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Les statines inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase : indications et recommandations

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Les sta­tines sont les médi­ca­ments phares pres­crits aujourd’hui contre le cho­les­té­rol. Elles repré­sentent la prin­ci­pale classe des médi­ca­ments hypo­li­pé­miants. Ces médi­ca­ments servent à inhi­ber le fonc­tion­ne­ment de l’HMG-CoA réduc­tase.

Que peut-on dire sur les sta­tines ? Dans quels cas sont-ils indi­qués ? Quelle effi­ca­ci­té d’action et quels risques pré­sentent-elles ? Com­ment limi­ter les risques des sta­tines inhi­bi­teurs de l’HMG-CoA réduc­tase ? Voi­là des ques­tions aux­quelles répond cet article.

Statines : descriptions

Les sta­tines sont de la famille des médi­ca­ments uti­li­sés pour réduire le cho­les­té­rol. En effet, ce sont des inhi­bi­teurs de l’HGM-CoA réduc­tase. Celle-ci est une enzyme qui contrôle la syn­thèse du cho­les­té­rol par cel­lules hépatiques.

En effet, les sta­tines trans­forment l’hydroxyméthyle-coenzyme A en acide méva­lo­nique, pré­cur­seur des sté­rols. En rédui­sant la syn­thèse hépa­tique du cho­les­té­rol, elles pro­voquent une aug­men­ta­tion des récep­teurs des LDL. Elles favo­risent l’extraction par le foie des LDL et VLDL pré­sents dans le plasma.

Ce pro­ces­sus entraine une dimi­nu­tion des frac­tions LDL et VLDL plas­ma­tiques. En outre, on observe une légère dimi­nu­tion des tri­gly­cé­rides et une petite aug­men­ta­tion des HDL. Pré­ci­sons que la réduc­tion des LDL est à dose dépen­dante avec les dif­fé­rentes statines.

En ce qui concerne les doses ordi­naires pré­co­ni­sées, la réduc­tion est variable entre 20 à 30 %. Néan­moins, elle peut atteindre 50 % en cas de fortes doses des sta­tines les plus puis­santes. Il est donc bien de connaître cette classe de médi­ca­ments et les indi­ca­tions la concernant.

Indications des statines inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase

L’excès de cho­les­té­rol est un fac­teur de risque car­dio­vas­cu­laire pro­gres­sif. Les indi­ca­tions thé­ra­peu­tiques des sta­tines sont donc les hyper­cho­les­té­ro­lé­mies iso­lées ou asso­ciées à une hyper­tri­gly­cé­ri­dé­mie, en com­plé­ment d’un régime adapté.

En effet, cette indi­ca­tion repose essen­tiel­le­ment sur la pro­prié­té des sta­tines d’abaisser le LDL-cho­les­té­rol. Notons que celui-ci est un fac­teur de risque majeur de l’insuffisance coro­naire. Cer­taines sta­tines sont indi­quées dans les cas de la réduc­tion de la :

  • Mor­bi-mor­ta­li­té coro­naire et de la mor­ta­li­té totale en pré­ven­tion secondaire ;
  • Mor­bi-mor­ta­li­té coro­naire et de la mor­ta­li­té totale en stade de pré­ven­tion primaire.

Selon les recom­man­da­tions actuelles, la prise en charge doit tenir compte du patient dans son ensemble et du contexte cli­nique. Il s’agit de l’âge, du sexe, des anté­cé­dents car­dio­vas­cu­laires ou non, de l’existence d’autres fac­teurs de risque cardiovasculaire.

L’évaluation du risque car­dio­vas­cu­laire à par­tir de ces cri­tères per­met de déter­mi­ner les seuils de LDL-cho­les­té­rol à atteindre. Dès lors, une prise en charge opti­male pour­ra être pré­co­ni­sée. Il existe un nombre impor­tant de sta­tines aujourd’hui sur le mar­ché. Il faut bien les connaître pour savoir les utiliser.

Statines : principe actif, dénomination, dosage

Plu­sieurs varié­tés de sta­tines existent sur le mar­ché avec des prin­cipes actifs dif­fé­rents, de diverses déno­mi­na­tions et des dosages variés. En voi­ci quelques-unes :

Prin­cipe actif Déno­mi­na­tion Dosages dis­po­nibles
ATORVASTATINE TAHOR 10, 20, 40 mg
FLUVASTATINE FRACTAL 20, 40, 80 mg LP
LESCOL 20, 40, 80 mg LP
PRAVASTATINE ELISOR 20, 40 mg
VASTEN 20, 40 mg
SIMVASTATINE LODALES 5, 20, 40 mg
ZOCOR 5, 20, 40 mg

 

L’utilisation d’une sta­tine doit tou­jours com­men­cer à la plus faible dose dis­po­nible. Le trai­te­ment sera pour­sui­vi à une dose pro­gres­si­ve­ment crois­sante en cas de néces­si­té de la manière suivante :

  • Jusqu’à obte­nir la dose vali­dée dans les essais pré­ven­tifs (20 à 40 mg pour la sim­vas­ta­tine et 40 m pour la pravastatine) ;
  • Ou jusqu’à l’effet thé­ra­peu­tique recher­ché sur le LDL-cho­les­té­rol en fonc­tion du risque coro­naire global ;
  • En fonc­tion des effets indé­si­rables notam­ment ceux musculaires ;

Par ailleurs, en ce qui concerne ator­vas­ta­tine, flu­vas­ta­tine et simvastatine :

  • La poso­lo­gie maxi­male auto­ri­sée de 80 mg est réser­vée aux hyper­cho­les­té­ro­lé­mies sévères, résis­tantes aux doses usuelles ;
  • Le choix de l’une ou l’autre des sta­tines dépend de son effi­ca­ci­té et de son effi­cience dans la pré­ven­tion cardiovasculaire.

Prévention cardiovasculaire : choix de statines

Selon la HAS, la pré­ven­tion car­dio­vas­cu­laire repose d’abord sur la mise en œuvre de mesures hygié­no­dié­té­tiques. Lorsque le trai­te­ment néces­site la pres­crip­tion d’une sta­tine, le choix de la molé­cule et sa dose dépen­dra des élé­ments ci-après :

  • Niveau de risque du patient ;
  • L’existence ou non d’antécédents cardiovasculaires ;
  • Taux de LDL-cho­les­té­rol (LDL‑C) ;
  • La réduc­tion du LDL‑C recherchée.

Pour ce faire, le choix repo­se­ra sur la sta­tine ayant une meilleure effi­cience, notam­ment un bon rap­port coût/efficacité. De cette façon, on peut déter­mi­ner l’intérêt des sta­tines par rap­port aux autres hypo­cho­les­té­ro­lé­miants.

Intérêts des statines

On dis­tingue plu­sieurs classes d’hypocholestérolémiants à savoir : les fibrates, les résines, les huiles de pois­son, etc. Mais, les études ont mon­tré que les hypo­cho­les­té­ro­lé­miants de la classe des sta­tines sont les plus efficaces.

Non seule­ment les sta­tines baissent le taux du cho­les­té­rol, mais éga­le­ment, elles réduisent de façon signi­fi­ca­tive le risque des cas ci-après :

  • Infarc­tus du myocarde ;
  • Acci­dent vas­cu­laire cérébral ;
  • Décès de cause cardiovasculaire.

On peut dis­tin­guer deux niveaux d’efficacité des sta­tines. D’une part, on note une effi­ca­ci­té simi­laire sur la mor­ta­li­té toutes causes confon­dues, quelle que soit la sta­tine. D’autre part, on dis­tingue une effi­ca­ci­té bio­lo­gique variable selon la statine.

Efficacité similaire sur la mortalité toutes causes confondues

Quelle que soit la nature de la sta­tine, il existe une effi­ca­ci­té simi­laire sur les décès, quelle qu’en soit la cause.

Toutes statines confondues

Le trai­te­ment per­met de réduire de 10 % la mor­ta­li­té toutes causes sans dis­tinc­tion entre les molé­cules. Aus­si, il per­met de réduire le risque d’événement car­dio­vas­cu­laire de 15 à 23 % selon le type d’événement.

En prévention primaire

L’efficacité sur la mor­bi-mor­ta­li­té a été démon­trée par plu­sieurs études. En effet, l’étude HPS a démon­tré que la sim­vas­ta­tine est effi­cace chez le patient dia­bé­tique à haut risque car­dio­vas­cu­laire. L’étude WOSCOPS prouve l’efficacité de la pra­vas­ta­tine chez le sujet à haut risque car­dio­vas­cu­laire hors diabète.

Sou­li­gnons que cette étude a été menée sur 5 ans à la dose quo­ti­dienne de 40 mg. Il en res­sort une réduc­tion de 31 % du risque glo­bal d’infarctus du myo­carde. La mor­ta­li­té totale a dimi­nué de 22 % et le béné­fice cli­nique appa­rait dès le 6e mois de traitement.

En outre, l’atorvastatine a été prou­vée par l’étude CARDS chez le dia­bé­tique à haut risque car­dio­vas­cu­laire. Elle s’est révé­lée encore effi­cace chez les patients hyper­ten­dus avec trois fac­teurs de risque d’après l’étude ASCOT.

Par ailleurs, l’étude JUPITER s’est plu­tôt pen­chée sur la rosu­vas­ta­tine. Celle-ci s’avère effi­cace chez les patients à haut risque car­dio­vas­cu­laire, hors diabète.

En prévention secondaire

En pré­ven­tion secon­daire, trois sta­tines ont une indi­ca­tion sur la preuve de leur effi­ca­ci­té sur la mor­bi-mor­ta­li­té, notamment :

  • Sim­vas­ta­tine chez les coro­na­riens, les arté­ri­tiques, ou après un AVC (étude 4S) ;
  • Pra­vas­ta­tine chez les coro­na­riens aigus d’après les études CARE et LIPID ;
  • Flu­vas­ta­tine après angio­plas­tie coro­na­rienne selon l’étude LIPS.

Par contre, l’atorvastatine et la rosu­vas­ta­tine n’ont pas d’indication vali­dée en pré­ven­tion secon­daire, rap­pelle la HAS.

Efficacité biologique variable

L’efficacité bio­lo­gique varie d’une sta­tine à une autre sur le cri­tère inter­mé­diaire qu’est le LDL‑C. En effet, rosu­vas­ta­tine ou ator­vas­ta­tine pro­voque une forte baisse du LDL‑C aux doses maxi­males des AMM que sim­vas­ta­tine, flu­vas­ta­tine ou pravastatine. 

Tou­te­fois, la HAS recom­mande de ne pas pres­crire une sta­tine avec un poten­tiel de réduc­tion du LDL‑C supé­rieur à celui recher­ché. Mal­gré l’efficacité des sta­tines, ils n’en demeurent pas moins que leur uti­li­sa­tion peut pro­vo­quer cer­tains risques.

Risques des statines suspectés

Comme tout médi­ca­ment, la prise des sta­tines peut avoir des risques sur la san­té de cer­tains patients. The New Jour­nal of Medi­cine rap­por­tait le 22 avril 2015 des effets indé­si­rables sus­pec­tés à par­tir de l’étude Odys­sey Long Term.

Cette étude avait com­pa­ré des sujets sous sta­tine + ali­ro­cu­mab ver­sus des sujets sous sta­tine + pla­ce­bo. Il en res­sort des effets tels que :

  • Mala­dies rénales, après 8 ans de traitement ;
  • Fatigue phy­sique allant jusqu’à 40 % des patients après 7 ans de traitement ;
  • Baisse de libi­do et impuissance ;
  • Can­cers (12 fois plus de can­cer de sein chez les femmes et 2 fois plus de can­cers de la pros­tate chez les hommes) ;
  • Pertes de mémoire, dépres­sion, démence, Alz­hei­mer et mala­die de Par­kin­son chez les plus âgés.

Outre ces effets sus­pec­tés, on note aus­si des affec­tions ocu­laires plus par­ti­cu­liè­re­ment la cata­racte. Il est remar­qué éga­le­ment un risque éle­vé d’accident vas­cu­laire céré­bral (AVC). La revue Pres­crire en énu­mère d’autres :

  • Ver­tiges,
  • Insom­nie ;
  • Atteintes des ten­dons (rares) ;
  • Pan­créa­tites (rares)
  • Réac­tions cuta­nées, etc.

Notons que ces effets sont sus­pec­tés. Il en a d’autres qui sont essen­tiel­le­ment connus comme éma­na­tion du trai­te­ment par sta­tines. Ce sont les risques hépa­tiques, dia­bé­tiques et mus­cu­laires.

Risques hépatiques des statines

Au début du trai­te­ment avec les sta­tines, des alté­ra­tions de la fonc­tion hépa­tique peuvent être obser­vées. Mais ras­su­rez-vous, il s’agit des cas assez limi­tés soit 1 à 3 %. Ces atteintes sont pour la plu­part des cas bénins et passagers.

La HAS recom­mande à cet effet la mesure sys­té­ma­tique des enzymes hépa­tiques chez les patients trai­tés par hypo­li­pé­miant, notam­ment :

  • Avant le traitement ;
  • 8 semaines après le début du trai­te­ment ou après toute aug­men­ta­tion de la dose du médicament ;
  • Chaque année, lorsque les enzymes hépa­tiques sont en des­sous de 3 fois la nor­male. Rap­pe­lons que les enzymes hépa­tiques sont entre autres ala­nine – ami­no­trans­fé­rase ou ALAT.

Par ailleurs, si les enzymes hépa­tiques sont éle­vées, mais infé­rieures à 3 fois la nor­male, la HAS recom­mande ce qui suit :

  • Pour­suivre le trai­te­ment d’une part ;
  • Contrô­ler les enzymes hépa­tiques après 4 à 6 semaines d’autre part.

Par contre, si les enzymes hépa­tiques sont égales ou supé­rieures à 3 fois la nor­male, elle recommande :

  • Arrê­ter les enzymes hépa­tiques après 4 à 6 semaines ;
  • Réin­tro­duire avec pru­dence le trai­te­ment lorsque les ALAT sont reve­nues à une valeur normale.

Risques de diabète avec les statines

risques des statines

L’ANSM avait rap­por­té en 2012 la mise en évi­dence d’un effet dia­bé­to­gène des sta­tines. Ceux-ci ont été prou­vés par des méta-ana­lyses. D’après une étude géné­tique récente, cet effet est direc­te­ment lié au mode d’action hypo­cho­les­té­ro­lé­miant des statines.

Ce risque de sur­ve­nue de dia­bète est esti­mé entre 9 et 15 %. Tou­te­fois, les auto­ri­tés euro­péennes et amé­ri­caines estiment qu’il n’est pas de nature à remettre en cause le bénéfice/risque des sta­tines. Par contre, ce risque dia­bé­tique lors du trai­te­ment par sta­tines est favo­ri­sé par des fac­teurs de risque préexistants.

Par­mi ceux-ci, on distingue :

  • Gly­cé­mie à jeun > 5,6 mmol/L ;
  • Indice de masse cor­po­relle (IMC) > 30 kg/m² ;
  • Aug­men­ta­tion des triglycérides ;
  • Anté­cé­dents d’hypertension artérielle.

Outre la sur­ve­nue d’un dia­bète, une aug­men­ta­tion modé­rée de la gly­cé­mie et de l’HbA1c est pos­sible.

Risques musculaires des statines

L’Afssaps en col­la­bo­ra­tion avec l’Agence euro­péenne d’évaluation (EMEA) a fait un point appro­fon­di sur le risque mus­cu­laire. Le risque mus­cu­laire figure en tête de liste des risques connus avec l’utilisation des statines.

En effet, toutes les sta­tines sont sus­cep­tibles d’entrainer des troubles mus­cu­laires. Ceux-ci se mani­festent de diverses manières chez les patients selon l’Afssaps :

  • Un cer­tain nombre de patients pré­sentent des symp­tômes mineurs de type dou­leur ou sen­si­bi­li­té mus­cu­laire inex­pli­quée. On note aus­si la fatigue mus­cu­laire et des crampes. Ces symp­tômes sont asso­ciés ou non à une aug­men­ta­tion modé­rée des CPK soit < 5 fois la norme N ;
  • Très rare­ment, une rhab­do­myo­lyse sur­vient, asso­ciée ou non à une insuf­fi­sance rénale. Dans cer­tains cas, elle peut mal­heu­reu­se­ment se révé­ler fatale. La rhab­do­myo­lyse se mani­feste le plus sou­vent quelques jours au début du trai­te­ment, et ce, d’une manière inattendue ;
  • Par­mi les symp­tômes obser­vables, on note : myal­gies into­lé­rables, fai­blesse mus­cu­laire impor­tante, des­truc­tion mus­cu­laire mas­sive. Celle-ci est asso­ciée à une élé­va­tion majeure des CPK > 30 ou 40 N et peut conduire à une myo­glo­bi­nu­rie. CPK (créa­tine phos­pho­ki­nase). Le pro­nos­tic dépend de la sévé­ri­té de l’insuffisance rénale associée.

La rhabdomyolyse : prévisible ?

L’Afssaps rap­porte qu’aucun élé­ment cli­nique ni bio­lo­gique n’est de nature à pré­dire la sur­ve­nue d’une rhab­do­myo­lyse. Néan­moins, il existe des situa­tions par­ti­cu­lières sus­cep­tibles de la pro­vo­quer lorsqu’elles sont en place.

Mécanise des effets musculaires

Aucune étude n’a encore éta­bli le méca­nisme des effets mus­cu­laires. On note que cette toxi­ci­té serait la résul­tante d’action des sta­tines, notam­ment l’inhibition de l’HMG-CoA réduc­tase. Celle-ci conduit à l’inhibition de la syn­thèse d’ubiquinones.

Vu tous ces effets indé­si­rables, il est impor­tant de connaître le bon usage des statines.

Recommandations : bon usage des statines

Avant tout pro­pos, il est bien de savoir qu’il n’existe pas de contre-indi­ca­tion d’ordre mus­cu­laire à la pres­crip­tion des sta­tines. Tou­te­fois, il existe des situa­tions à risque qui appellent à l’évaluation soi­gneuse du rap­port-béné­fi­ce/­risque et une sur­veillance par­ti­cu­lière. Il s’agit des cas ci-après :

  • Mala­die mus­cu­laire génétique ;
  • Anté­cé­dent d’effet indé­si­rable mus­cu­laire à un hypocholestérolémiant.

Par ailleurs, d’autres asso­cia­tions de sta­tines peuvent majo­rer le risque d’atteintes musculaires.

Associations contre-indiquées

La sim­vas­ta­tine et l’atorvastatine, asso­ciées avec itra­co­na­zole, dela­vir­dine, kéto­co­na­zole, anti­pro­téases, sont contre-indi­qués. En effet, cette asso­cia­tion de médi­ca­ments aug­mente les concen­tra­tions de sta­tine. Par consé­quent, il urge d’utiliser une autre sta­tine ou d’interrompre la sta­tine au cours du trai­te­ment associé.

Associations déconseillées

Les asso­cia­tions décon­seillées sont à deux niveaux :

  • Toutes les sta­tines sont décon­seillées en asso­cia­tion avec les fibrates. Ces der­niers sont déjà natu­rel­le­ment toxiques au muscle. Tou­te­fois, cette pres­crip­tion est réser­vée à cer­taines hyper­li­pi­dé­mies mixtes sévères ;
  • La sim­vas­ta­tine est décon­seillée avec le jus de pam­ple­mousse en rai­son de l’augmentation des concen­tra­tions de cette statine.

Pour plus de pré­cau­tions d’emploi, il est impor­tant de consul­ter l’AMM de chaque médicament.

Dose des statines

Les sta­tines, dont ator­vas­ta­tine, flu­vas­ta­tine et sim­vas­ta­tine, doivent être uti­li­sées à la poso­lo­gie maxi­male auto­ri­sée de 80 mg. Tou­te­fois, cette poso­lo­gie ne peut être envi­sa­gée après 70 ans que sous sur­veillance cli­nique et bio­lo­gique étroite. L’Afssaps rap­pelle qu’il n’y a pas d’indication pour pres­crire d’emblée une forte dose.

L’hypothyroïdie aug­mente de façon consi­dé­rable le risque mus­cu­laire. À cet effet, l’Afssaps recom­mande de la recher­cher ou au besoin, faire un dosage de TSH.

Le dosage de créa­tine phos­pho­ki­nase (CPK) néces­site d’être pra­ti­quée plus de 2 jours après un effort mus­cu­laire intense. Par ailleurs, un contrôle sys­té­ma­tique du dosage des CPK dans les 5 à 7 jours est néces­saire en cas d’augmentation notable.

Notons que les CPK mar­queurs bio­lo­giques de la lyse mus­cu­laire sont peu spé­ci­fiques. Cela, parce qu’elles sont très sen­sibles à l’activité phy­sique. De plus, elles sont d’une grande varia­bi­li­té marquée.

Que faut-il réel­le­ment faire pour un bon dosage des CPK ?

Conditions du dosage des CPK

Un dosage des CPK est à faire avant un trai­te­ment dans les situa­tions à risque. Il faut savoir qu’aucune docu­men­ta­tion scien­ti­fique ne jus­ti­fie la pra­tique d’un dosage ini­tial des CPK dans la popu­la­tion générale.

À cet effet, ce dosage doit être réser­vé exclu­si­ve­ment aux situa­tions à risques suivantes :

  • Insuf­fi­sance rénale ;
  • Hyper­thy­roï­die ;
  • Anté­cé­dents fami­liaux ou per­son­nels de mala­die mus­cu­laire génétique ;
  • Anté­cé­dents per­son­nels d’effet indé­si­rable mus­cu­laire avec fibrate ou une statine ;
  • Abus d’alcool ;
  • Sujet âgé de plus de 70 ans.

Il existe d’autres fac­teurs de risque mus­cu­laire. Dans ce cas, il serait bien de dis­po­ser d’un dosage de réfé­rence en cas d’élévation ulté­rieure sous trai­te­ment. Aus­si, si le taux des CPK s’avère supé­rieur à 5 N, alors, toute pra­tique de trai­te­ment est à surseoir.

Dans ces situa­tions de risque, il est néces­saire de bien éva­luer l’intérêt du trai­te­ment. Il faut éga­le­ment sur­veiller le patient au plan cli­nique. En cas d’apparition d’un symp­tôme mus­cu­laire inex­pli­qué sous trai­te­ment, un dosage CPK doit être pratiqué.

En l’absence des signes cli­niques, la sur­veillance sys­té­ma­tique des CPK n’a pas d’intérêt.

Élévation des CPK

L’élévation impor­tante des CPK s’accompagne d’une petite élé­va­tion des trans­ami­nases d’origine mus­cu­laire. Il est bien de savoir s’il faut donc arrê­ter ou conti­nuer le trai­te­ment dans ces cas.

Si le taux des CPK est supé­rieur à 5 N, il est recom­man­dé d’interrompre le trai­te­ment. En outre, en cas de signes mus­cu­laires impor­tants avec une gêne fonc­tion­nelle régu­lière, l’arrêt du trai­te­ment est à envisager.

Aus­si, si les signes mus­cu­laires sont mineurs et les CPK en des­sous de 5 N, il est pos­sible de conti­nuer le trai­te­ment. De même, à dis­tance de l’arrêt et si l’évolution le permet, il est pos­sible de réin­tro­duire une autre statine.

Cela doit se faire sous sur­veillance avec aug­men­ta­tion pro­gres­sive des doses. Par ailleurs, lorsqu’une mala­die mus­cu­laire est sus­pec­tée, le trai­te­ment doit être néces­sai­re­ment interrompu.

Mais, ras­su­rez-vous, les signes mus­cu­laires s’estompent et dis­pa­raissent en tota­li­té à l’arrêt défi­ni­tif d’un trai­te­ment par sta­tine. En cas de per­sis­tance des troubles mus­cu­laires, une consul­ta­tion est requise pour recher­cher la cause.

Limiter les risques des statines

Pour limi­ter les risques des sta­tines, la HAS recom­mande la prise en charge de tous les fac­teurs de risques. « Les sta­tines dimi­nuent le LDL‑C, mais tous les autres fac­teurs de risque car­dio­vas­cu­laire modi­fiables doivent être pris en charge » :

  • Taba­gisme ;
  • HTA ;
  • Dia­bète ;
  • Sur­poids ;
  • Séden­ta­ri­té.

La HAS rap­pelle que les mesures hygié­no­dié­té­tiques sont un préa­lable à tout trai­te­ment par sta­tine. En effet, elles dimi­nuent l’apport d’acides gras satu­rés, aug­mentent l’apport d’acides gras ins­tau­rés et la consom­ma­tion de fibres.

Il faut, par ailleurs, uti­li­ser les plus petites doses effi­caces des sta­tines. Rap­pe­lons à cet effet que toutes les sta­tines ne se valent pas. C’est ce qu’affirme la revue Pres­crire selon laquelle, la sim­vas­ta­tine et la pra­vas­ta­tine sont les sta­tines de pre­mier choix. Le méde­cin choi­si­ra donc une sta­tine au cas par cas.

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