HomeBien-êtreLa neuropathie diabétique : étiologie, symptômes, prise en charge

La neuropathie diabétique : étiologie, symptômes, prise en charge

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L’Organisation Mon­diale de la San­té défi­nit le dia­bète comme étant un trouble chro­nique qui se tra­duit par une pré­sence exces­sive de glu­cose dans le sang. Lorsque cette hyper­gly­cé­mie sur­vient, elle pro­voque comme la plu­part des affec­tions quelques com­pli­ca­tions. La neu­ro­pa­thie dia­bé­tique semble la moins connue d’entre elles, car elle consti­tue une consé­quence à long terme du dia­bète. De plus, elle semble rare­ment diag­nos­ti­quée. Cela ne fait pour autant pas de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique une patho­lo­gie à négli­ger, car elle favo­rise éga­le­ment la sur­ve­nue d’affections graves. Pour effec­tuer donc à temps sa prise en charge, voi­ci tous les secrets à son sujet.

La neuropathie diabétique : Une conséquence neurologique de l’hyperglycémie

Le taux éle­vé de sucre que pos­sède dans son sang un indi­vi­du atteint du dia­bète affecte ses vais­seaux san­guins en les rétré­cis­sant. Étant donc alté­rés, ces canaux se retrouvent dans l’incapacité de nour­rir les cel­lules y com­pris les nerfs aux­quels ils sont reliés.

Avec la faible irri­ga­tion san­guine dont elles béné­fi­cient, ces fibres ner­veuses sont à leur tour inaptes pour rem­plir leur fonc­tion. On parle alors d’atteinte fonc­tion­nelle. En effet, il se pro­duit une latence de la conduc­tion élec­trique. Concrè­te­ment, la durée de trans­mis­sion des mes­sages entre la par­tie ner­veuse tou­chée et le cer­veau se retrouve au ralenti.

Dans cer­tains cas, l’atteinte semble si pous­sée que la struc­ture entière du nerf se dété­riore. Ici, plus aucune infor­ma­tion ne peut être envoyée au cer­veau. Il s’agit d’un dom­mage très com­plexe à répa­rer. Par ailleurs, il faut ajou­ter que la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique consti­tue une patho­lo­gie sus­cep­tible d’apparaître chez tout type de dia­bé­tique.

Elle prend du temps avant de se mani­fes­ter. En effet, dans 40 à 50 % des cas de la mala­die, le dia­bète est déce­lé depuis une dizaine d’années au moins aupa­ra­vant. Plus la durée d’existence du dia­bète s’avère longue, plus éle­vée est la pré­va­lence de la neuropathie.

Tou­te­fois, la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique peut être déce­lée de façon pré­coce, notam­ment lors du diag­nos­tic d’un dia­bète de type II.

La neuropathie diabétique : Deux types de nerfs concernés

La patho­lo­gie de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique peut prendre deux formes dont l’une est dési­gnée d’autonome et l’autre de péri­phé­rique. Le qua­li­fi­ca­tif idéal à uti­li­ser dans l’un ou l’autre de ces cas de la mala­die dépend du type de nerf atteint.

La neuropathie diabétique autonome

La neu­ro­pa­thie dia­bé­tique est dite auto­nome lorsqu’elle affecte les fibres du sys­tème ner­veux auto­nome. Ces der­nières gou­vernent la bonne marche des vis­cères. Il s’agit en réa­li­té de nerfs asso­ciés à cer­tains élé­ments sur les­quels il est soi-même pos­sible de gar­der le contrôle.

Selon la fonc­tion ou l’organe concer­né, la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique auto­nome peut être qua­li­fiée de :

  • Vési­cale : vessie ;
  • Géni­tale : appa­reils géni­taux ;
  • Diges­tive : esto­mac et intestins ;
  • Car­dio­vas­cu­laire : cœur.

En dehors des nerfs de ces organes, la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique auto­nome peut éga­le­ment tou­cher ceux des par­ties du corps favo­ri­sant la suda­tion, la sali­va­tion et la régu­la­tion de la pres­sion arté­rielle.

La neuropathie diabétique périphérique

Ici, la mala­die affecte les nerfs inter­ve­nant dans les mou­ve­ments volon­taires mus­cu­laires et ceux qui per­mettent à un indi­vi­du d’avoir des res­sen­tis cuta­nés comme :

  • Le froid ;
  • Le chaud ;
  • La dou­leur.

Il est néces­saire de pré­ci­ser que la lésion qui sur­vient au niveau de ces fibres ner­veuses péri­phé­riques peut prendre divers aspects. Ain­si, il faut qua­li­fier la situa­tion de mono­neu­ro­pa­thie lorsqu’il n’y a qu’un seul nerf qui semble affecté.

Quand les com­pli­ca­tions concernent plu­sieurs et dif­fé­rents nerfs, il est ques­tion de mono­neu­ro­pa­thie mul­tiple. Cepen­dant, il faut noti­fier que la patho­lo­gie peut tou­cher plu­sieurs nerfs situés dans une région spé­ci­fique du corps comme les membres infé­rieurs. Dans ce cas pré­cis, l’affection porte le nom de poly­né­vrite ou de poly­neu­ro­pa­thie dia­bé­tique.

Il s’agit de la forme la plus fré­quente, mais aus­si la plus ris­quée par­mi les types de neu­ro­pa­thies liées au dia­bète. Lorsqu’elle sur­vient, la poly­neu­ro­pa­thie dia­bé­tique attaque d’abord les pieds, ensuite les jambes puis monte le long de celles-ci. En rai­son de ce pro­ces­sus d’évolution, la poly­neu­ro­pa­thie dia­bé­tique est dite symé­trique.

La neuropathie diabétique : L’hyperglycémie comme principale cause

L’étiologie de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique reste encore assez floue. Étant don­né que le fort taux de sucre dans le sang du sujet concer­né consti­tue le point de départ de ce désordre ner­veux, la com­mu­nau­té médi­cale l’évoque alors comme prin­ci­pale origine.

À cette der­nière s’ajoute la longue durée d’existence du dia­bète. Il s’agit de l’un des élé­ments qui expliquent la rai­son pour laquelle la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique tarde à appa­raître. En dehors de ces deux causes, il sem­ble­rait que cette consé­quence neu­ro­lo­gique de l’hyperglycémie soit favo­ri­sée par cer­taines situa­tions telles que :

  • La mau­vaise alimentation ;
  • Le sur­poids ou l’obésité ;
  • La consom­ma­tion d’alcool ;
  • La forte concen­tra­tion du sang en lipides ;
  • Le taba­gisme ;
  • L’insuffisance rénale ;
  • L’atteinte aux mala­dies vas­cu­laires ;
  • L’hypertension ;
  • L’âge (en rai­son de la grande pré­va­lence à 65 ans).

La taille consti­tue éga­le­ment un fac­teur de sur­ve­nue de l’affection. Pour rap­pel, la forme de neu­ro­pa­thie la plus fré­quente repré­sente celle qui touche les membres infé­rieurs. Si cette par­tie du corps inter­vient sou­vent dans le contexte de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique, c’est parce qu’elle est consti­tuée de muscles longs.

De ce fait, ces der­niers sont plus sen­sibles. Alors, les scien­ti­fiques estiment que plus un indi­vi­du est grand de taille, plus ses jambes, cuisses et pieds sont longs et donc plus fra­giles. Ce qui opti­mise son risque d’atteinte de la mala­die s’il est un diabétique.

La neuropathie diabétique : Des symptômes relatifs à chaque forme de la maladie

Les signes carac­té­ris­tiques de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique sont nom­breux. Pour faci­le­ment se retrou­ver, il faut aller au cas par cas sur la base du type de nerf sus­cep­tible d’être impli­qué. Ain­si, dans le contexte de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique péri­phé­rique, et plus spé­ci­fi­que­ment de celle de la mono­neu­ro­pa­thie dia­bé­tique, les symp­tômes sont :

  • La com­plexi­té à bouger ;
  • La fai­blesse musculaire ;
  • L’antalgie loca­li­sée et sévère.

Ces élé­ments évo­ca­teurs de la pré­sence de l’affection pos­sèdent la par­ti­cu­la­ri­té d’apparaître de manière brusque. Tou­te­fois, au bout de quelques mois, ils dis­pa­raissent tout seuls.

Neuropathie diabétique périphérique : Symptômes de la polyneuropathie diabétique

Ici, les symp­tômes sur­viennent pro­gres­si­ve­ment. Cela peut néces­si­ter des mois voire plus d’une année avant que ces signes ne soient entiè­re­ment ins­tal­lés. Ces der­niers se rap­portent par­ti­cu­liè­re­ment aux :

  • Crampes ;
  • Impres­sions de peau sèche ou dure ;
  • Engour­dis­se­ments ;
  • Dou­leurs élec­triques sans rai­son concrète ;
  • États de faiblesse ;
  • Four­mille­ments ;
  • Troubles de la sensibilité.

Par­lant du der­nier point, il faut rete­nir que le patient devient tota­le­ment ou par­tiel­le­ment insen­sible. De ce fait, lorsque sa peau entre en contact avec du chaud, il ne res­sent aucune dou­leur. Cela lui laisse tou­te­fois des séquelles, notam­ment des plaies.

Les signes de reconnaissance de la neuropathie diabétique autonome

Lorsque les com­pli­ca­tions du dia­bète affectent les nerfs des fonc­tions auto­ma­tiques du corps, cela se mani­feste par :

  • Des troubles érectiles ;
  • Des troubles uri­naires comme les fuites d’urines ou le retard de l’urine à sortir ;
  • Un rythme car­diaque plus rapide ;
  • Des chan­ge­ments cuta­nés ;
  • Une faible ou dans cer­tains cas une forte sudation ;
  • Des troubles diges­tifs comme la consti­pa­tion et les nausées ;
  • Des étour­dis­se­ments voire des chutes pro­vo­quées par la baisse brusque de la ten­sion en posi­tion debout.

En dehors de ces élé­ments, la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique auto­nome pos­sède d’autres symp­tômes qui seraient qua­li­fiés de silen­cieux. C’est le cas de l’insensibilité à la dou­leur et de la non-mani­fes­ta­tion des signes des consé­quences de la mala­die au niveau car­diaque (comme l’accélération du rythme car­diaque par exemple).

La neuropathie diabétique : Procédure de prise en charge thérapeutique

Neu­ro­pa­thie diabétique

La neu­ro­pa­thie dia­bé­tique se soigne, même si ce n’est que de façon symp­to­ma­to­lo­gique. Pour iden­ti­fier le type de trai­te­ment qui sau­ra véri­ta­ble­ment conve­nir à l’état du patient, un diag­nos­tic s’avère néces­saire. Celui-ci est cli­nique et repose sur la consi­dé­ra­tion des signes évo­qués plus haut.

Durant l’entretien, le méde­cin doit par­ti­cu­liè­re­ment s’intéresser à la pré­sence de symp­tômes sen­si­tifs chez le dia­bé­tique. Ces der­niers se mani­festent géné­ra­le­ment au niveau des membres infé­rieurs. D’habitude, le patient fait lui-même part de ces­dits élé­ments évo­ca­teurs au pro­fes­sion­nel de santé.

À ce der­nier de confir­mer ceux-ci, et ce, grâce au ques­tion­naire DN4. Pro­po­sé par la Haute Auto­ri­té de San­té (HAS), il s’agit d’un ensemble de 10 ques­tions per­met­tant de dépis­ter la dou­leur et d’évaluer son degré. Cette sen­sa­tion est à confir­mer si :

  • La sen­si­bi­li­té est de 82,9 % ;
  • Le score est supé­rieur ou égal à 4 sur 10 ;
  • La spé­ci­fi­ci­té est de 89,9 %.

Ce ques­tion­naire semble fiable, mais il ne consti­tue pas le seul moyen de diag­nos­ti­quer la dou­leur. Le pra­ti­cien peut éga­le­ment se fier au Michi­gan Neu­ro­pa­thy Scree­ning Ins­tru­ment (MNSI). Le Toron­to­cli­ni­cal sys­tem et le neu­ro­pa­thy symp­tom score consti­tuent éga­le­ment des outils sûrs.

Les tests de sensibilité des membres inférieurs

Lorsque la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique se trouve à ses débuts, elle est géné­ra­le­ment asymp­to­ma­tique. De ce fait, la patho­lo­gie peut être exis­tante sans que le patient ne pré­sente aucun signe par­ti­cu­lier. Dans ce contexte, il semble nor­mal que lors de l’interrogatoire, il ne se plaigne pas de dou­leurs ou d’autres élé­ments sensitifs.

Cette absence symp­to­ma­to­lo­gique ne doit pas consti­tuer un frein à la pro­gres­sion dans le diag­nos­tic. Le pra­ti­cien doit pro­cé­der à des tests de sen­si­bi­li­té des membres infé­rieurs afin d’être mieux orien­té sur une atteinte ou non de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique. Ces exa­mens reposent sur l’usage :

  • D’appareils comme le TSA-II, le Vibra­ton ou le Neuroesthésiomètre ;
  • Du dia­pa­son 128 Hz ;
  • De tubes d’eau froide ou chaude ;
  • Du mar­teau réflexe.

Toutes ces solu­tions appa­raissent au second rang. En réa­li­té, c’est le mono­fi­la­ment 10 g de Sommes — Wein­stein qui s’utilise géné­ra­le­ment en pre­mière inten­tion pour tes­ter la sen­si­bi­li­té du patient. Il s’agit d’un petit équi­pe­ment qui per­met de faire pres­sion au niveau de dif­fé­rentes par­ties de la voute plantaire.

Les res­sen­tis du patient seront ensuite com­pa­rés à ceux d’un indi­vi­du sain. Par ailleurs, il faut ajou­ter que suite au test de sen­si­bi­li­té, le pro­fes­sion­nel de san­té caté­go­rise selon une échelle spé­ci­fique les lésions détec­tées au niveau des pieds du dia­bé­tique. Cela l’aide en réa­li­té à mieux réa­li­ser le sui­vi médical.

L’électromyogramme : Un examen pour confirmer la neuropathie diabétique

Pour mieux pré­ci­ser son diag­nos­tic, le méde­cin peut faire pas­ser au malade un exa­men élec­tro­neu­ro­myo­gra­phique (ENMG). Il faut cepen­dant bien com­prendre que ce type de test ne s’effectue pas dans tous les cas. Le pra­ti­cien doit y faire recours que s’il pos­sède des doutes. Cela fait de ce type d’examen une solu­tion rare­ment envisagée.

La neuropathie diabétique : L’amélioration de l’équilibre glycémique comme traitement phare

L’amélioration de l’équilibre gly­cé­mique consiste à sur­veiller sa gly­cé­mie afin de sta­bi­li­ser voire réduire le niveau de sucre dans son sang, étant don­né que c’est cet élé­ment qui semble à la base de la maladie.

Il faut noter que lorsque la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique se trouve à ses débuts, cette tech­nique per­met aux nerfs endom­ma­gés de recou­vrer leurs fonc­tions. Pour donc évi­ter que ces fibres ner­veuses ne subissent une quel­conque atteinte, il est recom­man­dé de régu­liè­re­ment pro­cé­der au sui­vi de son taux de gly­cé­mie lorsqu’on est diabétique.

Par ailleurs, il faut éga­le­ment com­prendre que cette solu­tion thé­ra­peu­tique ne gué­rit pas le dia­bète, sur­tout si celui-ci est de type 2. En ce qui concerne les gestes à adop­ter pour faire chu­ter le taux de sucre dans son sang, ils se rap­portent en géné­ral aux règles hygié­no-dié­té­tiques comme évi­ter l’alcool, faire le sport puis man­ger des repas sains et riches en sub­stances nutritives.

Le traitement des symptômes

La gly­cé­mie peut avec de grandes chances chu­ter signi­fi­ca­ti­ve­ment. Il s’agit d’un pro­ces­sus qui exige du temps. De ce fait, tant que la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique existe, les symp­tômes le sont éga­le­ment. Ces der­niers peuvent heu­reu­se­ment être rapi­de­ment trai­tés avec des pro­duits ou solu­tions spé­ci­fiques. C’est le cas de :

  • L’électro ‑neu­ro-sti­mu­la­tion trans­cu­ta­née (TENS) pour les douleurs ;
  • Anti­hy­per­ten­seurs pour les consé­quences au niveau cardiaque ;
  • Anti-cho­li­ner­giques pour trai­ter les affec­tions urinaires ;
  • Crèmes hydra­tantes pour la séche­resse de la peau ;
  • Chaus­sures ortho­pé­diques pour pré­ve­nir les plaies aux pieds ;
  • Injec­tions spé­ci­fiques pour favo­ri­ser l’érection.

Pour sou­la­ger les dou­leurs de la neu­ro­pa­thie dia­bé­tique, le méde­cin peut éga­le­ment pres­crire des anti­dé­pres­seurs, anti­épi­lep­tiques et antal­giques généraux.

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