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Certificat de virginité : typologie, intérêt, processus d’établissement

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Le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est un docu­ment déli­vré à la suite d’un test de vir­gi­ni­té. Il fait état de l’intégrité de l’hymen d’une femme et est sujet à de nom­breuses contro­verses en rai­son de ses impli­ca­tions morales. Dans cer­taines com­mu­nau­tés conser­va­trices, cepen­dant, un prix fort lui est accor­dé.

Pour cela, il est encore récur­rem­ment deman­dé, en par­ti­cu­lier à la veille de la célé­bra­tion d’un mariage. Vécu comme une indi­gna­tion par les femmes, cela a sus­ci­té de par le monde une mul­ti­tude de mou­ve­ments d’opposition. Sur le plan légal, pour enca­drer un tant soit peu le pro­ces­sus de demande de cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té beau­coup de mesures ont été prises.

Certificat de virginité : définition et composition

Voir dans les rubriques sui­vantes la défi­ni­tion d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té ain­si que sa com­po­si­tion.

Définition

Le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est une preuve écrite qui atteste qu’une femme est vierge. Il signi­fie, en d’autres termes, qu’une femme n’a tenu aucun rap­port sexuel avec péné­tra­tion aupa­ra­vant et que son hymen est encore tota­le­ment en place. C’est donc une garan­tie qui per­met à une femme de sou­te­nir face à son futur mari ou même sa belle-famille et ses parents qu’elle n’a pas encore fait l’objet d’une déflo­ra­tion.

Composition

Un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té valide doit obli­ga­toi­re­ment conte­nir cer­taines infor­ma­tions. Il s’agit, principalement :

  • Du nom et des pré­noms à l’état civil du pres­ta­taire char­gé d’établir le cer­ti­fi­cat de virginité ;
  • Du nom et des pré­noms à l’état civil de la femme pour qui sous­crit à une demande de cer­ti­fi­cat de virginité ;
  • De la date fixée pour l’établissement du cer­ti­fi­cat de virginité ;
  • D’une por­tion de texte rédi­gée par le pres­ta­taire qui noti­fie clai­re­ment que son client ne pré­sente pas le moindre signe de déflo­ra­tion.

Sur cer­tains cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té, le méca­nisme qui a per­mis au pres­ta­taire d’arriver à la conclu­sion que la femme qu’il a reçue ne pré­sente aucun symp­tôme cli­nique de déflo­ra­tion est suc­cinc­te­ment expli­qué. Il faut tout de même noter que cela n’est pas obligatoire.

Certificat de virginité : typologie

On dis­tingue en fonc­tion des cir­cons­tances d’établissement d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té, deux types de cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té. Il y a notamment :

  • Le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té de complaisance ;
  • Le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té médico-légal.

Pour cha­cun de ces types de cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té, voir la défi­nition dans les sec­tions sui­vantes.

Le certificat de virginité de complaisance

Le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té de com­plai­sance est un cer­ti­fi­cat qui est deman­dé hors d’un contexte médi­co-légal, soit par :

  • La femme elle-même ;
  • Le conjoint de la femme ou l’un des proches de ce dernier ;
  • Les parents de la femme.

Dans l’un ou l’autre des cas, la demande du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té se réa­lise par com­plai­sance à des fins non objec­tives fon­dées pour la plu­part sur les exi­gences cultu­relles ou reli­gieuses. Les cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té de com­plai­sance sont les plus contes­tés et consti­tuent une forme d’expression des dis­cri­mi­na­tions faites aux femmes. Ils sont contraires à la digni­té et à la liber­té de la femme et posent un pro­blème éthique.

Le certificat de virginité médico-légal

À l’opposé du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té de com­plai­sance, le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té médi­co-légal est deman­dé dans un contexte médi­co-légal. Il s’agit en effet d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té éta­bli sur réqui­si­tion judi­ciaire pour dénouer une situa­tion. Deux situa­tions en par­ti­cu­lier peuvent pous­ser les ser­vices judi­ciaires à deman­der un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té à une femme.

La pre­mière situa­tion qui est la plus cou­rante est la consta­ta­tion de signes d’agression sexuelle. En effet, lorsqu’une femme vierge a été vic­time de vio­lences sexuelles et désire por­ter plainte contre son agres­seur, elle doit se sou­mettre à un test. À l’issue de celui-ci, un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té lui sera déli­vré et sera joint à son dos­sier. L’objec­tif de la demande de cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té dans ce cas est d’apprécier le niveau d’altération de la struc­ture de l’hymen. Il per­met aus­si de recher­cher des signes qui montrent que la vic­time a subi une agres­sion récente.

En plus du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té médi­cal, des exa­mens et des pré­lè­ve­ments bio­lo­giques seront éga­le­ment deman­dés à la vic­time pour éta­blir la culpa­bi­li­té de l’agresseur.

La seconde situa­tion cou­rante où les ins­tances judi­ciaires peuvent être contraintes de deman­der un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té à une femme est l’annulation d’un mariage. En effet, sur le plan légal, un mariage peut être annu­lé pour rai­son de non-consom­ma­tion. Par consé­quent, une femme dési­reuse de faire consta­ter sa pure­té afin d’annuler son mariage pour rai­son de non-consom­ma­tion peut être sou­mise à un test de vir­gi­ni­té.

Un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té lui est alors éta­bli après que le méde­cin ait exa­mi­né l’hymen et ait consta­té effec­ti­ve­ment une absence de déchi­rure. Il n’y a qu’après cela et en tenant compte de plu­sieurs autres para­mètres légaux que le tri­bu­nal sai­si peut accor­der le divorce à la femme pour rai­son de non-consommation.

En résu­mé, les cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té médi­co-légaux sont très dif­fé­rents des cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té de com­plai­sance. Ils sont réa­li­sés à des fins pure­ment légales et per­mettent par­fois de rendre jus­tice aux femmes à qui ils sont adres­sés. Pour cela, ils ne sont pas tel­le­ment dis­cu­tés et ne s’opposent en rien à la liber­té ain­si qu’à la digni­té de la femme.

Certificat de virginité : processus d’établissement

Cer­ti­fi­cat de virginité

L’éta­blis­se­ment d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té se fait sui­vant trois étapes clés. Il s’agit dans l’ordre :

  • De la prise de ren­dez-vous avec le prestataire ;
  • De la réa­li­sa­tion du test de virginité ;
  • De la rédac­tion du cer­ti­fi­cat de virginité.

Pour cha­cune des étapes du pro­ces­sus d’établissement de cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té sus­men­tion­né, une des­crip­tion est pro­po­sée ci-dessous.

Prise de rendez-vous avec le prestataire

La pre­mière étape du pro­ces­sus d’établissement d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est la prise de ren­dez-vous avec le pres­ta­taire. Elle consiste pour la femme qui fait la demande de cer­ti­fi­cat à choi­sir un pres­ta­taire et à fixer avec lui la date où le test de vir­gi­ni­té sera réa­li­sé. Idéa­le­ment, pour les besoins de demandes de cer­ti­fi­cats, les gyné­co­logues sont les pre­miers pro­fes­sion­nels de san­té vers qui il faut se tourner.

Cepen­dant, ils ne sont pas les seuls pro­fes­sion­nels de san­té habi­li­tés à faire un test de vir­gi­ni­té. En effet, un test de vir­gi­ni­té peut éga­le­ment être effec­tué par une sage-femme ou un méde­cin géné­ra­liste. Par ailleurs, il est à noter qu’au risque de voir la fia­bi­li­té du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té être contes­tée, on décon­seille de faire un test de vir­gi­ni­té chez un pres­ta­taire qui n’est pas un pro­fes­sion­nel.

Réalisation du test de virginité

L’étape de réa­li­sa­tion du test de vir­gi­ni­té est la plus impor­tante du pro­ces­sus d’établissement d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té. C’est durant celle-ci que la femme est sou­mise à un exa­men de vir­gi­ni­té. En milieu cli­nique géné­ra­le­ment, le test de vir­gi­ni­té se fait par obser­va­tion directe de la vulve et plus pré­ci­sé­ment de l’entrée du vagin où se trouve l’hymen.

Au début du test de vir­gi­ni­té, la femme est conve­na­ble­ment ins­tal­lée avec les jambes écar­tées sur une table d’observation. Après cela, l’observation débute par la scru­ta­tion du sexe de la femme à la recherche d’éventuelles per­fo­ra­tions ou déchi­rures. Elle se pour­suit par une éva­lua­tion visuelle de la taille de l’ouverture du vagin et s’achève par l’appré­cia­tion de l’hymen au moyen de la méthode des doigts.

La mise en œuvre de cette méthode consiste en l’introduction de deux doigts dans le vagin. Elle s’accompagne très sou­vent de dou­leurs et est mal vécue par cer­taines femmes. Cepen­dant, c’est l’une des meilleures méthodes per­met­tant d’apprécier l’intégrité de l’hymen.

Rédaction du certificat de virginité

La rédac­tion du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est une étape qui est étroi­te­ment liée à l’étape pré­cé­dente. En effet, elle dépend des résul­tats de l’examen de vir­gi­ni­té. Si le test de vir­gi­ni­té est néga­tif, cela sup­pose que la femme exa­mi­née n’est pas vierge. Un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té ne peut alors lui être octroyé et cette étape n’a pas lieu d’être.

En revanche, lorsque le test de vir­gi­ni­té est posi­tif, cela sup­pose que la femme exa­mi­née est effec­ti­ve­ment vierge. Un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té peut donc lui être admi­nis­tré. L’étape de rédac­tion du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té prend alors tout son sens. Elle consis­te­ra pour le méde­cin en la concep­tion d’un sup­port papier signé où seront ins­crites les prin­ci­pales com­po­santes d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té qui ont été men­tion­nées plus haut.

Certificat de virginité : intérêt

À part son inté­rêt sur le plan médi­co-légal, le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té ne pré­sente théo­ri­que­ment aucun inté­rêt quand il est fait par com­plai­sance. Dans la pra­tique cepen­dant, il faut croire le contraire en rai­son de cer­taines exi­gences cultu­relles et reli­gieuses expli­quées ci-dessous.

Exigences religieuses

Dans la reli­gion musul­mane, la vir­gi­ni­té d’une fille avant le mariage est un para­mètre qui ne se négo­cie pas. Par consé­quent, pour un musul­man fervent qui est res­té à l’écart de la culture occi­den­tale, il faut impé­ra­ti­ve­ment épou­ser une fille vierge. Il lui faut alors avoir cette cer­ti­tude avant le mariage et même quand la fille n’est pas vierge, il veut être infor­mé avant la nuit des noces.

Dans ce cas pré­cis, le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té n’est plus alors qu’une ques­tion de com­plai­sance ou d’intégrisme, mais a une valeur impor­tante. Il repré­sente beau­coup pour le musul­man dési­reux de se marier sur­tout s’il n’accorde aucune valeur à la parole de sa future conjointe. Ne pas le faire expose le couple à plu­sieurs pro­blèmes à l’avenir. Si la femme est vierge, il n’aura bien enten­du aucun problème.

Par contre, si elle ne l’est pas et que le jeune marié ne le découvre qu’à la nuit des noces, il pour­rait le prendre comme une tra­hi­son ou même une escro­que­rie. Bles­sé et sub­mer­gé par ses émo­tions, il pour­rait dans le meilleur des cas déci­der de mettre fin à son mariage en répu­diant la femme sans aucun scrupule.

Dans le pire des cas par contre, il pour­rait com­mettre un acte irré­pa­rable, sur­tout s’il est impul­sif. Au vu de cela et en rai­son du prix impor­tant qui est atta­ché à la vir­gi­ni­té dans la com­mu­nau­té musul­mane, on peut affir­mer que le cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té par com­plai­sance à tout son intérêt.

Exigences culturelles

Excep­té l’exemple de la com­mu­nau­té musul­mane, il est à noter que dans les contrées afri­caines encore ancrées dans la pra­tique du vau­dou, la réus­site de cer­taines céré­mo­nies est condi­tion­née par la pré­sence de filles vierges. Connais­sant les réper­cus­sions néga­tives aux­quelles ils s’exposent, en ne res­pec­tant pas cette condi­tion, les prêtres vau­dous se résolvent géné­ra­le­ment à avoir la cer­ti­tude que les filles pré­sentes à leurs céré­mo­nies sont vierges. Là encore, les cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té même s’ils sont faits par com­plai­sance peuvent avoir un grand intérêt.

Certificat de virginité : fiabilité

Cer­ti­fi­cat de virginité

La fia­bi­li­té d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est géné­ra­le­ment contes­tée en rai­son de ses limites, dont la prin­ci­pale est le mode de réa­li­sa­tion du test de vir­gi­ni­té. En effet, sur le plan scien­ti­fique, la vir­gi­ni­té ne peut être cor­ré­lée uni­que­ment à l’intégrité de l’hymen pour plu­sieurs rai­sons.

La pre­mière est qu’il a été prou­vé que cer­taines femmes naissent sans un hymen. En effet, depuis la nais­sance à l’entrée du vagin de cer­tains enfants de sexe fémi­nin, il se trouve qu’il n’y a aucune mem­brane. Par consé­quent, en les sou­met­tant à un test de vir­gi­ni­té conven­tion­nel, on ne peut obte­nir qu’un résul­tat posi­tif, et ce, même si elles n’ont aucune expé­rience sexuelle. La fia­bi­li­té du test et du cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té est ain­si remise en cause.

La deuxième rai­son est qu’à l’image des femmes, l’hymen est une mem­brane mul­ti­forme. Elle est struc­tu­rée dif­fé­rem­ment d’une femme à l’autre. Chez cer­taines, elle peut paraître un peu plus large que chez d’autres. De même, dans cer­taines cir­cons­tances, elle est dotée d’une ouver­ture pou­vant lais­ser pas­ser un ou deux doigts. Par consé­quent, on ne peut résu­mer la vir­gi­ni­té d’une fille à une obser­va­tion directe de l’hymen. D’où la contes­ta­tion de la fia­bi­li­té du cer­ti­fi­cat de virginité.

Certificat de virginité : aspect légal

Sur le plan légal, en France, la déli­vrance d’un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té de com­plai­sance est pros­crite aux pro­fes­sion­nels de san­té. Un méde­cin ou une sage-femme qui délivre un cer­ti­fi­cat de vir­gi­ni­té encourt donc de nom­breuses sanc­tions pénales.

Dans d’autres pays, cepen­dant, les demandes de cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té de com­plai­sance sont tou­jours auto­ri­sées. Par consé­quent, les Fran­çais peuvent, tou­te­fois, se rendre ailleurs pour les faire. Les exemples de pays ouverts aux demandes de cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té sont l’Afghanistan, l’Égypte, l’Inde et l’Iran.

 

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