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Syndrome des Ovaires Micro Polykystiques SOMPK — OMPK — SOPK : Causes et Traitements

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Le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques est une affec­tion hor­mo­nale à l’origine de troubles de la fer­ti­li­té, que l’on retrouve fré­quem­ment chez les femmes en âge de pro­créer. Incu­rable, cette mala­die peut per­sis­ter pen­dant plu­sieurs années, voire toute une vie. Sa prise en charge repose alors sur les symp­tômes que pré­sente la patiente. En outre, un chan­ge­ment de mode de vie peut avoir un effet posi­tif sur le sou­la­ge­ment des symp­tômes. Qu’appelle-t-on syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques ? Pour­quoi les femmes sont elles atteintes de cette mala­die hor­mo­nale et quelles sont les formes de trai­te­ment dont elles peuvent bénéficier ?

Présentation du syndrome des ovaires micro polykystiques

Le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques est une mala­die hor­mo­nale à l’origine d’un dys­fonc­tion­ne­ment des ovaires. Très fré­quent chez les femmes en âge de pro­créer, il se tra­duit par une hyper­tro­phie des ovaires, en rai­son de la pré­sence de plu­sieurs petits kystes. Il s’agit d’une affec­tion endo­cri­nienne, décrite pour la toute pre­mière fois au 19e siècle, plus pré­ci­sé­ment en 1935. Prin­ci­pale cause d’infertilité chez la femme, le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques serait lié à un dés­équi­libre hor­mo­nal. Son appel­la­tion fait réfé­rence à l’un de ses signes carac­té­ris­tiques, visibles à l’échographie : il s’agit de l’accumulation de plu­sieurs petits kystes, aux alen­tours immé­diats des ovaires.

Les kystes cor­res­pondent aux petits fol­li­cules qui se déve­loppent au niveau des ovaires en nombre exor­bi­tant. Para­doxa­le­ment, peu d’entre eux par­viennent à entrer en crois­sance durant la der­nière étape de la phase fol­li­cu­laire, ce qui entraîne d’ailleurs des troubles du cycle. Le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques a d’énormes réper­cus­sions sur la san­té de la femme. Il se mani­feste dif­fé­rem­ment d’une patiente à une autre.

Cette mala­die endo­cri­nienne touche près de 10 % des femmes. La majo­ri­té d’entre elles pré­sente une infer­ti­li­té.

Causes du syndrome des ovaires micro polykystiques

Les causes exactes de ce trouble du sys­tème endo­cri­nien res­tent incon­nues, jusqu’à nos jours. Tou­te­fois, il existe cer­tains fac­teurs qui peuvent faci­li­ter sa pré­dis­po­si­tion chez la femme.

Génétique

Le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques peut être trans­mis géné­ti­que­ment, au sein d’une famille. En d’autres termes, une femme en âge de pro­créer est capable de contrac­ter cette mala­die hor­mo­nale, si un membre de sa famille est déjà atteint. Plu­sieurs études ont été effec­tuées à cet effet, et celles-ci révèlent que dans un quart des cas de syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques, on retrouve une mère ou une sœur qui pré­sente des anté­cé­dents de la mala­die. D’après ces mêmes études, des sœurs jumelles sont deux fois plus assu­jet­ties au déve­lop­pe­ment de ce syn­drome, contrai­re­ment à celles qui ne le sont pas.

Cepen­dant, les gènes impli­qués dans la trans­mis­sion du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques ne sont tou­jours pas connus. Par ailleurs, il existe aus­si un lien entre l’apparition de cette mala­die et le taux de LH (hor­mone lutéi­ni­sante à l’origine de l’ovulation chez la femme, sécré­tée par les cel­lules gona­do­tropes de l’antéhypophyse) et d’androgènes sécré­tés. Pour ceux qui l’ignorent, les andro­gènes sont des hor­mones sexuelles mâles, sécré­tées en infirme quan­ti­té par les sur­ré­nales ain­si que les ovaires.

Insuline

Les méde­cins ont consta­té un dés­équi­libre hor­mo­nal chez cer­taines patientes, souf­frant du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques. Ce dés­équi­libre serait le résul­tat d’un excès d’insuline. En effet, l’insuline est une hor­mone natu­rel­le­ment pro­duite par les cel­lules β des îlots de Lan­ge­rhans (situées au niveau du pan­créas), qui régule la gly­cé­mie. À l’instar de sa fonc­tion régu­la­trice, elle per­met éga­le­ment d’alerter les ovaires, afin que ces der­nières puissent pro­duire de la tes­to­sté­rone.

La résis­tance d’un orga­nisme à l’insuline entraîne une sur­pro­duc­tion d’insuline. Cela induit une pro­duc­tion en excès de tes­to­sté­rone, entraî­nant de ce fait un ralen­tis­se­ment ou un arrêt de la crois­sance et de la libé­ra­tion des ovules. Elle entraîne aus­si un arrêt de sécré­tion de la pro­ges­té­rone et de l’œstrogène, chez la patiente.

Inflammation

Elle peut être interne ou externe. Lorsqu’elle est interne, elle fait géné­ra­le­ment suite à une infec­tion ou une bles­sure. En revanche, l’inflammation interne se mani­feste à la suite d’un excès de poids, d’une mala­die ou d’un stress.

Dans le cas du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques, l’inflammation pousse l’organisme à sécré­ter un sur­plus d’insuline, entraî­nant alors une sur­pro­duc­tion de tes­to­sté­rone. Par ailleurs, l’origine exacte de l’inflammation chez les per­sonnes atteintes du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques n’est pas encore déterminée.

Environnement

L’exposition d’un fœtus à la ciga­rette, la pol­lu­tion atmo­sphé­rique et à cer­tains pro­duits que l’on retrouve dans les ali­ments que l’on consomme, peut pré­dis­po­ser celui-ci au déve­lop­pe­ment d’un syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques, durant toute son exis­tence. En effet, les sub­stances sus­pec­tées sont entre autres :

  • la nico­tine ;
  • le tri­clo­car­ban ;
  • le BPA (bis­phé­nol A) ;
  • les phta­lates.

Elles sont pré­sentes dans les pol­luants de l’air, les jouets, les four­ni­tures sco­laires, les tapis, les tétines, cer­tains savons et pro­duits cos­mé­tiques. Chez les femmes pré­dis­po­sées géné­ti­que­ment, ces sub­stances peuvent alté­rer l’environnement de leur fœtus, à tra­vers une modi­fi­ca­tion des taux d’œstrogènes et d’androgènes.

Symptômes du syndrome des ovaires micro polykystiques

De nom­breux symp­tômes se mani­festent lorsqu’une femme est atteinte du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques. Tou­te­fois, ceux-ci ne se mani­festent pas de la même manière chez toutes les patientes. Mais, en géné­ral, on retrouve :

  • Des troubles psy­chia­triques (une anxié­té et une dépres­sion) ;
  • Une nou­velle appa­ri­tion de poils sur tout le corps en géné­ral et sur le visage en particulier ;
  • Une irré­gu­la­ri­té du cycle menstruel ;
  • Une chute des cheveux ;
  • Une prise de poids ;
  • Des dif­fi­cul­tés à tom­ber enceinte ;
  • Des pro­blèmes der­ma­to­lo­giques, notam­ment une appa­ri­tion de taches sur la peau.

En outre, on peut ajou­ter une hyper­su­da­tion, une amé­nor­rhée, une hypo­pla­sie mam­maire, une apnée du som­meil et une insuf­fi­sance de pro­duc­tion de lait, durant la gros­sesse.

Ces symp­tômes peuvent se mani­fes­ter au même moment que la ménarche (il s’agit du pre­mier cycle mens­truel). Cette coïn­ci­dence peut pous­ser la patiente à croire que tout est nor­mal, alors que ce n’est pas le cas. Par consé­quent, en pré­sence de ces symp­tômes durant le pre­mier cycle mens­truel ou en cas d’irrégularité des règles, deux ans après la ménarche, il serait mieux de se faire consulter.

Au fil du temps, les symp­tômes de cette mala­die hor­mo­nale peuvent deve­nir plus impor­tants ou sur­ve­nir suite à une prise de poids.

Diagnostic du syndrome des ovaires micro polykystiques

Avant de poser le diag­nos­tic du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques, au moins deux des trois cri­tères sui­vants doivent être remplis :

  • La pré­sence de troubles des règles, se tra­dui­sant par une ano­vu­la­tion (absence d’ovulation) et une amé­nor­rhée, confir­mant, de ce fait, l’existence d’un pro­blème d’ovulation ;
  • L’existence d’une impor­tante pro­duc­tion d’androgènes (on parle d’hyperandrogénie), occa­sion­nant, par consé­quent, l’apparition de carac­tères masculins ;
  • Pré­sence de kystes ova­riens en nombre (plus de 12 sur au moins l’un des deux ovaires) et en volume (plus de 10 mil­li­litres) impor­tant, visibles à l’examen échographique.

Lorsque ces cri­tères sont rem­plis, le méde­cin pour­ra inter­ro­ger la patiente, en lui posant des ques­tions rela­tives aux symp­tômes de la mala­die, à ses anté­cé­dents médi­caux, fami­liaux et menstruels.

En cas de sus­pi­cion d’un syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques, divers exa­mens seront effec­tués pour confir­mer le diag­nos­tic. Ain­si, le méde­cin peut opter pour la réa­li­sa­tion d’un bilan méta­bo­lique (durant lequel est réa­li­sé un dosage d’insuline, de tri­gly­cé­rides, de gly­cé­mie et de cho­les­té­rol), d’une écho­gra­phie abdo­mi­no-pel­vienne (dont la réa­li­sa­tion est facul­ta­tive) et d’un bilan hor­mo­nal. Ce der­nier doit être effec­tué entre le 2e et le 5e jour du cycle mens­truel, à tra­vers une prise de sang. Par ailleurs, chez les patientes qui souffrent d’aménorrhée, un trai­te­ment à base de pro­ges­té­rone est ins­tau­ré pour déclen­cher l’apparition des règles. Au cours du bilan hor­mo­nal, plu­sieurs dosages sont effec­tués (dosage de la LH et de la FSH, dosage de pro­lac­tine, dosage des andro­gènes).

Tou­te­fois, un diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel doit être effec­tué pour écar­ter l’hypothèse d’une hyper­pla­sie congé­ni­tale des sur­ré­nales, d’un trouble de la thy­roïde et d’une hyper­pro­lac­ti­né­mie.

Complications du syndrome des ovaires micro polykystiques

Le syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques est peu diag­nos­ti­qué. Cela est géné­ra­le­ment dû à l’absence d’interrelations ou à la légè­re­té des symp­tômes. Or, en absence de diag­nos­tic, aucun trai­te­ment ne pour­ra être éta­bli. Cepen­dant, lorsque ce trouble hor­mo­nal ne fait pas l’objet d’une prise en charge effi­cace, il peut expo­ser la patiente à cer­taines com­pli­ca­tions. Par­mi celles-ci, on peut citer :

  • Une obé­si­té ;
  • Un can­cer de l’endomètre ;
  • Une hyper­ten­sion artérielle ;
  • Un accou­che­ment pré­ma­tu­réou un dia­bète gestationnel ;
  • Un infarc­tus du myocarde ;
  • Un syn­drome métabolique ;
  • un angor ;
  • Une hyper­cho­les­té­ro­lé­mieou encore une stéa­tose hépa­tique.

En plus de ces com­pli­ca­tions, on peut citer le dia­bète de type 2, le syn­drome de NASH ou encore l’hypertriglycéridémie, comme consé­quences de ce trouble hormonal.

Traitement du syndrome des ovaires micro polykystiques

Le trai­te­ment de cette affec­tion hor­mo­nale est essen­tiel­le­ment symp­to­ma­tique. En d’autres termes, il repose sur les symp­tômes pré­sen­tés par la patiente. Par exemple, lorsque celle-ci est gênée par une pilo­si­té exces­sive, le méde­cin peut lui pres­crire une pilule contra­cep­tive œstro­pro­ges­ta­tive, afin de faci­li­ter le réta­blis­se­ment de l’équilibre hor­mo­nal. La pres­crip­tion de médi­ca­ments contre l’hyperandrogénie est éga­le­ment envisageable.

Perte de poids

Cer­taines patientes atteintes du syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques pré­sentent un excès de poids. La résis­tance à l’insuline et la sur­charge pon­dé­rale faci­litent la sur­ve­nue des symp­tômes et peuvent être à l’origine d’une baisse de la fer­ti­li­té. C’est sans doute la rai­son pour laquelle, en pré­sence d’un syn­drome des ovaires micro poly­kys­tiques asso­cié à un sur­poids, les méde­cins ins­taurent des règles ali­men­taires et d’hygiène de vie très strictes. En effet, la perte de poids favo­rise un retour du cycle mens­truel et un retour à l’ovulation. Quant aux pro­blèmes de résis­tance à l’insuline, l’usage d’antidiabétiques oraux peut être la solution.

Inducteurs d’ovulation

Lorsque le pro­blème d’infertilité est prin­ci­pa­le­ment dû à une dys­ovu­la­tion, les induc­teurs d’ovulation (comme le citrate de clo­mi­fène) peuvent être uti­li­sés. Dans ce cas, le pro­blème se pose au niveau de la dose à admi­nis­trer, car celle-ci varie selon chaque patiente. Le plus sou­vent, chez près de 50 % des per­sonnes atteintes, une dose de 50 mil­li­grammes entre le 2e et le 6e jour du cycle mens­truel per­met un retour de l’ovulation. Chez d’autres, le dosage doit atteindre 150 mil­li­grammes par paliers, avant l’obtention du résul­tat escomp­té. Dans le même temps, il existe cer­taines patientes chez les­quelles le citrate de clo­mi­fène n’a aucun effet. En ce qui concerne les femmes qui répondent à ce trai­te­ment, il existe une pro­ba­bi­li­té pour qu’elles obtiennent une gros­sesse, seule­ment après six cycles d’inductions.

Injection d’hormones

À ce niveau, le méde­cin uti­lise des gona­do­tro­phines injec­tables, dans l’optique de relan­cer la pro­duc­tion de fol­li­cules dans les ovaires, faci­li­tant ain­si la pro­duc­tion en masse des ovules. Une fois les gona­do­tro­phines injec­tées, le méde­cin devra réa­li­ser, par la suite, une écho­gra­phie et des dosages hor­mo­naux. Par consé­quent, le risque de sti­mu­la­tion de plu­sieurs ovu­la­tions sera moindre.

Chez la plu­part des patientes, les dif­fé­rents trai­te­ments exis­tants favo­risent un réta­blis­se­ment de l’ovulation ain­si que l’obtention d’une gros­sesse. En revanche, il existe un risque impor­tant de fausses couches spon­ta­nées.

Tou­te­fois, en cas d’échec de ces dif­fé­rentes options thé­ra­peu­tiques, les patientes peuvent recou­rir à d’autres tech­niques de PMA (pro­créa­tion médi­ca­le­ment assistée).

Par ailleurs, pour échap­per aux com­pli­ca­tions de cette mala­die hor­mo­nale, de nom­breuses sources pré­co­nisent la pra­tique quo­ti­dienne d’un exer­cice phy­sique, l’adoption d’une ali­men­ta­tion équi­li­brée (tout en pri­vi­lé­giant la consom­ma­tion d’aliments riches en vita­mines, en fibres et miné­raux, au détri­ment des acides gras satu­rés, du sel et du sucre). Il est éga­le­ment recom­man­dé de réduire voire arrê­ter la consom­ma­tion de l’alcool et du tabac.

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