immu­ni­taire du patient repré­sente un fac­teur de risque impor­tant pour la conta­gion et le déve­lop­pe­ment de la maladie.

En outre, des mala­dies telles que l’insuffisance car­diaque conges­tive, l’asthme et le SIDA consti­tuent un fac­teur de risque de pneu­mo­coc­cie inva­sive. En plus, de ces fac­teurs, il existe d’autres rai­sons peu fréquentes :

  • Lésion céré­brale trau­ma­tique ouverte ou lésion de la moelle épinière ;
  • Infec­tions aiguës et chro­niques des pou­mons, des bronches et des voies res­pi­ra­toires supérieures ;
  • Mala­dies infec­tieuses des dents et des tis­sus environnants ;
  • Vio­la­tion de l’intégrité des os du crâne avec libé­ra­tion de liquide céphalo-rachidien ;
  • Infec­tion des sinus maxil­laires para­na­saux (sinu­site) ;
  • Retard de la chi­rur­gie du cer­veau ou de la moelle épinière ;
  • Dimi­nu­tion de l’activité du sys­tème immu­ni­taire dans le cadre d’une infec­tion par le VIH, de l’alcoolisme, du dia­bète sucré ou d’un autre état pathologique ;

À ces rai­sons s’ajoute l’absence de vac­ci­na­tion contre le ménin­go­coque en pré­sence de fac­teurs de risque. Par exemple, le fait de tra­vailler avec des per­sonnes malades ou ayant une immu­ni­té réduite. La visite des pays dans les­quels ces affec­tions sont cou­rantes consti­tue éga­le­ment un grand fac­teur de risque.

Les méningites : Complications

La ménin­gite la plus dan­ge­reuse avec une forte pro­ba­bi­li­té de mau­vais pro­nos­tic est la ménin­gite bac­té­rienne. En effet, cela résulte de la grande capa­ci­té de la bac­té­rie infec­tante à se sta­bi­li­ser dans le sang et/ou à se pro­pa­ger dans les tis­sus ner­veux. Cela peut entraî­ner d’autres troubles graves.

Une septicémie

La sep­ti­cé­mie (ou sep­sis) est un état inflam­ma­toire grave carac­té­ri­sé par la pré­sence per­sis­tante de bac­té­ries dans le sang. Atten­tion, il ne faut pas la confondre avec la bac­té­rié­mie, qui consiste tou­jours en la pré­sence de bac­té­ries dans le sang, mais dans ce cas tran­si­toire. L’apparition d’un état de sep­ti­cé­mie, chez un indi­vi­du souf­frant de ménin­gite bac­té­rienne, se tra­duit par l’apparition d’une érup­tion cuta­née. Cette der­nière se carac­té­rise par des taches rouges qui ne dis­pa­raissent pas lors du test dit du verre.

La sep­ti­cé­mie est une consé­quence typique de la ménin­gite bac­té­rienne et est sou­vent l’événement cli­nique qui conduit au décès des patients (sur­tout les très jeunes).

Encéphalite ou myélite

Le terme encé­pha­lite fait réfé­rence à un pro­ces­sus inflam­ma­toire affec­tant les com­po­sants du cer­veau. Tou­te­fois, le terme myé­lite fait réfé­rence à une inflam­ma­tion de la moelle épi­nière. L’encéphalite et la myé­lite peuvent avoir de nom­breuses consé­quences, tem­po­raires ou per­ma­nentes. Il s’agit notamment :

  • Perte d’audition ;
  • Perte de mémoire ;
  • Manque récur­rent de concentration ;
  • Pro­blèmes d’équilibre et de coordination

En outre, dans cer­tains cas, le patient peut avoir des dif­fi­cul­tés d’apprentissage ou des pro­blèmes de com­por­te­ment. Il arrive aus­si qu’il ait des crises d’épilepsie, une para­ly­sie céré­brale (chez les très jeunes enfants), des dif­fi­cul­tés de lan­gage et une perte de vision.

Les ménin­gites virales et fon­giques sont moins dan­ge­reuses que les ménin­gites bac­té­riennes pour au moins deux rai­sons. Elles ne pro­voquent pas de sep­ti­cé­mie et entraînent plus rare­ment une encé­pha­lite ou une myé­lite. En sub­stance, le risque d’avoir des com­pli­ca­tions avec une ménin­gite non bac­té­rienne est donc beau­coup plus faible qu’avec une ménin­gite bactérienne.

Les méningites : Diagnostics

Le méde­cin peut effec­tuer plu­sieurs exa­mens afin de détec­ter le type de ménin­gite ain­si que sa cause.

Examen physique

Pour effec­tuer un exa­men phy­sique com­plet, le méde­cin doit visi­ter le patient et recher­cher sur lui tout signe cli­nique exté­rieur. Il doit l’interroger sur ses symp­tômes. Par ailleurs, si le patient est un enfant, les per­sonnes inter­ro­gées sont les parents ou les adultes qui passent plus de temps avec lui.

Pen­dant le ren­dez-vous, le méde­cin peut poser des questions :

  • Les pays que le patient a visités ;
  • S’il a été en contact avec des patients infectieux ;
  • Quelles sont les mala­dies dont il souffre, s’il a subi des bles­sures ou des opérations ;
  • Les médi­ca­ments qu’il prend ;
  • S’il a de la fièvre, quelle est la nature de son mal de tête, où se trouve-t-il ?

Le per­son­nel de san­té peut poser toutes les questions lui per­met­tant de vite spé­ci­fier la mala­die. Par exemple, quand les pre­miers symp­tômes sont appa­rus et si le patient se soi­gnait lui-même.

Ponction lombaire

L’examen essen­tiel pour diag­nos­ti­quer une ménin­gite est la ponc­tion lom­baire, sui­vie d’un exa­men du liquide cépha­lo-rachi­dien. La ponc­tion lom­baire s’effectue immé­dia­te­ment sauf en cas de contre-indi­ca­tions spé­ci­fiques telles que :

  • Une dété­rio­ra­tion de l’état de conscience ;
  • Un sys­tème immu­ni­taire affaibli ;
  • Une mala­die anté­rieure du sys­tème ner­veux central.

Les résul­tats de l’analyse de ponc­tion servent à iden­ti­fier la cause (bac­té­rienne ou virale) chez le patient.

Le liquide céphalo-rachidien

Le liquide cépha­lo-rachi­dien per­met de détec­ter des para­mètres indi­quant le nombre de cel­lules pré­sentes (numé­ra­tion cel­lu­laire), la concen­tra­tion de pro­téines (qui sont éle­vées dans la ménin­gite) et de glu­cose. En fait, la détec­tion de la concen­tra­tion de glu­cose dans le sang (gly­cé­mie) est par­ti­cu­liè­re­ment utile chez les patients sus­pec­tés de méningite.

En effet, chez ces der­niers, le rap­port entre la concen­tra­tion de glu­cose dans le LCR et la gly­cé­mie est infé­rieur à la nor­male. Phy­sio­lo­gi­que­ment, le liquide cépha­lo-rachi­dien est aus­si clair que de l’eau de source, à tel point qu’il est défi­ni comme de l’eau de roche. Par consé­quent, un échan­tillon de liquide trouble peut indi­quer une infec­tion.

Autres tests

Pour pous­ser plus loin les recherches, le spé­cia­liste réa­lise une colo­ra­tion de Gram et une culture cel­lu­laire pour étu­dier la bac­té­rie et sa sen­si­bi­li­té aux anti­bio­tiques. En outre, la détec­tion de la pres­sion du LCR peut four­nir des indi­ca­tions sur l’évolution de l’infection. Enfin, l’analyse de la clar­té du liquide est un indice sup­plé­men­taire de diag­nos­tic.

Diagnostic chez les nouveau-nés

Le diag­nos­tic de la ménin­gite et la carac­té­ri­sa­tion de l’organisme res­pon­sable se font par l’examen du liquide cépha­lo-rachi­dien obte­nu par ponc­tion lom­baire. Tou­te­fois, par­fois, un scan­ner céré­bral ou une IRM sont éga­le­ment nécessaires.

Cepen­dant, la ponc­tion lom­baire peut être dif­fi­cile à réa­li­ser chez un nou­veau-né et peut pré­sen­ter un cer­tain risque. Par exemple, dans des condi­tions cli­niques pré­caires, telles que des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires ou un choc, le nou­veau-né ne peut pas être sou­mis à une ponc­tion lom­baire. Dans ces cas, on ins­taure une anti­bio­thé­ra­pie empi­rique. Cette der­nière s’effectue sur l’expérience cli­nique et non sur les don­nées des tests de labo­ra­toire spé­ci­fiques au patient.

Tests instrumentaux

Les exa­mens ins­tru­men­taux servent avant tout à pré­ci­ser les consé­quences de la ménin­gite jusqu’à ce stade. Ils per­mettent éga­le­ment d’obtenir une confir­ma­tion sup­plé­men­taire de l’agent infec­tieux qui déclenche l’inflammation. Par­mi les exa­mens ins­tru­men­taux habi­tuel­le­ment pra­ti­qués figurent le scan­ner céré­bral et la radio­gra­phie pulmonaire.

Le scan­ner céré­bral montre des signes de lésions des struc­tures céré­brales, qui peuvent être le résul­tat d’une encé­pha­lite. La radio­gra­phie du tho­rax, en revanche, per­met d’identifier une éven­tuelle infec­tion pulmonaire.

Les méningites : Traitements

La condi­tion prin­ci­pale et pri­mor­diale pour une prise en charge effi­cace des patients atteints de ménin­gite est une hos­pi­ta­li­sa­tion pré­coce. De plus, il convient de mettre en place un trai­te­ment étio­trope et patho­gène spé­ci­fique. Par consé­quent, au moindre soup­çon de ménin­gite de la part d’un méde­cin ou d’un auxi­liaire médi­cal, toutes les mesures pos­sibles doivent être prises.

Il faut ame­ner le patient sus­pect dans un hôpi­tal infec­tieux le plus rapi­de­ment pos­sible et com­men­cer le trai­te­ment. En outre, il est impor­tant de consi­dé­rer les doutes des méde­cins spé­cia­listes. Il convient aus­si de tenir compte de ceux du patient en termes de diag­nos­tic et d’hospitalisation comme dan­ge­reux et y mettre fin immédiatement.

Éliminer la cause de la méningite

Le trai­te­ment effi­cace de cette affec­tion dépend de l’éli­mi­na­tion de l’agent res­pon­sable. Par consé­quent, les spé­cia­listes pro­cèdent à la thé­ra­pie étio­tro­pique. Elle dépend de la situa­tion spé­ci­fique (études menées, expé­rience du méde­cin, algo­rithmes). Elle peut inclure la nomi­na­tion de médi­ca­ments anti­bac­té­riens, y com­pris anti­tu­ber­cu­leux (pour les ménin­gites de nature bac­té­rienne, la tuber­cu­lose, l’ambiguïté de la situa­tion).

De plus, il est pos­sible d’utiliser des moyens anti­vi­raux (avec la ménin­gite her­pé­tique, d’autres agents patho­gènes viraux), des agents anti­fon­giques (avec les infec­tions fon­giques). L’avantage revient à l’administration intra­vei­neuse de médi­ca­ments sous contrôle de l’état du patient. Par ailleurs, il est impor­tant d’effectuer une véri­fi­ca­tion pério­dique du liquide cépha­lo-rachi­dien (contrôle de la ponc­tion lombaire).

Traitement symptomatique

Le trai­te­ment patho­gé­nique et symp­to­ma­tique vise à inter­rompre les liens de la patho­ge­nèse. En outre, elle consiste à amé­lio­rer l’action des agents étio­tropes et à amé­lio­rer l’état géné­ral du patient. Cela peut inclure l’utilisation d’hormones, de diu­ré­tiques, d’antioxydants, d’agents vas­cu­laires, de glu­cose, etc.

Traitement anticonvulsivant

Avec le déve­lop­pe­ment du syn­drome convul­sif, le recours à un trai­te­ment anti­con­vul­si­vant est néces­saire. Celui-ci s’effectue dans l’unité de soins inten­sifs (USI).

Chimioprophylaxie

Les voies de trans­mis­sion de la ménin­gite sont cou­rantes et banales. Par consé­quent, les membres de la famille vivant avec le patient se voient pres­crire des anti­bio­tiques à titre pré­ven­tif. Le médi­ca­ment pré­fé­ré est la cipro­floxa­cine. Par ailleurs, son alter­na­tive est la ceftriaxone.

Consultation d’un neurologue

Pour le trai­te­ment d’une telle infec­tion dan­ge­reuse, il convient de consul­ter un neu­ro­logue. En rai­son de l’évolution rapide, il ne faut hési­ter sous aucun pré­texte. Cela per­met­tra d’éviter de ter­ribles consé­quences, notam­ment l’invalidité et la mort. Il est impos­sible de trai­ter la ménin­gite à domi­cile. Il est impor­tant de consul­ter un méde­cin qua­li­fié dans un hôpi­tal.

Médicaments

Les méde­cins pres­crivent prin­ci­pa­le­ment des anti­bio­tiques à large spectre, à base de péni­cil­line, de cépha­lo­spo­rine et de macro­lides. En géné­ral, le neu­ro­logue pres­crit : Bak­ti­cap, Vil­pra­fen, Kla­baks, Cla­ri­thro­my­cine, Macro­pen, Cépha­lo­ri­dine, Cef­su­lo­dine, Cef­triaxone, Ampi­cil­line, Oxacilline.

Il intro­duit éga­le­ment des anti­mi­cro­biens dans le canal rachi­dien, ce qui éli­mine com­plè­te­ment le trai­te­ment à domi­cile. Le patient doit pré­pa­rer des gouttes intra­vei­neuses avec du glu­cose et une solu­tion saline pour exclure l’intoxication du corps. Pour éli­mi­ner les liquides de l’organisme, il sup­prime la prise de médi­ca­ments diu­ré­tiques : Loto­nel, Tora­se­mide, Hydro­chlo­ro­thia­zide, Vero­sh­pi­ron, Tri­grim, Diu­ver, extrait de tein­ture de Garance, bour­geon de bou­leau, etc.

Les diu­ré­tiques ont ten­dance à éli­mi­ner le cal­cium de l’organisme. Il est donc inté­res­sant de com­men­cer à prendre des vita­mines à base de cal­cium avec les diu­ré­tiques : Cal­cium-D3 Nyco­med Forte, Com­pli­vit® Cal­cium D3 Forte, Dop­pel­herz active Magne­sium + Cal­cium, Cal­ce­min Advance, etc.

Les méningites : Prévention

Il existe des vac­cins effi­caces per­met­tant de lut­ter contre les ménin­gites. Par exemple, pour pré­ve­nir la ménin­gite à ménin­go­coques, il est pos­sible de se faire vac­ci­ner contre les dif­fé­rents séro­types de cette bac­té­rie. Dans de nom­breux pays, le vac­cin conju­gué contre le ménin­go­coque C, le vac­cin conju­gué tétra­valent qui pro­tège contre les séro­groupes A, C, Y et W, et le vac­cin contre le ménin­go­coque B sont disponibles.

Il existe éga­le­ment des vac­cins qui pro­tègent contre l’infection par l’hémophilus B et le pneu­mo­coque. En effet, cette mesure empêche la pro­pa­ga­tion de la mala­die. Il faut le faire aux per­sonnes qui com­mu­niquent sou­vent avec celles qui sont infec­tées. Les méde­cins recom­mandent éga­le­ment de le faire aux enfants, car ils sont sou­vent expo­sés à cette maladie.

En outre, le vac­cin contre la ménin­gite est utile pour les per­sonnes dont le sys­tème immu­ni­taire est affai­bli. Les effets secon­daires graves de ces vac­cins chez les adultes et les enfants sont très rares. De plus, il n’y a pas de contre-indi­ca­tion, sauf en cas de réac­tion aller­gique grave à l’un des com­po­sants du vac­cin ou après une dose anté­rieure.

Lorsque le méde­cin éta­blit le diag­nos­tic de la ménin­gite chez un patient, pour évi­ter la pro­pa­ga­tion de la mala­die, il est impor­tant de retrou­ver tous ses contacts proches. Ain­si, il sera pos­sible de pro­cé­der à une sur­veillance sani­taire et pour éva­luer la néces­si­té d’une pro­phy­laxie antibiotique.

En outre, la pré­ven­tion consiste à ren­for­cer l’immunité humaine. Il est néces­saire de tem­pé­rer l’organisme, de mener une vie saine, de faire du sport, d’être sou­vent à l’air libre et aus­si de se pro­té­ger des sources infec­tieuses. En outre, pour amé­lio­rer l’immunité, les spé­cia­listes recom­mandent de boire des com­plexes avec des vita­mines et des miné­raux. Il est très impor­tant d’avoir une ali­men­ta­tion équilibrée.

 

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