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COMMERCIALISATION DE LA DHEA EN FRANCE : RISQUES COURUS PAR LES PRESCRIPTEURS ET LES UTILISATEURS

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La déhy­droé­pian­dro­sté­rone (DHEA), outre son effet sur le déve­lop­pe­ment mus­cu­laire, per­met l’amélioration de cer­taines fonc­tions vitales qui se dété­riorent avec l’âge. En ce sens, la capa­ci­té des scien­ti­fiques à pro­duire des hor­mones arti­fi­cielles a per­mis d’envisager de nou­velles alternatives.

Dès lors, la DHEA, connue sous l’appellation hor­mone de jeu­nesse et hor­mone anti-âge, est deve­nue très popu­laire. Sa com­mer­cia­li­sa­tion sous forme de com­plé­ment ali­men­taire a d’ailleurs fait l’objet de débats hou­leux. En France, on reste encore très dubi­ta­tif puisqu’aucune auto­ri­sa­tion n’a été deman­dée, donc pas approu­vée. Quels sont les risques de la sup­plé­men­ta­tion en DHEA ?

DHEA : présentation

La déhy­droé­pian­dro­sté­rone (DHEA) est l’hormone sté­roï­dienne natu­relle la plus cou­ram­ment trou­vée dans le corps humain. Déri­vée du cho­les­té­rol, elle est pro­duite par les glandes sur­ré­nales. Aus­si, elle par­ti­cipe à la sécré­tion de nom­breuses autres hor­mones sté­roïdes, en agis­sant comme un pré­cur­seur dans cette syn­thèse. Par­mi elles, on retrouve le cor­ti­sol et les hor­mones sexuelles telles que les œstro­gènes et la tes­to­sté­rone. C’est peut-être l’une des nom­breuses rai­sons pour les­quelles on l’appelle encore hor­mone de jeu­nesse ou de l’anti-âge.

Aujourd’­hui, la DHEA est dis­po­nible dans de nom­breux pays, sous forme de com­plé­ments ali­men­taires. Cer­taines per­sonnes se posent bien des ques­tions à ce pro­pos, puisque l’organisme la pro­duit déjà natu­rel­le­ment. En effet, il convient de noter que les concen­tra­tions de cette hor­mone dimi­nuent avec l’âge. À 25 ans, elles sont très éle­vées, mais dimi­nuent pro­gres­si­ve­ment au fur et à mesure que l’on vieillit. Entre 70 et 80 ans, elles sont net­te­ment faibles et repré­sentent 10 à 20 % de celles des jeunes adultes.

Dans cer­tains cas, cette baisse des taux de DHEA est asso­ciée à la dépres­sion et aux mala­dies car­diaques. Par consé­quent, il semble que les per­sonnes pré­sen­tant pré­co­ce­ment des valeurs faibles de cette hor­mone peuvent opter pour la sup­plé­men­ta­tion. De nom­breuses études ont, en ce sens, mon­tré que cette der­nière était sus­cep­tible d’augmenter les taux de DHEA. Bien évi­dem­ment, la sub­stance est aus­si conver­tie en sté­roïdes sexuels (œstro­gènes et tes­to­sté­rone).

DHEA : bienfaits

D’après les résul­tats de nom­breuses études, les sup­plé­ments de DHEA auraient de mul­tiples bien­faits pour l’organisme.

Protection du système nerveux

La DHEA semble agir comme un neu­ro­sté­roïde en aidant à pro­té­ger les neu­rones après des AVC (acci­dents car­dio­vas­cu­laires céré­braux). De plus, quelques études ont per­mis de sug­gé­rer que cette hor­mone pour­rait contri­buer à la crois­sance des cel­lules ner­veuses. Elle per­met éga­le­ment le bon fonc­tion­ne­ment de ces der­nières, tout en pré­ve­nant leur mort.

Par ailleurs, la DHEA pour­rait amé­lio­rer les dif­fé­rentes connexions qu’on retrouve entre l’hippocampe et les amyg­dales. En ce sens, elle contri­bue à l’amélioration de l’humeur et à la réduc­tion des sou­ve­nirs dou­lou­reux émo­tion­nels. C’est aus­si pour cette rai­son que cer­tains spé­cia­listes la recom­mandent dans le trai­te­ment de la dépres­sion et de l’anxiété. Néan­moins, il convient de noter que l’uti­li­sa­tion conco­mi­tante des com­plé­ments de DHEA avec d’autres médi­ca­ments est déconseillée.

Maintien du métabolisme osseux

Cer­taines études ont per­mis de démon­trer que la DHEA per­met d’augmenter la den­si­té osseuse. De fait, cer­taines patho­lo­gies, notam­ment l’ostéoporose, pro­voquent une dimi­nu­tion de la den­si­té osseuse. Alors, pour y remé­dier, on emploie un sup­plé­ment à base de DHEA.

Développement de la force musculaire

Dans cer­tains pays, les ath­lètes emploient les sup­plé­ments de DHEA dans le but de déve­lop­per leur force mus­cu­laire. Tou­te­fois, aucune étude n’a encore per­mis de démon­trer leur efficacité.

Par contre chez quelques per­sonnes âgées, les recherches ont sug­gé­ré que cette hor­mone contri­bue effec­ti­ve­ment au déve­lop­pe­ment de la force musculaire.

Lutte contre la perte de poids

Bien qu’elles ne soient pas nom­breuses, des études ont mon­tré que la DHEA contri­bue à la perte de poids. On a réa­li­sé ces études sur des per­sonnes atteintes de troubles méta­bo­liques. Les résul­tats sont néan­moins peu convain­cants. De plus, cet effet n’a pas a été démon­tré sur les adolescents.

Par ailleurs, la DHEA semble régu­ler le méta­bo­lisme des lipides. Elle favo­rise aus­si la lipo­lyse et consom­ma­tion des graisses à des fins énergétiques.

Amélioration de la fonction sexuelle

Quelques études ont démon­tré que les sup­plé­ments de DHEA peuvent aider les per­sonnes qui pré­sentent des défi­cits de la fonc­tion sexuelle. On peut notam­ment citer :

  • La perte de la libido ;
  • La dys­fonc­tion érectile.

Il faut noter que cer­tains résul­tats n’ont pas été aus­si concluants. Aus­si, cet avan­tage n’a été prou­vé que chez les femmes, prin­ci­pa­le­ment chez celles ménopausées.

Vieillissement

Comme évo­qué, les taux de DHEA dimi­nuent avec l’âge. À cet effet, quelques études ont prou­vé que les sup­plé­ments conte­nant cette sub­stance peuvent per­mettre d’éviter les modi­fi­ca­tions liées à l’âge. Par­mi celles-ci figurent :

  • La réduc­tion de la force musculaire ;
  • La perte de mémoire.

Dans le même temps, cela ne s’est pas confir­mé dans plu­sieurs cas.

Traitement de quelques maladies

Les sup­plé­ments de DHEA sont le plus sou­vent indi­qués dans de nom­breuses maladies.

Anorexie mentale

Une étude a por­té sur des per­sonnes atteintes d’anorexie men­tale. Elle a révé­lé que celles qui pre­naient des sup­plé­ments de DHEA pré­sen­taient des amé­lio­ra­tions de l’humeur. Cela semble confir­mer que cette hor­mone pour­rait bien être effi­cace dans le trai­te­ment de l’anorexie mentale.

Insuffisance surrénalienne

On parle d’insuffisance sur­ré­na­lienne lorsque les glandes sur­ré­nales pro­duisent peu d’hormones sté­roï­diennes, notam­ment la DHEA. Par consé­quent, en uti­li­sant des sup­plé­ments de DHEA, on pour­rait réduire les symp­tômes de cette mala­die. Tou­te­fois, il fau­drait d’autres recherches pour mieux confir­mer son efficacité.

Lupus érythémateux disséminé

Il s’agit d’une mala­die inflam­ma­toire auto-immune qui affecte la peau et les organes. En géné­ral, on observe de faibles concen­tra­tions de DHEA chez les femmes atteintes de cette mala­die. Les études ont alors mon­tré que la sup­plé­men­ta­tion en cette hor­mone per­met de réduire les symptômes.

Maladies cardiaques

De nom­breuses études ont per­mis d’établir un lien entre de faibles concen­tra­tions de DHEA et une aug­men­ta­tion des mala­dies car­diaques. En revanche, on ne sau­rait encore confir­mer si les sup­plé­ments de DHEA contri­buent ou non à la réduc­tion des risques. De même, on ne peut dire s’ils sont effi­caces dans le trai­te­ment des symp­tômes.

VIH/SIDA

La DHEA semble être utile dans la pré­ven­tion de la répli­ca­tion du virus res­pon­sable du SIDA (VIH). En outre, elle per­met de ren­for­cer le sys­tème immu­ni­taire. Tou­te­fois, elle n’est pas recom­man­dée dans le trai­te­ment sup­plé­men­taire de per­sonnes atteintes de la maladie.

Cancer du col de l’utérus

Selon les résul­tats de quelques ana­lyses en labo­ra­toire, l’hormone DHEA est capable d’inhiber la pro­li­fé­ra­tion des cel­lules can­cé­reuses. Prin­ci­pa­le­ment, il s’agit de celles impli­quées dans le can­cer du col de l’utérus. Elle pro­tège ain­si contre leur immi­gra­tion. Il manque néan­moins les preuves qui peuvent per­mettre d’étayer son effi­ca­ci­té.

DHEA : effets secondaires

La déhy­droé­pian­dro­sté­rone (DHEA)

De nom­breux spé­cia­listes décon­seillent l’utilisation de la DHEA, en par­ti­cu­lier lorsqu’elle est faite sans consul­ta­tion médi­cale préa­lable. Cela s’explique par le fait qu’en dépit de ces bien­faits, cette hor­mone arti­fi­cielle pro­voque plus effets secondaires.

Cer­tains varient sui­vant le sexe, l’âge et les mala­dies.

Chez les hommes

Les effets indé­si­rables des sup­plé­ments de DHEA sont :

  • Besoin fré­quent et urgent d’uriner ;
  • Sen­sa­tion de rape­tis­se­ment des testicules
  • Hyper­tro­phie des seins.

Ils peuvent être réduits selon la com­po­si­tion des sup­plé­ments.

Chez les femmes

Les femmes qui uti­lisent des sup­plé­ments de DHEA pré­sentent géné­ra­le­ment les effets suivants :

  • Réduc­tion de la taille de la poitrine ;
  • Gra­vi­té de la voix ;
  • Agran­dis­se­ment des organes ;
  • Irré­gu­la­ri­té des menstrues ;
  • Peau grasse ;
  • Crois­sance des cheveux.

Ces effets peuvent évi­dem­ment se com­pli­quer à long terme. Il est néces­saire de voir un méde­cin dans cas.

Effets secondaires généralisés

Outre les symp­tômes spé­ci­fiques aux hommes ou aux femmes, on dénombre ceux qui leur sont com­muns. Ce sont :

  • Insom­nie ;
  • Sueurs noc­turnes ;
  • Manie (chez les per­sonnes bipolaires) ;
  • Érup­tions cuta­nées ;
  • Aug­men­ta­tion du poids ;
  • Baisse de la pres­sion artérielle ;
  • Acné ;
  • Diar­rhée ;
  • Troubles ocu­laires ;
  • Fatigue ;
  • Maux de tête ;
  • Saut d’humeur et chan­ge­ments émotionnels ;
  • Troubles hépa­tiques et de coa­gu­la­tion du sang ;

En rai­son de tous ces effets, il n’est pas si pru­dent d’employer une sup­plé­men­ta­tion en DHEA.

DHEA : commercialisation en France

La DHEA a pen­dant long­temps créé des polé­miques qui concer­naient notam­ment son inno­cui­té et son effi­ca­ci­té. En effet, aucun labo­ra­toire n’a lan­cé des recherches pour confir­mer cela. En outre, ces effets posi­tifs sur l’organisme res­tent encore à prou­ver puisque de grandes incer­ti­tudes demeurent. Elle n’est donc pas consi­dé­rée comme un médicament.

Tou­te­fois, depuis juin 2001, le labo­ra­toire Cooper, très répu­té pour son sérieux a fait une éton­nante pro­po­si­tion. Il s’agit de celle de mettre à la dis­po­si­tion des offi­cines qui le sou­haitent, de la DHEA en sup­plé­ment. Au regard de la répu­ta­tion de ce labo­ra­toire, cer­tains se demandent néan­moins si cela consti­tuait une garantie.

Aujourd’hui, bien qu’elle ne soit pas tou­jours consi­dé­rée comme un médi­ca­ment, les méde­cins peuvent la recom­man­der. Quant aux phar­ma­ciens, ils doivent prou­ver la qua­li­té du pro­duit même s’ils sont auto­ri­sés à en préparer.

Par ailleurs, quelques can­cé­ro­logues appellent à la vigi­lance des uti­li­sa­teurs concer­nant l’emploi de la DHEA dans cer­tains types de can­cers. En effet, mal­gré le fait qu’elle ne pro­voque pas ces can­cers, elle pour­rait entrai­ner des réac­tions de flam­bée tumo­rale. Pour tout cela, les experts pro­posent de tou­jours faire un bilan hor­mo­nal pour véri­fier si l’on est en carence ou non de DHEA. Ensuite, il fau­dra éga­le­ment véri­fier la pré­sence de ces types de can­cers dans le cas où il y aurait une insuffisance.

Vu les résul­tats, on pour­rait alors la pres­crire. Il convient d’insister sur le fait que les pres­crip­teurs et les uti­li­sa­teurs autant qu’ils sont doivent prendre des pré­cau­tions. On peut alors espé­rer que des études plus appro­fon­dies soient réa­li­sées afin de mettre enfin, une lumière sur cette polémique.

DHEA : méthodes de vérification des concentrations de l’hormone

La déhy­droé­pian­dro­sté­rone (DHEA)

Avant de men­tion­ner des méthodes de véri­fi­ca­tion des concen­tra­tions de DHEA, il convient de rap­pe­ler que celles-ci sont réduites avec le temps. De plus, cette dimi­nu­tion est plus cou­rante chez les femmes que chez les hommes. Les symp­tômes sui­vants sont révé­la­teurs d’une carence en hor­mone DHEA :

  • Manque de désir sexuel ;
  • Gon­fle­ment du visage ;
  • Tris­tesse ;
  • Fatigue chro­nique ;

Dès que l’on remarque ces mani­fes­ta­tions, il serait utile de faire des tests, notam­ment le test de sul­fate de DHEA. Il s’agit d’un test qui per­met de mesu­rer les taux de cette hor­mone dans les glandes. On l’emploie sou­vent pour détec­ter des causes de troubles de la puber­té chez les adolescents.

Il est simple et consiste en un pré­lè­ve­ment vei­neux d’échantillon de sang. En géné­ral, le test de sul­fate de DHEA ne dure que quelques minutes et ne néces­site aucune pré­pa­ra­tion. Néan­moins, la per­sonne tes­tée peut ressentir :

  • Une dou­leur ;
  • Une ecchy­mose.

Ils dis­pa­raissent en peu de temps, peut-être quelques heures après le prélèvement.

DHEA : quelques astuces pour en produire naturellement

Voi­ci quelques astuces utiles pour aug­men­ter de façon natu­relle les concen­tra­tions de DHEA dans le sang.

  • Pra­ti­quer des exer­cices phy­siques (yoga, taï­chi, course à pied, marche rapide) ;
  • Évi­ter les sports intenses ;
  • Évi­ter les causes de stress surrénal ;
  • Se détendre et pra­ti­quer régu­liè­re­ment la méditation ;
  • Évi­ter la consom­ma­tion d’alcool et de tabac ;
  • Avoir une ali­men­ta­tion saine et équi­li­brée ;
  • Gar­der son envi­ron­ne­ment propre et sain ;
  • Effec­tuer des exa­mens réguliers ;
  • Pri­vi­lé­gier les protéines ;
  • Avoir des rela­tions sexuelles saines ;
  • Amé­lio­rer la qua­li­té du sommeil ;
  • Tenir un jour­nal à jour des symp­tômes que l’on pré­sente (fatigue, manque de force, humeur triste, perte de la libido).

En ce qui concerne le der­nier point, il fau­dra immé­dia­te­ment deman­der l’avis d’un méde­cin. Outre ces astuces, cer­tains spé­cia­listes recom­mandent de faire recours à un trai­te­ment d’optimisation de l’hormone DHEA. Grâce à cela, on obtient un plan bien éta­bli pour amé­lio­rer sa pro­duc­tion d’hormone DHEA.

Par ailleurs, il est pos­sible de faire un régime anti-inflam­ma­toire pour lut­ter contre le stress des glandes sur­ré­nales. Ain­si, on peut aug­men­ter les concen­tra­tions de DHEA. Pour ce régime, il est recom­man­dé de consom­mer des ali­ments moins riches en sucre et en glu­cides. Par contre, il faut pri­vi­lé­gier ceux qui pro­viennent de légumes frais. Aus­si, on doit évi­ter les ali­ments frits et pré­fé­rer ceux cuits à la vapeur.

En outre, on doit consom­mer régu­liè­re­ment les herbes anti-inflam­ma­toires. Ce sont :

  • Le cur­cu­ma ;
  • Le gin­gembre ;
  • Le roma­rin ;
  • Le thym ;
  • L’origan ;
  • La can­nelle.

On rap­pelle qu’on doit consom­mer avec modé­ra­tion ces plantes, car l’excès nuit aussi.

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