HomeSantéProphylaxie de la migraine : Déroulement, résultats et conclusion de l’étude PROMISE

Prophylaxie de la migraine : Déroulement, résultats et conclusion de l’étude PROMISE

Publié le

spot_img

Favo­ri­sée par un dys­fonc­tion­ne­ment neu­ro-vas­cu­laire, la migraine est une mala­die lar­ge­ment répan­due dans le monde. Mal­gré une pré­va­lence éle­vée, les infor­ma­tions cli­niques sont rares à pro­pos de ses causes exactes. Pour cette rai­son, son trai­te­ment repose géné­ra­le­ment sur une pro­phy­laxie. À juste titre, l’étude PROMISE s’inscrit dans ce contexte et vise à éva­luer l’efficacité de la dihy­droer­go­ta­mine dans ce mode de trai­te­ment. Appre­nez-en plus ici.

Prophylaxie de la migraine

Pour mieux com­prendre la pro­phy­laxie de la migraine ain­si que l’étude PROMISE, un pas­sage en revue de la mala­die se révèle nécessaire.

La migraine : Définition et Symptômes

La migraine est un mal de tête pul­sa­tile ou une cépha­lée qui se mani­feste sou­vent par des crises à inten­si­té variable. Elle est qua­li­fiée de mala­die migrai­neuse lorsque les crises se répètent dans un inter­valle de temps don­né. Il s’agit d’une patho­lo­gie bénigne qui peut par­fois alté­rer la qua­li­té des sujets malades. La mala­die migrai­neuse peut en effet ralen­tir la per­sonne atteinte sur le plan pro­fes­sion­nel et affec­ter ses relations.

En France, la migraine touche envi­ron 11 mil­lions de per­sonnes. Tou­te­fois, il est à noter que le nombre de femmes tou­chées est supé­rieur à celui des hommes (2 à 3 fois).

Les dou­leurs au niveau de la région tem­po­rale ou ocu­laire sont les pre­miers signes qui indiquent la sur­ve­nue d’une migraine. Mais d’autres symp­tômes sont éga­le­ment liés à ce trouble. On peut citer entre autres :

  • les troubles de la sen­si­bi­li­té (bruit, lumière et odeur),
  • l’étourdissement,
  • la perte d’appétit,
  • les sueurs ou frissons,
  • les maux d’estomac,
  • les nau­sées et les vomissements.

Aucun trai­te­ment cura­tif n’existe à ce jour contre la migraine et la majo­ri­té des médi­ca­ments sont uni­que­ment pres­crits pour le trai­te­ment des crises. Cepen­dant, une pro­phy­laxie de la migraine peut être mise en place pour pré­ve­nir les mani­fes­ta­tions la maladie.

Prophylaxie de la migraine : En quoi consiste-t-elle ?

La pro­phy­laxie de la migraine désigne géné­ra­le­ment le trai­te­ment de fond de la mala­die. Elle consiste à pres­crire un médi­ca­ment dit pro­phy­lac­tique à un patient souf­frant fré­quem­ment de crises migrai­neuses. Cette approche a notam­ment pour but de dimi­nuer l’intensité des crises et d’espacer leurs fré­quences. Elle vise éga­le­ment à amé­lio­rer la qua­li­té de vie de cer­tains patients souf­frant de ce trouble. La prise des médi­ca­ments pro­phy­lac­tiques se fait géné­ra­le­ment sur le long terme (2 ou 3 mois) avec une dose jour­na­lière exigée.

Prophylaxie de la migraine : Les conditions nécessaires

La pro­phy­laxie de la migraine n’est conseillée que pour cer­tains patients. Pour cause, même si les prises en charge peuvent se faire au cas par cas, des recom­man­da­tions géné­rales sont éta­blies par l’ANAES (Agence Natio­nale d’accréditation et d’évaluation en san­té).

Ain­si, la pres­crip­tion d’un trai­te­ment de fond doit être éva­luée sur la base de trois cri­tères. Les deux pre­miers indices sont évi­dem­ment la fré­quence des crises (au moins 3 fois par mois) et leur durée. La pro­phy­laxie de la migraine ne sera donc néces­saire que si ces situa­tions sont réel­le­ment han­di­ca­pantes pour la vie du patient, et ce, sur le plan fami­lial, social et professionnel.

Le troi­sième indice fait réfé­rence à la néces­si­té de prises thé­ra­peu­tiques men­suelles pour le trai­te­ment des crises migrai­neuses. Selon l’ANAES, des prises d’au moins 6 à 8 fois par mois (pen­dant 3 mois de suite) sont suf­fi­santes pour la pres­crip­tion d’un trai­te­ment de fond.

Le cas de l’étude PROMISE

L’étude PROMISE (PRO­phy­laxie de la MIgraine avec SEglor) est un essai cli­nique axé sur le trai­te­ment de fond de la migraine.

L’étude PROMISE : Présentation

L’étude PROMISE avait pour but d’évaluer l’efficacité du médi­ca­ment SEGLOR dans la pré­ven­tion de la migraine en tant que patho­lo­gie chro­nique. Il était éga­le­ment ques­tion d’évaluer la tolé­rance de ce médi­ca­ment dans la pro­phy­laxie de la migraine.

À titre infor­ma­tif, SEGLOR est un médi­ca­ment de Schwarz Phar­ma fait à base de dihy­droer­go­ta­mine. Il pos­sède notam­ment une for­mu­la­tion par­ti­cu­lière à libé­ra­tion modi­fiée. En France, il fait par­tie des médi­ca­ments les plus pres­crits pour la pro­phy­laxie de la migraine.

L’étude PROMISE : Les critères de base

L’étude PROMISE était basée sur un cer­tain nombre de cri­tères. En effet, l’indice d’efficacité prin­ci­pal était la réduc­tion du nombre de crises migrai­neuses. Cepen­dant, les cri­tères secon­daires sui­vants étaient éga­le­ment pris en compte pour cette étude clinique :

  • la réduc­tion de la durée moyenne d’une crise,
  • la réduc­tion de la durée men­suelle totale des crises migraineuses,
  • la pré­fé­rence du sujet,
  • la dimi­nu­tion des trai­te­ments symptomatiques.

Le rap­port entre ces dif­fé­rents cri­tères a notam­ment per­mis d’obtenir des résul­tats fiables à l’issue de l’étude.

L’étude PROMISE : Déroulement

Pour la réa­li­sa­tion de l’étude PROMISE, 465 patients ont été recru­tés confor­mé­ment aux cri­tères de l’International Hea­dache Socie­ty. Sur l’ensemble des patients inclus, on note la pré­sence de 80,7 % de femmes. En plus, la durée moyenne de la mala­die migrai­neuse était de 15,7 ans chez tous les sujets.

Ain­si, pour cet essai mul­ti­cen­trique ran­do­mi­sé, en double aveugle, contrô­lé contre pla­ce­bo, le sui­vi fut réa­li­sé en 7 visites sur une durée totale de 6 mois. Mais une période ini­tiale de 4 semaines sous pla­ce­bo a été obser­vée pour tous les patients. Ensuite, une période thé­ra­peu­tique de 5 mois a été lan­cée. Pour cette seconde phase, les patients inclus pre­naient 2 fois par jour du SEGLOR 5 mg ou un placebo.

L’étude PROMISE : Les résultats

Les résul­tats de l’étude PROMISE penchent glo­ba­le­ment en faveur de l’efficacité de SEGLOR. En effet, une réduc­tion de 60 % de la fré­quence des crises a été obser­vée chez les patients ayant une qua­li­té de vie alté­rée. Mais sous pla­ce­bo, le taux était de 49 % (p=0,01) sur la base du même cri­tère. Ce résul­tat indique donc que SEGLOR n’atteint pas le palier sta­tis­tique requis sur le cri­tère principal.

Cepen­dant, sur la plu­part des cri­tères secon­daires, l’efficacité de SEGLOR a été meilleure (p < 0,05). Les études ont effec­ti­ve­ment démon­tré une amé­lio­ra­tion hau­te­ment signi­fi­ca­tive de la qua­li­té de vie chez les patients dont celle-ci était alté­rée. Par ailleurs, les résul­tats confirment éga­le­ment que 38 % des patientes n’ont plus souf­fert de crises pen­dant 6 mois.

L’étude PROMISE : Conclusions

Sur la base de ces résul­tats, il a été conclu que la fré­quence des crises migrai­neuses n’est pas un indice per­ti­nent pour recom­man­der un trai­te­ment pro­phy­lac­tique de la migraine. Cette obser­va­tion s’appuie sur­tout sur la qua­li­té de vie des patients. En effet, au cas où le nombre de crises serait infé­rieur à 4, la fré­quence des crises ne suf­fi­ra pas pour éta­blir un trai­te­ment pro­phy­lac­tique. Sur ce point, une prise en compte d’autres cri­tères comme la qua­li­té de vie des patients sera évi­dem­ment plus fiable.

De plus, l’efficacité de PROMISE a été meilleure exclu­si­ve­ment chez les patients ayant une qua­li­té de vie alté­rée. Cette conclu­sion prend notam­ment en compte la fré­quence des crises migrai­neuses, la durée des crises ain­si que le nombre de jours avec la dou­leur. Cela sug­gère qu’outre la fré­quence des crises, la pro­phy­laxie de la migraine n’est aucu­ne­ment néces­saire pour les patients dont la qua­li­té de vie n’est pas altérée.

Par ailleurs, les résul­tats de l’étude PROMISE sug­gèrent une éva­lua­tion sys­té­ma­tique de la qua­li­té de vie avant la mise en place de tout trai­te­ment de fond.

Migraine : Les autres méthodes de prévention possibles

Pro­phy­laxie de la migraine

Outre la mise en place d’un trai­te­ment pro­phy­lac­tique, l’identification des fac­teurs déclen­cheurs ain­si que des habi­tudes saines aident géné­ra­le­ment les patients à limi­ter la fré­quence des crises migraineuses.

L’identification des effets déclencheurs

En effet, les crises migrai­neuses sont déclen­chées par divers fac­teurs qui varient selon chaque patient. Voi­ci une liste exhaus­tive des causes les plus fréquentes :

  • le stress,
  • la relaxa­tion post-stress,
  • un pro­blème ali­men­taire (faim, jeûne, repas sau­té),
  • la modi­fi­ca­tion des heures de som­meil (dor­mir plus tard que d’habitude),
  • la chute de la pres­sion atmo­sphé­rique annon­çant un temps pluvieux,
  • l’excès ou le manque d’exercice physique,
  • les bruits excessifs,
  • les lumières vives ou clignotantes,
  • les odeurs inha­bi­tuelles, la fumée de ciga­rette ou le parfum,
  • les fac­teurs hor­mo­naux (dimi­nu­tion du taux d’œstrogènes spé­cia­le­ment chez la femme enceinte et crises mens­truelles),
  • cer­tains médi­ca­ments comme les contra­cep­tifs oraux et l’excès d’analgésiques…

En plus, cer­tains élé­ments déclen­cheurs peuvent pro­ve­nir de l’alimentation. On peut citer entre autres l’alcool, la caféine, le cho­co­lat, le yogourt, les ali­ments mari­nés ou fer­men­tés, l’aspartame, le glu­ta­mate mono­so­dique, les fro­mages vieillis et la charcuterie.

Ain­si, le patient peut tenir un jour­nal de toutes les crises en notant les situa­tions qui pré­cèdent l’apparition de la dou­leur et des autres symp­tômes. Tous les fac­teurs sont évi­dem­ment à prendre en compte ; même ceux qui paraissent ano­dins ou insi­gni­fiants. Ensuite, la pré­ven­tion peut s’avérer plus simple si les effets déclen­cheurs sont for­mel­le­ment identifiés.

Il est à pré­ci­ser que la conjonc­tion des élé­ments déclen­cheurs est géné­ra­le­ment à la base des crises migrai­neuses. Aus­si, cer­tains épi­sodes peuvent sur­ve­nir brus­que­ment sans l’intervention d’un quel­conque effet déclencheur.

Les habitudes saines à observer

Bien que les fac­teurs déclen­cheurs soient dif­fé­rents pour chaque migrai­neux, l’observation d’habitudes saines peut aider tous les patients à limi­ter les crises. Pour ce faire, il est géné­ra­le­ment conseillé d’apprendre à gérer le stress, de faire régu­liè­re­ment de l’exercice phy­sique et de bien dor­mir (entre 6 et 8 heures de som­meil par nuit) à des heures régulières.

Si le patient est fumeur, l’arrêt du tabac est vive­ment conseillé, car cette sub­stance peut aggra­ver les crises migrai­neuses. Mieux, une meilleure connais­sance des ali­ments déclen­cheurs vous aide­ra à limi­ter leur consom­ma­tion. Enfin, il est éga­le­ment recom­man­dé de consul­ter un méde­cin si les crises deviennent per­sis­tantes, car l’automédication exces­sive peut conduire à une cépha­lée chro­nique quotidienne.

 

Derniers articles

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...

8 aliments à consommer pour réduire la graisse abdominale

Saviez-vous que notre santé est largement influencée par nos choix alimentaires au quotidien ?...

Pour aller plus loin

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...