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Insuffisance pancréatique exocrine : causes, symptômes et traitements

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 Le pan­créas assure une double fonc­tion (exo­crine et endo­crine) dans l’organisme. Il arrive que des fac­teurs entravent son action et en fassent à la longue un organe inutile : on parle alors d’insuffisance pan­créa­tique exo­crine. Même si elle est géné­ra­le­ment asymp­to­ma­tique, cette affec­tion cause de nom­breuses com­pli­ca­tions sous-jacentes notam­ment la pan­créa­tite aiguë et cer­taines patho­lo­gies du foie. Quelles sont les consé­quences d’une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine sur l’ensemble de l’organisme ? De quelle façon peut-on trai­ter cette mala­die ? Le pan­créas peut-il jouer à nou­veau de manière inté­grale ses fonc­tions après les traitements ?

Définition de l’insuffisance pancréatique exocrine

Le pan­créas est un organe majeur du tube diges­tif. Il par­ti­cipe de façon active à la diges­tion des ali­ments qui est un pro­ces­sus par­ti­cu­liè­re­ment com­plexe. En effet, la diges­tion com­mence par la mas­ti­ca­tion dans la bouche qui s’ac­com­pagne de libé­ra­tion de salive. Les ali­ments sont ensuite décom­po­sés par les acides de l’es­to­mac lors­qu’ils sont ava­lés. Et c’est là qu’in­ter­vient le pan­créas, il est le prin­ci­pal acteur de la décom­po­si­tion des aliments.

Ce sont les glandes sali­vaires et sudo­ri­pares qui font du pan­créas une glande exo­crine. En effet, les glandes exo­crines ont pour mis­sion de libé­rer cer­taines sub­stances sur des organes ou sur des sur­faces cor­po­relles à tra­vers des ouver­tures. Ces der­nières sont connues sous le nom de gaine. En oppo­si­tion, on dis­tingue les glandes endo­crines qui ont la capa­ci­té de libé­rer des sub­stances direc­te­ment dans la cir­cu­la­tion san­guine. C’est l’exemple de la thy­roïde et de l’hy­po­physe. Le cas du pan­créas est assez par­ti­cu­lier, puis­qu’il se com­porte à la fois comme une glande exo­crine et endo­crine. Il faci­lite non seule­ment une bonne diges­tion, mais éga­le­ment une absorp­tion des nutri­ments.

On parle alors d’in­suf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine lorsque le pan­créas n’est plus en mesure de pro­duire les quan­ti­tés d’en­zymes néces­saires à la diges­tion des ali­ments. L’ab­sorp­tion des vita­mines et des nutri­ments devient elle aus­si impos­sible. Ceci peut conduire à de graves pro­blèmes de san­té : diar­rhée, perte de poids, impor­tant défi­cit de vita­mines.

Chez les enfants par­ti­cu­liè­re­ment, l’in­suf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine peut être source de plu­sieurs dys­fonc­tion­ne­ments. On dis­tingue : un ralen­tis­se­ment de la crois­sance, des pro­blèmes osseux, le rac­cour­cis­se­ment de la durée de vie et l’exposition per­ma­nente à des varié­tés de virus.

Les causes de l’insuffisance pancréatique exocrine 

Tout ce qui entrave l’ac­tion du pan­créas et la libé­ra­tion des enzymes essen­tielles à la diges­tion est consi­dé­ré comme une cause de l’in­suf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine. La fibrose kys­tique et la pan­créa­tite chro­nique figurent par­mi les ori­gines les plus cou­rantes de cette maladie.

Dans le cas d’une fibrose kys­tique, tout part d’une ano­ma­lie géné­tique qui entraîne la pro­duc­tion d’un mucus épais et col­lant. Ce mucus est res­pon­sable de nom­breux dom­mages au niveau des pou­mons et du sys­tème diges­tif. Au fur et à mesure que le mucus s’ac­cu­mule, il bouche les ouver­tures du pan­créas, Ain­si, il rend impos­sible la libé­ra­tion des enzymes natu­relles assu­rant le bon dérou­le­ment de la diges­tion.

Lorsque l’in­suf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine est due à une pan­créa­tite chro­nique, le tis­su pan­créa­tique sain est rem­pla­cé par un tis­su cica­tri­ciel. Il s’en­suit alors une accu­mu­la­tion de ce tis­su cica­tri­ciel qui va empê­cher la sor­tie des enzymes digestives.

Le taba­gisme et plu­sieurs autres patho­lo­gies peuvent éga­le­ment être res­pon­sables d’une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine. Par­mi ces patho­lo­gies, on peut citer :

  • La mala­die de Crohn ;
  • Le dia­bète ;
  • Un can­cer du pan­créas ;
  • Le syn­drome de dum­ping ;
  • Une pan­créa­tite auto-immune ;
  • La mala­die cœliaque ;
  • Le syn­drome de Zol­lin­ger-Elli­son ;
  • Des obs­truc­tions du conduit pancréatique.

Cer­taines inter­ven­tions chi­rur­gi­cales telles que l’en­lè­ve­ment de tout ou une par­tie du pan­créas et le contour­ne­ment gas­trique peuvent conduire à une insuf­fi­sance pan­créa­tique exocrine.

Les principaux symptômes de l’insuffisance pancréatique exocrine

Même si l’insuffisance pan­créa­tique reste sou­vent asymp­to­ma­tique, des mani­fes­ta­tions peuvent sur­ve­nir lorsque l’anomalie atteint un stade avan­cé. Par­mi ces mani­fes­ta­tions, les plus fré­quentes sont les suivantes :

La diarrhée graisseuse

Elle est très sou­vent pro­vo­quée par une mau­vaise diges­tion des ali­ments et à une absorp­tion incom­plète. Lorsque le pan­créas ne joue plus son rôle, le tube diges­tif ne fonc­tionne plus nor­ma­le­ment et cela se tra­duit par des diar­rhées graisseuses.

Un amaigrissement rapide

L’amaigrissement est l’une des consé­quences de la diar­rhée grais­seuse. Plus la diar­rhée per­dure, plus le sujet mai­grit. En un temps rela­ti­ve­ment court, il peut perdre un volume impor­tant de son corps. Par ailleurs, cet amai­gris­se­ment peut aus­si être pro­vo­qué par un adé­no­car­ci­nome ou can­cer de la tête du pan­créas.

Les douleurs abdominales et irradiantes

Elles sont aus­si des consé­quences des diar­rhées grais­seuses. Lorsque ces dou­leurs sur­viennent, c’est sou­vent le signe que le pan­créas est atteint, même s’il n’est la cible d’aucun dys­fonc­tion­ne­ment. En cas de dou­leurs abdo­mi­nales irra­diant dans le dos, le risque d’une pan­créa­tite aiguë est très impor­tant. La pro­ba­bi­li­té que cette pan­créa­tite devienne chro­nique est aus­si éle­vée. On pour­rait notam­ment soup­çon­ner une tumeur du pan­créas si les dou­leurs se pro­duisent der­rière l’es­to­mac et ne se calment pas lorsque le patient s’allonge.

L’hyperglycémie

Cette mani­fes­ta­tion sur­vient lorsque le pan­créas n’arrive plus à assu­rer sa fonc­tion endo­crine, qui consiste à régu­ler des taux de sucre dans le sang. La sécré­tion d’insuline dimi­nue de façon consé­quente et cela n’est décou­vert que de manière for­tuite lors des exa­mens de rou­tine. Par ailleurs, une aug­men­ta­tion de la gly­cé­mie est géné­ra­le­ment un indice qui révèle la pré­sence d’un dia­bète ou d’une mala­die méta­bo­lique.

La jaunisse

La peau et les muqueuses prennent une colo­ra­tion jaune. Cette ano­ma­lie aus­si appe­lée ictère peut être la carac­té­ris­tique d’un can­cer du pan­créas, mais éga­le­ment d’une patho­lo­gie du foie et des voies biliaires. En effet, une jau­nisse s’explique par le fait que l’écoulement de la bile pro­duite par le foie est ralen­ti ou stop­pé. Ceci est géné­ra­le­ment dû d’une obs­truc­tion telle que :

  • La fatigue chro­nique ;
  • La perte mas­sive de muscles ;
  • Les crampes et les bal­lon­ne­ments ;
  • Les fla­tu­lences ;
  • Les selles nau­séa­bondes ;
  • Les gaz.

On peut aus­si évo­quer une fra­gi­li­té des os, la perte des che­veux et les mala­dies de peau qui sont des consé­quences d’un manque de vitamines.

Comment se fait le diagnostic de l’insuffisance pancréatique exocrine ?

C’est habi­tuel­le­ment à par­tir des symp­tômes que pré­sente le patient qu’est iden­ti­fiée une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine. Les diar­rhées et la perte de poids sont les symp­tômes qui per­mettent d’identifier l’anomalie. Le diag­nos­tic est alors très dif­fi­cile puisque de très nom­breuses patho­lo­gies se mani­festent par ces symp­tômes. Aus­si, dans le cas d’une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine, ces symp­tômes n’apparaissent qu’à par­tir du moment où l’en­semble des enzymes du pan­créas ne sont plus sécré­tées. Il faut pré­ci­ser que même avant le diag­nos­tic, des débuts de trai­te­ment peuvent être initiés.

La pre­mière étape dans le diag­nos­tic d’une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine est un exa­men phy­sique accom­pa­gné d’un inter­ro­ga­toire du patient. Le méde­cin essaie­ra de ras­sem­bler le maxi­mum d’informations sur ses anté­cé­dents fami­liaux et médi­caux.

Ensuite, des exa­mens com­plé­men­taires tels que des ana­lyses san­guines et une écho­gra­phie du pan­créas pour­ront être réa­li­sés. Ils per­met­tront non seule­ment de confir­mer le diag­nos­tic, mais aus­si d’écarter les hypo­thèses d’autres mala­dies. Il s’agit notam­ment de la mala­die de Crohn, la colite ulcé­reuse ou encore le syn­drome du côlon irri­table. Les selles du patient peuvent éga­le­ment être col­lec­tées pour une ana­lyse en labo­ra­toire.

Moyens de traitement de l’insuffisance pancréatique exocrine

Le rem­pla­ce­ment enzy­ma­tique pan­créa­tique est le trai­te­ment stan­dard pour trai­ter une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine. Dans ce trai­te­ment, on uti­lise des médi­ca­ments déri­vés du pan­créas d’un porc. Ces médi­ca­ments contiennent des enzymes pan­créa­tiques néces­saires à la diges­tion chez l’homme. Ils per­mettent donc au pan­créas de retrou­ver ces capa­ci­tés ini­tiales. Il est très impor­tant que ces médi­ca­ments soient pres­crits par un méde­cin. En effet, la dose et la durée du trai­te­ment peuvent varier d’un sujet à un autre. Idéa­le­ment, il faut prendre ces médi­ca­ments avant les repas et les col­la­tions. Par­mi les pro­duits uti­li­sés dans cette thé­ra­pie, on peut citer le Creon, Vio­kace, Pert­zye, Ultre­sa, Zen­pep et Pan­creaze. Ils sont très effi­caces et pré­sentent très peu d’effets secondaires.

Par ailleurs, le trai­te­ment d’une insuf­fi­sance pan­créa­tique exo­crine passe aus­si par l’adoption de cer­taines habi­tudes dans le mode de vie. Il s’agit par exemple de :

  • Avoir un régime ali­men­taire sain et équilibré ;
  • Ne plus boire d’alcool (ou d’en réduire la consom­ma­tion) ;
  • Arrê­ter de fumer ;
  • Prendre des vitamines.

En ce qui concerne l’alimentation, elle est plus qu’essentielle dans le trai­te­ment de cette patho­lo­gie. L’objectif ici est de main­te­nir un état nutri­tion­nel moyen et de cor­ri­ger la dénu­tri­tion, si besoin est. Chaque patient devra consul­ter un dié­té­ti­cien pour obte­nir un régime ali­men­taire adap­té à sa situa­tion.

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