HomeBien-êtreLes écoulements mamelonnaires : symptômes, diagnostic, traitement

Les écoulements mamelonnaires : symptômes, diagnostic, traitement

Publié le

spot_img

L’écoulement mame­lon­naire est la sor­tie uni­la­té­rale ou bila­té­rale d’un liquide en pro­ve­nance d’un ou plu­sieurs ori­fices mam­maires. Cela se pro­duit nor­ma­le­ment lorsqu’une femme arrive à terme de gros­sesse ou après l’accouchement. Tou­te­fois, on peut obser­ver un écou­le­ment anor­mal dû ou des mame­lons. Les causes de cette mani­fes­ta­tion peuvent être mul­tiples. De l’éclaircissement du concept aux dif­fé­rentes solu­tions envi­sa­geables, fai­sons le tour de cette anomalie.

L’écoulement mamelonnaire : présentation

En géné­ral, l’écoulement mame­lon­naire cor­res­pond en moyenne à 4 à 6 % des patho­lo­gies du sein. Cet écou­le­ment peut être lac­tes­cent ou pas. Jusqu’à pré­sent, aucun spé­cia­liste n’a réus­si à défi­nir clai­re­ment la nature du liquide s’écoulant du mame­lon. Cepen­dant, la cou­leur et l’aspect de cette sub­stance peuvent être révé­la­teurs. En fonc­tion des causes, un écou­le­ment anor­mal peut prendre plu­sieurs cou­leurs à savoir : ver­dâtre, jau­nâtre, brun ou sanguinolent.

L’écoulement mame­lon­naire peut être alar­mant dans les cas suivants :

  • Il se pro­duit chez une femme non allaitante ;
  • Il se mani­feste chez un homme ;
  • Il est uni-orificiel ;
  • Il per­siste sur une longue période ;
  • Il est spon­ta­né et se pro­duit sans com­pres­sion du mamelon ;
  • Il est colo­ré de sang.

Lorsqu’un écou­le­ment anor­mal du mame­lon sur­vient, il est conseillé de ne pas essayer des soins sans avoir au préa­lable consul­té un spécialiste.

L’écoulement mamélonnaire lactescent : la galactorrhée

La galac­tor­rhée est un écou­le­ment lac­tes­cent bila­té­ral et plu­ri-ori­fi­ciel qui peut être obser­vé aus­si bien chez les femmes que les hommes. Elle peut pro­ve­nir d’une sur­pro­duc­tion de la pro­lac­tine (hor­mone sécré­tée par l’hypophyse) ou d’une patho­lo­gie.

Les causes et les symptômes

La sur­pro­duc­tion de la pro­lac­tine peut être pro­vo­quée par la consom­ma­tion de cer­tains médi­ca­ments et sub­stances notamment :

  • Les psy­cho­tropes : les antipsychotiques ;
  • Les œstro­gènes : les pilules contraceptives ; 
  • Les opia­cés : la mor­phine, l’oxycodone ;
  • Les anti­bio­tiques ;
  • Les anti­hy­per­ten­seurs.

Concer­nant les patho­lo­gies, il peut s’agir d’une tumeur bénigne de l’hypophyse ou d’un trouble du fonc­tion­ne­ment de la thy­roïde. Dans les cas rares, les mala­dies rénales et hépa­tiques peuvent éga­le­ment être à l’origine de cette ano­ma­lie. La galac­tor­rhée peut entrai­ner les troubles sui­vants chez la femme :

  • Écou­le­ment lac­té en dehors de la période d’allaitement ou de grossesse ;
  • Absence ou faible écou­le­ment san­guin pen­dant les règles ;
  • Per­tur­ba­tion de l’ovulation.

Quant à l’homme, un trai­te­ment à l’œstrogène contre le can­cer de la pros­tate peut éga­le­ment pro­vo­quer la galac­tor­rhée. De même, cela peut éga­le­ment être un symp­tôme du car­ci­nome cor­ti­co­sur­ré­na­lien.

En plus de la pro­duc­tion de lait, les dif­fé­rentes mani­fes­ta­tions telles que les troubles érec­tiles, la perte du désir sexuel, la dégé­né­ra­tion pro­gres­sive de la vue et les migraines peuvent consti­tuer des signes majeurs de cette affec­tion patho­lo­gique. En outre, la galac­tor­rhée peut être à l’origine de l’infertilité chez l’homme et la femme.

Le diagnostic

Même si les symp­tômes sont des signes pré­cur­seurs, pour plus d’assurance, les méde­cins pres­crivent sou­vent une série d’examens. De prime à bord, ils demandent une pro­lac­ti­né­mie. Ce test per­met de véri­fier le taux de pro­lac­tine dans l’organisme. Lorsqu’il est dans les normes et qu’aucune véri­table cause n’est déce­lée, le spé­cia­liste peut conclure à une galac­tor­rhée idio­pa­thique.

Dans le cas d’une hyper­pro­lac­ti­né­mie, une IRM (ima­ge­rie par réso­nance magné­tique) ou une TDM (tomo­den­si­to­mé­trie) est réa­li­sée. L’objectif du méde­cin étant d’éliminer toute piste d’une quel­conque tumeur de l’hypophyse !

L’écoulement mamelonnaire non lactescent

Uni­la­té­ral et uni ou plu­ri-ori­fi­ciels, un écou­le­ment mamé­lon­naire non lac­tes­cent est sou­vent asso­cié à une patho­lo­gie maligne. Pour­tant, il peut être bénin si on ne constate pas la pré­sence d’un nodule dans le sein. Bien qu’étant pré­oc­cu­pants, les écou­le­ments san­gui­no­lents sont dis­so­ciés à 60 % des tumeurs can­cé­reuses. De même, le can­cer du sein entraine dans 30 % des cas un écou­le­ment non hémorragique.

Les causes et symptômes les plus courants

Le mame­lon est com­po­sé de plu­sieurs canaux galac­to­phores. Ceux-ci ont pour rôle de conduire le lait pro­duit par les lobes de la glande mam­maire au mame­lon. La plu­part du temps, l’écoulement anor­mal mame­lon­naire est pro­vo­qué par le dis­fonc­tion­ne­ment de ces canaux. Il peut s’agir du papil­lome intra­ca­na­laire ou de l’ectasie galac­tro­phique sécré­tante.

Le papillome intracanalaire

Le papil­lome intra­ca­na­laire est une tumeur bégnine qui se déve­loppe dans les canaux mam­maires. Il est situé en géné­ral à côté du mame­lon. Que ce soit la femme ou l’homme, les deux genres peuvent déve­lop­per cette tumeur. Cepen­dant, elle est plus fré­quente chez la femme.

La majo­ri­té des papil­lomes intra­ca­na­laires n’augmente pas les pos­si­bi­li­tés d’avoir un can­cer du sein. Cepen­dant, lorsqu’on remarque une crois­sance anor­male des cel­lules ou une mul­ti­pli­ca­tion de cette tumeur, cela peut sur le long terme conduire à un car­ci­nome. Le liquide sécré­té peut être san­gui­nolent ou clair. Il peut y arri­ver que cer­taines per­sonnes res­sentent une légère dou­leur.

L’ectasie galactrophique sécrétante

L’ectasie galac­to­pho­rique sécré­tante est un épais­sis­se­ment anor­mal des parois des canaux galac­to­phores. Elle est la plu­part du temps cou­rante chez les femmes ayant atteint la méno­pause. L’ectasie cana­laire sécré­tante peut se mani­fes­ter par :

  • L’écoulement d’un liquide épais de cou­leur jau­nâtre ou brunâtre ;
  • Les dou­leurs mammaires ;
  • Les rou­geurs ou gon­fle­ments du mamelon.

Pen­dant les radios, on peut consta­ter la for­ma­tion de petits dépôts de cal­cium dans les seins (les micro­cal­ci­fi­ca­tions) qui sont aus­si cau­sés par cette pathologie.

Les causes et symptômes les moins ordinaires

Les écou­le­ments mamelonnaires

D’autres troubles peuvent éga­le­ment être à l’origine de cette mani­fes­ta­tion notamment :

  • Un adé­no­fi­brome ;
  • Une infec­tion mammaire ;
  • Un can­cer du sein ;

Concer­nant l’adénofibrome, le liquide à une cou­leur ver­dâtre. Quant à l’infection du sein, l’écoulement est com­po­sé de pus et dégage une mau­vaise odeur. Par la suite, d’autres symp­tômes tels que la fièvre, une dou­leur, une rou­geur ou une enflure du sein peuvent être observés.

Le diagnostic

Mal­gré que cet écou­le­ment soit la plu­part du temps bénin, des exa­mens sont tou­jours essen­tiels pour éta­blir un bon diag­nos­tic. Il s’agit entre autres :

  • D’une mam­mo­gra­phie ;
  • D’une cyto­lo­gie ;
  • D’une his­to­lo­gie ;
  • D’un galac­to­gramme.

La mammographie

La mam­mo­gra­phie est un exa­men radio­lo­gique du sein qui per­met de déce­ler des ano­ma­lies patho­lo­giques bénignes et malignes. Elle est effec­tuée lorsque le méde­cin constate la pré­sence d’un nodule pen­dant la consul­ta­tion. Les dou­leurs, la modi­fi­ca­tion de l’aspect du mame­lon ou de la peau du sein, ain­si qu’un écou­le­ment anor­mal peuvent éga­le­ment conduire à la réa­li­sa­tion de cette radiographie.

La mam­mo­gra­phie est effec­tuée à par­tir d’un appa­reil (le mam­mo­graphe) conçu exclu­si­ve­ment pour l’exploration des seins. Plu­sieurs cli­chés sont déve­lop­pés sur divers angles. Pen­dant l’examen, il est conseillé de faire deux à trois pho­tos de chaque sein (face, côté et oblique).

La cytologie

Encore appe­lée bio­lo­gie cel­lu­laire, la cyto­lo­gie per­met de réa­li­ser une étude des cel­lules nor­males ou patho­lo­giques, mais aus­si leurs mor­pho­lo­gies. Elle est pres­crite lorsque l’écoulement est san­gui­nolent. Il s’agit en effet de pro­cé­der à une étude de l’échantillon du liquide pré­le­vé au micro­scope. Bien évi­dem­ment, le méde­cin veut s’assurer que la pré­sence de sang dans le liquide ne cache aucun can­cer en évolution.

L’histologie

L’histologie per­met de dépis­ter cer­taines patho­lo­gies. C’est une branche de la méde­cine qui consiste à étu­dier la plus minus­cule struc­ture du tis­su d’un orga­nisme. C’est l’examen le plus com­plet qui per­met d’effectuer un diag­nos­tic qua­si fiable dans le cadre d’un dépis­tage can­cé­ro­lo­gique. Dans le cas d’un écou­le­ment mame­lon­naire, l’histologie peut être pra­ti­quée sur un pré­lè­ve­ment décou­lant d’une pyra­mi­dec­to­mie du sein c’est-à-dire le pré­lè­ve­ment d’un canal mammaire.

Le galactogramme

Le galac­to­gramme est une ima­ge­rie médi­cale spé­ci­fique qui per­met d’examiner de très près les canaux mam­maires. Cet exa­men requiert l’utilisation de la mam­mo­graphe et d’un pro­duit de contraste intro­duit dans le sein. Ensuite, le spé­cia­liste pro­cède au pré­lè­ve­ment du liquide qui est envoyé pour des tests com­plé­men­taires. En rai­son de sa tech­no­lo­gie com­plexe, ce type de radio­lo­gie n’est pas très courant.

Cet exa­men est pres­crit si l’écoulement est clair ou san­gui­nolent et lorsqu’aucune cause n’a été iden­ti­fiée pen­dant la mam­mo­gra­phie. Il peut conduire à plu­sieurs diag­nos­tics notamment :

  • L’ectasie cana­laire ;
  • Le can­cer du sein ;
  • Le papil­lome intra­can­na­laire.

Encore appe­lé duc­to­gramme, le galac­to­gramme peut éga­le­ment aider le chi­rur­gien à s’orienter vers les canaux qui doivent être enle­vés dans le cas d’un papil­lome intra­can­na­laire ou d’une tumeur maligne cana­laire. Cepen­dant, cet exa­men peut avoir des limites. Le test ne peut pas déce­ler un can­cer qui est loca­li­sé à l’extérieur du canal. À cet effet, un bilan néga­tif n’est pas tou­jours syno­nyme d’une tumeur absente.

Les traitements

Lorsque le diag­nos­tic a révé­lé une tumeur, une opé­ra­tion chi­rur­gi­cale est envi­sa­gée. Par ailleurs, pour inhi­ber la pro­duc­tion exces­sive de la pro­lac­tine, les méde­cins ont géné­ra­le­ment recours à des ago­nistes de la dopa­mine telles que la caber­go­line teva ou la bro­mo­crip­tine. Ils n’éliminent pas la tumeur, mais favo­risent la réduc­tion de son volume. De plus, ils contri­buent à amé­lio­rer consi­dé­ra­ble­ment les troubles de la vue.

Dans le cas d’infections mam­maires, les méde­cins pres­crivent sou­vent des anti­bio­tiques. Dans le cadre du trai­te­ment de la tumeur hypo­phy­saire, une radio­thé­ra­pie peut être le der­nier recours lorsque les autres options n’ont pas abou­ti à un résul­tat concluant.

Les écou­le­ments mame­lon­naires peuvent être phy­sio­lo­giques ou patho­lo­giques. Le liquide peut avoir un aspect lac­tes­cent ou pas. Dans la majeure par­tie des cas, ces patho­lo­gies sont bénignes. Tou­te­fois, il peut s’avérer que ce symp­tôme soit lié au déve­lop­pe­ment d’une tumeur maligne du sein. Pour écar­ter défi­ni­ti­ve­ment tout soup­çon, il est pré­fé­rable d’aller consul­ter un spé­cia­liste. Il pos­sède toutes les com­pé­tences et tous les outils néces­saires pour éta­blir un bon diagnostic.

 

Derniers articles

Combien coûte vraiment un appareil auditif ?

Les problèmes de perte ou de réduction des capacités auditives constituent une cause fréquente...

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...

Utilisation des morphiniques d’action rapide

Les morphiniques d’action rapide sont des médicaments utilisés pour un soulagement efficace de la...

Pour aller plus loin

Combien coûte vraiment un appareil auditif ?

Les problèmes de perte ou de réduction des capacités auditives constituent une cause fréquente...

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...