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Cancer du col de l’utérus : dépistage du risque HPV

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Par­mi les dif­fé­rents types de can­cers sur­ve­nant le plus fré­quem­ment chez les femmes, le can­cer du col de l’utérus occu­pe­rait la qua­trième place. Selon une esti­ma­tion datant de 2020, cette affec­tion a été res­pon­sable de 342 000 décès de par le monde. Durant la même année, plus de 600 000 cas ont été iden­ti­fiés. Pour­tant, il est pos­sible de limi­ter la pro­gres­sion de cette affec­tion, et ce, par le biais de deux mesures com­plé­men­taires dont l’une consiste à faire un dépis­tage du risque HPV. Quelles sont les moda­li­tés d’action liées à cette méthode de pré­ven­tion ? Le point est fait ici.

Cancer du col de l’utérus : Pourquoi faire le dépistage du risque HPV ?

Le Human papil­lo­ma­vi­rus abré­gé en les lettres HPV consti­tue la prin­ci­pale cause d’atteinte au can­cer du col de l’utérus, car à vrai dire cette patho­lo­gie pos­sède d’autres fac­teurs de risque. Il faut avouer que si le terme papil­lo­ma­vi­rus humain fait au prime abord pen­ser à une infec­tion, il s’agit en réa­li­té d’une expres­sion qui désigne une famille de virus.

Cette der­nière en regroupe trente-trois. Les virus concer­nés sont tous de type HPV. Ils se trans­mettent par voie sexuelle, et ce qu’il y ait eu péné­tra­tion entre les par­te­naires ou pas. Cette pos­si­bi­li­té repose sur le fait que les germes infec­tieux peuvent se loger au niveau de n’importe quelle zone des par­ties génitales.

Compte tenu du fait que le pré­ser­va­tif n’est pas en mesure de cou­vrir l’intégralité de ces der­nières, il ne consti­tue pas un moyen d’être à l’abri de la conta­mi­na­tion à ces bac­té­ries virales. Il faut tou­te­fois noti­fier que tous les virus HPV ne sont pas à l’origine du can­cer du col de l’utérus.

Seule­ment une quin­zaine de virus serait impli­quée et ces der­niers sont qua­li­fiés de HPV à haut risque. Par­ti­cu­liè­re­ment, près de 70 % des cas de can­cer du col de l’utérus sont dus aux virus HPV16 et HPV18.

Diagnostiquer et traiter le cancer à un stade précoce

Des études révèlent que 80 % des femmes ont une fois au moins au cours de leur vie été tou­chées par un virus de type HPV. Le risque d’être atteint par cette infec­tion sur­vient le plus sou­vent durant les pre­mières années après le démar­rage de l’activité sexuelle.

Géné­ra­le­ment, ce virus ne conduit pas à une tumeur, car en être tou­ché ne signi­fie pas tou­jours que la femme est atteinte du can­cer du col de l’utérus. Concrè­te­ment, lorsqu’un virus HPV touche le col de l’utérus, le sys­tème immu­ni­taire est assez fort pour l’éliminer. Ain­si, il dis­pa­raît au bout de deux années dans 90 % des cas.

Un trai­te­ment n’est pas néces­saire pour favo­ri­ser la dis­pa­ri­tion du virus. De même, ce der­nier s’estompe sans cau­ser de dégâts ou lais­ser de séquelles. Cepen­dant, dans 10 % des cas, le germe demeure dans l’organisme et pro­voque des lésions dési­gnées de pré­can­cé­reuses au niveau du col.

Ce sont ces der­nières qui en l’absence de trai­te­ment peuvent pro­gres­ser vers un can­cer. Il faut entre 10 et 20 ans pour arri­ver à ce stade. Mal­heu­reu­se­ment, l’atteinte à ce virus ne pos­sède pas de signes mani­fes­tant. Seul un dépis­tage du risque HPV per­met de l’identifier.

De plus, il n’existe pas de véri­table trai­te­ment contre ce type de can­cer. La com­mu­nau­té médi­cale estime tou­te­fois que si l’infection est détec­tée durant sa phase d’évolution vers le can­cer, il est pos­sible de la gué­rir avec une cer­ti­tude de 90 %. Ce qui per­met ain­si d’éviter l’apparition du can­cer du col de l’utérus.

Cancer du col de l’utérus : Modalités de dépistage du risque HPV

Le dépis­tage du risque HPV peut se faire dans un cabi­net médi­cal d’anatomo-cyto-pathologie, un labo­ra­toire de bio­lo­gie médi­cale ou dans un des centres régio­naux de coor­di­na­tion des dépis­tages des can­cers. Il peut éga­le­ment être effec­tué dans un centre de san­té par :

  • Un gyné­co­logue ;
  • Une sage-femme ;
  • Un méde­cin géné­ra­liste ;
  • Une infir­mière.

En ce qui concerne le dérou­lé du test, il faut dire que ce der­nier se réa­lise en posi­tion gyné­co­lo­gique. Cela signi­fie que la patiente s’allonge sur le dos sur la table de dépis­tage tout en gar­dant ses jambes rele­vées. Quant au pro­fes­sion­nel de san­té en charge de l’opération, il insère dans le vagin de la patiente un speculum.

Il s’agit d’une sorte de camé­ra qui sert à avoir une vue sur la paroi du col. À l’aide d’une brosse spé­ci­fique, le méde­cin va pré­le­ver quelques cel­lules au niveau du col de l’utérus. Même s’il est pos­sible que la patiente res­sente une légère gêne, cette action du gyné­co­logue n’est aucu­ne­ment dou­lou­reuse. De plus, elle ne dure qu’un maxi­mum de 5 min.

Ce pré­lè­ve­ment appe­lé frot­tis ou dit cer­vi­co-uté­rin est envoyé au labo­ra­toire pour être ana­ly­sé. Par ailleurs, il faut pré­ci­ser que bien que la pro­cé­dure soit la même, le dépis­tage du risque HPV se décline en deux types.

L’examen cytologique

L’une des formes du dépis­tage du can­cer du col de l’utérus est appe­lée exa­men cyto­lo­gique. Elle repose sur l’étude de l’état des cel­lules recueillies avec pour objec­tif de repé­rer d’éventuelles ano­ma­lies comme des lésions pré­can­cé­reuses. Cette ana­lyse cel­lu­laire s’effectue par­ti­cu­liè­re­ment au micro­scope.

Au cours de celle-ci, il est pos­sible d’identifier des cel­lules se trou­vant à l’un ou l’autre des divers stades d’évolution vers le can­cer du col de l’utérus à savoir :

  • Le stade I où la tumeur se situe uni­que­ment au niveau du col ;
  • Le stade II au cours duquel les cel­lules can­cé­reuses ont migré vers les zones envi­ron­nantes du col telles que le vagin ;
  • Le stade III où le can­cer a tou­ché le tiers du vagin et en plus ou uni­que­ment la région péri-utérine ;
  • Le stade IV au cours duquel la tumeur a atteint les organes voi­sins au vagin à savoir le rec­tum ou la vessie.

Par ailleurs, il est utile de pré­ci­ser que l’examen cyto­lo­gique est uni­que­ment des­ti­né aux femmes âgées de 25 à 29 ans. Suite à la toute pre­mière expé­rience de dépis­tage, un autre exa­men doit être effec­tué dans un délai d’un an si le résul­tat du pre­mier test est normal.

Lorsque la seconde ana­lyse réa­li­sée ne révèle éga­le­ment pas l’existence d’un can­cer, l’examen cyto­lo­gique doit dans ce cas alors être renou­ve­lé tous les 3 ans.

Le test HPV-HR

Ici, l’objectif de l’examen est de déce­ler l’existence de l’ADN d’un virus HPV de type haut risque au niveau des cel­lules à ana­ly­ser. Pour cela, ces der­nières sont posées sur une lame puis insé­rées dans un liquide expé­ri­men­tal. Com­pa­ra­ti­ve­ment à l’examen cyto­lo­gique, le test HPV-HR ne se réa­lise que sur les femmes âgées de 30 à 65 ans.

Si cette forme de dépis­tage est par­ti­cu­liè­re­ment recom­man­dée aux patientes de cette tranche d’âge, c’est parce qu’avant 30 ans, les virus HPV qui sur­viennent sont géné­ra­le­ment tran­si­toires. C’est-à-dire qu’ils dis­pa­raissent d’eux-mêmes. En revanche, au-delà de la tren­taine, cette dis­pa­ri­tion des germes est rare.

Faire un test HPV-HR à des femmes de moins de 30 ans pour­rait donc induire assez de résul­tats posi­tifs. C’est pour cela que ce type de dépis­tage du can­cer du col de l’utérus s’avère plus adap­té aux femmes de 30 ans au moins. Il se réa­lise trois ans après le der­nier exa­men cyto­lo­gique, et ce, à une fré­quence de 5 ans.

Cepen­dant, si aucun type de test du can­cer n’avait été réa­li­sé aupa­ra­vant, la patiente doit à son pre­mier dépis­tage faire le test HPV-HR si elle est déjà âgée de 30 ans. La fré­quence de réa­li­sa­tion du test est la même dans ce cas également.

Cancer du col de l’utérus : Résultats du dépistage du risque HPV

Can­cer du col de l’utérus

Le com­por­te­ment à adop­ter face aux résul­tats du dépis­tage du risque HPV dépend du type d’analyse effectué.

En présence d’un examen cytologique positif

Lorsque l’examen de dépis­tage du can­cer de col de l’utérus spé­ci­fi­que­ment des­ti­né aux femmes de 25 à 29 ans abou­tit à un résul­tat posi­tif, le méde­cin va pro­cé­der à un test HPV-HR sur les mêmes cel­lules. L’objectif ne change pas pour ce type d’analyse. Il s’agit de recher­cher la pré­sence d’un virus HPV sus­cep­tible d’être res­pon­sable du cancer.

En cas de test HPV-HR positif

Quand le test HPV-HR se révèle posi­tif, c’est la méthode inverse à celle réa­li­sée dans le pré­cé­dent cas qui est mise en œuvre. Concrè­te­ment, le com­por­te­ment à adop­ter à ce niveau est de faire un exa­men cyto­lo­gique, et ce, sur les mêmes cel­lules dans l’optique d’identifier d’éventuelles lésions précancéreuses.

Le test HPV-HR devra être repris dans un délai d’un an si aucune cel­lule anor­male n’a été repé­rée. Si cette der­nière est cepen­dant déce­lée, le can­cer du col de l’utérus est clas­sé en fonc­tion de son stade d’évolution. Mieux, des exa­mens com­plé­men­taires sont réa­li­sés pour une meilleure ana­lyse du col de l’utérus.

Dépistage du risque HPV : Les examens de confirmation

Le test cyto­lo­gique et celui dit HPV-HR sont à vrai dire tous des exa­mens per­met­tant de sus­pec­ter la pré­sence du can­cer du col. L’existence de cette patho­lo­gie n’est véri­ta­ble­ment confir­mée qu’avec des exa­mens sup­plé­men­taires bien spé­ci­fiques. C’est le cas de la :

  • Res­to­sco­pie faite au niveau du rectum ;
  • Col­po­sco­pie qui consti­tue un exa­men direct du col de l’utérus ;
  • Tomo­den­si­to­mé­trie qui est une forme de scanner ;
  • Cys­to­sco­pie qui a pour but d’examiner l’état de la vessie.

Outre toutes ces alter­na­tives, un dosage san­guin peut être aus­si effec­tué. Ce type de test n’est géné­ra­le­ment envi­sa­gé que lorsqu’un car­ci­nome épi­der­moïde est sus­pec­té. Il s’agit d’une expres­sion employée pour dési­gner la pré­sence de la tumeur au niveau d’une par­tie externe du col de l’utérus.

Cancer du col de l’utérus : De possibles solutions de traitements ?

Il est vrai qu’une fois que le can­cer du col de l’utérus est détec­té, il n’existe pas de trai­te­ment médi­cal per­met­tant de garan­tir un mieux-être à la patiente. Tou­te­fois, diverses solu­tions semblent effi­caces pour évi­ter le décès de la femme concer­née. Ces options dépendent du stade de l’affection.

Ain­si, lorsque le sujet a été iden­ti­fié comme se trou­vant à un niveau pré­can­cé­reux, sa gué­ri­son est à un fort taux garan­tie. L’initiative de trai­te­ment fré­quem­ment envi­sa­gée ici est d’effec­tuer par voie vagi­nale une abla­tion de la région du col de l’utérus tou­chée par la tumeur.

Il s’agit d’une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale fiable et sans dan­ger futur pour la fécon­di­té de la femme. Elle peut être par­fai­te­ment réa­li­sée sur une femme enceinte. Un cer­clage du col est en effet effec­tué pour évi­ter le risque d’accouchement pré­ma­tu­ré ou de perte de la grossesse.

Qu’en est-il des autres alternatives ?

Lorsque le can­cer a évo­lué jusqu’à un stade I ou II, deux solu­tions de trai­te­ment existent. La pre­mière consiste à réa­li­ser l’ablation des gan­glions pel­viens, du col de l’utérus et dans cer­tains cas des ovaires aus­si. La femme malade ne peut accep­ter une telle alter­na­tive que si elle ne pos­sède aucun pro­jet d’enfantement, car il s’agit d’une inter­ven­tion irréversible.

Dans le cas inverse ou dans des situa­tions qui le per­mettent, l’opération est faite de telle manière à ne pas reti­rer l’utérus. En ce qui concerne la seconde solu­tion, son prin­cipe est de faire des irra­dia­tions externes ain­si qu’à appli­quer du césium dans la région endo­va­gi­nale. Cette pra­tique est une forme de radiothérapie.

Par ailleurs, face à un stade III ou IV du can­cer du col de l’utérus, c’est la der­nière option de trai­te­ment asso­ciée à une chi­mio­thé­ra­pie qui est proposée.

Cancer du col de l’utérus : Un dépistage du risque HPV remboursé

L’analyse inter­ve­nant dans le cadre du test HPV-HR coûte 27 euros et celui concer­nant l’examen cyto­lo­gique se fait à 17 euros. Ce sont des tarifs fixés par les auto­ri­tés de san­té publique. Ces frais sont à 100 % rem­bour­sés par l’Assurance mala­die.

Il faut cepen­dant pré­ci­ser que ce pri­vi­lège de prise en charge ne va à l’endroit que des femmes qui ont reçu une invi­ta­tion dans le cadre du pro­gramme natio­nal de dépis­tage. C’est un sys­tème mis en place afin de favo­ri­ser un accès égal au dépis­tage du risque HPV dans le rang de toutes les femmes.

Les femmes qui reçoivent un cour­rier rela­tif à une telle ini­tia­tive, ce sont celles qui n’ont pas réa­li­sé les dif­fé­rents tests de dépis­tage aux fré­quences conseillées. Quant aux patientes qui prennent le soin de res­pec­ter ces inter­valles, elles peuvent aus­si béné­fi­cier d’un remboursement.

Il s’agit cepen­dant d’une prise en charge de 70 % éma­nant de l’Assurance mala­die. Elle couvre non seule­ment les frais des ana­lyses, mais éga­le­ment ceux rela­tifs aux pré­lè­ve­ments et consultations.

De même, il est pos­sible qu’une mutuelle de san­té effec­tue ce rem­bour­se­ment du dépis­tage du risque HPV du can­cer du col de l’utérus en par­tie ou en totalité.

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