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Varicelle et grossesse : risques, symptômes, traitement et prévention

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La vari­celle est une mala­die virale très répan­due à tra­vers le monde, sur­tout chez les enfants de 3 mois à 10 ans. Elle est cau­sée par un virus assez conta­gieux dénom­mé vari­celle-zona (VZV), virus de la famille de l’herpès. Celui-ci se trans­met entre autres par la salive, par contact avec un objet conta­mi­né ou avec les lésions de la peau d’une per­sonne atteinte.

Appa­rais­sant la plu­part du temps comme bénigne, la vari­celle peut cepen­dant se révé­ler dan­ge­reuse lorsqu’elle est contrac­tée par une femme enceinte. La mala­die pré­sente en réa­li­té de sérieux risques tant pour la mère que pour le futur bébé. De quels risques s’agit-il ? Que faire pour se pro­té­ger au mieux ? Voi­ci tout ce qu’il faut savoir à pro­pos de la vari­celle pen­dant la gros­sesse.

Varicelle et grossesse : risques pour la mère

Avant tout pro­pos, il paraît judi­cieux de rap­pe­ler que la vari­celle est une mala­die essen­tiel­le­ment infan­tile. Elle ne touche géné­ra­le­ment que les enfants dans la tranche d’âge de 3 mois à 10 ans, et ceci, sans pré­sen­ter un véri­table dan­ger pour eux. Près de 90 % des adultes sont immu­ni­sés contre le mal après l’âge de 10 ans. Il va sans dire que les risques d’infection pen­dant une gros­sesse se trouvent minimes.

Tou­te­fois, si une femme enceinte contracte la vari­celle (une pro­ba­bi­li­té plus fré­quente chez celles qui n’ont jamais été infec­tées aupa­ra­vant), elle peut connaître de sévères réper­cus­sions. La mala­die peut notam­ment pro­vo­quer une pneu­mo­pa­thie vari­cel­leuse, c’est-à-dire une infec­tion des pou­mons par le virus impli­quant une hos­pi­ta­li­sa­tion d’urgence.

Les cas les plus signa­lés pour cette com­pli­ca­tion concernent les femmes aux anté­cé­dents de fumeuses ou encore celles qui sont conta­mi­nées au cours du der­nier tri­mestre de la gros­sesse. Dès qu’une toux ou des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires se font remar­quer pen­dant la gros­sesse, il urge de s’orienter vers la consul­ta­tion médi­cale. La prise en charge pré­coce de la mala­die est indis­pen­sable pour évi­ter des suites graves.

Varicelle et grossesse : risques pour le fœtus

Les risques que com­porte la vari­celle pour le fœtus dépendent du stade de la gros­sesse au moment de la conta­mi­na­tion. Ain­si, on dis­tin­gue­ra dif­fé­rents cas de figure notamment :

  • Lorsque la mère est conta­mi­née entre la 7e et la 20esemaine d’aménorrhée
  • Lorsque la mala­die est contrac­tée entre la 20e et la 36esemaine d’aménorrhée
  • Lorsque la mère attrape la vari­celle en toute fin de grossesse

Varicelle et grossesse : entre la 7e et la 20e semaine d’aménorrhée

Lorsque la mère attrape la vari­celle en début de gros­sesse notam­ment entre la 7e et la 20e semaine d’aménorrhée, on parle de vari­celle congé­ni­tale. Cette forme peut pré­sen­ter des consé­quences graves pour le fœtus. Ce der­nier risque jus­te­ment de déve­lop­per un syn­drome de vari­celle congé­ni­tale dont les mani­fes­ta­tions sont aus­si diverses que dangereuses.

Le plus fré­quent des symp­tômes est la pré­sence d’un grand nombre de cica­trices sur la peau de l’enfant. Ensuite vient le risque d’un retard psy­cho­mo­teur qui sur­vient dans de 50 % des cas. D’autres mani­fes­ta­tions plus rares sont néan­moins signa­lées à l’instar de mal­for­ma­tions du sys­tème ner­veux, mal­for­ma­tions des membres ou des yeux, etc.

Pour finir, la vari­celle congé­ni­tale peut pro­vo­quer le décès du fœtus. Ce cas spé­ci­fi­que­ment tra­gique est d’une extrême rare­té. Cepen­dant, vu qu’il existe, il demeure pré­cieux de faire minu­tieu­se­ment suivre sa gros­sesse par le méde­cin jusqu’à terme.

Varicelle et grossesse : entre la 20e et la 36e semaine d’aménorrhée

Entre la 20e et la 36e semaine de gros­sesse, il y a peu de risques de conta­mi­na­tion du fœtus. Mais si l’infection sur­vient, l’enfant pour­rait déve­lop­per des crises de zona dès les pre­mières semaines voire les pre­miers mois de sa vie.

En réa­li­té, le zona est une mala­die pro­vo­quée par le même virus à l’origine de la vari­celle. Elle se tra­duit par une érup­tion de vési­cules rem­plies de liquide qui pro­voquent des sen­sa­tions de brû­lures ou de pico­te­ments. Les dou­leurs peuvent per­sis­ter après la dis­pa­ri­tion des rou­geurs (névral­gie post-zos­té­rienne). La prise en charge de l’enfant malade devra se faire au plus tôt après sa naissance.

Varicelle et grossesse : quelques semaines avant l’accouchement

Le risque de conta­gion du fœtus devient très éle­vé lorsque la mère attrape la vari­celle quelques semaines avant l’accouchement. Cette forme dite péri­na­tale ne devrait a prio­ri cau­ser aucun mal ni à la mère ni à l’enfant, car la femme enceinte déve­loppe des anti­corps contre la mala­die. Mal­heu­reu­se­ment, ces anti­corps n’agissent sur le virus qu’après 5 ou 6 jours sui­vant l’apparition des pre­miers symptômes.

Ain­si, lorsque la mala­die se déclare pré­ci­sé­ment dans l’intervalle fer­mé de 5 jours avant l’accouchement et 2 jours après la nais­sance, la san­té du bébé est alors mise en grave dan­ger : on parle de vari­celle néo­na­tale. Les risques dans ces condi­tions vont des troubles res­pi­ra­toires au décès de l’enfant (30 % des cas) en pas­sant par les atteintes au sys­tème neurologique.

Varicelle et grossesse : symptômes

Vari­celle

Les symp­tômes de la vari­celle chez la femme enceinte res­semblent géné­ra­le­ment à ceux remar­qués chez un enfant. Après une période d’incubation de deux jours, on note une légère fièvre ain­si que l’éruption de vési­cules sur le cuir che­ve­lu. En outre, des déman­geai­sons se décla­re­ront au niveau des zones du corps impac­tées par les érup­tions. Aus­si, des cas de fatigue et de dou­leurs mus­cu­laires sont fré­quem­ment asso­ciés à la maladie.

Varicelle et grossesse : traitement

La prise en charge thé­ra­peu­tique de la vari­celle chez la femme enceinte se déter­mine en fonc­tion du stade de la gros­sesse. À cet effet, lorsque le mal se déclare avant la 20e semaine d’aménorrhée, un seul trai­te­ment anti­vi­ral spé­ci­fique est indi­qué. Il s’agit l’Aciclovir (ACV), un ana­logue nucléo­si­dique syn­thé­tique qui inhibe la répli­ca­tion des virus humains de l’herpès, y com­pris le VZV.

L’Aciclovir s’administre ici par voie intra­vei­neuse. Il tra­verse aisé­ment le pla­cen­ta et se retrouve dans les tis­sus fœtaux, le sang de cor­don ombi­li­cal et même le liquide amnio­tique. C’est ain­si qu’il peut limi­ter le pas­sage trans­pla­cen­taire du virus en inhi­bant sa répli­ca­tion au cours de la viré­mie mater­nelle. Pré­ci­sons que cette solu­tion n’a jusqu’à pré­sent fait l’objet d’aucune plainte concer­nant d’éventuels effets indésirables.

Au contraire, l’aciclovir en com­pa­rai­son avec le pla­cé­bo, se révèle d’une grande effi­ca­ci­té lorsque le trai­te­ment est enta­mé dans les 24 h sui­vant l’apparition des symp­tômes. Quel que soit le pro­fil du patient, il limite la durée de la fièvre et atté­nue les symp­tômes de l’infection.

Pas­sé le stade de la vari­celle congé­ni­tale, le trai­te­ment anti­vi­ral n’est pas indi­qué. On atten­dra donc la nais­sance de l’enfant pour pro­cé­der à la prise en charge. Deux pos­si­bi­li­tés se pré­sentent dans ce cadre :

  • Si la mère a pré­sen­té des symp­tômes de vari­celle moins de cinq jours avant l’accouchement, le nou­veau-né sera trai­té par anti­vi­ral selon un dosage poids
  • Si les symp­tômes appa­raissent chez la mère dans un délai supé­rieur à 5 jours avant l’accouchement, on atten­dra le constat des symp­tômes de la mala­die chez l’enfant avant de com­men­cer son traitement.

Dans tous les cas, le res­pect des règles d’hygiène se révèle tou­jours béné­fique aus­si bien pour la mère que pour l’enfant. Bien entre­te­nir ses ongles, prendre des douches régu­lières, évi­ter de se grat­ter… sont entre autres des mesures utiles pour un trai­te­ment effi­cace de la varicelle.

Varicelle et grossesse : prévention

Vari­celle

Dans un contexte géné­ral, la vac­ci­na­tion est le prin­ci­pal moyen de pré­ven­tion contre la vari­celle. Il est notam­ment recom­man­dé chez la femme en âge de pro­créer et qui n’a jamais souf­fert de la mala­die. Dans ce cadre, Vari­vax, vac­cin à virus vivant atté­nué a été approu­vé en 1995. Il s’administre en deux doses sui­vant un inter­valle de 4 à 8 semaines chez les adultes.

Le vac­cin est cepen­dant contre-indi­qué aux femmes enceintes. L’injection se fera uni­que­ment donc si un test de gros­sesse néga­tif est pré­sen­té. En outre, une méthode de contra­cep­tion effi­cace est recom­man­dée pen­dant les trois mois qui suivent l’injection des doses du vac­cin. Jus­te­ment, la contre-indi­ca­tion du vac­cin s’étend aux femmes qui envi­sagent une gros­sesse sous peu.

Pré­ci­sons tout de même que suite à de nom­breuses études, aucun cas de mal­for­ma­tion congé­ni­tale ou de syn­drome de vari­celle congé­ni­tale n’a été recen­sé suite à une expo­si­tion au vac­cin. Ain­si, il n’est pas néces­saire d’interrompre la gros­sesse en cas de vac­ci­na­tion par inad­ver­tance.

Varicelle et grossesse : utilisation de l’immunoglobuline varicelle-zona (VZIG)

Tou­jours dans le cadre de la pré­ven­tion contre la mala­die, l’utilisation de la VZIG peut être indi­quée. Ce pro­duit offre une pro­tec­tion rapide, mais de courtes durées aux per­sonnes ayant été expo­sées au virus. Ain­si, chez la femme enceinte, son usage peut empê­cher la mani­fes­ta­tion de la vari­celle mal­gré l’exposition.

Plu­sieurs études ont révé­lé que l’immunoglobuline vari­celle-zona (VZIG) entraine une baisse des taux d’infection à la vari­celle lorsqu’elle est admi­nis­trée dans les 72 à 96 heures sui­vant l’exposition. On estime que la pro­tec­tion se pro­lon­ge­ra sur trois semaines envi­ron après admi­nis­tra­tion de la VZIG, cor­res­pon­dant à la demi-vie de l’immunoglobuline.

Si cette méthode est indi­quée à titre pré­ven­tif, c’est bien parce qu’en limi­tant les risques de conta­mi­na­tion après expo­si­tion de la mère, elle éli­mine les com­pli­ca­tions éven­tuelles pour le nou­veau-né. La VZIG est ain­si recom­man­dée pour toutes les femmes enceintes.

Aus­si, quand bien même la mère serait infec­tée mal­gré l’administration de la VZIG, le pro­duit per­met de bais­ser le risque de conta­mi­na­tion du fœtus. En réa­li­té, la pro­phy­laxie post-expo­si­tion au moyen de la VZIG a été étu­diée sur plu­sieurs femmes ayant contrac­té la mala­die pen­dant la gros­sesse. Aucun cas de syn­drome congé­ni­tal de vari­celle n’a été signa­lé, confir­mant l’efficacité de la méthode.

Tou­te­fois, une réac­tion indé­si­rable notam­ment un incon­fort local au point d’injection est régu­liè­re­ment consta­tée. Plus rare­ment, cer­tains patients signalent :

  • des maux de tête,
  • des symp­tômes gastro-intestinaux,
  • le rash, etc.

Les évè­ne­ments graves comme l’œdème angio­neu­ro­tique et le choc ana­phy­lac­tique se révèlent encore plus rares. Tous ces cas se trouvent le plus sou­vent liés à la pré­sence de fac­teurs de risques chez les per­sonnes concer­nées. Divers diag­nos­tics selon le cas peuvent donc s’imposer pour une pla­ni­fi­ca­tion effi­cace de l’administration de la VZIG.

 

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