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Halitose : causes et traitements de la mauvaise haleine

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En plus d’impacter néga­ti­ve­ment la san­té, avoir la mau­vaise haleine repré­sente un han­di­cap social de taille. En effet, de nom­breuses solu­tions aus­si aty­piques les unes que les autres sont évo­quées par diverses per­sonnes pour com­battre effi­ca­ce­ment ce mal. Cepen­dant, avant de se lan­cer dans une optique de gué­ri­son, il fau­drait se pen­cher sur l’étiologie de ce mal. Quelles sont les causes de l’halitose et com­ment la trai­ter ? Voi­ci quelques réponses.

Qu’est-ce que l’halitose ?

L’halitose, plus connue sous le nom de mau­vaise haleine, est une patho­lo­gie affec­tant la bouche et qui la rend mal­odo­rante. Il s’agit d’une patho­lo­gie très répan­due qui touche envi­ron 50% des adultes en occident.

Cette mala­die pro­vient dans la plu­part des cas, d’une fer­men­ta­tion des par­ti­cules ali­men­taires sous l’effet des bac­té­ries anaé­ro­bies Gram que contient la bouche. Cette fer­men­ta­tion abou­tit à la pro­duc­tion de com­po­sés vola­tils comme le sul­fure d’hydrogène ou encore le mer­cap­tan de méthyle. Les bac­té­ries res­pon­sables de cette fer­men­ta­tion sont sou­vent sto­ckées sous forme de rési­dus dans la bouche, et se situent dans les zones de patho­lo­gies paro­don­tales.

On peut les retrou­ver plus spé­ci­fi­que­ment dans la bouche d’une per­sonne atteinte de nécrose ou d’ulcère. Les poches paro­don­tales situées autour des édi­fices den­taires sont notam­ment, le repère des microor­ga­nismes res­pon­sables de cette patho­lo­gie. Dans le cas où le tis­su paro­don­tal se trouve en excellent état sani­taire, ces bac­té­ries peuvent trou­ver refuge dans la zone pos­té­rieure du dos de la langue.

De nom­breux fac­teurs peuvent entraî­ner la crois­sance exces­sive et accé­lé­rée des bac­té­ries res­pon­sables de cette mala­die. Il s’agit notam­ment d’une dimi­nu­tion du flux sali­vaire au niveau des zones paro­don­tales, qui sont très sou­vent impu­tables à une patho­lo­gie des paro­tides ou encore le syn­drome de Sjö­gren. D’autres fac­teurs peuvent faire le lit à une hali­tose. Il s’agit entre autres d’une stag­na­tion de salive, mais aus­si d’une trans­for­ma­tion du milieu buc­cal en base, ce qui se tra­duit par une aug­men­ta­tion du pH salivaire.

De nom­breux ali­ments ou épices peuvent éga­le­ment repré­sen­ter des fac­teurs de risque pour le déve­lop­pe­ment de cette patho­lo­gie. En effet, une fois que ces der­niers subissent le pro­ces­sus de la diges­tion, ils dégagent une odeur qui remonte par les pou­mons et qui, dans la plu­part des cas, est désa­gréable à sen­tir. L’exemple pal­pable est celui de l’ail qui qui impacte l’haleine envi­ron 2 à 3 heures après sa consom­ma­tion. L’odeur per­siste même pen­dant des heures après la diges­tion, cela s’observe aus­si dans le cas de l’oignon.

Les causes de la mauvaise haleine

De nom­breuses causes de divers ordres peuvent être à l’origine d’une halitose.

Les causes d’origine buccales de la mauvaise haleine

La prin­ci­pale cause ici est le pro­blème d’hygiène buc­co-den­taire. En effet, lorsque la bouche n’est pas régu­liè­re­ment entre­te­nue et de la bonne manière, de nom­breuses bac­té­ries peuvent pro­li­fé­rer. L’une de ces bac­té­ries est le Solo­bac­te­rium moo­rei qu’on retrouve sou­vent sur les rési­dus de nour­ri­ture. Cette der­nière est res­pon­sable de la for­ma­tion de cer­tains com­po­sés vola­tils pos­sé­dant une odeur désa­gréable telle que les amines ou encore les molé­cules de tein­tée de sulfure.

De nom­breuses démarches peuvent limi­ter la pro­li­fé­ra­tion de ces bac­té­ries. Il s’agit géné­ra­le­ment du bros­sage régu­lier des dents, de l’utilisation des fils den­taires et bien d’autres. L’usage d’une brosse à langue est aus­si vive­ment recom­man­dé afin de débar­ras­ser cette der­nière des nom­breux dépôts bac­té­riens qui s’y font. Ajou­té à tout cela, vous pou­vez pro­cé­der à un détar­trage régu­lier et aus­si rendre visite au den­tiste assez fréquemment.

Après la mau­vaise hygiène buc­cale, les deux causes d’origine buc­cale la plus fré­quente sont l’ensemble des maux qui prennent la gen­cive et le milieu buc­co-den­taire pour cible. Ain­si, de nom­breuses patho­lo­gies comme la gin­gi­vite (qui se tra­duit par une inflam­ma­tion des gen­cives), les pro­blèmes den­taires ou de la racine den­taire comme les infec­tions sous cou­ronne den­taire peuvent être à l’origine d’une haleine désa­gréable. Dans ce cas, le spé­cia­liste (ici le paro­don­tiste ou le paro­don­to­logue), doit pro­cé­der à une recherche d’infection buc­co­den­taire afin de gué­rir le mal à sa source.

Enfin, nous avons la mau­vaise haleine mati­nale qui peut s’expliquer par l’obstruction des voies nasales. La consom­ma­tion de cer­tains ali­ments et médi­ca­ments peut aus­si cau­ser une mau­vaise haleine.

Les causes oropharyngées de la mauvaise haleine

De nom­breuses infec­tions affec­tant les voies res­pi­ra­toires supé­rieures peuvent cau­ser une mau­vaise haleine, sur­tout celles qui sont puru­lentes. Cette mau­vaise haleine pro­vient géné­ra­le­ment du pus qui se situe dans la zone arrière de la gorge.

C’est le cas chez les per­sonnes atteintes de la sinu­site puru­lente aiguë. Mais, d’autres infec­tions comme les angines peuvent cau­ser aus­si une haleine fétide en plus d’être à la base de réac­tions inflam­ma­toires et de fortes fièvres. C’est pour­quoi il est géné­ra­le­ment conseillé aux méde­cins de pro­cé­der à des ana­lyses afin de déter­mi­ner avec pré­ci­sion ce dont souffrent les patients.

Une infec­tion des amyg­dales peut aus­si être à la base de pareils symp­tômes. En effet, lors d’une telle infec­tion, la macé­ra­tion constante de caséum au sein de l’amygdale cryp­tique peut don­ner nais­sance à une hali­tose. Il faut pré­ci­ser ici que la mau­vaise haleine cau­sée par cette infec­tion spé­ci­fique est par­ti­cu­liè­re­ment rebelle et son trai­te­ment requiert de nom­breux moyens et un sui­vi extrême. Seul l’ORL est habi­li­té à faire ce type de trai­te­ment, il ouvre les cryptes et pro­cède à leur net­toyage. On peut aus­si recou­rir à une amyg­da­lec­to­mie dans ce cas.

Les causes extrabuccales et autres causes de la mauvaise haleine

Par­lant des causes extra­buc­cales, elles sont détec­tables lorsque la mau­vaise haleine per­siste mal­gré que la bouche soit fer­mée. En effet, les sub­stances vola­tiles pré­sentes dans le sang s’échappent par­fois par les voies res­pi­ra­toires. Ces sub­stances peuvent être d’origine exo­gène comme :

  • Les médi­ca­ments ;
  • Les pro­duits inter­ve­nant dans le trai­te­ment de la mala­die de parkinson ;
  • L’alcool ;
  • L’ail.

Elles peuvent aus­si pro­ve­nir de cer­taines causes endo­gènes telles que les mala­dies du foie, les insuf­fi­sances rénales, les corps céto­niques qui sont issus d’un jeûne pro­lon­gé ou encore le diabète.

Les autres causes de la mau­vaise haleine quant à elles pro­viennent sou­vent d’origines non explo­rées comme les hali­toses d’origine psy­cho­lo­gique. Ces der­nières consistent pour une per­sonne bien por­tante à pen­ser qu’il a une haleine fétide alors que ce n’est pas le cas en réa­li­té. Cette der­nière mal­gré les pro­pos ras­su­rants de son entou­rage se tue à essayer de cacher sa mau­vaise haleine imaginaire.

D’autres causes comme l’ulcère gas­tro­duo­dé­nal, le reflux gas­tro-œso­pha­gien ain­si que l’infection de l’estomac cau­sée par la bac­té­rie Heli­co­bac­ter pylo­ri sont aus­si consi­dé­rées comme pou­vant don­ner lieu à une halitose.

Diagnostic de l’halitose

Le diag­nos­tic de la mau­vaise haleine se fait sui­vant plu­sieurs étapes.

L’anamnèse

Réa­li­ser l’anamnèse per­met d’établir la durée de la mala­die et le degré de gra­vi­té auquel elle se trouve (le fait que beau­coup de per­sonnes se plaignent de la mau­vaise haleine du patient montre que la mala­die est à un niveau avan­cé). D’autres infor­ma­tions comme l’hygiène buc­cale et les pro­blèmes d’indigestion sont aus­si recueillies.

Ensuite, il faut cher­cher à savoir si la mau­vaise est due à une mala­die en par­ti­cu­lier et si cette mala­die pré­sente des symp­tômes comme des écou­le­ments nasaux ou encore des cépha­lées. Ces symp­tômes sont géné­ra­le­ment signe d’une pré­sence de corps exo­gène dans les voies res­pi­ra­toires ou de mala­dies comme la sinu­site. Le méde­cin doit aus­si cher­cher si le patient a eu une indi­ges­tion noc­turne à cause d’une situa­tion phy­sique comme une mau­vaise posi­tion de som­meil. Enfin, les fac­teurs de risques doivent être déce­lés chez le malade, ces élé­ments sont notam­ment la séche­resse buc­cale ain­si que tout autre fac­teur pou­vant favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment de la maladie.

Une fois que tout ceci a été fait, il faut main­te­nant recher­cher les anté­cé­dents médi­caux du patient. Cette recherche doit prendre en compte les élé­ments comme la consom­ma­tion d’alcool, de tabac. Les médi­ca­ments ayant été consom­més par le patient et qui sont sus­cep­tibles de cau­ser une hali­tose doivent aus­si être concer­nés par cette recherche.

Un examen clinique

Au cours de cet exa­men, les signes vitaux du malade sont véri­fiés avec minu­tie, mais c’est la pré­sence de fièvre qui est par­ti­cu­liè­re­ment recher­chée ici. Le nez est ensuite véri­fié afin de s’assurer que le patient ne pré­sente pas des signes d’écoulement nasal ou si un corps étran­ger s’y loge par hasard.

La bouche n’est pas épar­gnée par cet exa­men, le méde­cin l’analyse en pro­fon­deur afin de déni­cher des signes pou­vant témoi­gner d’un can­cer, d’une paro­don­tite ou encore d’une infec­tion den­taire. L’état de la salive est aus­si ana­ly­sé afin de savoir si elle est mous­seuse ou nor­male. Le pha­rynx pou­vant aus­si être la cible d’un can­cer ou d’une infec­tion, il est aus­si analysé.

Les tests de reniflement

Ces der­niers sont des­ti­nés à déter­mi­ner le type d’odeur que dégage pré­ci­sé­ment la bouche du patient, cela per­met de déter­mi­ner la cause de la mau­vaise haleine. Il est noté géné­ra­le­ment que les causes buc­cales de la mau­vaise haleine pro­duisent sou­vent une odeur putride et très âcre. La mau­vaise haleine créée par une mala­die dégage quant à elle une odeur désa­gréable certes, mais un peu plus sub­tile.

Pour réa­li­ser le test de reni­fle­ment, il est géné­ra­le­ment pré­co­ni­sé que le patient évite de consom­mer des ali­ments trop odo­rants comme l’ail à 48 heures de l’examen. Le patient doit aus­si évi­ter de faire toute chose pou­vant arran­ger ou mas­quer l’odeur de son haleine dans les deux heures qui pré­cèdent l’examen.

Le test lui-même consiste à expi­rer à une dis­tance de 10 cen­ti­mètres du méde­cin, cela se fait dans un pre­mier temps en ouvrant la bouche puis en la gar­dant fer­mée. Lorsque l’odeur est plus désa­gréable avec une bouche ouverte, cela atteste d’une cause buc­cale. Dans le cas contraire, on peut se pen­cher sur une cause nasale ou sinusienne.

Lorsque mal­gré ce test, le méde­cin n’arrive pas à se fixer, il peut grat­ter le bas de la langue de son patient avec une petite cuillère. Au bout de 5 secondes d’attente envi­ron, le conte­nu de la cuillère peut être reni­flé par le méde­cin en posi­tion­nant la cuillère à 5 cen­ti­mètres de son nez. Lorsque la mau­vaise est beau­coup plus impo­sante dans ce cas, cela sug­gère que l’origine de la mala­die pro­vient du bas de la langue.

Comment traiter l’halitose ?

Dans la plu­part des cas, les malades uti­lisent des pas­tilles, des bon­bons et che­wing-gums par­fu­més afin de mas­quer l’odeur ou de l’apaiser au moins. Ces tech­niques sont cepen­dant très limi­tées dans le temps et l’odeur fétide de l’haleine peut resur­gir au bout de quelques heures à peine.

Bien évi­dem­ment, il n’existe aucune solu­tion capable de trai­ter l’halitose d’un coup. Il existe néan­moins cer­taines habi­tudes à adop­ter afin d’avoir une bonne hygiène buc­co­den­taire. La pre­mière habi­tude à déve­lop­per ici est le bros­sage des dents au den­ti­frice et au bicar­bo­nate de sodium. Mais, encore faut-il que ce bros­sage soit fait de la bonne manière. En effet, de nom­breuses per­sonnes atteintes de mau­vaise haleine s’étonnent du fait qu’elles souffrent de cette mala­die alors que de façon régu­lière, elles effec­tuent le bros­sage de leurs dents. Le fait est que pour un bros­sage réus­si, il est pré­fé­rable de deman­der les orien­ta­tions d’un expert.

Par rap­port à l’utilisation du bicar­bo­nate de sodium dans le bros­sage, il faut noti­fier que cela est béné­fique pour la san­té buc­co­den­taire certes, mais ce n’est pas suf­fi­sant pour rem­pla­cer le bros­sage à la pâte den­ti­frice. Il en va de la soli­di­té de vos dents et de nom­breux autres para­mètres assu­rant une bouche et des dents sains.

Les bains de bouche sont aus­si très effi­caces dans le trai­te­ment de la mau­vaise haleine. En plus de lut­ter contre la mau­vaise odeur avec leur par­fum, ces bains sont aus­si d’une excel­lente uti­li­té à la san­té buc­co­den­taire. En effet, cer­tains d’entre eux sont faits à base d’antiseptiques pour une effi­ca­ci­té opti­male. Cepen­dant, il faut uti­li­ser ces bains de bouche avec par­ci­mo­nie et sous ordon­nance médi­cale, car une uti­li­sa­tion exces­sive et trop régu­lière peut détruire la flore buccodentaire.

Le fil den­taire et le grat­tage de la langue peuvent aus­si vous aider à com­battre effi­ca­ce­ment les mau­vaises odeurs. Pour le grat­tage de la langue, il existe des brosses à langue dédiées spé­ci­fi­que­ment à cette tâche.

Pour les hali­toses d’origine paro­don­tale, l’utilisation des lasers peut aus­si être d’une grande uti­li­té. Lorsque toutes les méthodes citées pré­cé­dem­ment sont res­tées inef­fi­caces, il faut alors pen­ser à trai­ter la mala­die ou la cause externe qui est res­pon­sable de la mau­vaise haleine.

D’autres conseils comme boire assez d’eau peuvent aus­si être utiles dans la lutte contre les mau­vaises haleines. En effet, les bac­té­ries res­pon­sables de la mau­vaise haleine ont beau­coup de mal à se déve­lop­per dans un milieu bien hydraté.

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