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L’alcoolodépendance : causes, symptômes, traitements, diagnostic

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L’alcoolodépendance est une addic­tion à l’alcool sous l’influence de bois­sons par­ti­cu­liè­re­ment fortes. En fait, la consom­ma­tion exces­sive, conti­nue et incon­trô­lable de bois­sons alcoo­li­sées est le plus sou­vent nom­mée « alcoo­lisme » dans le lan­gage courant.

Mais, le manque de pré­ci­sion de ce terme a pous­sé l’OMS à pro­po­ser un terme plus adé­quat « l’alcoolodépendance ». Ce terme met en avant le carac­tère addic­tif de l’alcool. Il met aus­si en exergue la rela­tion avec les autres troubles de l’addiction.

Vous l’aurez com­pris, la consom­ma­tion répé­tée de l’alcool peut conduire à une dépen­dance avé­rée, selon un conti­nuum d’intensité. C’est ce qui fait l’objet de ce guide au tra­vers duquel nous élu­ci­dons les causes, les symp­tômes, les trai­te­ments et le diag­nos­tic de l’alcoolodépendance.

L’alcoolodépendance : qu’est-ce que c’est ?

Encore appe­lée alcoo­lisme, l’alcoolodépendance est une addic­tion à l’alcool qui a des impacts délé­tères sur la san­té, la vie affec­tive et la vie sociale. Par exemple, en France, on éva­lue que 2,5 mil­lions de per­sonnes ont une consom­ma­tion à risque et 1,5 mil­lion de per­sonnes sont alcoolodépendantes.

Par ailleurs, l’addiction à l’alcool est plus sou­vent mas­cu­line, soit 14 % des hommes et seule­ment 5 % de la popu­la­tion fémi­nine. Selon les sources, la consom­ma­tion abu­sive d’alcool serait res­pon­sable de 33 000 à 49 000 décès chaque année en France.

Selon l’Organisation mon­diale de la san­té, l’alcoolodépendance est avé­rée quand la prise d’alcool devient prio­ri­taire. En d’autres termes, c’est lorsque la consom­ma­tion de bois­sons alcoo­li­sée pré­do­mine chez une per­sonne par rap­port aux autres com­por­te­ments autre­fois majeurs que l’on peut par­ler de l’alcoolodépendance.

C’est alors que l’envie de boire de l’alcool devient impos­sible à gérer. Le sujet res­sent une envie incon­trô­lée d’assouvir son désir au détri­ment de toute autre consi­dé­ra­tion. Par consé­quent, le sujet doit pour­suivre sa consom­ma­tion, et ce, même si cela doit entraî­ner des impacts mani­fes­te­ment néfastes.

Pour com­men­cer, le buveur déve­loppe une tolé­rance. Il doit ain­si boire des quan­ti­tés consi­dé­rables d’alcool pour obte­nir les résul­tats escomp­tés. Ensuite, le buveur passe à une phase où il ne peut limi­ter sa consom­ma­tion.

En fin de compte, l’arrêt des bois­sons alcoo­li­sées occa­sionne des symp­tômes de manque dif­fi­ciles à sup­por­ter tels que les ver­tiges, les sueurs, les trem­ble­ments et autres.

Consommation d’alcool à risque : qu’est-ce que c’est ?

Il faut noter qu’il n’existe pas de consom­ma­tion d’alcool sans risque selon les auto­ri­tés fran­çaises. Mais, les consom­ma­tions à risque plus ou moins éle­vées entrent en ligne de compte.

Ain­si, une consom­ma­tion de bois­sons alcoo­li­sées est à risque lorsque la quan­ti­té d’alcool ingé­rée pen­dant une longue échéance est sus­cep­tible de pro­vo­quer des com­pli­ca­tions phy­siques, sociales et psy­chiques.

C’est la rai­son pour laquelle les experts de san­té publique de France et de l’institut natio­nal de can­cer ont essayé de défi­nir des risques conve­nables. Ils ont ain­si éta­bli une norme non seule­ment pour les hommes, mais éga­le­ment pour les femmes.

Une telle norme s’exprime sous la forme d’un nombre de verres d’alcool ordi­naire.

Quel est le seuil de l’alcoolisme ?

L’excès à l’alcool se mesure au tra­vers d’une norme uni­sexe éla­bo­rée par les méde­cins experts de l’OMS. Ain­si, pour une per­sonne adulte, la norme se situe à 10 verres d’alcool de for­mat classique.

Cepen­dant, la consom­ma­tion d’alcool ne doit pas sur­pas­ser deux verres par jour. Il faut par ailleurs signa­ler qu’un verre stan­dard est d’une dose de 10 g d’alcool pur. Si vous dépas­sez 10 verres d’alcool par semaine, la consom­ma­tion d’alcool peut pré­sen­ter des risques consi­dé­rables sur la san­té.

Une telle consom­ma­tion pré­sente éga­le­ment des risques avé­rés sur la vie sociale du consom­ma­teur. Bien que toute consom­ma­tion d’alcool soit à risque, l’idée des experts à ce stade est d’établir un niveau de risque non négligeable.

Ils recom­mandent vive­ment d’avoir des jours dans la semaine sans consom­ma­tions. Ces experts pré­co­nisent en outre :

  • De dimi­nuer la quan­ti­té totale d’alcool consom­mée à chaque occasion ; 
  • D’éviter les occa­sions et les acti­vi­tés à forts risques de consom­ma­tion d’alcool ;
  • De boire peu à peu, en man­geant et en alter­nant avec de l’eau.

Mal­gré tout, veillez à vous entou­rer de per­sonnes de confiance afin de pou­voir ren­trer chez vous en toute sécu­ri­té après avoir bu des bois­sons alcoolisées.

Les causes de l’alcoolodépendance

Dif­fé­rentes causes peuvent être men­tion­nées dans la sur­ve­nue de la dépen­dance à l’alcool. En effet, les per­sonnes ne sont pas égales face à ce risque d’addiction. Ain­si, il peut s’agir de l’influence du com­por­te­ment paren­tal ou des cir­cons­tances inter­per­son­nelles condui­sant à une consom­ma­tion exces­sive de l’alcool.

Influence du comportement parental

La pos­si­bi­li­té que la mala­die ait une com­po­sante héré­di­taire et la pro­ba­bi­li­té qu’elle pro­gresse ont toutes deux consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té. En fait, il est fort pro­bable que la dépen­dance à l’alcool puisse être trans­mise à la pro­gé­ni­ture d’une per­sonne. Cela est notam­ment évident dans les familles où la dépen­dance à l’alcool est pré­sente par­mi les membres (Père, mère, cou­sine, tante, oncle, etc.).

D’autre part, cer­tains fac­teurs de risque com­prennent un pro­blème de san­té men­tale comme la schi­zo­phré­nie, la dépres­sion ou des pro­blèmes d’anxiété. De même, les fac­teurs de risque peuvent éga­le­ment inclure la pau­vre­té, l’isolement social, une édu­ca­tion inadé­quate et la timidité.

Des circonstances interpersonnelles

La façon dont le corps d’une per­sonne traite l’alcool peut avoir un impact sur la pro­ba­bi­li­té de dépen­dance à l’alcool. Selon les recherches , ceux qui ont besoin d’une plus grande pro­por­tion d’alcool pour pro­duire un effet sont plus sus­cep­tibles de déve­lop­per une dépen­dance à l’alcool.

En effet, chaque fois qu’une per­sonne prend un médi­ca­ment, si elle se sent bien après, elle est plus sus­cep­tible de vou­loir en reprendre. Ce trait com­mun peut aider à expli­quer pour­quoi les gens consomment sou­vent des quan­ti­tés exces­sives de drogues, y com­pris d’alcool.

Ain­si, pour obte­nir le même effet, votre corps devra consom­mer des quan­ti­tés de plus en plus impor­tantes de matière. Comme c’est le cas avec la majo­ri­té des médi­ca­ments, si vous en consom­mez régu­liè­re­ment. Ce phé­no­mène est appe­lé tolé­rance.

En fin de compte, cette tolé­rance peut être le der­nier fac­teur qui mène à la dépen­dance à une drogue ou à l’alcool.

Les symptômes de l’alcoolodépendance

L’alcool devient l’un des piliers de la vie d’une per­sonne alcoo­lique et il lui est dif­fi­cile d’imaginer la vie sans elle. Deux indi­ca­teurs, l’alcoolisme occa­sion­nel et l’alcoolisme chro­nique per­mettent de recon­naître une dépen­dance à l’alcool.

L’alcoolisme occasionnel

L’alcoolisme occa­sion­nel se rap­porte d’une part, au fort désir d’alcool, à la perte de contrôle sur la consom­ma­tion, et à la tolé­rance phy­sique à l’alcool. D’autre part, il est ques­tion de la négli­gence de ses res­pon­sa­bi­li­tés, de ses rela­tions, et des pro­blèmes de mémoire.

Un fort désir d’alcool

La forte envie de consom­mer de l’alcool est l’un des signes les plus signi­fi­ca­tifs de l’alcoolisme. Si le sujet arrive à satis­faire ce désir, alors un manque de contrôle se déve­lop­pe­ra, ce qui, dans cer­taines cir­cons­tances, peut être extrê­me­ment dangereux.

Cela pour­rait se mani­fes­ter par des dési­rs forts, dif­fi­ciles à igno­rer et qui néces­si­te­ront sou­vent beau­coup d’efforts pour résister.

Perte de contrôle sur la consommation

Une per­sonne peut avoir l’impression de ne plus contrô­ler sa consom­ma­tion d’alcool.  En d’autres termes, elle com­mence à boire, mais est inca­pable d’arrêter après un ou deux verres mal­gré ses meilleures intentions.

Même lorsqu’ils essaient de contrô­ler leur consom­ma­tion d’alcool, les alcoo­liques échouent sou­vent à atteindre leurs objec­tifs. Ils conti­nuent ain­si de consom­mer plus d’alcool qu’ils ne l’avaient prévu.

Tolérance physique à l’alcool

Le corps d’une per­sonne s’habitue à la pré­sence d’alcool au fur et à mesure que sa consom­ma­tion d’alcool aug­mente. Cette der­nière déve­loppe pro­gres­si­ve­ment une tolé­rance plus éle­vée. Cela signi­fie qu’il faut consom­mer plus d’alcool pour que les effets se fassent sentir.

La per­sonne impac­tée par l’alcool décide d’augmenter encore plus sa consom­ma­tion pour arri­ver au même résul­tat qu’auparavant.

Négliger ses responsabilités et ses relations

Une per­sonne qui abuse de l’alcool est sus­cep­tible de négli­ger de nom­breux aspects de sa vie en rai­son de sa dépen­dance crois­sante à l’alcool. Cette der­nière peut négliger :

  • Son hygiène personnelle ; 
  • Ses res­pon­sa­bi­li­tés financières ;
  • Son hygiène domestique ;
  • Ses enga­ge­ments professionnels ; 
  • Ses res­pon­sa­bi­li­tés financières ;
  • Ses acti­vi­tés récréatives ;
  • Ses ami­tiés ;
  • Les rela­tions fami­liales.

En rai­son de l’importance accor­dée à la consom­ma­tion d’alcool, une per­sonne peut même com­men­cer à bégayer.

Problèmes de mémoire

L’alcoolisme peut être for­te­ment indi­qué par une alté­ra­tion majeure de la mémoire pour les évé­ne­ments sur­ve­nus sous l’influence de l’alcool. Par consé­quent, il peut sou­vent être dif­fi­cile pour une per­sonne pré­sen­tant ce symp­tôme d’alcoolisme de se sou­ve­nir des conver­sa­tions qu’elle a eues.

Une vie isolée

Les alcoo­liques ont ten­dance à pré­fé­rer l’isolement et la soli­tude à la socia­li­sa­tion régu­lière avec les autres. Ils pri­vi­lé­gient en fait des contextes sociaux où il est pos­sible ou acces­sible de boire de l’alcool sans pro­vo­quer le juge­ment des autres.

Par consé­quent, ces per­sonnes peuvent cher­cher du récon­fort dans leur iso­le­ment à tra­vers des épi­sodes sup­plé­men­taires de forte consom­ma­tion d’alcool. Rai­son pour laquelle ils res­tent seuls à la mai­son plu­tôt que de se sou­mettre aux cri­tiques socié­tales de sources exté­rieures sur leurs ten­dances à la dépendance.

L’alcoolisme chronique

Les alcoo­liques chro­niques peuvent pré­sen­ter cer­tains symp­tômes par­ti­cu­liers rela­tifs à leur appa­rence phy­sique. Il peut s’agir du dés­équi­libre, des yeux rouges et/ou tom­bants, du visage rouge, des crampes, et d’une mau­vaise haleine.

Le déséquilibre

Une per­sonne dépen­dante à l’alcool éprouve des carences en sucre dans son corps. En consé­quence, ses nerfs tac­tiles sont inca­pables de tenir même le gobe­let conte­nant 500 mg d’eau.

Yeux rouges et/ou tombants

Les yeux rouges d’un alcoo­lique s’expriment par des pau­pières cas­santes pro­vo­quées par une consom­ma­tion exces­sive et pro­lon­gée d’alcool. L’alcool peut occa­sion­ner une déshy­dra­ta­tion, ce qui pro­voque l’épaississement et l’expansion des vais­seaux sanguins.

En effet, l’alcool se décom­pose dans le corps et libère des toxines appe­lées congé­nères qui irritent et enflamment les vais­seaux san­guins. De plus, cela entraîne des injec­tions de sang dans les yeux.

Les yeux rouges sont éga­le­ment remar­qués de façon régu­lière en rai­son d’une pres­sion accrue dans les tis­sus et les capil­laires envi­ron­nants. Cela est lié à un affai­blis­se­ment de leurs lèvres. On le remarque sur­tout chez les per­sonnes qui boivent beau­coup, et ce, pen­dant de longues périodes.

Un visage rouge

L’alcool pro­voque l’expansion des vais­seaux san­guins du visage, ce qui donne une appa­rence rouge. De plus, il aug­mente la fré­quence car­diaque et la tem­pé­ra­ture cor­po­relle, ce qui entraîne une plus grande quan­ti­té de sang diri­gée vers le visage.

L’alcool irrite éga­le­ment les capil­laires de la peau, pro­vo­quant des rou­geurs et des bouf­fées vaso­mo­trices.  Enfin, la consom­ma­tion régu­lière d’alcool peut entraî­ner un teint rosé en rai­son d’une aug­men­ta­tion des toxines entrant dans la cir­cu­la­tion sanguine.

Des crampes

L’alcool peut per­tur­ber l’équilibre élec­tro­ly­tique du corps et entraî­ner une déshy­dra­ta­tion, occa­sion­nant des crampes. En effet, le corps a besoin d’une cer­taine quan­ti­té d’eau et de miné­raux pour main­te­nir la fonc­tion mus­cu­laire et la trans­mis­sion nerveuse.

Lorsque l’alcool est ingé­ré, il inter­fère avec ces fonc­tions, entraî­nant des crampes dues au dés­équi­libre élec­tro­ly­tique et à la déshy­dra­ta­tion. De plus, l’alcool irrite la muqueuse de l’estomac et de l’intestin, entraî­nant des pro­blèmes gas­tro-intes­ti­naux pou­vant pro­vo­quer des crampes abdominales.

Une haleine et une odeur rappelant l’alcool

L’alcool affecte la bouche et l’estomac en décom­po­sant les tis­sus pro­vo­quant ain­si une mau­vaise hygiène buc­cale. Cet impact délé­tère de l’alcool sur la bouche pro­voque éga­le­ment une crois­sance bac­té­rienne et une forte odeur dans l’haleine.

De plus, lorsque l’alcool est méta­bo­li­sé dans le corps, il pro­duit de l’acé­tal­dé­hyde, une sub­stance qui a une odeur désa­gréable et qui dégage une odeur alcoo­li­sée distinctive.

Les méthodes de traitement de l’alcoolodépendance

alcoolodépendance - traitement

L’alcool est un poi­son pour dif­fé­rentes cel­lules. En faible quan­ti­té, l’alcool bloque l’action des cel­lules. À des doses éle­vées, l’alcool peut tuer ces cel­lules. Ain­si, cer­tains para­mètres entrent en ligne de compte dans les trai­te­ments de la dépen­dance des troubles rela­tifs à l’alcool.

En outre, les trai­te­ments sont adap­tés à la sévé­ri­té de la dépen­dance. De plus, l’établissement d’une rela­tion de confiance entre le patient et le per­son­nel médi­cal est l’un des élé­ments fon­da­men­taux de la prise en charge de l’alcoolisme chronique.

Vous l’avez com­pris, afin de réus­sir à trai­ter l’alcoolodépendance, diverses approches sont uti­li­sées. Il s’agit entre autres des for­mules ci-après :

Remèdes naturels contre l’alcoolisme

Cer­taines plantes aux ver­tus cal­mantes, comme la valé­riane ou l’aubépine, peuvent être utiles dans la ges­tion de l’anxiété, tout comme un remède homéo­pa­thique. Mais, elles ne rem­pla­ce­ront pas une inter­ven­tion médi­cale requise pour trai­ter et pré­ve­nir les rechutes.

Faites donc atten­tion aux remèdes natu­rels si vous êtes alcoo­lique, car arrê­ter de boire de l’alcool sans sur­veillance médi­cale risque d’entraîner des effets secon­daires très graves. Notam­ment l’épilepsie, le deli­rium tre­mens et autres.

Soutiens de l’entourage

L’obtention de sou­tien de l’entourage aug­mente consi­dé­ra­ble­ment la pro­ba­bi­li­té que la per­sonne sur­monte sa dépen­dance à l’alcool. Pour ce faire, le per­son­nel médi­cal peut par­ta­ger avec la famille du patient des faits médi­caux concer­nant l’abus d’alcool, en les incor­po­rant dans la dis­cus­sion des objec­tifs et des stra­té­gies thérapeutiques.

Enfin, si la dépen­dance rend une per­sonne malade, elle endom­mage inexo­ra­ble­ment sa rela­tion avec ses proches. Réta­blir une rela­tion fami­liale ou amou­reuse dans la vie d’un alcoo­lique est ain­si cru­cial pour main­te­nir la moti­va­tion et aug­men­ter les chances de suc­cès du traitement.

Interventions psychosociales

Selon la gra­vi­té de l’alcoolisme, un hôpi­tal ou un éta­blis­se­ment ambu­la­toire peut être sug­gé­ré pour le trai­te­ment. Diverses actions se sont avé­rées effi­caces pour réduire ou éli­mi­ner la consom­ma­tion d’alcool. Il s’agit notamment :

  • De l’entretien moti­va­tion­nel : mené par un psy­cho­logue spé­cia­li­sé dans le but de ren­for­cer la déter­mi­na­tion du patient pour la suite du pro­ces­sus de traitement ;
  • Du retour au tra­vail et aux acti­vi­tés sociales : cela se déroule sous sur­veillance médi­cale ayant pour objet le ren­for­ce­ment de la communauté.

Les inter­ven­tions psy­cho­so­ciales peuvent éga­le­ment inclure la thé­ra­pie cog­ni­ti­vo­com­por­te­men­tale (TCC). Une telle thé­ra­pie est admi­nis­trée par un psy­chiatre ou un psy­cho­thé­ra­peute spé­cia­li­sé. Cette méthode met en exergue le fait que l’alcoolisme soit une réponse inap­pro­priée, le seul moyen de faire face à des condi­tions difficiles.

Par consé­quent, la thé­ra­pie consiste à chan­ger le com­por­te­ment qui s’est enra­ci­né et à apprendre des com­por­te­ments plus appro­priés. Pour évi­ter que ces scé­na­rios ne se repro­duisent, le pro­fes­sion­nel de la san­té essaie d’apprendre au patient à iden­ti­fier ce qui pour­rait conduire à la consom­ma­tion d’alcool.

En effet, cette action vise à foca­li­ser l’attention de la per­sonne sur le moment pré­sent tout en favo­ri­sant l’acceptation de toutes les expé­riences, qu’elles soient joyeuses ou néga­tives. Encore une fois, une telle approche pro­meut l’idée qu’une mau­vaise cir­cons­tance est tou­jours tem­po­raire et que nos émo­tions ne reflètent pas tou­jours fidè­le­ment la réalité.

Dès lors, toute la conscience tra­vaille à libé­rer le patient de sa dépen­dance et à le convaincre qu’elle n’est que tem­po­raire et néga­tive plu­tôt que fatale.

Autres approches dans le traitement de l’alcoolodépendance

Le disul­fi­rame est le pre­mier médi­ca­ment dont l’objet est de dimi­nuer l’alcoolodépendance. Ce médi­ca­ment per­met de pré­ve­nir les rechutes de la dépen­dance à l’alcool. Il per­turbe le méta­bo­lisme de l’acétaldéhyde, un pro­duit de l’oxydation de l’alcool qui s’accumule à ce moment-là.

En effet, boire de l’alcool dans les 12 heures sui­vant la prise de disul­fi­rame (anta­buse) entraîne un œdème vas­cu­laire facial qui dure entre 5 et 15 minutes. Ensuite, on note une dila­ta­tion sévère des vais­seaux san­guins du visage et du cou, ain­si que des pouls pul­sa­tiles, de la tachy­car­die, de la dys­pnée et des sudations.

De même, à fortes doses d’alcool, les nau­sées et les vomis­se­ments peuvent débu­ter dans les 30 à 60 minutes et entraî­ner une hypo­ten­sion, ain­si que par­fois des éva­nouis­se­ments et un collapsus.

Par consé­quent, les médi­ca­ments conte­nant de l’alcool (comme les rhums alcoo­li­sés conte­nant jusqu’à 40 % d’alcool et les tein­tures, élixirs, sirops ven­dus libre­ment au public) sont à pros­crire. D’autre part, l’efficacité du disul­fi­rame (anta­bu­se­ge­ne­ral) n’a pas été éta­blie, et de nom­breux patients ne le prennent pas.

En rai­son de ces fac­teurs, l’utilisation du disul­fi­rame (anta­buse) est actuel­le­ment limi­tée. En revanche, le disul­fi­rame (anta­buse) est plus effi­cace lorsqu’il est admi­nis­tré à des patients très moti­vés sous étroite sur­veillance.

Mal­gré tout, le main­tien d’un régime de trai­te­ment néces­site géné­ra­le­ment un sou­tien social appro­prié, comme la sur­veillance de la consom­ma­tion d’alcool.

Les médicaments à adopter dans le traitement de l’alcoolodépendance

Les prin­ci­paux objec­tifs des médi­ca­ments sont de pré­ve­nir ou trai­ter le syn­drome de sevrage alcoo­lique. Ils visent éga­le­ment à favo­ri­ser la réduc­tion de la consom­ma­tion et le main­tien de l’abstinence.

Dif­fé­rents médi­ca­ments peuvent être cités, à savoir :

  • Les ben­zo­dia­zé­pines (BZD) : pro­duits chi­miques séda­tifs pré­co­ni­sés pour pré­ve­nir le syn­drome de sevrage. Les BZD sont très uti­li­sés et per­mettent de gérer l’anxiété sévère et les convul­sions frissonnantes ;
  • La nal­trexone agit en dimi­nuant l’activation céré­brale du cir­cuit de récom­pense induit par l’alcool. Cette sub­stance sou­lage après avoir consom­mé de l’alcool et aide à pré­ve­nir les rechutes dues à l’abus d’alcool ;
  • La thia­mine (vita­mine B1): c’est un sup­plé­ment vita­mi­nique essen­tiel à la prise en charge de l’éthylémie chro­nique. Étant don­né que les alcoo­liques manquent sou­vent de vita­mine B1, ils peuvent déve­lop­per le syn­drome de Kor­sa­koff, qui peut entraî­ner de graves lésions cérébrales.

Les autres médicaments de l’alcoolodépendance

En dehors de ce qui pré­cède, inter­viennent éga­le­ment dans la prise en charge de l’alcoolodépendance les médi­ca­ments qui suivent :

  • Le baclo­fène, qui traite l’alcoolisme chro­nique, a deux effets : il dimi­nue l’anxiété pen­dant le tra­vail et dimi­nue le plai­sir asso­cié à la consom­ma­tion de l’alcool ;
  • La clo­ni­dine : en cas de consom­ma­tion d’alcool légère à modé­rée, l’administration orale de clo­ni­dine, le plus ancien ago­niste alpha ‑2, s’est avé­rée effi­cace. Il est en effet qua­li­fié pour réduire les symp­tômes du sevrage alcoo­lique, notam­ment l’hypertension et la tachy­car­die. D’autre part, cer­taines indi­ca­tions men­tionnent que la clo­ni­dine est effi­cace lorsqu’elle est uti­li­sée seule pour pré­ve­nir les épi­sodes d’épilepsie ou l’état confusionnel ;
  • L’acamprosate, équi­valent syn­thé­tique de l’acide gam­ma-ami­no­bu­ty­rique, est admi­nis­tré par voie orale à rai­son de 2 g une fois par jour. Le taux et la durée de la rechute du patient peuvent être réduits avec l’acamprosate.

Rete­nez aus­si que le topi­ra­mate et le nal­mé­fène, un anta­go­niste des opia­cés, font l’objet de recherches pour leur poten­tiel à réduire le besoin aigu d’alcool.

Le diagnostic d’alcoolodépendance

Pour poser un diag­nos­tic de dépen­dance à l’alcool, six cri­tères doivent être réunis, notamment :

  • Sen­si­bi­li­té accrue à l’alcool : une consom­ma­tion constante d’alcool entraîne une dimi­nu­tion sub­tile de ses effets. En effet, pour res­sen­tir l’ivresse ou sou­la­ger les symp­tômes d’un manque, la per­sonne a besoin de boire plus tout le temps ;
  • Appa­ri­tion de symp­tômes de manque tels que : anxié­té, agi­ta­tion, irri­ta­bi­li­té, insom­nie, sueurs, cau­che­mars, contrac­tions, pal­pi­ta­tions, nau­sées, etc. lorsque le sujet réduit ou cesse de consom­mer des bois­sons alcoo­li­sées. Cela l’amène à boire ou se tour­ner vers d’autres sub­stances psy­choac­tives (comme des anxio­ly­tiques) pour atté­nuer ces symptômes ;
  • Une consom­ma­tion per­sis­tante mal­gré l’émergence de pro­blé­ma­tiques liées à la consom­ma­tion d’alcool : ces consé­quences sont connues et bien pro­duites par la per­sonne alcoolodépendante ;
  • Obses­sion pour la consom­ma­tion d’alcool : cela pour­rait s’exprimer par une réduc­tion ou un aban­don d’autres sources de plai­sir et d’intérêt en faveur de l’alcool. On note une aug­men­ta­tion du temps pas­sé à cher­cher des bois­sons alcoo­li­sées, à les consom­mer et à se remettre de leurs effets négatifs ;
  • L’incapacité de contrô­ler sa consom­ma­tion de bois­sons alcoo­li­sées : en ce qui concerne le début, la fin et la quan­ti­té consom­mée, un alcoo­lique consomme de plus en plus sur de plus longues périodes (sou­vent plus long­temps que pré­vu), et est inca­pable de réduire sa consom­ma­tion même s’il le souhaite ;
  • La consom­ma­tion des bois­sons alcoo­li­sées fortes, com­pul­sives et irré­sis­tibles.

Comment prévenir l’alcoolisme ?

Le cré­do des spé­cia­listes en alcoo­lo­gie et des auto­ri­tés de san­té publique est « pré­ve­nir plu­tôt que gué­rir ». Pour ce faire, dif­fé­rentes cam­pagnes d’informations ont été décré­tées. De telles cam­pagnes visent à sen­si­bi­li­ser la popu­la­tion sur les dan­gers avé­rés de la consom­ma­tion d’alcool sur la santé.

En outre, selon l’Association de recherche contre le can­cer, l’alcool serait un can­cé­ri­gène avé­ré, aus­si bien pour l’homme que pour la femme. Ain­si, les méde­cins et les sages-femmes doivent ren­sei­gner les patients des risques de consom­ma­tion de l’alcool.

Si ces agents sani­taires sont conviés à une telle tâche, c’est parce qu’ils sont les pre­miers inter­lo­cu­teurs auprès des patients. Ils doivent donc orien­ter les patients sur le concept de « consom­ma­tion d’alcool à risque » (consom­ma­tion de l’alcool, quelle que soit sa fré­quence chez une per­sonne impac­tée par la comor­bi­di­té ou chez la femme enceinte).

Prévenir l’alcoolisme chez les jeunes

Cer­taines mesures visent éga­le­ment à pré­ve­nir l’alcoolisme chez les jeunes. En effet, s’enquérir des com­por­te­ments à risque des ado­les­cents dans ce domaine per­met de détec­ter les pro­blèmes d’alcoolisme.

C’est ain­si que l’INSERM a déce­lé les signes d’alertes de l’alcoolisme chez les jeunes. La plu­part du temps, il s’agit de jeunes qui trouvent refuge dans l’alcool après une situa­tion mal­en­con­treuse comme une rela­tion ten­due avec les parents ou un échec scolaire.

Il peut aus­si s’agir d’un jeune en quête de sen­sa­tions fortes telles que l’alcool, la drogue et autre. Dans cer­tains cas, il peut être ques­tion d’une tolé­rance accrue débou­chant sur l’alcoolodépendance. Dans ce cas, la consom­ma­tion de bois­sons alcoo­li­sées peut débu­ter à des âges pré­coces, voire avant 20 ans.

Comment limiter ces risques chez les jeunes ?

Afin de dimi­nuer le risque de l’alcool chez les jeunes adultes, des cam­pagnes d’informations sont orga­ni­sées. De plus, les cam­pagnes de pré­ven­tion sont orien­tées vers les médias et sur les lieux d’enseignements.

De même, une inter­dic­tion de vendre de l’alcool aux plus jeunes dans les débits de bois­sons a été décré­tée. En fin de compte, les parents doivent jouer un rôle pré­pon­dé­rant dans la lutte contre l’alcoolodépendance au sein de la jeu­nesse. Par consé­quent, ils doivent pri­vi­lé­gier le dia­logue avec leurs enfants.

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