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Urgences oculaires non traumatiques : comment les traiter ?

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Les urgences ocu­laires non trau­ma­tiques sont un ensemble de patho­lo­gies liées à l’œil. Ce sont des affec­tions spé­ci­fiques qui touchent les struc­tures de l’appareil ocu­laire, peuvent être par­fois très graves et occa­sion­ner d’énormes dégâts. Heu­reu­se­ment, elles peuvent être maî­tri­sées et trai­tées pour le bien-être du patient. Que faut-il savoir à pro­pos des urgences ocu­laires non trau­ma­tiques ? Quels sont leurs causes et les dif­fé­rents types qui existent ? Com­ment trai­ter cette affec­tion ? Décryp­tage dans cet article.

 Qu’est-ce qu’une urgence oculaire non traumatique ?

Une urgence ocu­laire est une affec­tion d’apparition récente qui prend un état alar­mant. Elle est per­çue par le méde­cin en charge ou le patient comme une situa­tion pou­vant por­ter atteinte à la san­té visuelle, voire à la san­té en géné­ral. En effet, en oph­tal­mo­lo­gie, 4 pro­nos­tics médi­caux sont consi­dé­rés : le pro­nos­tic de confort, le pro­nos­tic vital ou géné­ral, le pro­nos­tic esthé­tique et le pro­nos­tic visuel.

L’urgence est donc défi­nie lorsque l’affection porte atteinte à l’un de ces pro­nos­tics et n’est pas prise en charge dans un délai plus court que celle pré­vue dans la pro­gram­ma­tion cou­rante. Une urgence ocu­laire non trau­ma­tique, quant à elle, est cette affec­tion consi­dé­rée d’ur­gence, mais qui n’est pas cau­sée par un trau­ma­tisme ocu­laire. Les trau­ma­tismes peuvent être des plaies ou des irri­ta­tions de l’œil en géné­ral ou d’une struc­ture spé­ci­fique de l’œil.

Quelles sont les causes des urgences oculaires non traumatiques ?

Il existe une très grande varié­té d’ur­gences ocu­laires non trau­ma­tiques. Ain­si, les causes peuvent varier d’une affec­tion à une autre. Cepen­dant, quelques caté­go­ries de causes sont consi­dé­rées comme principales.

Les causes vasculaires

L’affection peut être cau­sée par une mal­for­ma­tion vas­cu­laire d’aspect kys­tique qui recouvre l’hémiface de l’œil ou par­fois toute l’or­bite. Le lym­phan­giome en est, par exemple, un cas typique. L’af­fec­tion peut éga­le­ment être cau­sée par la rup­ture sou­vent post-trau­ma­tique de la veine caro­ti­dienne encore liée à la dila­ta­tion patho­lo­gique des veines.

Les causes inflammatoires et tumorales.

Elles sont liées à l’in­flam­ma­tion d’une struc­ture de l’œil. La dacryo­adé­nite, par exemple, est liée à une inflam­ma­tion aiguë de la glande lacry­mo­gène située au niveau du qua­drant supé­rieur externe de l’or­bite. Les affec­tions tumo­rales sont rares et leur trai­te­ment néces­site l’im­pli­ca­tion d’un héma­to-onco­logue puisque ses causes sont liées à des pro­blèmes sanguins.

Les causes infectieuses

Elles sont liées à une infec­tion cau­sée par intru­sion de virus ou de bac­té­ries qui entraîne des inflam­ma­tions et des tumeurs. Ces virus et bac­té­ries peuvent avoir accès à l’œil par cer­taines voies insoup­çon­nées. Les len­tilles de contact sont, par exemple, l’une des causes prin­ci­pales de la kéra­tite. En cas de manque d’hy­giènes ou de mau­vais entre­tien de ces len­tilles, celles-ci peuvent conte­nir des bac­té­ries patho­gènes et virus res­pon­sables de la kéra­tite qui vont infec­ter l’œil. Aus­si, la plu­part des affec­tions ocu­laires sont liées à une mala­die du corps. Par­mi les infec­tions res­pon­sables de l’in­flam­ma­tion de la cor­née, on retrouve :

  • la mycose ;
  • la céci­té des rivières (l’on­cho­cer­cose) ;
  • la grippe, les oreillons, le zona, la rougeole ;
  • la tuber­cu­lose ;
  • la mono­nu­cléose infectieuse.

Ces mala­dies infec­tieuses peuvent avoir des réper­cus­sions sur la san­té ocu­laire. Les infec­tions sus­cep­tibles d’altérer la rétine et l’œil interne sont entre autres :

  • la syphi­lis ;
  • la gonor­rhée ;
  • l’his­to­plas­mose ;
  • le zona et la varicelle ;
  • l’herpès ;
  • la toxo­plas­mose.

Elles sont donc direc­te­ment liées aux affec­tions ocu­laires qui touchent la rétine et les struc­tures internes de l’œil.

Quels sont les différents types d’urgences oculaires non traumatiques ?

Il existe une grande diver­si­té d’ur­gences ocu­laires non trau­ma­tiques. Ces urgences ocu­laires sont regrou­pées en 4 grandes caté­go­ries à savoir :

  • les urgences infectieuses ;
  • les urgences inflammatoires ;
  • les urgences vitréo réti­niennes ;
  • l’hy­per­to­nie ocu­laire en urgence.

Ces cas d’ur­gences regroupent res­pec­ti­ve­ment un grand nombre d’af­fec­tions ocu­laires spécifiques.

Les urgences infectieuses

Les urgences infec­tieuses sont liées à des infec­tions qui affectent les struc­tures internes et externes de l’œil. Leur gra­vi­té peut être mesu­rée à la zone tou­chée et l’ur­gence ocu­laire engen­drée. Les infec­tions peuvent être cau­sées par des bac­té­ries, des virus et des corps étran­gers. Elles peuvent être dan­ge­reuses et par­fois mor­telles. L’en­doph­tal­mie, par exemple, est une urgence ocu­laire infec­tieuse. Elle est consi­dé­rée comme une réac­tion inflam­ma­toire suite à une inva­sion virale, bac­té­rienne, para­si­taire ou fon­gique de l’œil.

 Les urgences inflammatoires

Les urgences inflam­ma­toires regroupent un grand nombre de patho­lo­gies qui affectent dif­fé­rents tis­sus de l’œil. Elles sont cau­sées par des infec­tions bac­té­riennes, virales ou para­si­taires. Les inflam­ma­tions ocu­laires peuvent éga­le­ment avoir une ori­gine immu­ni­taire. Elles s’attaquent à tous les tis­sus ocu­laires. Le syn­drome de Sjo­gren par exemple est une patho­lo­gie auto-immune. C’est une mala­die assez fré­quente qui touche essen­tiel­le­ment les femmes ménopausées.

 L’hypertonie oculaire en urgence

L’hy­per­to­nie ocu­laire en urgence est une affec­tion cau­sée par une élé­va­tion impor­tante et brusque de la pres­sion intrao­cu­laire. Il s’agit d’une mala­die ocu­laire sévère sus­cep­tible d’oc­ca­sion­ner une perte totale de la vision. Il existe plu­sieurs sous-types d’hy­per­to­nie ocu­laire qui affectent des struc­tures spé­ci­fiques de l’œil dont les causes sont bien défi­nies. Le glau­come pri­mi­tif est, un exemple, d’hy­per­to­nie pri­mi­tive à angle ouvert.

Les urgences vitréo rétiniennes

Les affec­tions vitréo-réti­niennes touchent géné­ra­le­ment la rétine et le vitré. La plu­part de celles qui se retrouvent dans ce groupe d’ur­gence ont pour consé­quence directe et rapide la baisse de l’acuité visuelle. Cette baisse peut s’empirer et dégé­né­rer en une perte visuelle per­ma­nente. Les occlu­sions vas­cu­laires de l’œil en sont un cas typique.

Quels sont les symptômes des urgences oculaires ?

Les symp­tômes liés aux affec­tions ocu­laires non trau­ma­tiques sont spé­ci­fiques. Dans le cas de la conjonc­ti­vite, les symp­tômes obser­vés sont :

  • la rou­geur et les démangeaisons ;
  • les for­ma­tions de croûtes sur les pau­pières ;
  • les écou­le­ments d’eau ou de muqueuse sur­tout en cas de conjonc­ti­vite virale ;
  • les écou­le­ments ver­dâtres, blancs, jau­nâtres et épais en cas de conjonc­ti­vite bactérienne.

Ces symp­tômes peuvent deve­nir graves s’ils ne sont pas vite consi­dé­rés et pris en charge. En cas de kéra­tite, les symp­tômes com­muns sont les suivantes :

  • une baisse de l’acuité visuelle ;
  • l’en­flure des pau­pières ;
  • une appa­ri­tion subite d’une sen­sa­tion de corps étran­ger dans l’œil, des déman­geai­sons et douleurs ;
  • une sen­si­bi­li­té aux lumières vives ;
  • les cli­gne­ments fré­quents et involontaires ;
  • les lar­moie­ments ;
  • des écou­le­ments jau­nâtres ou ver­dâtres qui peuvent rendre l’œil croû­teux au réveil, signe d’une infec­tion bactérienne ;
  • l’ap­pa­ri­tion de petites lignes rouges dans le blanc de l’œil.

Les symp­tômes sus­ci­tés sont com­muns à toutes les formes de cette patho­lo­gie. Par contre, les autres affec­tions ocu­laires qui touchent la rétine, les nerfs et les vais­seaux ocu­laires ne pré­sentent géné­ra­le­ment aucun symp­tôme. Le symp­tôme le plus remar­quable est l’ap­pa­ri­tion sou­daine d’une dou­leur. Cepen­dant, le pre­mier symp­tôme pou­vant décou­ler de ces genres d’af­fec­tion est la perte gra­duelle de la facul­té visuelle. Ce pro­ces­sus peut être arrê­té s’il est vite diagnostiqué.

Quand faut-il contacter un ophtalmologue ?

Il peut être dif­fi­cile pour un simple patient de recon­naître une urgence ocu­laire non trau­ma­tique. Par contre, les oph­tal­mo­logues et opto­mé­tristes sont for­més pour la cir­cons­tance. Il existe éga­le­ment des machines spé­ciales pou­vant per­mettre d’analyser l’œil afin de trou­ver la cause de l’af­fec­tion. C’est pour­quoi il est conseillé de contac­ter immé­dia­te­ment un méde­cin pro­fes­sion­nel de la vue dans les cas :

  • d’une forte sen­si­bi­li­té à la lumière ;
  • d’une bles­sure récente à l’œil ;
  • d’un chan­ge­ment du dia­mètre de la pupille ;
  • de troubles ocu­laires récurrents ;
  • de troubles ocu­laires com­bi­nés à une mala­die chro­nique telle que le dia­bète ;
  • d’un écou­le­ment conti­nu de l’œil, de rou­gis­se­ment de l’œil, de dou­leur ocu­laire et de trouble de la vue.

Ces symp­tômes peuvent être des signes immi­nents d’une urgence ocu­laire non trau­ma­tique. Le patient peut éga­le­ment faire recours à un méde­cin lorsque l’af­fec­tion ocu­laire dure 48h sans trai­te­ment. Lors­qu’il n’y a aucune amé­lio­ra­tion après l’au­to­mé­di­ca­tion ou que la mala­die s’ag­grave après le trai­te­ment, il est recom­man­dé de contac­ter un spécialiste.

Comment traiter les affections oculaires non traumatiques ?

En cas d’ur­gence ocu­laire non trau­ma­tique, il est conseillé de consul­ter le plus rapi­de­ment un oph­tal­mo­logue pour diag­nos­ti­quer le mal. En effet, lorsque le patient prend un ren­dez-vous d’urgence avec le méde­cin et qu’une consul­ta­tion est faite, il est plus facile de déter­mi­ner l’af­fec­tion. Les mesures cura­tives peuvent alors être prises.

Les modes de trai­te­ment dif­fèrent en fonc­tion de l’ur­gence en ques­tion. Dans le cas des urgences tumo­rales, par exemple, des opé­ra­tions tumo­rales sous anes­thé­sie géné­rale visant à extraire le pus sont pri­vi­lé­giées. Par contre, en cas d’ur­gence inflam­ma­toire ou infec­tieuse, les anti-inflam­ma­toires, les anti­bio­tiques et antal­giques sont plus conseillés.

Toutes ces mala­dies ocu­laires non trau­ma­tiques peuvent être trai­tées et maî­tri­sées. Tou­te­fois, cer­taines d’entre elles sont irré­ver­sibles. Dans le cas de l’herpès, il est impos­sible qu’il soit éli­mi­né de l’or­ga­nisme, mais les rechutes et séquelles ocu­laires peuvent être maî­tri­sées par des anti­vi­raux oraux ou topiques. Les mala­dies graves telles que la syphi­lis, la tuber­cu­lose et la toxo­plas­mose doivent, quant à elles, être trai­tées de manière sys­té­mique pour favo­ri­ser la dis­pa­ri­tion des pro­blèmes ocu­laires qu’ils engendrent.

Il est aus­si pos­sible de pré­ve­nir les affec­tions ocu­laires non trau­ma­tiques. Une vie sexuelle saine et contrô­lée peut être effi­cace dans la pré­ven­tion des affec­tions ocu­laires. L’hygiène et les bilans de san­té régu­liers per­mettent d’éviter et de vite dépis­ter les microbes et bac­té­ries patho­gènes liés à cette anomalie.

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