HomeBien-êtreAmoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement, Alternatives 

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement, Alternatives 

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Appar­te­nant à la famille des péni­cil­lines, l’amoxicilline est un anti­bio­tique des­ti­né à trai­ter toute forme d’infections bac­té­riennes. Comme tout médi­ca­ment, cet anti-infec­tieux pos­sède éga­le­ment des effets secon­daires. L’un des plus fré­quents concerne les érup­tions cuta­nées. Elles sont sus­cep­tibles d’apparaître, quel que soit l’âge du patient. Lorsque ce der­nier est un enfant, les réac­tions ne doivent pas être prises à la légère. En effet, compte tenu du sys­tème immu­ni­taire encore en crois­sance de l’enfant, il est pos­sible que ces effets indé­si­rables évo­luent vers des affec­tions plus graves. Voi­ci donc com­ment réagir lorsque ceux-ci surviennent.

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Présentation

Une érup­tion cuta­née est une alté­ra­tion de la peau qui se tra­duit par l’appa­ri­tion de plaques ou bou­tons. Ces lésions peuvent être :

  • Loca­li­sées ou générales ;
  • Avec ou sans relief ;
  • D’apparition bru­tale ou bénigne.

Leur pré­sence est liée à diverses situa­tions comme la prise d’un médi­ca­ment tel que l’amoxicilline.

Les types d’éruptions cutanées

Dans le cadre d’un trai­te­ment à l’amoxicilline, les érup­tions cuta­nées qui appa­raissent peuvent être répar­ties en deux caté­go­ries. Il y a les réac­tions de type immé­diat (médiées par les IgE) qui se mani­festent quelques secondes voire quelques minutes suite à la prise de l’antibiotique.

Chez cer­tains enfants, ce n’est que quelques heures après que leur orga­nisme réagit à la consom­ma­tion de l’antibiotique. Tout compte fait, dans ce cas d’éruption, le temps de latence entre la réponse immu­ni­taire et la prise du pro­duit est très court.

Ce méca­nisme s’oppose à celui des réac­tions de type tar­dif (médiées par les lym­pho­cytes T). À ce niveau, l’organisme tarde en effet à réagir. Il faut ajou­ter que le délai de réponse est variable. Celui-ci peut être de quelques heures ou de quelques jours. Excep­tion­nel­le­ment, il peut être de plus d’une semaine.

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Symptômes

Les érup­tions cuta­nées qui sur­viennent suite à la prise de l’amoxicilline chez l’enfant sont iden­tiques à celles qui s’observent lorsque le patient est un adulte. Il peut s’agir de :

  • Toxi­der­mie érythémateuse ;
  • Œdème de Quincke ;
  • Signes de pho­to­sen­si­bi­li­té ;
  • Pur­pu­ra vasculaire ;
  • Syn­drome de Lyell ;
  • Éry­thème pig­men­té fixe ;
  • Toxi­der­mie pustuleuse ;
  • Dress syn­drome ;
  • Syn­drome de Stevens-Johnson.

Ces dif­fé­rentes réac­tions appa­raissent rare­ment. Les plus fré­quentes sont au nombre de deux.

L’urticaire

Sur­ve­nant aus­si­tôt ou par­fois quelques heures après la prise d’une ou deux doses de l’amoxicilline, l’urticaire désigne des lésions simi­laires à des piqûres d’ortie. Plus spé­ci­fi­que­ment, les érup­tions sont de petites bosses blanches et rouges. Elles s’accompagnent tou­jours de démangeaisons.

L’éruption maculopapuleuse

Dans un délai de 3 à 10 jours après la consom­ma­tion de la pre­mière dose d’amoxicilline, la peau de l’enfant sous trai­te­ment peut éga­le­ment être recou­verte de ce que l’on appelle érup­tion macu­lo­pa­pu­leuse. Cet effet secon­daire se mani­feste donc après l’urticaire.

Il s’identifie par des taches plates et rouges. Par­fois, de petites érup­tions irré­gu­liè­re­ment espa­cées, bour­souf­flées et pâles peuvent accom­pa­gner les pre­mières.

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Causes

Jusqu’à ce que jour, les don­nées scien­ti­fiques dis­po­nibles ne per­mettent pas d’expliquer la pré­sence des érup­tions cuta­nées suite à la prise de l’amoxicilline. Sur­tout qu’un grand nombre de cli­ni­ciens estiment que ces réponses peuvent ne pas être liées à l’antibiotique, mais plu­tôt à l’infection elle-même.

Tou­te­fois, il est pos­sible d’affirmer que souf­frir de la mono­nu­cléose et être de sexe fémi­nin aug­mentent chez l’enfant le risque de déve­lop­per cette réac­tion immu­ni­taire. En effet, plu­sieurs sources laissent com­prendre que sur 100 enfants atteints de mono­nu­cléose, 80 d’entre eux ont des érup­tions cuta­nées après un trai­te­ment à base d’amoxicilline.

De plus, il s’avère que ces der­nières sur­viennent le plus sou­vent chez les filles que chez les gar­çons. Par ailleurs, il est néces­saire de faire com­prendre que le terme aller­gie est un mot uti­li­sé à tort pour dési­gner les érup­tions cuta­nées ain­si que toutes les autres formes de réac­tions inter­ve­nant dans le cadre d’un trai­te­ment à l’amoxicilline.

En effet, les aller­gies à un anti­bio­tique sont un phé­no­mène rare. Elles n’interviennent que dans 9 % des cas chez les enfants (contre 17 % dans le rang des adultes). De plus, pour par­ler d’allergie, il faut qu’il y ait une phase de sen­si­bi­li­sa­tion.

Lorsque l’antibiotique est pris pour la pre­mière fois, l’organisme le recon­naît anor­ma­le­ment comme une toxine et pro­duit des anti­corps. À une pro­chaine prise, ces der­niers vont se diri­ger contre lui. Ce qui condui­ra à l’apparition du symp­tôme allergique.

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : actions à prendre

Amoxi­cil­line et érup­tion cuta­née chez l’enfant

Dès que les pre­miers signes d’éruptions cuta­nées sont consta­tés, il est conseillé d’arrê­ter le trai­te­ment et de conduire l’enfant chez son pédiatre. Bien sou­vent, ce der­nier n’est pas habi­li­té à prendre en charge ce type de situa­tion cli­nique, sur­tout s’il sus­pecte une aller­gie. Il va donc redi­ri­ger le patient vers un aller­go­logue.

Le déroulement du diagnostic

L’allergologue est un pro­fes­sion­nel de san­té com­pé­tent pour qua­li­fier si les érup­tions cuta­nées de l’enfant sont une aller­gie ou de simples effets secon­daires de l’amoxicilline. Pour effec­tuer son diag­nos­tic, il va poser des ques­tions à l’enfant ou à la per­sonne qui l’accompagne. Ces der­nières reposent sur des élé­ments pré­cis comme :

Les symptômes

À pro­pos des symp­tômes, le méde­cin va cher­cher à savoir des­quels il s’agit afin de mieux les caté­go­ri­ser. Il va d’ailleurs pour cela pro­cé­der à un exa­men des lésions pré­sentes sur le corps de l’enfant. Cette action per­met éga­le­ment d’apprécier la sévé­ri­té et l’étendue des érup­tions. Le pro­fes­sion­nel va aus­si cher­cher à savoir com­ment ces der­nières ont évo­lué au fil du temps.

Le temps de réponse

À ce niveau, l’objectif du cli­ni­cien est de défi­nir s’il s’agit d’une réac­tion immé­diate ou retar­dée. Lorsqu’il est ques­tion d’urticaire, il appar­tient à la pre­mière caté­go­rie. L’éruption macu­lo­pa­pu­leuse fait par­tie de la seconde. Pour faire la dis­tinc­tion entre ces deux types de réponses, le parent doit pou­voir dire avec pré­ci­sion à quel moment les pre­mières lésions sont apparues.

Les antécédents médicaux

Trois ques­tions sont fré­quem­ment posées à ce stade à savoir :

  • Est-ce qu’auparavant, un médi­ca­ment simi­laire avait-il déjà été pris ?
  • Y a‑t-il d’autres trai­te­ments en cours ?
  • Est-ce que des signes iden­tiques sont-ils déjà sur­ve­nus en l’absence de trai­te­ment par l’amoxicilline ?

L’intérêt de la pre­mière ques­tion est de sus­pec­ter la pré­sence d’une aller­gie. Si l’amoxicilline avait autre­fois déjà été consom­mée, alors il est fort pro­bable que les érup­tions cuta­nées de l’enfant soient une allergie.

Quant à la deuxième ques­tion, elle a pour but de cher­cher à savoir si les lésions ne seraient pas dues à d’autres pro­duits phar­ma­ceu­tiques (comme les anti-inflam­ma­toires non sté­roï­diens). En ce qui concerne la der­nière inter­ro­ga­tion, il per­met de recher­cher une patho­lo­gie comme fac­teur déclen­cheur des réactions.

L’affection en cause

Ici, le cli­ni­cien s’intéresse à la mala­die à cause de laquelle le trai­te­ment a été adop­té. Une ques­tion allant dans ce sens est en effet néces­saire, car les érup­tions peuvent être dues à l’affection en cause.

Les tests diagnostiques

L’entretien cli­nique effec­tué avec l’enfant et son parent n’est pas suf­fi­sant pour conclure le diag­nos­tic, car la majo­ri­té des patients ne par­viennent pas à four­nir ou se sou­ve­nir de tous les détails deman­dés. Pour être donc plus sûr, le méde­cin va pro­cé­der à des tests de confir­ma­tion.

Le test cutané

Il s’agit du pre­mier type de test à envi­sa­ger, car il per­met à plus de 90 % d’écarter ou non tout soup­çon d’allergie à l’amoxicilline chez l’enfant. Dans deux tiers des cas où l’allergie est sus­pec­tée, les enfants ont une réac­tion positive.

En réa­li­té, le prin­cipe du test cuta­né est de poser sur la peau de l’enfant un extrait de l’antibiotique concer­né. S’il réagit, alors il faut conclure l’existence d’une aller­gie. Dans le cas contraire, il faut déduire que les érup­tions cuta­nées consti­tuent un effet indé­si­rable du médicament.

Le test de provocation

Le test cuta­né est certes fiable. S’il n’est pas vite effec­tué, il est pos­sible d’obtenir un faux néga­tif comme résul­tat. Cela signi­fie donc que lorsque l’enfant ne réagit pas suite à son expo­si­tion à l’amoxicilline, il faut pro­cé­der à un autre exa­men. Dans ce cas, c’est le test de pro­vo­ca­tion qui doit être effectué.

Il consiste à mettre l’enfant sous sur­veillance médi­cale et lui faire prendre par voie orale le médi­ca­ment. Ce pro­ces­sus est débu­té avec une dose faible du pro­duit. Toutes les 15 à 30 minutes, ce dosage est aug­men­té jusqu’à atteindre la limite prédéfinie.

À chaque palier d’augmentation du dosage, le com­por­te­ment de l’enfant est obser­vé. Il faut par ailleurs pré­ci­ser que cet exa­men est décon­seillé lorsque les érup­tions cuta­nées sont de type tardif.

Les autres tests

Outre le test de pro­vo­ca­tion et celui dési­gné de cuta­né, d’autres types d’examens peuvent être envi­sa­gés pour confir­mer le diag­nos­tic. Il s’agit du test :

  • In vitro ;
  • De trans­for­ma­tion lymphocytaire ;
  • Epi­cu­ta­né ;
  • Intra­der­mique ;
  • D’activation des basophiles.

À cette liste s’ajoute le prick-test.

Amoxicilline et éruption cutanée chez l’enfant : Traitement

Amoxi­cil­line et érup­tion cuta­née chez l’enfant

Lorsque l’allergie est confir­mée, le méde­cin doit pros­crire à l’enfant tout trai­te­ment à l’amoxicilline. Si le patient est aller­gique à ce médi­ca­ment, il est fort pos­sible qu’il soit hyper­sen­sible aux pro­duits de la même famille.

De ce fait, l’enfant doit évi­ter de prendre à l’avenir des médi­ca­ments de la caté­go­rie des péni­cil­lines. Dans ce genre de situa­tion, le cli­ni­cien pres­crit des trai­te­ments alter­na­tifs. Ce sont géné­ra­le­ment des anti­bio­tiques d’autres classes tels que les :

  • Cépha­lo­spo­rines ;
  • Fluo­ro­qui­no­lones ;
  • Macro­lides.

Outre cela, il peut recom­man­der l’achat d’antihistaminiques. Ce sont des pro­duits qui ser­vi­ront à apai­ser les déman­geai­sons. Des crèmes spé­ci­fiques peuvent être éga­le­ment pres­crites dans ce cadre. Ce sont des solu­tions éga­le­ment conseillées lorsque le bilan ne révèle pas l’existence d’une allergie.

La désensibilisation

Avec cer­tains types d’enfants, notam­ment ceux souf­frant de muco­vis­ci­dose, il n’est pas pos­sible d’envisager des alter­na­tives à l’amoxicilline. De plus, cet anti­bio­tique ne peut pas être pros­crit bien qu’il soit source d’éruptions cuta­nées. Dans ce genre de situa­tion, le trai­te­ment repose sur la désen­si­bi­li­sa­tion.

Il s’agit d’une tech­nique qui a pour but d’emme­ner l’organisme de l’enfant à accep­ter l’amoxicilline. Ain­si, des doses de cet anti­bio­tique seront pro­gres­si­ve­ment admi­nis­trées à l’enfant. Un indi­vi­du de ce rang peut rece­voir près d’une dou­zaine de doses par jour. Bien qu’une telle pro­cé­dure garan­tisse des effets notables, elle est à évi­ter lorsque l’enfant est atteint :

  • Du syn­drome d’hypersensibilité médi­ca­men­teuse avec éosinophilie ;
  • D’une mala­die sérique ;
  • Du syn­drome de Lyell ;
  • Du syn­drome de Stevens-Johnson.

Par ailleurs, il faut rete­nir que la désen­si­bi­li­sa­tion est à effec­tuer chaque fois qu’un trai­te­ment à l’amoxicilline est sur le point de débu­ter.

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