HomeParapharmacieDoxycycline : comment l’utiliser contre le paludisme ?

Doxycycline : comment l’utiliser contre le paludisme ?

Publié le

spot_img

Très répu­tée, la doxy­cy­cline est un médi­ca­ment clas­sé dans la caté­go­rie des anti­bac­té­riens. L’action de ce médi­ca­ment est essen­tiel­le­ment anti-inflam­ma­toire, mais, il contri­bue aus­si à une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive de l’excrétion de sébum. Grâce à ce der­nier atout, la doxy­cy­cline est très uti­li­sée pour trai­ter l’acné. Aujourd’hui, la doxy­cy­cline s’utilise très fré­quem­ment pour trai­ter ou pré­ve­nir le palu­disme, une mala­die très récur­rente. Cepen­dant, pour se ser­vir de ce médi­ca­ment, il est impor­tant de connaître les liens qu’il entre­tient avec le palu­disme. Quelle est la com­po­si­tion de la doxy­cy­cline ? Com­ment agit ce médi­ca­ment en cas de palu­disme ? Quels sont ses liens avec les autres médi­ca­ments ? Quels sont les éven­tuels effets secon­daires ?

Doxycycline : définition et composition

La doxy­cy­cline est un médi­ca­ment clas­sé dans la caté­go­rie des anti­bio­tiques tétra­cy­clines. Aujourd’hui dis­po­nible sous la forme de com­pri­mé, ce médi­ca­ment est avant tout une ver­sion géné­rique de la marque Vibramycine‑D. La doxy­cy­cline est très effi­cace pour le trai­te­ment de nom­breuses infec­tions bac­té­riennes, mais pas que. Le champ d’action de ce médi­ca­ment est extrê­me­ment large, puisqu’il est très répu­té pour un trai­te­ment du palu­disme. Aus­si, per­met­trait-il de pré­ve­nir cette mala­die trans­mise par les mous­tiques, sur­tout dans les pays tropicaux.

De nos jours, la doxy­cy­cline est dis­po­nible en vente libre dans de nom­breuses phar­ma­cies. Mais, aux États-Unis par exemple, il est dis­po­nible seule­ment sur ordon­nance d’un méde­cin com­pé­tent. La vente de ce médi­ca­ment se fait sous plu­sieurs noms de marque, mais aus­si en tant que médi­ca­ment géné­rique. Il est dis­po­nible en plu­sieurs ver­sions : les com­pri­més, les cap­sules ou encore les solu­tions liquides à usage oral.

Par ailleurs, on dis­tingue deux prin­ci­paux types de doxy­cy­cline : l’hyclate de doxy­cy­cline et le mono­hy­drate de doxy­cy­cline qui sont aus­si effi­caces l’un que l’autre.

Dans le cadre de la pré­ven­tion du palu­disme, la doxy­cy­cline peut être pres­crite seule, sur­tout lorsqu’on désire voya­ger vers les pays tro­pi­caux dans les­quels les mous­tiques existent en grand nombre. Mais, pour le trai­te­ment du palu­disme, la doxy­cy­cline pour­ra être asso­ciée à un autre médi­ca­ment (la qui­nine par exemple), pour une action plus efficace.

Chi­mi­que­ment, la doxy­cy­cline (ou DCI) est une molé­cule issue de la famille des cyclines. Elle cor­res­pond à une tétra­cy­cline syn­thé­tique, et a été déve­lop­pée au début des années 1960 par l’entreprise Pfi­zer Inc.

Comment fonctionne la doxycycline dans le traitement du paludisme ?

L’humain est infec­té par le palu­disme lorsque l’anophèle femelle, por­tant une espèce plas­mo­diale le pique. En effet, cet ano­phèle déverse des cel­lules infec­tantes appe­lées spo­ro­zoïtes, qui vont direc­te­ment entrer dans le foie et infec­ter les cel­lules hépa­tiques. Plus le temps passe, plus ces cel­lules se mul­ti­plient, deviennent matures et évo­luent pour deve­nir des schi­zontes. L’éclatement de ces der­niers donne des méro­zoites, qui vont migrer dans le sang pour conta­mi­ner les héma­ties ou glo­bules rouges. C’est à par­tir de cet ins­tant que les para­sites com­mencent à se mul­ti­plier et à infec­ter les autres cel­lules san­guines.

Pour frei­ner l’évolution de cette infec­tion, la doxy­cy­cline agit comme un schi­zon­ti­cide. Son action consiste donc à sup­pri­mer ou à pré­ve­nir l’apparition des symp­tômes cli­niques du palu­disme. La doxy­cy­cline y arrive en pro­vo­quant une inhi­bi­tion de la syn­thèse des pro­téines, et en modi­fiant fon­da­men­ta­le­ment la struc­ture cyto­plas­mique du para­site. On dit que l’action de la doxy­cy­cline est para­si­to­sta­tique, puisqu’elle assure une des­truc­tion des pro­téines qui main­tiennent en vie les para­sites trans­mis par la piqûre de mous­tique. Le para­site ne peut donc plus croître.

Ain­si, la repro­duc­tion des para­sites est arrê­tée et l’infection dis­pa­raît pro­gres­si­ve­ment. Ceci, parce qu’après la perte de crois­sance, de déve­lop­pe­ment et de repro­duc­tion, ces der­niers ne sur­vivent pas bien longtemps.

Comment prendre la doxycycline ?

Pour une action effi­cace de la doxy­cy­cline, il est impor­tant de bien res­pec­ter la poso­lo­gie. Pour cela, il faut se confor­mer aux pres­crip­tions de votre méde­cin et suivre de façon très scru­pu­leuse ses recom­man­da­tions. Lorsque ces avis ne sont pas res­pec­tés, cela peut conduire à un échec du trai­te­ment ou alors à des effets indé­si­rables.

Géné­ra­le­ment, la poso­lo­gie de la doxy­cy­cline est de 100 mg par jour pour les adultes. Dans le cadre d’une bonne pré­ven­tion du palu­disme, il fau­dra prendre le médi­ca­ment tous les jours. Par ailleurs, la prise doit débu­ter au moins 24 heures avant l’arrivée dans une zone tro­pi­cale. Le trai­te­ment doit être pour­sui­vi après l’arrivée et même pen­dant 28 jours après le voyage. D’un autre côté, les méde­cins recom­mandent de com­men­cer le trai­te­ment une ou deux semaines avant le départ, afin de détec­ter d’éventuelles aller­gies à la doxy­cy­cline.

Chez les enfants de huit ans ou plus, la prise de doxy­cy­cline ne doit se faire qu’après la consul­ta­tion d’un méde­cin. Ce der­nier pour alors indi­quer la poso­lo­gie adap­tée pour l’âge et le poids de l’enfant. Mais, dans la plu­part des cas, les enfants de 8 ans qui pèsent plus de 40 kilo­grammes, sont auto­ri­sés à prendre des doses de doxy­cy­cline allant jusqu’à 100 mg par jour. Lorsque leur poids est infé­rieur à 40 kilo­grammes, la dose quo­ti­dienne est de 50 mg. Il reste impor­tant de pré­ci­ser qu’une prise régu­lière du trai­te­ment pen­dant une durée mini­male de trois mois est néces­saire pour une effi­ca­ci­té de la doxy­cy­cline.

En ce qui concerne la prise du médi­ca­ment, il faut l’avaler avec beau­coup d’eau, de pré­fé­rence au milieu des repas. Il est aus­si pos­sible de dis­soudre le com­pri­mé dans de l’eau et de bien mélan­ger le tout pour obte­nir une sus­pen­sion. Par ailleurs, lorsqu’on prend le médi­ca­ment envi­ron une heure avant d’aller se cou­cher, on se met à l’abri des risques d’irritation et d’ulcération de l’œsophage.

La prise de doxy­cy­cline sans une quan­ti­té suf­fi­sante d’eau expose le sujet à d’importants risques de lésion. En effet, sans eau, le médi­ca­ment reste trop long­temps en contact avec le revê­te­ment externe de l’œsophage, ce qui pro­voque des lésions. Il ne faut sur­tout pas res­ter allon­gé pour prendre la doxy­cy­cline. Aus­si, est-il pré­fé­rable d’avoir l’estomac plein, et d’éviter au maxi­mum les pro­duits lai­tiers pen­dant les pre­mières heures qui suivent la prise du médicament.

Quelques contre-indications de la doxycycline

Comme tout médi­ca­ment, la doxy­cy­cline pré­sente un cer­tain nombre de contre-indi­ca­tions. Les per­sonnes sen­sibles à la doxy­cy­cline ou à l’un de ses com­po­sants, doivent s’abstenir de prendre cette der­nière. Aus­si, ne faut-il pas l’utiliser lorsqu’on est atteint d’une aller­gie aux anti­bio­tiques, notam­ment ceux de la famille des tétra­cy­clines.

Par ailleurs, les enfants de moins de huit ans ne doivent abso­lu­ment pas être trai­tés avec la doxy­cy­cline. Sinon, ils pour­raient être expo­sés à des risques de colo­ra­tion per­ma­nente des dents et à un ralen­tis­se­ment dans le déve­lop­pe­ment de l’émail den­taire. La prise de doxy­cy­cline est aus­si décon­seillée chez les femmes enceintes, parce que ce médi­ca­ment pour­rait pro­vo­quer des ano­ma­lies de l’émail den­taire chez l’enfant à naître. Si, pen­dant un trai­te­ment à base de doxy­cy­cline, la femme tombe enceinte, elle doit immé­dia­te­ment arrê­ter le trai­te­ment et consul­ter un méde­cin le plus tôt possible.

Les femmes qui allaitent encore leur nour­ris­son ne doivent pas prendre de la doxy­cy­cline. En effet, le médi­ca­ment a la capa­ci­té de pas­ser dans le lait mater­nel et donc d’exposer le nour­ris­son à un risque de dys­chro­mie den­taire. Si l’état de san­té de la femme allai­tante néces­site la prise de doxy­cy­cline, l’allaitement au sein mater­nel doit être arrê­té immédiatement.

Les per­sonnes souf­frant de dys­fonc­tion­ne­ment hépa­tique ne doivent pas absor­ber des com­pri­més de doxy­cy­cline. Aus­si, le médi­ca­ment ne doit en aucun cas être asso­cié aux réti­noïdes. Il s’agit d’une asso­cia­tion qui aug­mente for­te­ment le risque de pres­sion intra­crâ­nienne. Mais, les méde­cins peuvent réa­li­ser divers ajus­te­ments pour réduire au maxi­mum les inter­ac­tions avec la doxy­cy­cline. Par exemple, l’association entre la doxy­cy­cline et les médi­ca­ments anti­coa­gu­lants peut créer des hémor­ra­gies.

Pour évi­ter tous les risques en rap­port avec la prise de doxy­cy­cline, la bonne conduite consiste à consul­ter un méde­cin ou un phar­ma­cien.

Quels sont les effets secondaires de la doxycycline ?

La prise de doxy­cy­cline peut pro­vo­quer de nom­breux effets secon­daires. Les plus fré­quents sont notam­ment les troubles gas­tro-intes­ti­naux au nombre des­quels on peut évo­quer les diar­rhées, les maux de ventre, les inflam­ma­tions de l’intestin, les vomis­se­ments et les nau­sées.

Il faut aus­si men­tion­ner les réac­tions aller­giques que peut pro­vo­quer la prise de doxy­cy­cline. Il s’agit essen­tiel­le­ment des érup­tions cuta­nées, de l’urticaire ou encore de l’exacerbation du lupus éry­thé­ma­teux. Dès l’apparition des pre­mières mani­fes­ta­tions de ces aller­gies, il faut ins­tan­ta­né­ment arrê­ter la prise de doxy­cy­cline.

Il existe aus­si des effets secon­daires par­ti­cu­liers qui peuvent appa­raître, en fonc­tion de l’état de san­té du sujet. Au nombre de ces effets secon­daires, on peut citer :

  • La perte d’appétit ;
  • Les chan­ge­ments de cou­leur au niveau des dents ;
  • Quelques troubles de la vision ;
  • L’élévation de la pres­sion san­guine dans le cer­veau ;
  • Les cépha­lées ;
  • Des dif­fi­cul­tés à ava­ler.

L’apparition de l’un ou l’autre de ces effets doit ame­ner le sujet à consul­ter un méde­cin ou un pharmacien.

Derniers articles

Combien coûte vraiment un appareil auditif ?

Les problèmes de perte ou de réduction des capacités auditives constituent une cause fréquente...

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...

Utilisation des morphiniques d’action rapide

Les morphiniques d’action rapide sont des médicaments utilisés pour un soulagement efficace de la...

Pour aller plus loin

Combien coûte vraiment un appareil auditif ?

Les problèmes de perte ou de réduction des capacités auditives constituent une cause fréquente...

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...