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La trichinellose : causes, symptômes et traitements

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La tri­chi­nel­lose est une infec­tion natu­rel­le­ment cau­sée par la consom­ma­tion d’aliments conta­mi­nés tels que les viandes mal cuites. La phase pri­maire de cette mala­die se mani­feste par des symp­tômes ini­tiaux qui peuvent dis­pa­raître au bout de quelques jours sans une prise en charge. La tri­chi­nel­lose est très fré­quente dans le monde entier, car plus de 1000 cas sont détec­tés chaque année. Quelles sont ses ori­gines ? Com­ment se mani­feste-t-elle ? Com­ment diag­nos­ti­quer et prendre en charge la tri­chi­nel­lose chez un patient ?

La trichinellose : qu’est-ce que c’est ?

La tri­chi­nel­lose, encore appe­lée tri­chi­nose, est une mala­die qui se trans­met de l’animal à l’homme. Elle est cau­sée par les néma­todes pré­sen­tant une forme cyclique (vert rond) et déri­vée de la famille de tri­chi­nel­la. Cette infec­tion est fré­quente dans le monde entier et affecte aus­si bien les hommes que les ani­maux : le che­val, le porc, le rat, etc. C’est pour­quoi il est décon­seillé à l’homme de consom­mer de la viande crue ou mal cuite.

Par ailleurs, ce para­site a la capa­ci­té de se dépla­cer dans l’in­tes­tin et d’ef­fec­tuer les  migra­tions dans tout le corps. Dans cer­tains pays comme la France, on ren­contre plu­sieurs cas de tri­chi­nel­lose due à la tri­chi­neel­la pseu­dos­pi­ra­lis et à la tri­chi­nel­la bri­to­vi.  Le para­site de la tri­chi­nose peut aus­si varier d’un indi­vi­du à un autre. Cepen­dant, ses symp­tômes res­tent les mêmes dans tous les cas.

Quelles sont les causes de la trichinellose ?

La tri­chi­nel­lose est une zoo­nose, c’est-à-dire une mala­die qui affecte l’homme après consom­ma­tion de la viande souillée ou encore mal cuite d’ani­maux infec­tés par le vert rond. Dans les pays euro­péens comme la France, la tri­chi­nel­lose est due à la conta­mi­na­tion cau­sée par l’inges­tion de la viande de che­val ou des gibiers de chasse non contrôlés.

Géné­ra­le­ment, aucun symp­tôme n’est visible sur les ani­maux infec­tés et  aucun signe de lésion n’est obser­vé lors des ana­lyses de car­casses. Contrai­re­ment à l’homme, les ani­maux ne pré­sentent pas les signes visibles de la maladie.

Lorsque la viande n’a subi aucun contrôle, il est impé­ra­tif qu’elle soit bien cuite (90°C) avant sa consom­ma­tion. En effet, la tem­pé­ra­ture de cuis­son de la viande est très impor­tante dans la pré­pa­ra­tion de cette der­nière, sur­tout qu’elle aide à pré­ve­nir la tri­chi­nose chez l’homme. En revanche, la micro-onde n’est pas très pra­tique pour la cuis­son de la viande, car cette méthode culi­naire n’assure pas la des­truc­tion des larves. Le congé­la­teur n’est pas aus­si assez fiable pour réduire le risque de conta­mi­na­tion. En effet, cet appa­reil ne prend pas en consi­dé­ra­tion l’é­pais­seur de la viande.

Par ailleurs, les espèces comme la tri­chi­nel­la bri­to­vi que l’on retrouve dans la viande du san­glier ou la tri­chi­nel­la nati­va sont les para­sites les plus résis­tants aux tem­pé­ra­tures basses. Par contre, la tri­chi­nel­la spi­ra­lis s’élimine faci­le­ment par le froid. En char­cu­te­rie, les pro­duits comme le pâté, la rillettes, le sau­cis­son … sont cuits géné­ra­le­ment avec l’ail qui favo­rise l’élimination des agents para­si­taires. Cepen­dant, les méthodes tra­di­tion­nelles comme la fumai­son ne garan­tissent pas une éra­di­ca­tion des larves.

Comment se manifeste la trichinellose chez un individu ?

Les symp­tômes de la tri­chi­nel­lose varient en fonc­tion du stade de la mala­die. Il importe de savoir que les ani­maux infec­tés ne pré­sentent géné­ra­le­ment aucun signe. Par contre, chez l’homme, la tri­chi­nel­lose se mani­feste par des symp­tômes qui peuvent deve­nir graves selon l’impact de l’infec­tion. Il faut aus­si noter que les mani­fes­ta­tions de cette mala­die dépendent du stade de la mala­die, de la quan­ti­té des verts ronds infec­tants, de l’espèce à l’origine de l’infec­tion, etc. Concrè­te­ment, la tri­chi­nose est une patho­lo­gie à deux phases.

Phase 1

Dans ce cas, l’infection de l’intestin com­mence seule­ment quelques jours après la consom­ma­tion d’une viande souillée par les larves. Les pre­miers signes de la mala­die sont alors les suivants :

  • les selles fré­quentes accom­pa­gnées de pertes d’eau (diar­rhées) ;
  • les remon­tées de salives (nau­sées) ;
  • les crampes abdo­mi­nales ou les sen­sa­tions de  dou­leur dans le ventre ;
  • la mon­tée assez légère de fièvre.

Ces symp­tômes peuvent être contrô­lés rapi­de­ment par un trai­te­ment et dis­pa­raissent géné­ra­le­ment au bout d’une semaine. Par contre, s’ils sont négli­gés, ils conduisent à des com­pli­ca­tions pou­vant entraî­ner la mort.

Phase 2

Ici, les pre­miers signes de la pro­li­fé­ra­tion des larves dans les muscles intes­ti­naux com­mencent à appa­raître une à deux semaines après la conta­mi­na­tion. Ils se mani­festent par :

  • une fièvre conti­nue ;
  • les cépha­lées ou les vio­lents maux de tête ;
  • un gon­fle­ment du visage ou périorbitaire ;
  • les érup­tions de la peau ;
  • les troubles de vision carac­té­ri­sée par le chan­ge­ment de cou­leur du blanc des yeux.

Ces symp­tômes peuvent par­fois s’accompagner par les dif­fi­cul­tés de res­pi­ra­tion, la toux encore moins par une mas­ti­ca­tion dif­fi­cile. Aus­si, une pré­sence exces­sive des larves peut créer une inflam­ma­tion au niveau de cer­tains organes comme le cœur, les pou­mons et le cer­veau. D’ailleurs, ces para­sites sont sou­vent res­pon­sables d’autres mala­dies telles que :

Lorsqu’une tri­chi­nel­lose n’est pas prise en charge rapi­de­ment, elle peut conduire à la mort. C’est pour­quoi il est néces­saire de consul­ter un méde­cin afin de suivre un trai­te­ment approprié.

 Comment poser le diagnostic d’une trichinose ?

Géné­ra­le­ment, le diag­nos­tic de la tri­chi­nel­lose se fait par des exa­mens de sang. Le méde­cin va recher­cher la pré­sence dans le sang d’anticorps contre l’agent patho­gène de la trichinose.

Bien que cette mala­die soit sou­vent confon­due à un trouble diges­tif, son diag­nos­tic ne peut être réa­li­sé que par l’analyse des selles au micro­scope. La recherche des anti­corps anti tri­chi­nel­la spi­ra­lis dans l’échantillon de sang d’un patient est plus pré­cise. Cepen­dant, les résul­tats ne peuvent être posi­tifs qu’après plu­sieurs semaines suite à l’apparition des pre­miers signes de la maladie.

Par ailleurs, lorsque le résul­tat de l’analyse san­guine est néga­tif, le spé­cia­liste de san­té se base géné­ra­le­ment sur les symp­tômes et l’élévation du taux d’éosinophiles pour poser son diag­nos­tic. Habi­tuel­le­ment, il est recom­man­dé au patient de faire des ana­lyses toutes les semaines pen­dant une longue période pour confir­mer le pre­mier diagnostic.

Dans cer­tains cas, la biop­sie du tis­su du muscle peut éga­le­ment être ana­ly­sée au bout de quelques semaines après la sur­ve­nue des pre­miers signes de la mala­die. Cette ana­lyse consiste à pré­le­ver chez un patient un tis­su des muscles et à l’examiner au micro­scope dans le but de recher­cher les agents patho­gènes de la tri­chi­nose. D’ailleurs, la biop­sie n’est pas sou­vent trop impor­tante dans le diag­nos­tic de ce trouble. En effet, la méde­cine a évo­lué et aujourd’­hui, les labo­ra­toires uti­lisent des maté­riaux sophis­ti­qués pour effec­tuer les examens.

Comment soigner un cas de trichinellose ?

Dans cer­tains cas de tri­chi­nel­lose, les symp­tômes dis­pa­raissent au bout de quelques mois sans la prise d’un quel­conque médi­ca­ment. Cepen­dant, on note que la dou­leur et la fatigue peuvent per­sis­ter. La meilleure solu­tion est donc de suivre un trai­te­ment dès l’apparition des pre­miers signes de la mala­die pour évi­ter toute conta­mi­na­tion. Tou­te­fois, le trai­te­ment de la tri­chi­nose repose soit sur la prise de médi­ca­ments soit sur un trai­te­ment symp­to­ma­tique.

Le trai­te­ment par les médi­ca­ments a pour rôle d’éradiquer le para­site de l’organisme du patient. Le méde­cin peut pres­crire au malade les anthel­min­thiques capables d’éliminer le para­site tri­chi­nel­la dans l’intestin avant qu’il ne pénètre le muscle sque­let­tique. En effet, lorsque l’agent patho­gène atteint le muscle, ce médi­ca­ment devient inef­fi­cace pour le trai­te­ment de la trichinose.

Par ailleurs, le trai­te­ment par l’albendazole 400 mg demande une prise orale de 2 com­pri­més par jour sur une durée d’environ deux semaines. Le mében­da­zole (200 ou 400 mg) est aus­si effi­cace pour soi­gner la tri­chi­nose. Mais, le patient doit consom­mer 3 com­pri­més par jour durant une dizaine de jours. Il est aus­si impor­tant de savoir que cha­cun de ces trai­te­ments expose à des effets indé­si­rables. C’est pour­quoi le res­pect de la pres­crip­tion médi­cale est vive­ment recommandé.

Le trai­te­ment par les antal­giques est plus conseillé pour faire dis­pa­raître les symp­tômes de la mala­die. En effet, ces médi­ca­ments per­mettent de réduire la dou­leur mus­cu­laire. Dans le cas où les signes sont chro­niques, il est recom­man­dé de prendre de la pred­ni­sone à rai­son d’un com­pri­mé par jour pen­dant quelques jours (4 jours maxi­mum). Cepen­dant, la consul­ta­tion chez le méde­cin est idéale avant la prise d’un quel­conque trai­te­ment, car les doses pour­raient chan­ger en fonc­tion du diagnostic.

Comment éviter la trichinellose ?

La tri­chi­nel­lose est une mala­die qui peut être pré­ve­nue. Cette pré­ven­tion doit com­men­cer par la bonne cuis­son de la viande : le porc, le rat, le san­glier, etc. La tem­pé­ra­ture de cuis­son doit être au-delà de 70°C. Géné­ra­le­ment, la viande issue de l’a­bat­tage du porc domes­tique a une petite épais­seur. Les larves de cette der­nière peuvent alors être éli­mi­nées par congé­la­tion. Cepen­dant, cette méthode n’est pas appro­priée pour les ani­maux de chasses, car ils peuvent être affec­tés par les para­sites très résis­tants dans les condi­tions de faible température.

Par ailleurs, il est décon­seillé de faire cuire la viande à la micro-onde, par fumage ou encore au four, car ces dif­fé­rentes méthodes ne garan­tissent pas l’élimination totale du para­site. Il est éga­le­ment impor­tant de bien net­toyer tous les maté­riaux de trai­te­ment de la viande. Pour finir, le lavage des mains avant et après chaque mani­pu­la­tion de la viande reste pri­mor­dial dans le res­pect des règles d’hy­giène.

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