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Linaclotide Constella : Indications, mécanisme d’action, effets secondaires

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Constel­la est le pre­mier et le seul pro­duit approu­vé dans l’UE pour le trai­te­ment du syn­drome du côlon irri­table. Il s’agit d’un prin­cipe actif qui peut atté­nuer de manière signi­fi­ca­tive les symp­tômes de cette mala­die. Mais quelles sont donc les études qui ont per­mis d’introduire ce médi­ca­ment sur le mar­ché ? Com­ment ce médi­ca­ment agit-il dans le trai­te­ment du syn­drome du côlon irri­table ? Quels sont ses effets secon­daires pos­sibles et quand doit-on évi­ter de le prendre ?

Linaclotide Constella : Études

L’approbation de l’utilisation du Lina­clo­tide est basée sur deux études ran­do­mi­sées en double aveugle et contrô­lées par pla­ce­bo. Ces études ont été cha­cune réa­li­sées chez 800 patients adultes atteints de SII‑O (syn­drome de l’intestin irri­table). Une dose de 290 µg de lina­clo­tide a été admi­nis­trée une fois par jour aux par­ti­ci­pants pen­dant 26 ou 16 semaines. Le cri­tère d’évaluation prin­ci­pal était le taux de réponse à 12 semaines en matière d’amélioration des symp­tômes du SCI. Un autre cri­tère impor­tant était celui de l’amélioration des douleurs/inconforts abdo­mi­naux. Un patient répon­dait aux symp­tômes s’il res­sen­tait une amé­lio­ra­tion signi­fi­ca­tive pen­dant au moins la moi­tié de la durée du trai­te­ment. Pour la réponse à la dou­leur, le patient devait res­sen­tir une amé­lio­ra­tion d’au moins 30 % de la dou­leur ini­tiale. De plus, cette amé­lio­ra­tion devait se faire sen­tir pen­dant au moins la moi­tié de la durée du traitement.

Dans les deux études, le taux de réponse au lina­clo­tide était signi­fi­ca­ti­ve­ment supé­rieur à celui du pla­ce­bo. À 12 semaines dans l’étude 1, dans le groupe lina­clo­tide, 39 % des patients répon­daient aux symp­tômes du SCI, contre 17 % des patients sous pla­ce­bo. En ce qui concerne les dou­leurs abdo­mi­nales, 54 % des patients du groupe verum répon­daient à la lina­clo­tide. Seule­ment 39 % des patients répon­daient au pla­ce­bo. L’étude 2 a mon­tré un résul­tat simi­laire. Envi­ron 37 % des patients trai­tés par le lina­clo­tide répon­daient au SCI contre 19 % pour le pla­ce­bo. De même, 55 % des patients répon­daient à la dou­leur contre 42 % pour ceux rece­vant un pla­ce­bo. Dans l’ensemble, les dou­leurs abdo­mi­nales et la consis­tance des selles se sont amé­lio­rées. La fré­quence des selles spon­ta­nées a aus­si connu une aug­men­ta­tion. L’effet a été atteint après une semaine et a duré pen­dant toute la période de trai­te­ment. La qua­li­té de vie, déter­mi­née à l’aide d’un ques­tion­naire stan­dar­di­sé, a éga­le­ment aug­men­té de manière signi­fi­ca­tive.

Linaclotide Constella : Indications

Constel­la est approu­vé pour le trai­te­ment symp­to­ma­tique des adultes atteints du syn­drome du côlon irri­table modé­ré à sévère avec constipation.

Le syndrome du côlon irritable

Le SCI est inof­fen­sif, mais géné­ra­le­ment chro­nique et sou­vent très stres­sant pour les per­sonnes tou­chées. Ils se plaignent géné­ra­le­ment de fortes dou­leurs abdo­mi­nales, notam­ment de crampes et de fla­tu­lences. Les chan­ge­ments dans les selles sont fré­quents, mais par­fois absents. De nom­breux patients souffrent de consti­pa­tion ou de diar­rhée, qui peuvent éga­le­ment s’alterner. Pour le diag­nos­tic de la mala­die, une per­sis­tance des symp­tômes intes­ti­naux pen­dant plus de trois mois, l’absence d’autres mala­dies comme cause pro­bable des symp­tômes et une alté­ra­tion per­ti­nente de la qua­li­té de vie due aux symp­tômes sont requises. Par exemple, les patients souf­frant de diar­rhée ont des dif­fi­cul­tés quo­ti­diennes, car ils ont constam­ment besoin de toi­lettes à proxi­mi­té. En plus des dou­leurs abdo­mi­nales et des fla­tu­lences, les patients atteints de ce mal se plaignent d’avoir des selles dures. D’autres se plaignent d’avoir des selles peu fré­quentes et une défé­ca­tion labo­rieuse qui néces­site beau­coup de temps et d’effort. En effet, ces der­niers peuvent pas­ser jusqu’à deux heures aux toilettes.

Linaclotide Constella : Double mécanisme d’action

Selon les études, le lina­clo­tide peut sou­la­ger plu­sieurs symp­tômes du SCI‑O (syn­drome du côlon irri­table modé­ré à sévère avec consti­pa­tion). Dès son absorp­tion dans l’organisme, il agit loca­le­ment au niveau de l’intestin. La bio­dis­po­ni­bi­li­té est jusqu’à 0,2 %. Le lina­clo­tide est un pep­tide syn­thé­tique de qua­torze acides ami­nés. Il est struc­tu­rel­le­ment lié à l’hormone intes­ti­nale gua­ny­line et active ain­si la gua­ny­late cyclase C (GC‑C), située dans la paroi intes­ti­nale. Cela conduit à une aug­men­ta­tion de la concen­tra­tion de gua­no­sine mono­phos­phate cyclique (cGMP) dans les cel­lules épi­thé­liales intes­ti­nales et dans l’espace extracel­lu­laire adja­cent, c’est-à-dire du côté lumi­nal et sous-muqueux de l’épithélium intes­ti­nal. Le GMPc intra­cel­lu­laire pro­voque une aug­men­ta­tion de la sécré­tion lumi­nale d’électrolytes et donc une aug­men­ta­tion de liquide dans l’intestin. En consé­quence, les selles dur­cies deviennent plus molles et le tran­sit intes­ti­nal est ain­si faci­li­té. En plus de cet effet pro­sé­cré­toire, le lina­clo­tide a éga­le­ment un effet anti­no­ci­cep­tif. Il est vrai­sem­bla­ble­ment médié par le cGMP extracel­lu­laire, qui a réduit l’activité des fibres locales de la dou­leur dans l’organisme.

Linaclotide Constella : Mode d’emploi

La dose adulte recom­man­dée pour trai­ter les symp­tômes du syn­drome du côlon irri­table avec consti­pa­tion est de 290 µg. Cette dose doit être prise une fois par jour. La dose ini­tiale recom­man­dée pour la consti­pa­tion chro­nique chez l’adulte est de 145 µg pris une fois par jour. Cer­taines per­sonnes peuvent se voir pres­crire une dose de 72 µg en fonc­tion de leur réponse à la dose ini­tiale. Ce médi­ca­ment doit être pris à jeun, et ce, au moins 30 minutes avant le pre­mier repas de la jour­née. Les gélules ne doivent être ni écra­ser ni macher, mais plu­tôt ava­ler entières avec un peu d’eau.

En cas de dif­fi­cul­tés pour ava­ler, la gélule peut être mélan­gée avec de la com­pote de pommes ou de l’eau. Dans le cas de la com­pote de pommes, le conte­nu de la gélule doit être sau­pou­dré sur une cuillère à café conte­nant cet ali­ment puis être consom­mé immé­dia­te­ment. Les cris­taux ne doivent pas être machés. Le médi­ca­ment ne devra pas être sto­cké pour une uti­li­sa­tion ulté­rieure. Pour la prise avec de l’eau, la gélule doit être ver­sée dans une tasse avec envi­ron 30 ml d’eau. Le conte­nu de la tasse doit ensuite être mélan­gé puis ava­ler. Il fau­dra ensuite ver­ser à nou­veau 30 ml d’eau dans la tasse puis réava­ler le contenu.

Le mélange, com­po­sé des cris­taux et de l’eau, ne doit pas être sto­cké pour une uti­li­sa­tion ulté­rieure. Le médi­ca­ment est enduit à la sur­face des cris­taux et se dis­sou­dra dans l’eau, mais les cris­taux res­te­ront solides. Il n’est pas néces­saire de consom­mer tous les cris­taux pour obte­nir la dose com­plète. Divers fac­teurs peuvent affec­ter la dose de médi­ca­ment dont une per­sonne a besoin. Il s’agit notam­ment du poids cor­po­rel, des autres condi­tions médi­cales et des médi­ca­ments pris par la per­sonne concer­née. Il est impor­tant que ce médi­ca­ment soit pris exac­te­ment comme pres­crit par le médecin.

S’il arri­vait qu’un patient oublie une dose, il devra sau­ter la dose oubliée et reprendre son sché­ma poso­lo­gique habi­tuel. Ce der­nier ne devra pas prendre une double dose pour com­pen­ser une dose oubliée. En cas de confu­sion, l’idéal est de se rap­pro­cher de son méde­cin ou de son phar­ma­cien pour obte­nir des conseils. Ce médi­ca­ment doit être conser­vé à tem­pé­ra­ture ambiante, dans son embal­lage d’origine. Il doit être pro­té­gé de la lumière et de l’humidité et conser­ver hors de por­tée des enfants. Les patients doivent être infor­més des pos­sibles effets secon­daires pou­vant sur­ve­nir après la prise de ce médi­ca­ment. Si ces effets secon­daires sont graves ou per­sis­tants, un méde­cin doit être consul­té. Des pré­cau­tions par­ti­cu­lières doivent être prises lors de l’utilisation du lina­clo­tide chez les patients âgés. Il en est de même chez les per­sonnes qui souffrent fré­quem­ment de dés­équi­libres hydriques ou électrolytiques.

Linaclotide Constella : Interactions importantes

Le lina­clo­tide est à peine détec­table dans le plas­ma après la prise des doses cli­niques recom­man­dées. Un trai­te­ment simul­ta­né avec des inhi­bi­teurs, des laxa­tifs ou des AINS peut aug­men­ter le risque de diar­rhée. Si la diar­rhée est sévère ou per­sis­tante, l’absorption d’autres médi­ca­ments oraux peut être alté­rée. Aus­si, l’efficacité de cer­tains médi­ca­ments à marge thé­ra­peu­tique étroite qui sont absor­bés dans l’intestin peut être réduite.

Linaclotide Constella : Effets secondaires

De nom­breux médi­ca­ments peuvent pro­vo­quer des effets secon­daires. Les effets secon­daires sont des réac­tions indé­si­rables à un médi­ca­ment pré­cis lorsqu’il est pris à des doses nor­males. Ces effets secon­daires peuvent être d’intensité légère ou grave, et peuvent être pas­sa­gers ou per­ma­nents. Les effets secon­daires énu­mé­rés ci-des­sous ne sont pas res­sen­tis par tous ceux qui prennent ce médi­ca­ment. Ils ont été signa­lés par au moins 1 % des per­sonnes pre­nant ce médi­ca­ment. Plu­sieurs de ces effets secon­daires peuvent être contrô­lés, et cer­tains peuvent dis­pa­raître d’eux-mêmes avec le temps. Les effets secon­daires les plus fré­quents de ce médi­ca­ment incluent :

  • Un bal­lon­ne­ment (gon­fle­ment ou sen­sa­tion de plé­ni­tude dans l’abdomen)
  • La diar­rhée
  • La nau­sée
  • Des gaz passants
  • Des vomis­se­ments

Bien que la plu­part des effets secon­daires énu­mé­rés ne se pro­duisent pas très sou­vent, ils pour­raient entraî­ner de graves pro­blèmes. Il est donc impor­tant de consul­ter un méde­cin ou un phar­ma­cien dès leur appa­ri­tion. D’autres effets secon­daires plus rares com­prennent entre autres :

  • Des dou­leurs abdo­mi­nales pou­vant s’aggraver
  • Une diar­rhée sévère (selles liquides persistantes)
  • Une déshy­dra­ta­tion
  • La perte d’appétit
  • La dimi­nu­tion du taux de potas­sium pré­sent dans le sang

Cer­taines per­sonnes peuvent éprou­ver des effets secon­daires autres que ceux énu­mé­rés. Dans ces cas-là, ils doivent une fois de plus infor­mer leur méde­cin trai­tant ou un pharmacien.

Linaclotide Constella : Précautions et contre-indications

Lina­clo­tide Constella

Le lina­clo­tide constel­la néces­site une ordon­nance. Ce médi­ca­ment ne doit pas être conser­vé à des tem­pé­ra­tures supé­rieures à 30 °C. Pour pro­té­ger le conte­nu de l’humidité, le fla­con doit tou­jours être main­te­nu her­mé­ti­que­ment fer­mé. Le déshy­dra­tant qu’il contient doit res­ter dans le fla­con. Après ouver­ture du fla­con, les gélules peuvent être uti­li­sées pen­dant 18 semaines sup­plé­men­taires.

Le lina­clo­tide Constel­la ne doit pas être utilisé :

  • Lorsque le patient pré­sente un blo­cage ou une obs­truc­tion de l’intestin.
  • Lorsque le patient souffre d’une mala­die intes­ti­nale inflam­ma­toire telle que la mala­die de Crohn ou la colite ulcéreuse.
  • En cas de grossesse.
  • En cas d’allaitement.

Ce médi­ca­ment ne doit pas être uti­li­sé par une per­sonne ayant une aller­gie à l’un de ses com­po­sants. Les patients qui pensent pré­sen­ter une réac­tion aller­gique doivent immé­dia­te­ment arrê­ter d’utiliser ce médi­ca­ment et en infor­mer leur médecin.

Grossesse

Cer­tains médi­ca­ments ne doivent pas être uti­li­sés pen­dant la gros­sesse ou l’allaitement. Cepen­dant, d’autres médi­ca­ments peuvent être uti­li­sés en toute sécu­ri­té pen­dant la gros­sesse ou l’allaitement, à condi­tion que les béné­fices pour la mère soient supé­rieurs aux risques pour le bébé à naître. Il existe peu d’informations dis­po­nibles sur la sécu­ri­té d’emploi de ce médi­ca­ment pen­dant la gros­sesse. Le fabri­cant déclare qu’il n’est pas recom­man­dé de l’utiliser pen­dant la gros­sesse. L’avis d’un méde­cin est donc impé­ra­tif avant une uti­li­sa­tion en cas de grossesse.

Allaitement

Il est peu pro­bable que ce médi­ca­ment passe à tra­vers le lait mater­nel. Cepen­dant, il existe peu d’informations sur les effets qu’il peut avoir ou non sur le nour­ris­son. Par consé­quent, le fabri­cant recom­mande qu’il ne soit pas uti­li­sé par les mères qui allaitent. Une fois de plus, l’avis d’un méde­cin est néces­saire afin de savoir si ce médi­ca­ment peut être utilisé.

Enfants

L’innocuité et l’efficacité de l’utilisation de ce médi­ca­ment chez les enfants n’ont pas été éta­blies. Ces der­niers peuvent être plus sus­cep­tibles de déve­lop­per une diar­rhée et des effets poten­tiel­le­ment graves. Ce médi­ca­ment ne doit donc pas être admi­nis­tré aux enfants de moins de 6 ans. De même, il est décon­seillé aux enfants et ado­les­cents qui sont âgés de 6 à 18 ans.

 

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