Les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux sont la deuxième cause d’absentéisme au tra­vail der­rière le rhume. Ces affec­tions sont l’objet d’un nombre éle­vé de consul­ta­tions en France. Ils ne résultent d’aucune cause orga­nique, ni d’un virus, mais d’un simple dys­fonc­tion­ne­ment au niveau de cer­tains organes clés. Ils se mani­festent de diverses manières et ont de graves réper­cus­sions sur la vie quo­ti­dienne des patients qu’ils atteignent. Ils sont d’autant plus dif­fi­ciles à sup­por­ter en rai­son de la durée des symp­tômes. Aus­si, les mesures en place ne par­viennent pas tou­jours à gué­rir tota­le­ment le mal en ques­tion. Zoom sur les troubles fonc­tion­nels intestinaux.

Troubles fonctionnels intestinaux : définition

Pour com­men­cer, le terme « fonc­tion­nel » est sou­vent dési­gné pour qua­li­fier les troubles liés à la sen­si­bi­li­té des nerfs, aux dif­fé­rents mou­ve­ments des intes­tins, ou encore au contrôle du cer­veau sur cer­taines de ces fonc­tions. On défi­nit donc les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux comme étant les troubles liés à l’interaction entre le cer­veau et l’intestin.

Les troubles fonc­tion­nels sont connus pour se mani­fes­ter par des symp­tômes liés au tube diges­tif haut cou­plé ou non à ceux du bas. Dans cer­tains cas, on note que les troubles diges­tifs s’accompagnent de troubles psy­cho­lo­giques comme l’anxiété, un trouble de conver­sion qui est un symp­tôme de soma­ti­sa­tion, etc.

Il existe même des études qui affirment que cer­tains troubles fonc­tion­nels pour­raient répondre à quelques-uns des besoins psy­cho­lo­giques. A titre illus­tra­tif, des cher­cheurs ont obser­vé des patients pré­sen­tant une mala­die chro­nique et des troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux. Ces der­niers ont obte­nu des béné­fices secon­daires bien qu’étant malades.

Notons qu’aucun de ces troubles n’est détec­table par radio­gra­phie, par endo­sco­pie ou encore par une ana­lyse san­guine. On les recon­naît seule­ment à tra­vers leurs symp­tômes et rare­ment par cer­tains tests. Tou­te­fois, les méde­cins sont som­més de res­ter pru­dents. En effet, ces tests et exa­mens pour­raient révé­ler des ano­ma­lies secon­daires qui n’ont rien à voir avec les symptômes.

Pour ce qui est des chiffres, les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux concernent envi­ron 10 à 20 % de la popu­la­tion. Ils touchent beau­coup plus les femmes à pro­por­tion de deux femmes pour un seul homme. Le mal affecte son sujet lorsque son âge est situé entre 20 et 30 ans. Mais il se mani­feste vers la qua­ran­taine ou même la quarantaine.

Quels sont les troubles fonctionnels intestinaux connus ?

On dis­tingue géné­ra­le­ment 5 types de troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux. Les pre­miers sont les troubles de l’œsophage qui ont un effet direct sur l’ensemble du tube diges­tif. Ils sont essen­tiel­le­ment com­po­sés de brû­lures d’estomac, de dif­fi­cul­tés à ava­ler, de dou­leurs tho­ra­ciques fonc­tion­nelles et de la sen­sa­tion d’avoir une boule dans la gorge.

Ensuite, on retrouve les troubles de l’intestin. Dans ce lot, on peut citer : le syn­drome du côlon irri­table, la diar­rhée fonc­tion­nelle, la consti­pa­tion fonc­tion­nelle, et le bal­lon­ne­ment fonc­tion­nel pour finir. On dis­tingue éga­le­ment le groupe des troubles gas­tro-duo­dé­naux. Ces der­niers ont pour cible la pre­mière par­tie de l’intestin grêle et l’estomac. Ce sont les pro­blèmes de régur­gi­ta­tion, les nau­sées vomis­se­ments, les dou­leurs fonc­tion­nelles au niveau du haut de l’abdomen et les éructations.

Les troubles de la dou­leur gas­tro-intes­ti­nale à média­tion cen­trale sont aus­si à ne pas oublier. Ils sont en rap­port avec les dou­leurs abdo­mi­nales conti­nues ou qua­si conti­nues. Celles-ci ne sont pas sous-ten­dues ni par un autre trouble gas­tro-intes­ti­nal fonc­tion­nel ou struc­tu­rel ni par une condi­tion médi­cale. En effet, ce type de troubles engendre des dou­leurs abdo­mi­nales qui n’ont aucun lien avec la fonc­tion intestinale.

Pour finir, on note les troubles ano­rec­taux res­pon­sables des pro­blèmes de défé­ca­tion non liés à un pro­blème ner­veux ou struc­tu­rel. Il faut pré­ci­ser que cette liste n’est pas exhaus­tive puisqu’il existe de nom­breux autres qui affectent spé­ci­fi­que­ment les jeunes ado­les­cents, les jeunes enfants et même les nourrissons.

Quelles sont les causes des troubles fonctionnels intestinaux ?

La sur­ve­nue des troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux est liée à de nom­breux fac­teurs que sont entre autres :

• L’hypersensibilité diges­tive ;
• Les contrac­tions du tube digestif ;
• Une inflam­ma­tion locale ;
• Des muta­tions au niveau de la flore bac­té­rienne intestinale ;
• L’anxiété.

On retient que les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux n’ont géné­ra­le­ment pas de causes orga­niques. Cela signi­fie qu’ils pro­viennent d’une dys­fonc­tion ou d’une ano­ma­lie d’un organe. Les symp­tômes appa­raissent géné­ra­le­ment après la prise de cer­tains ali­ments, des épi­sodes de stress, d’anxiété ou d’autres évé­ne­ments particuliers.

Quels sont les symptômes des troubles fonctionnels intestinaux ?

Les patho­lo­gies fonc­tion­nelles intes­ti­nales peuvent s’exprimer de nom­breuses manières. Tou­te­fois, les symp­tômes les plus cou­rants sont les suivantes :

• Les dou­leurs abdo­mi­nales : qu’elles soient loca­li­sées ou dif­fuses, il s’agit géné­ra­le­ment des brû­lures, des spasmes, des contrac­tions, etc.
• Des alté­ra­tions du tran­sit intes­ti­nal : à tra­vers des épi­sodes de diar­rhée, de consti­pa­tion ou un peu des deux de manière alternée.
• Des bal­lon­ne­ments : ces der­niers arrivent sou­vent les soirs ou après la prise d’un repas.

Noti­fions que ces troubles attaquent prin­ci­pa­le­ment le côlon et l’intestin grêle.

Quelles sont les évolutions possibles des troubles fonctionnels intestinaux ?

Habi­tuel­le­ment, les symp­tômes des troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux évo­luent spon­ta­né­ment vers une dimi­nu­tion, une dis­pa­ri­tion ou encore une aggra­va­tion. La bonne nou­velle, c’est qu’ils ne risquent pas d’en­traî­ner des dom­mages irré­ver­sibles sur l’intestin, une mala­die chro­nique, un can­cer ou pire la mort.

Néan­moins, ces troubles impactent sérieu­se­ment la qua­li­té de vie des per­sonnes qu’ils atteignent. De nom­breux malades affirment qu’ils freinent leurs acti­vi­tés habi­tuelles. Par exemple, ils n’ar­rivent pas à se rendre au tra­vail comme aupa­ra­vant. Ils affirment qu’ils ont aus­si le sen­ti­ment de ne plus avoir le contrôle sur leur vie. De même, ils sont frus­trés de souf­frir autant d’une mala­die qui n’est pas visible et que ni les col­lègues, ni la famille, ni même les méde­cins ne peuvent appréhender.

Qui faut-il consulter en cas de troubles fonctionnels intestinaux ?

Une per­sonne qui res­sent les mani­fes­ta­tions de tels troubles doit consul­ter un méde­cin géné­ra­liste au plus vite. Ce der­nier peut l’orienter vers un méde­cin gas­tro-enté­ro­logue qui effec­tue­ra des explo­ra­tions com­plé­men­taires dans le but de confir­mer ou pré­ci­ser le diag­nos­tic. En rai­son des dépenses à effec­tuer, elle devrait dis­po­ser des moyens pour trai­ter le mal jusqu’à la guérison.

Comment établir le diagnostic des troubles fonctionnels intestinaux ?

Comme énon­cé, aucun exa­men n’est néces­saire ou utile pour iden­ti­fier les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux. En effet, ils n’en­traînent pas de chan­ge­ment mesu­rable dans une ana­lyse san­guine ou qu’on pour­rait obser­ver dans un test d’imagerie. Ils sont envi­sa­gés lorsque les symp­tômes cités plus haut res­tent pré­sents au-delà de 12 semaines sans qu’on assiste à une alté­ra­tion de l’état géné­ral. Le diag­nos­tic des troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux est tout de suite écar­té dès la pre­mière émis­sion de glaire, de sang ou encore des pus au niveau des selles.

Tou­te­fois, d’autres exa­mens com­plé­men­taires pour­raient être envi­sa­gés. Mais ils visent prin­ci­pa­le­ment à exclure une éven­tuelle mala­die orga­nique. Lorsque le patient est âgé ou lorsque les symp­tômes sont récents, on pres­crit une colo­sco­pie par précaution.

Comment traite-t-on les troubles fonctionnels intestinaux ?

Le trai­te­ment des troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux ne vise pas à éra­di­quer les causes, mais à réduire les symp­tômes et amé­lio­rer la motri­ci­té intes­ti­nale. Le pre­mier geste dans ce trai­te­ment consiste en la prise de cer­taines mesures hygié­no-dié­té­tiques. Concrè­te­ment, le patient doit évi­ter les ali­ments sus­cep­tibles de déclen­cher ou d’amplifier les symp­tômes et sur­tout faire de l’exercice physique.

Lorsqu’il est atteint de consti­pa­tion, le patient doit enri­chir son ali­men­ta­tion en fibres. À l’inverse, il doit les réduire en cas de diar­rhée, à l’instar des fruits, de la caféine et des glu­cides indi­gestes. Il faut recon­naître que ces mesures ne sont pas tou­jours satis­fai­santes. C’est pour­quoi il faut les appuyer avec un trai­te­ment médi­ca­men­teux et une édu­ca­tion thérapeutique.

Comme les pre­mières mesures, le trai­te­ment médi­ca­men­teux vise à atté­nuer les symp­tômes qui sont très han­di­ca­pants. Les médi­ca­ments les plus connus contre les troubles fonc­tion­nels intes­ti­naux sont les anti­spas­mo­diques qui réduisent les dou­leurs coliques et les ballonnements.