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Kératocône :causes, symptômes et traitements

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Affec­tant prin­ci­pa­le­ment la struc­ture de la cor­née, le kéra­to­cône est une mala­die de l’œil assez rare. De nom­breux fac­teurs (envi­ron­ne­men­taux ou géné­tiques) sont impli­qués dans le déclen­che­ment de cette mala­die même si les causes pré­cises ne sont pas encore connues. Cepen­dant, les symp­tômes sont clai­re­ment iden­ti­fiés et sont majo­ri­tai­re­ment liés à des troubles de la vision. La mala­die débute géné­ra­le­ment à l’adolescence et peut engen­drer de nom­breuses com­pli­ca­tions. Com­ment se met en place et évo­lue le kéra­to­cône ? Quels sont les prin­ci­paux trai­te­ments contre cette mala­die de l’œil ?

Définition du kératocône

Le kéra­to­cône est une mala­die non inflam­ma­toire de l’œil. Il affecte géné­ra­le­ment la cor­née ou le kéra­to : il s’a­git de la fine len­tille qui recouvre l’i­ris et la pupille. Lorsque le kéra­to­cône sur­vient, la forme de cette len­tille change com­plè­te­ment. Elle devient conique au lieu de gar­der sa forme arron­die nor­male. En plus, elle devient mince et irré­gu­lière. La plu­part des per­sonnes atteintes res­sentent géné­ra­le­ment des migraines au début de la maladie.

Le kéra­to­cône n’est pas conta­gieux, tou­te­fois il peut s’en prendre aux deux yeux de manière dif­fé­rente. Son déclen­che­ment est pro­gres­sif et sa gra­vi­té aug­mente au fur et à mesure que le temps passe.

Les per­sonnes les plus expo­sées au kéra­to­cône sont les ado­les­cents ayant entre 10 et 20 ans ( envi­ron 85% des cas). Cepen­dant, toutes les autres tranches d’âge peuvent être concer­nées. Aus­si bien les hommes que les femmes peuvent être atteints du kératocône.

Dans la majo­ri­té des cas, le kéra­to­cône sur­vient de manière iso­lée. Mais, il peut éga­le­ment être asso­cié à d’autres mala­dies ocu­laires ou alors à des patho­lo­gies géné­tiques telles que la tri­so­mie 21. Par ailleurs, le kéra­to­cône est une mala­die assez rare puis­qu’il ne touche qu’une per­sonne sur 2000 selon les études les plus récentes.

Les causes du kératocône

Bien que décou­verte depuis des cen­taines d’an­nées, les causes du kéra­to­cône res­tent encore aujourd’­hui un grand mys­tère : on dit que la mala­die est idio­pa­thique. Les hypo­thèses les plus plau­sibles l’as­so­cient à une dégra­da­tion rapide et anor­male du col­la­gène qui consti­tue le tis­su de base de la cornée.

Par ailleurs, le kéra­to­cône pour­rait éga­le­ment avoir des ori­gines géné­tiques puisque plu­sieurs membres d’une même famille sont habi­tuel­le­ment affec­tés. Des recherches sont en cours concer­nant cette hypo­thèse même si jus­qu’à ce jour, aucun gène n’a été iden­ti­fié dans la trans­mis­sion de cette maladie.

On peut aus­si évo­quer les fac­teurs envi­ron­ne­men­taux et les chan­ge­ments hor­mo­naux qui peuvent être impli­qués dans le déclen­che­ment du kéra­to­cône.

Pour ce qui concerne par­ti­cu­liè­re­ment les fac­teurs envi­ron­ne­men­taux, on peut évo­quer l’ex­po­si­tion aux rayons ultra­vio­lets ou au soleil, l’ir­ri­ta­tion chro­nique des yeux, le fait de se frot­ter les yeux de façon exces­sive et le port des len­tilles de contact.

Comment évolue le kératocône ?

En pre­nant la forme d’un cône, la cor­née peut se fis­su­rer à n’im­porte quel moment. Cette fis­su­ra­tion va entraî­ner des lésions qui vont faire perdre à la cor­née toute sa trans­pa­rence. La vision du patient n’est plus cor­recte et cela peut rapi­de­ment évo­luer vers une céci­té. Par ailleurs, l’é­vo­lu­tion du kéra­to­cône est répar­tie sui­vant quatre prin­ci­paux stades.

Le pre­mier stade est celui infra-cli­nique ou latent durant lequel la mala­die est asymp­to­ma­tique et la vision du sujet n’est pas impac­tée. Dans cer­tains cas, on peut obser­ver un astig­ma­tisme irré­gu­lier pen­dant ce pre­mier stade de la maladie.

Ensuite, vient le stade frus­tré où les pre­miers signes du kéra­to­cône com­mencent à appa­raître mais sans grands dan­gers pour la vision. Par­mi ces signes, on peut citer l’a­min­cis­se­ment de la cor­née et le début de quelques troubles visuels qui peuvent se tra­duire par une myo­pie.

Le troi­sième stade de la mala­die est dit avé­ré et se carac­té­rise par une appa­ri­tion impor­tante des symp­tômes ain­si qu’une forte alté­ra­tion de la vision du sujet.

Enfin, on dis­tingue le stade com­pli­qué dans lequel la vision se dété­riore com­plè­te­ment mal­gré les éven­tuels trai­te­ments. Lorsque la mala­die atteint ce stade, une greffe de la cor­née est géné­ra­le­ment néces­saire pour une cor­rec­tion de la vision. À ce stade, la mala­die peut conduire à un décol­le­ment de la rétine.

Par ailleurs, il est presque impos­sible de pré­dire à quel moment la mala­die va pas­ser d’un stade à un autre. Chez cer­tains patients, l’é­vo­lu­tion peut être rapide alors qu’elle est assez lente chez d’autres. Il faut aus­si pré­ci­ser que le kéra­to­cône est géné­ra­le­ment asy­mé­trique : cela signi­fie qu’il n’af­fecte pas les deux yeux de la même manière.

Les symptômes du kératocône

Les troubles de la vision sont les prin­ci­pales mani­fes­ta­tions du kéra­to­cône. Ces troubles sont prin­ci­pa­le­ment des alté­ra­tions et des brouillages de la vision ain­si qu’un dou­blage des images. La vision des yeux est consi­dé­ra­ble­ment réduite.

Par­mi les symp­tômes les plus cou­rants du kéra­to­cône, on peut citer :

  • Les visions floues qui se mani­festent par des sen­sa­tions de brouillard : il peut s’a­gir de la vision de loin (myo­pie) ou d’une défor­ma­tion des objets vision­nés (astig­ma­tisme) ;
  • Les dif­fi­cul­tés à conduire dans la nuit ;
  • Une inef­fi­ca­ci­té des lunettes pour cor­ri­ger la mau­vaise vision ;
  • L’é­blouis­se­ment et une sen­si­bi­li­té impor­tante à la lumière ;
  • Les maux de tête (cépha­lées) et la fatigue visuelle ;
  • L’ir­ri­ta­tion des yeux (ou yeux lar­moyants).

À chaque stade de la mala­die, les symp­tômes changent fréquemment.

Le diagnostic du kératocône 

Lorsqu’on com­mence à res­sen­tir des pro­blèmes de vision, il faut rapi­de­ment consul­ter un oph­tal­mo­logue. Ce der­nier com­men­ce­ra alors par exa­mi­ner les anté­cé­dents fami­liaux et médi­caux du patient et réa­li­se­ra ensuite des exa­mens des yeux.

Il existe trois prin­ci­paux exa­mens qui per­mettent de diag­nos­ti­quer le kéra­to­cône : l’examen à la lampe à fente, la topo­gra­phie cor­néenne et la pachy­mé­trie.

Encore appe­lé bio­mi­cro­sco­pie, l’examen à la lampe à fente est le plus pri­sé. Il consiste à diri­ger un fais­ceau lumi­neux sur la sur­face de l’œil du patient. Ensuite, un micro­scope de faible puis­sance est uti­li­sé pour obser­ver l’œil et pour iden­ti­fier une éven­tuelle cor­née.

La topo­gra­phie cor­néenne, quant à elle, favo­rise la pré­ci­sion lors du diag­nos­tic du kéra­to­cône. Pen­dant cet exa­men, on se sert d’un topo­graphe cor­néen pour prendre une image infor­ma­ti­sée de l’œil. Son ana­lyse per­met ensuite de réa­li­ser une carte détaillée de l’aspect de la cor­née.

Le der­nier exa­men est la pachy­mé­trie qui a pour prin­ci­pal objec­tif de déter­mi­ner les zones les plus fines de la cor­née. Cet exa­men est géné­ra­le­ment réa­li­sé en asso­cia­tion avec la topo­gra­phie cornéenne.

Les traitements du kératocône 

Divers pistes de trai­te­ments peuvent être envi­sa­gées pour le trai­te­ment d’un kéra­to­cône en fonc­tion de la gra­vi­té et des symp­tômes de la maladie.

Les lunettes pour corriger la vision

L’u­ti­li­sa­tion des lunettes cor­rec­trices des troubles de la vision est géné­ra­le­ment le pre­mier trai­te­ment auquel on a recours contre un kéra­to­cône. Chez envi­ron 15% des patients, ces lunettes per­mettent de résor­ber le pro­blème. Il peut cepen­dant arri­ver que les lunettes soient inef­fi­caces. Dans ces cas-là, on essaie de les réadap­ter avec des len­tilles.  Les len­tilles sont effi­caces pour dimi­nuer ou faire dis­pa­raître les irré­gu­la­ri­tés de la cornée.

Si mal­gré l’utilisation des lunettes, la mala­die conti­nue d’évoluer, il est recom­man­dé de réa­li­ser un cross lin­king : il s’agit d’un pro­cé­dé chi­rur­gi­cal qui consiste à grat­ter la cor­née. Cette inter­ven­tion s’ac­com­pagne géné­ra­le­ment d’un trai­te­ment à base de vita­mines B12.

La réticulation cornéenne 

Cette opé­ra­tion est aus­si connue sous le nom de réti­cu­la­tion du col­la­gène cor­néen. Il per­met notam­ment de ren­for­cer le tis­su cor­néen afin de sup­pri­mer les éven­tuelles éra­flures de la sur­face de l’œil.

La réa­li­sa­tion d’une réti­cu­la­tion cor­néenne peut se faire avec ou sans épi­thé­lium. Lorsqu’on ne se sert pas de l’épithélium, on pro­cède à l’élimination de la couche externe de la cor­née afin que la ribo­fla­vine puisse entrer dans l’œil et être acti­vée par la lumière ultra­vio­lette. En effet, la ribo­fla­vine est une sorte de vita­mine B.

La kératoplastie

La kéra­to­plas­tie est une pro­cé­dure peu connue mais qui peut s’avérer effi­cace sur­tout lorsque le kéra­to­cône pro­voque un astig­ma­tisme. Dans cette pro­cé­dure, on uti­lise un por­ta­tif pour diri­ger de la lumière sur cer­tains points spé­ci­fiques de la cor­née. La manœuvre a pour objec­tif de remo­de­ler la sur­face avant de l’œil. La lumière uti­li­sée est géné­rée par des ondes radio­élec­triques.

Avant le début de la kéra­to­plas­tie, il est impor­tant de réa­li­ser une ima­ge­rie de la sur­face de l’œil afin de savoir avec pré­ci­sions les points sur les­quels seront diri­gés la lumière.

La greffe de la cornée 

Lorsque le kéra­to­cône atteint un stade avan­cé, la greffe de la cor­née est la solu­tion la plus sus­cep­tible de résoudre le pro­blème. Cette greffe est aus­si appe­lée kéra­to­plas­tie péné­trante. Après sa réa­li­sa­tion, la vision peut mettre un temps rela­ti­ve­ment long à se sta­bi­li­ser. Le patient peut même avoir besoin de lunettes ou de len­tilles de contact pen­dant les pre­miers mois sui­vant l’opération.

Par ailleurs, la greffe de la cor­née est une opé­ra­tion com­por­tant des risques. Par­mi ces risques, on peut citer les infec­tions et la pos­si­bi­li­té que le gref­fon soit reje­té par l’œil. Pour évi­ter ces risques, il vaut mieux s’en remettre à un professionnel.

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