Article collectif sous la responsabilité de Béatrice Guyard-Bolleau
MAJ 2004 – 2007- 2011
depuis le 1er mars 2011 Selon Le CRAT : Comme antalgique de niveau 2, on préférera utiliser, quel que soit le terme de la grossesse, l’association paracétamol – codéine (type Codoliprane ®) mieux connu chez la femme enceinte. En cas d’inefficacité de cette option, on pourra avoir recours au tramadol quel que soit le terme de la grossesse. |
Voir également : Douleurs et Grossesse Les étiologies possibles
Outre l’intensité de la douleur (Niveau 1,2et 3 de l’OMS), le stade de la grossesse est un élément important dans le choix de l’antalgique.
Seul le paracétamol peut être utilisé durant toute la grossesse
Esculape : En cas de phénomène inflammatoire, il semble également qu’une corticothérapie courte puisse être utilisée quelque soit l’âge de la grossesse.
La prednisone est l’anti-inflammatoire de référence pendant la grossesse : pas de tératogénicité. Les doses ne sont pas limitées car le passage placentaire n’est que 10% (D r Christian de Gennes. Médecine interne. Pitié-Salpétrière – Réunion de FMC à Montélimar -Médecine Gigest Mai 2001)
- 0 à 12 Semaines d’aménorrhée
- Paracétamol : possible
- Aspirine : à éviter
- AINS dont ibuprofène : à éviter
- Codéine : possible
- Morphine : possible
- Péthidine : possible
- 13 à 20 Semaines d’aménorrhée
- Paracétamol : possible
- Aspirine : à éviter
- AINS dont ibuprofène : à éviter
- Codéine : possible
- Morphine : possible mais durée brève
- Péthidine : possible mais durée brève
- 21 à 36 Semaines d’aménorrhée
- Paracétamol : possible
- Aspirine : Non (cf infra MAJ 2004)
- AINS dont ibuprofène (cf infra MAJ 2004) : Non
- Codéine : possible
- Morphine : possible mais durée brève
- Péthidine : possible mais durée brève
- Au delà de 37 Semaines d’aménorhée
- Paracétamol : possible
- Aspirine : Non
- AINS dont ibuprofène : Non
- Codéine : possible mais à l’approche du terme, prévenir l’accoucheur et le pédiatre du risque de sevrage
- Morphine : possible mais à l’approche du terme, prévenir l’accoucheur et le pédiatre du risque de sevrage
- Péthidine : possible mais à l’approche du terme, prévenir l’accoucheur et le pédiatre du risque de sevrage
======================================================
-Avril 2004-
Lettre adressée par l’Afssaps aux professionnels de santé en décembre 2003, disponible sur le site www.afssaps.sante.fr
L’utilisation des AINS est contre-indiquée chez la femme enceinte à partir du début du 6ème mois de la grossesse. En dépit de cette contre-indication, mentionnée dans le Résumé des Caractéristiques de ces Produits (RCP), l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) via les centre régionaux de pharmacovigilance et le Centre de Renseignements sur les Agents Tératogènes a été informée de plusieurs cas de toxicité fœtale et/ou néonatale grave après prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) par la mère en fin de grossesse. Il s’agit de morts fœtales in utero (MFIU), de morts néonatales, d’atteintes rénales et/ou cardio-pulmonaires néonatales. Les prescriptions d’AINS étaient brèves, à posologies usuelles, établies juste avant l’accouchement, dans des indications non obstétricales au cours de grossesses normales, mono-fœtales, à terme.
Les atteintes décrites chez le fœtus et/ou le nouveau-né exposé in utero aux AINS sont consécutives à une inhibition de synthèse de prostaglandines fœtales et néonatales. Cette inhibition peut être responsable d’effets vasoconstricteurs sur certains territoires :
- Reins : insuffisance rénale fœtale et/ou néonatale, transitoire ou définitive, pouvant entraîner la mort.
- Appareil cardio-pulmonaire : constriction in utero du canal artériel pouvant provoquer :
- – une mort fœtale in utero,
- – une insuffisance cardiaque droite et/ou une hypertension artérielle pulmonaire parfois mortelles chez le nouveau-né.
Ces atteintes peuvent apparaître lors de prises très brèves (1 jour), à posologies usuelles, et sont d’autant plus graves que l’exposition est proche de l’accouchement.
Tous les AINS*, y compris l’aspirine à doses supérieures ou égales à 500 mg/j et les inhibiteurs de COX2*, sont inhibiteurs de synthèse des prostaglandines et donc susceptibles d’entraîner ce type d’effets.
En raison de la gravité des effets décrits et compte tenu de la banalisation de la prescription des AINS, y compris en cours de grossesse (soins dentaires, otites, sinusites, douleurs lombaires et articulaires, céphalées, fièvre, hémorroïdes, paraphlébites, etc.), l’Afssaps rappelle aux prescripteurs et aux pharmaciens que :
- la prescription d’AINS est contre-indiquée à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée révolues), même en prise ponctuelle.
- cette contre-indication concerne tous les AINS, y compris l’aspirine à doses supérieures ou égales à 500 mg/j et les inhibiteurs de COX2, qu’ils soient sur prescription médicale ou en vente libre, et quelle que soit la voie d’administration.
- une attention particulière est nécessaire pour éviter toute auto-médication avec les AINS pendant cette période à risque.
- une alternative à ces médicaments existe pour faire face à des problèmes douloureux ou fébriles, quel que soit le terme de la grossesse (antalgiques* de palier 1, 2 ou 3, corticoïdes*…).
Voir également : Avant le 6éme mois, des AINS peuvent avoir été prescrits associés au misoprostol (Cytotec °) avec au 1er trimestre de la grossesse : un effet malformatif ? [Lire]
: N’hésitez pas à contacter le CRAT pour vous aider à choisir un traitement antalgique ou anti-inflammatoire en cours de grossesse.
site http://lecrat.monsite.wanadoo.fr.
tél/fax : 01 43 41 26 22
Grossesse : éviter absolument les anti-inflammatoires non stéroïdiens La Revue Prescrire – Numéro 281, mars 2007 – Communiqué de presseLes AINS sont à éviter dès le début de la grossesse, en raison d’un risque accru de fausse-couche, voire de malformation. Le paracétamol est à privilégier tant que possible. |
Dans son numéro de mars, la revue Prescrire rappelle que tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), souvent pris par les femmes pour soulager diverses douleurs au cours de la grossesse, exposent à des risques graves pour le fœtus.
Les risques cardiovasculaires et rénaux pour le fœtus associés à une prise d’AINS pendant la deuxième partie de la grossesse sont connus depuis longtemps. Deux études récentes sont en faveur d’un risque accru de fausse couche après la prise d’un AINS au cours du premier trimestre de la grossesse. Une étude, menée aux États-Unis d’Amérique chez plus de 1 000 femmes, a mis en évidence une augmentation du risque de fausse couche, d’autant plus importante que l’utilisation a duré plus d’une semaine, ou que l’utilisation était proche de la conception. Aucun lien n’a été mis en évidence entre la survenue de fausse couche et le paracétamol.
Une étude danoise a comparé plus de 4 000 femmes ayant eu une fausse couche et a mis en évidence une augmentation du risque de fausse couche associée à la prise d’AINS dans les 9 semaines précédant la survenue de la fausse couche.
Par ailleurs, des études récentes d’effectifs importants sont en faveur d’un effet malformatif, notamment cardiaque, des AINS pris en début de grossesse.
Toutes ces données amènent à éviter toute prise d’AINS dès le début de grossesse, d’autant qu’il existe un antalgique sans danger pour l’enfant à venir, le paracétamol.