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Le cancer du mamelon ou la maladie de Paget : symptômes et traitements

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La mala­die de Paget est une forme rare de can­cer. Elle affecte géné­ra­le­ment les femmes âgées de plus de 50 ans. Cette mala­die est habi­tuel­le­ment liée à un can­cer de sein exis­tant chez le sujet atteint. C’est l’un des can­cers de sein les plus graves au monde. Cepen­dant, lorsqu’il est vite repé­ré, il se soigne effi­ca­ce­ment. Qu’est-ce que le can­cer du mame­lon ? Com­ment se mani­feste-t-il ? Quels sont les trai­te­ments dis­po­nibles et com­ment pré­ve­nir ce type de can­cer ? Réponses dans cet article.

Le cancer du mamelon, qu’est-ce que c’est ?

Le can­cer du mame­lon est un can­cer qui appa­rait sous forme d’une érup­tion cuta­née. Il se mani­feste prin­ci­pa­le­ment par l’alté­ra­tion de la peau du mame­lon. D’après cer­taines expé­riences, les patientes atteintes de la mala­die, vivent déjà avec un can­cer du sein. Encore appe­lée la mala­die de Paget du mame­lon, cette forme de can­cer touche majo­ri­tai­re­ment les femmes méno­pau­sées (entre 51 et 70 ans). Ne pas confondre ici le can­cer de mame­lon avec la mala­die de Paget osseuse, qui désigne une mala­die méta­bo­lique osseuse.

La mala­die de Paget com­mence par se déve­lop­per prin­ci­pa­le­ment au niveau du mame­lon. Elle se pro­page ensuite à l’aréole ou encore à d’autres par­ties du sein. Elle atteint sur­tout les femmes et très rare­ment les hommes. La tumeur res­pon­sable du can­cer de mame­lon peut ne pas être décou­verte par les médecins.

Cette mala­die se mani­feste par une lésion sem­blable à l’eczéma (érup­tion cuta­née rouge) sur le mame­lon et démange la patiente. La lésion s’étend du centre du mame­lon vers l’aréole. Il peut arri­ver que la mala­die de Paget se déve­loppe sur cer­taines autres par­ties du corps humain, comme la vulve ou l’anus. Il s’agit dans ce cas d’une forme rare appe­lée mala­die de Paget extramammaire. 

Quelles sont les causes du cancer de mamelon ?

Selon une étude, plus de 80 % des cas, de la mala­die de Paget sont liés à un can­cer de la glande mam­maire (du sein). En effet, ce can­cer est le plus diag­nos­ti­qué chez les femmes dans le monde, aus­si bien avant qu’après la méno­pause. Un can­cer du sein se forme à par­tir du dérè­gle­ment de quelques cel­lules qui se mul­ti­plient pour don­ner une tumeur. Cette der­nière est une masse qui se déve­loppe dans des régions du corps.

Le déve­lop­pe­ment d’un can­cer se fait sur plu­sieurs mois et prend vie dans les cel­lules de la glande mam­maire. Ces cel­lules pro­viennent des canaux galac­to­phores ou des lobules. Ce sont des cel­lules qui col­lectent ou pro­duisent le lait.

Par ailleurs, les anté­cé­dents liés au can­cer de sein chez la femme peuvent l’exposer à la mala­die de Paget. Les anté­cé­dents fami­liaux sont éga­le­ment impor­tants, puisque le risque de souf­frir d’un can­cer du mame­lon est plus grand chez les femmes dont les parentes en ont déjà souf­fert. On note aus­si des muta­tions géné­tiques qui inten­si­fient le risque de la mala­die. Elles peuvent être trans­mises d’un parent à un enfant. Le sur­poids et l’âge font éga­le­ment par­tie des causes de la mala­die de Paget du mamelon.

Cancer du mamelon : quels sont ses symptômes ? 

La mala­die de Paget pré­sente plu­sieurs signes cli­niques par les­quels on peut l’identifier. Habi­tuel­le­ment, on observe des modi­fi­ca­tions sur­tout au niveau du mame­lon. Au nombre de celle-ci, on peut énumérer :

  • Une sen­sa­tion de dou­leur, de bru­lure et de rou­geur de la peau ;
  • L’apparition de bles­sure ou lésion, par­fois sous la forme d’un eczé­ma ;
  • Un mame­lon inver­sé (qui tourne vers l’intérieur) ;
  • Un mame­lon apla­ti, enflé ou crou­teux ;
  • La déman­geai­son et l’écoulement de pus dans cer­tains cas ;
  • Une ten­sion et un assè­che­ment de la peau ;
  • La for­ma­tion d’une masse ou d’un nodule plus ou moins proche du mamelon.

Lorsqu’on res­sent au mame­lon, des déman­geai­sons ou des bru­lures, mais que tout semble nor­mal, l’idéal est de se faire exa­mi­ner rapi­de­ment par un méde­cin. Près de la moi­tié des femmes chez qui le diag­nos­tic a été effec­tué avait une masse der­rière le mame­lon. Dans la majo­ri­té des cas, il s’agit d’un can­cer inva­sif ; c’est-à-dire le lieu où les cel­lules can­cé­reuses prennent d’assaut le tis­su mam­maire envi­ron­nant. Il y a cepen­dant des femmes atteintes de la mala­die de Paget, qui ont un can­cer de sein inva­sif, mais n’ont aucune masse der­rière le mamelon.

La plu­part de celles n’ayant pas de masse ont un can­cer non inva­sif. Ce qui veut dire que les cel­lules can­cé­reuses conte­nues dans les zones du sein ne se sont pas pro­pa­gées. De façon géné­rale, la mala­die du Paget touche un seul sein. Cepen­dant, les symp­tômes varient d’une patiente à une autre et en fonc­tion du stade d’évolution de la mala­die. C’est pour cela qu’un diag­nos­tic est essen­tiel pour connaitre les dis­po­si­tions à prendre.

Comment se fait le diagnostic de la maladie de Paget ?

Il est sou­vent com­pli­qué de faire le diag­nos­tic de la mala­die de Paget. Ceci est dû au fait que la mala­die s’associe géné­ra­le­ment à une tumeur mam­maire sous-jacente. Les méde­cins pro­posent donc plu­sieurs étapes pour réa­li­ser un diag­nos­tic de la maladie.

Tout com­mence par une consul­ta­tion cli­nique qui abou­tit à des exa­mens. Ceux-ci doivent être com­plé­tés par une biop­sie et l’imagerie médi­cale. Lorsque la pré­sence de cel­lules can­cé­reuses est confir­mée dans les tis­sus du mame­lon, l’équipe médi­cale recherche la tumeur mam­maire sous-jacente. Dans 80 % des cas, elle est retrouvée.

Pas­sé cette étape, une mam­mo­gra­phie ou une écho­gra­phie mam­maire est requise pour repé­rer la tumeur sous-jacente afin d’orienter la biop­sie. Un exa­men visuel des cel­lules pré­le­vées lors de la biop­sie est fait au micro­scope, afin d’en savoir plus sur le type de can­cer auquel le sujet est confron­té. Cela per­met aus­si de défi­nir le stade d’évolution et le grade de la maladie.

Pour finir, l’équipe médi­cale se base sur tous les élé­ments qu’elle pos­sède pour éla­bo­rer le trai­te­ment le mieux adap­té à la patiente. Enfin, elle éta­blit un pronostic.

Comment traiter la maladie de Paget ?

Lorsque le diag­nos­tic révèle la mala­die de Paget du mame­lon, le méde­cin cherche à trai­ter pre­miè­re­ment le can­cer de sein qui en est la cause. Cette pre­mière phase est essen­tielle pour une prise en charge adap­tée. Lorsque le can­cer est loca­li­sé, son trai­te­ment com­mence en prin­cipe par une chi­rur­gie avant que les trai­te­ments de rechute pré­ven­tifs soient com­plé­tés. La chi­rur­gie est faite en tenant compte des besoins spé­ci­fiques de chaque patiente.

L’intervention chi­rur­gi­cale ici, vise à reti­rer l’aréole et le mame­lon en fai­sant une abla­tion. Tout varie selon la taille du can­cer du sein sous-jacent, du grade de la tumeur et bien d’autres détails. Pour cer­taines patientes, les méde­cins proposent :

  • La radio­thé­ra­pie ;
  • L’hor­mo­no­thé­ra­pie,
  • La chi­mio­thé­ra­pie ou encore une thé­ra­pie ciblée.

Pour d’autres dont la mala­die touche uni­que­ment le mame­lon et l’aréole, le méde­cin peut pro­po­ser une lum­pec­to­mie pour sau­ver le sein. Le chi­rur­gien retire alors le mame­lon et la par­tie du sein où se trouve le can­cer : c’est la chi­rur­gie mam­maire conservatrice.

Les cel­lules can­cé­reuses peuvent être tuées avec les rayon­ne­ments à haute éner­gie. Ceux-ci peuvent éma­ner d’une machine externe au corps ou sim­ple­ment d’un implant à l’intérieur du sein.

Peut-on prévenir la maladie de Paget ?

Le can­cer du mame­lon, comme toute autre mala­die, peut être pré­ve­nu. Pour cela, il est impor­tant de prendre cer­taines dispositions.

Le dépistage mammaire

C’est l’idéal pour détec­ter le can­cer du mame­lon avant qu’il ne s’aggrave. Il est conseillé d’aller régu­liè­re­ment chez le méde­cin-gyné­co­logue ou la sage-femme pour les contrôles.

Les spé­cia­listes recom­mandent aux femmes de faire une mam­mo­gra­phie tous les deux ans à par­tir de 50 ans, pour pré­ser­ver leur san­té. Cer­taines régions orga­nisent sou­vent des cam­pagnes de dépis­tage pour les femmes de cette tranche d’âge, une bonne occa­sion pour se faire exa­mi­ner.

L’autopalpation

Grâce à l’auto exa­men régu­lier, les femmes peuvent ins­pec­ter leurs seins et se fami­lia­ri­ser avec eux. L’autopalpation mam­maire, même si elle n’empêche pas la mala­die de Paget met tou­te­fois le sujet en état d’alerte, par rap­port à son corps. C’est un mode de pré­ven­tion qui per­met de véri­fier que tout fonc­tionne nor­ma­le­ment. Ain­si, lorsqu’on remarque une lésion inha­bi­tuelle ou l’apparition d’une masse anor­male, le pre­mier réflexe est de consul­ter un méde­cin pour des exa­mens approfondis.

L’adoption d’un mode de vie sain

Pré­ve­nir la mala­die du Paget passe éga­le­ment par l’adoption d’un mode de vie appro­prié. Il est conseillé de réduire la consom­ma­tion d’alcool et de tabac, ain­si que la consom­ma­tion de graisses satu­rées. Des études ont prou­vé que les femmes qui ont une ali­men­ta­tion équi­li­brée ont plus de chance de ne pas avoir un can­cer de sein. Il en est de même pour celles qui ont une acti­vi­té phy­sique régu­lière. C’est pour­quoi les spé­cia­listes sug­gèrent de faire au moins deux heures d’exercices phy­siques par semaine. En effet, le sport limite la prise de poids et par­ti­cipe à la réduc­tion des risques liés à la mala­die de Paget.

La chirurgie préventive

Pour les per­sonnes qui ont un risque très éle­vé de can­cer du sein, les méde­cins pro­posent par­fois la chi­rur­gie pré­ven­tive. Encore appe­lée la mas­tec­to­mie pro­phy­lac­tique, cette inter­ven­tion per­met d’enlever les seins (sains) de la patiente avant qu’ils ne soient affec­tés. Il est éga­le­ment pos­sible de se faire reti­rer les ovaires (sains) à tra­vers une ova­riec­to­mie pro­phy­lac­tique, dans le but de pré­ve­nir la maladie.

On retient que la mala­die de Paget est une forme de can­cer du sein qui atteint une frange de la popu­la­tion fémi­nine. C’est une mala­die qui se traite de plu­sieurs manières, après que le diag­nos­tic a été cor­rec­te­ment éta­bli. Pour évi­ter qu’elle se déve­loppe, il est impor­tant d’adopter de bonnes atti­tudes ou de pro­cé­der à une chi­rur­gie préventive.

 

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