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Testostérone et ménopause : que savoir ?

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La méno­pause sur­vient avec un cer­tain nombre de fac­teurs comme les bouf­fées de cha­leur ou vaso­mo­trices, les sueurs noc­turnes ou encore les dou­leurs arti­cu­laires. La méno­pause influence aus­si consi­dé­ra­ble­ment la sexua­li­té. En effet, elle bou­le­verse la vie sexuelle de la femme en entrai­nant une sèche­resse vagi­nale et une baisse de la libi­do en rai­son de la réduc­tion de la pro­duc­tion des hor­mones, dont la tes­to­sté­rone. Quel est donc le rap­port entre cette hor­mone et la méno­pause ? Quel impact sa baisse a‑t-elle sur la sexua­li­té de la femme ? Com­ment y remé­dier ? Retrou­vez notre ana­lyse dans ce billet.

La ménopause et la sexualité chez la femme : que faut-il comprendre ?

La méno­pause est la période de vie de la femme mar­quée par la dis­pa­ri­tion des mens­trues et l’arrêt de l’ovulation. En géné­ral, elle se mani­feste à par­tir de la cin­quan­tième année (45 à 55 ans), par­fois un peu plus tôt avant l’âge de 40 ans. On parle alors de méno­pause pré­coce. Lorsqu’elle appa­raît après 55 ans, on parle alors de méno­pause tar­dive.

Lors de la méno­pause, les ovaires arrêtent la sécré­tion de l’œstrogène et de la pro­ges­té­rone. Ces hor­mones ont pour prin­ci­pal objec­tif d’assurer le bon dérou­le­ment du cycle mens­truel et l’équilibre chez la femme. Mais aus­si, la méno­pause entraîne la baisse de la pro­duc­tion de la tes­to­sté­rone, l’hormone du désir sexuel.

Contrai­re­ment à ce que l’on pour­rait croire, la tes­to­sté­rone n’est pas uni­que­ment pro­duite par les hommes. Les femmes en pro­duisent aus­si, mais en petite quan­ti­té [sept fois moins que les hommes]. Alors que chez l’homme, elle est syno­nyme de force et de viri­li­té, la tes­to­sté­rone chez la femme a tout un autre but. Pro­duite par les glandes sur­ré­nales, mais aus­si par les ovaires, la tes­to­sté­rone chez la femme a un fort impact sur la libi­do et le désir sexuel.

Qu’est-ce que la testostérone ?

La tes­to­sté­rone est une hor­mone pro­duite par les gonades chez l’homme et les ovaires chez la femme. Elle fait par­tie de la famille des sté­roïdes et joue un rôle essen­tiel dans l’apparition des carac­tères sexuels secon­daires comme la pilo­si­té, l’augmentation du pénis, le chan­ge­ment de la voix, etc.

La tes­to­sté­rone per­met, en outre, de régu­ler les émo­tions comme le stress et est à la base des com­por­te­ments de domi­na­tion, d’agressivité ou com­pé­ti­teur. En baisse chez l’homme, elle entraîne une réduc­tion de la libi­do et même l’impuissance.

Du côté de la femme, un taux bas de tes­to­sté­rones entraine une baisse de la lubri­fi­ca­tion vagi­nale et une perte d’élasticité de la paroi vagi­nale. Cela pro­voque une dimi­nu­tion du plai­sir res­sen­ti lors de l’acte sexuel et inévi­ta­ble­ment, un dés­in­té­res­se­ment pour le sexe. La chute de tes­to­sté­rone s’accompagne éga­le­ment d’une baisse de moti­va­tion et de la fatigue.

Quel autre impact de la baisse de la testostérone chez la femme ?

En dehors du désir sexuel qui s’estompe pro­gres­si­ve­ment, la chute de la tes­to­sté­rone entraîne également :

  • Une fra­gi­li­té mus­cu­laire : la tes­to­sté­rone est une hor­mone ana­bo­li­sante à l’instar de l’insuline. Elle inter­vient dans le pro­ces­sus d’hypertrophie mus­cu­laire et per­met entre autres l’épaississement des tis­sus mus­cu­laires et la den­si­té osseuse. Lorsque son taux baisse dans l’organisme, on le res­sent sur la sil­houette. En effet, les muscles se fra­gi­lisent, sur­tout ceux des bras qui deviennent moins toniques. L’on note en plus une prise de poids, car le corps brûle moins les graisses ;
  • Le risque éle­vé de frac­ture : la perte de la den­si­té osseuse due à la baisse de la tes­to­sté­rone entraîne une fra­gi­li­sa­tion du sque­lette. Ain­si, les femmes à la méno­pause pré­sentent un risque accru de fac­ture et d’ostéoporose ;
  • Dimi­nu­tion de l’endurance, de la force phy­sique et du niveau d’énergie : La tes­to­sté­rone ren­force les muscles car­diaques. Ain­si, en son absence, l’on s’essouffle plus rapi­de­ment après le moindre exer­cice parce que les muscles du cœur perdent leur tonicité ;
  • Un risque d’anémie : Inter­ve­nant dans le pro­ces­sus d’hématopoïèse, les femmes méno­pau­sées sont plus sujettes à res­sen­tir une forte fatigue et à être très vite anémiées.

En outre, un taux faible de tes­to­sté­rone peut être la cause d’une mau­vaise mémoire. Des études ont prou­vé que l’hormone inter­ve­nait dans le pro­ces­sus de mémo­ri­sa­tion et de concen­tra­tion. En plus de ces symp­tômes, il est éga­le­ment pos­sible de remar­quer chez la femme méno­pau­sée des dif­fi­cul­tés de concen­tra­tion, une forte irri­ta­bi­li­té et une perte d’appétit.

Comment remédier à la baisse de la testostérone dans l’organisme chez la femme ?

Lorsque la pro­duc­tion des hor­mones chute à la méno­pause, il est impos­sible d’inverser tota­le­ment le pro­ces­sus. Tou­te­fois, il existe plu­sieurs alter­na­tives pour remé­dier au pro­blème. Entre autres, il s’agit de :

La pratique de sport

Le sport, en plus d’offrir une bonne san­té, est éga­le­ment un excellent allié pour aug­men­ter le taux de tes­to­sté­rone dans l’organisme. Faire de la mus­cu­la­tion est par exemple un bon moyen pour sti­mu­ler la pro­duc­tion de cette hor­mone. Les mou­ve­ments poly­ar­ti­cu­laires, en effet, sont recon­nus pour sti­mu­ler un peu plus la pro­duc­tion de la tes­to­sté­rone. Par ailleurs, il est éga­le­ment pos­sible d’inclure du car­dio dans son plan­ning d’en­traî­ne­ment. Cela per­met de contrô­ler le taux de graisse.

L’adoption d’une alimentation saine

Pour remé­dier à la baisse de la pro­duc­tion de la tes­to­sté­rone, il faut pen­ser à perdre du gras. La prise de graisse agit, en effet, sur le taux de cette hor­mone dans le corps. Ain­si, en plus des exer­cices de car­dio pré­cé­dem­ment conseillés, il faut sup­pri­mer les sources de sucre au-delà de 25 g par jour. La consom­ma­tion de céréales, de sources de lac­tose, de bis­cuits ou encore les ali­ments trans­for­més doivent être évi­tés. Par ailleurs, il est recom­man­dé, en cas de baisse de tes­to­sté­rone, de se tour­ner vers les bons gras, les fruits et légumes qui per­mettent de méta­bo­li­ser l’hormone natu­rel­le­ment. En effet, les bons gras jouent un rôle impor­tant dans ces cir­cons­tances. Il faut donc pri­vi­lé­gier les ali­ments comme :

L’avocat

Les avo­cats sont recon­nus pour offrir des graisses mono­in­sa­tu­rées, des vita­mines E, B6, du potas­sium et du zinc. En outre, ils sont d’excellentes sources de fibres solubles. Pen­dant la méno­pause, il est conseillé de l’ajouter à son ali­men­ta­tion quo­ti­dienne. Les nutri­ments qui la com­posent, le zinc notam­ment, sont connus pour agir comme des boos­ters de tes­to­sté­rone. Il en est de même pour l’acide oléique pré­sent dans l’avocat qui agit sur la hausse du bon cho­les­té­rol dans l’organisme.

La grenade

Selon plu­sieurs études, la gre­nade per­met­trait d’augmenter le taux de tes­to­sté­rone de 16 à 30 %. On peut donc en faire l’un de ses fruits favoris !

L’œuf, les huîtres, le bœuf, le thon, huile de tournesol…

Les pro­téines, la vita­mine D, le zinc et les acides oméga‑3 que contient l’œuf font de lui un excellent boos­ter de la tes­to­sté­rone. La richesse en sélé­nium du thon a éga­le­ment des effets posi­tifs sur le taux de tes­to­sté­rone. Par ailleurs, la forte teneur des huîtres en zinc en fait un ali­ment de choix au cours de la méno­pause. En effet, le zinc agit sur l’organisme pour évi­ter que le peu de tes­to­sté­rone pro­duit par les ovaires ne soit trans­for­mé en œstro­gène. En outre, le bœuf riche en acide gras satu­ré opti­mise les taux de testostérone.

Les épices

Les épices sont riches en alli­cine et sont recon­nues pour être de très bons aphro­di­siaques. L’ail et le gin­gembre sont par exemple par­faits pour aug­men­ter la libi­do et le désir sexuel. Il fau­dra tou­te­fois en consom­mer régu­liè­re­ment pour voir les effets.

Les légumes

Les légumes en plus d’être indis­pen­sables au main­tien de la san­té contri­buent éga­le­ment à boos­ter le niveau de tes­to­sté­rone. On recom­mande donc de ne pas lési­ner sur des légumes comme les cres­sons, les choux de Bruxelles ou encore les brocolis.

Le repos

Un bon som­meil per­met de récu­pé­rer de l’énergie per­due, mais aus­si de boos­ter le niveau de tes­to­sté­rone. De même, il est impor­tant de réduire les sources de stress à la méno­pause. En effet, le stress libère du cor­ti­sol, une hor­mone qui limite la pro­duc­tion de la tes­to­sté­rone. Ain­si, limi­ter les sources de stress per­met de conser­ver au mieux le faible taux de tes­to­sté­rone que pro­duisent les ovaires.

L’application de ces méthodes per­met d’obtenir des résul­tats très inté­res­sants. Tou­te­fois, il est aus­si pos­sible d’envisager un trai­te­ment hormonal.

Un traitement substitutif hormonal

Le trai­te­ment hor­mo­nal sub­sti­tu­tif [THS] est une solu­tion tota­le­ment conçue pour aider les femmes à mieux vivre leur méno­pause. Elle consiste à admi­nis­trer dans l’organisme un taux rai­son­nable d’œstrogène, de pro­ges­té­rone [sou­vent les deux] ou de testostérone.

Ce trai­te­ment amé­liore gran­de­ment la qua­li­té de vie de la femme méno­pau­sée. Elle per­met, en effet, de com­pen­ser la chute des hor­mones dans le sang. En géné­ral, le THS aide à faire dis­pa­raître les symp­tômes de la méno­pause, notam­ment les bouf­fées de cha­leur, les sueurs noc­turnes et autres.

Lorsque le trai­te­ment tourne autour de la tes­to­sté­rone, on parle de thé­ra­pie de rem­pla­ce­ment de la tes­to­sté­rone. Il peut se pré­sen­ter sous la forme d’un patch à col­ler sur la peau, un gel, un anneau, des com­pri­més vagi­naux ou oraux ou encore par injec­tion directe sous la peau ou dans la masse musculaire.

La thé­ra­pie de la tes­to­sté­rone per­met de retrou­ver une vie sexuelle épa­nouie, car aug­men­tant la libi­do. Elle aide éga­le­ment à retrou­ver un bien-être phy­sique ain­si que de meilleures capa­ci­tés cog­ni­tives. Les femmes sous trai­te­ment rap­portent, en outre, une dimi­nu­tion des symp­tômes de fatigue et des signes de dépression.

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