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Alzheimer : premiers signes, signes secondaires, causes, traitements

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Décou­verte par Aloïs Alz­hei­mer dans les années 1900, la mala­die d’Alzheimer est une patho­lo­gie évo­lu­tive qui altère la mémoire. Elle concerne 3 % de la popu­la­tion géné­rale et envi­ron 15 % de la popu­la­tion à l’âge de 80 ans. Au stade de début, elle est asymp­to­ma­tique dans la plu­part des cas.

Les pre­miers signes cli­niques qui la carac­té­risent n’apparaissent en géné­ral qu’au deuxième stade de la mala­die. Ils sont sou­vent sans gra­vi­té et peuvent régres­ser en pré­sence d’un trai­te­ment. En milieu cli­nique, la prise en charge de la mala­die d’Alzheimer est fonc­tion de sa cause et repose géné­ra­le­ment sur une médi­ca­tion. Voi­ci l’essentiel sur la mala­die d’Alzheimer.

Maladie d’Alzheimer : stades

La pro­gres­sion de la mala­die d’Alzheimer se fait géné­ra­le­ment en sept (7) stades à savoir :

  • Stade I (ou stade asymp­to­ma­tique) ;
  • Stade II (ou stade très léger) ;
  • Stade III (ou stade léger) ;
  • Stade IV (ou stade modé­ré) ;
  • Stade V (ou stade modé­ré­ment sévère) ;
  • Stade VI (ou stade sévère)
  • Stade VII (ou stade ter­mi­nal).

Les dif­fé­rents stades de la mala­die d’Alzheimer ain­si énu­mé­rés sont basés sur un dis­po­si­tif médi­cal mis en place par le doc­teur amé­ri­cain Bar­ry Reis­berg. Ils sont clas­sés par gra­vi­té crois­sante. Ain­si, plus la mala­die pro­gresse, plus la pro­ba­bi­li­té d’observer des com­pli­ca­tions chez le patient est impor­tante. Il y a donc géné­ra­le­ment plus de chances de gué­rir la mala­die d’Alzheimer quand elle est diag­nos­ti­quée au stade de début. Par ailleurs, il n’est pas exclu que les dif­fé­rents stades de la mala­die d’Alzheimer puissent se che­vau­cher.

Maladie d’Alzheimer : signes cliniques

Au stade asymp­to­ma­tique de la mala­die d’Alzheimer, aucun symp­tôme cli­nique plau­sible n’est obser­vé. On note une absence de troubles de mémoire, de troubles de concen­tra­tion et de signes de démence. En revanche, aux autres stades de la mala­die, on observe dif­fé­rents signes cli­niques. Ils sont habi­tuel­le­ment clas­sés en deux caté­go­ries à savoir : les signes cli­niques pri­maires (pre­miers signes) et les signes cli­niques secon­daires.

1. Premiers signes cliniques de la maladie d’Alzheimer

Le stade très léger (ou stade II) est celui où les pre­miers signes cli­niques de la mala­die d’Alzheimer sont obser­vés. Il est carac­té­ri­sé par un défi­cit cog­ni­tif extrê­me­ment léger et se mani­feste par des trous de mémoire et des oublis inha­bi­tuels. Le patient à cette étape de la mala­die a ten­dance à oublier des mots employés cou­ram­ment ou encore l’endroit pré­cis où se trouvent cer­tains acces­soires qu’il uti­lise au quotidien.

De même, il se peut qu’il oublie le nom de ses proches, le nom de cer­taines rues et éprouve d’importantes dif­fi­cul­tés à s’orienter. Il est à sou­li­gner, par ailleurs, que les pre­miers signes cli­niques de la mala­die d’Alzheimer ne com­prennent géné­ra­le­ment aucun signe de démence.

2. Signes secondaires de la maladie d’Alzheimer

Mala­die d’Alzheimer

Les signes secon­daires de la mala­die d’Alzheimer regroupent l’ensemble des mani­fes­ta­tions cli­niques obser­vées du stade léger au stade très sévère de la mala­die. Ils peuvent être répar­tis en plu­sieurs groupes. Ain­si, on dis­tingue : les signes cli­niques légers, les signes cli­niques modé­rés, les signes cli­niques sévères et les signes cli­niques très sévères.

Alzheimer : Signes cliniques légers

Les signes cli­niques secon­daires légers de la mala­die d’Alzheimer cor­res­pondent à ceux qui appa­raissent immé­dia­te­ment après les pre­miers signes cli­niques. Ils sur­viennent d’ordinaire au stade III de la mala­die et comprennent :

  • Des dif­fi­cul­tés majeures à trou­ver les bons mots pour for­mu­ler une phrase ;
  • Des dif­fi­cul­tés mani­festes à réa­li­ser les tâches pro­fes­sion­nelles ou sociales ;
  • Des dif­fi­cul­tés impor­tantes à rete­nir une por­tion de phrase lue la minute d’avant ;
  • Une inca­pa­ci­té à ran­ger les objets aux endroits où ils doivent être ;
  • Une dif­fi­cul­té remar­quable à orga­ni­ser ou pla­ni­fier une activité.

À cette étape de la mala­die, le patient se retrouve quelques fois à confondre le nom de ses col­la­bo­ra­teurs. Il peut dési­gner l’un par le nom d’un autre et inver­se­ment. Les signes cli­niques légers de la mala­die d’Alzheimer peuvent être iden­ti­fiés par la famille, les amis et les col­lègues du patient. Cepen­dant, un exa­men médi­cal plus appro­fon­di est néces­saire pour confir­mer qu’il s’agit bien de la mala­die d’Alzheimer.

Alzheimer : Signes cliniques modérés

Les signes cli­niques secon­daires modé­rés de la mala­die d’Alzheimer sont secon­daires à un défi­cit cog­ni­tif modé­ré. Ils regroupent les mani­fes­ta­tions du stade IV de la mala­die et se carac­té­risent par :

  • Un oubli récur­rent d’événements récents ;
  • Une alté­ra­tion impor­tante de la capa­ci­té à réa­li­ser des cal­culs men­taux avec des dif­fi­cul­tés impor­tantes à faire le décompte de sept, en sept en par­tant de cent ;
  • Une dif­fi­cul­té accrue à réa­li­ser les tâches com­plexes. Par exemple, cui­si­ner un repas pour des invi­tés, régler des fac­tures, faire des points, gérer des comptes ;
  • Une dif­fi­cul­té impor­tante à se rap­pe­ler des évè­ne­ments mar­quant son passé ;
  • Un effa­ce­ment et des troubles d’humeur qui ont ten­dance à s’accentuer dans les situa­tions men­ta­le­ment ou socia­le­ment éprouvantes.

À ce stade, rien qu’en s’entretenant avec le patient, un pro­fes­sion­nel de la san­té est à même de poser le diag­nos­tic de la mala­die d’Alzheimer. Des exa­mens com­plé­men­taires seront tou­te­fois réa­li­sés en vue de confir­mer le diagnostic.

Alzheimer : Signes cliniques sévères

Les signes cli­niques sévères de la mala­die d’Alzheimer sont habi­tuel­le­ment obser­vés aux stades V et VI de la mala­die. Ils asso­cient des troubles du rai­son­ne­ment, des troubles graves de la mémoire et des modi­fi­ca­tions de per­son­na­li­té, qui en géné­ral sont per­cep­tibles même par les proches du patient.

À cette étape de la mala­die, au début, le patient se retrouve dans l’incapacité de se remé­mo­rer de son adresse, de ses coor­don­nées (numé­ro de télé­phone, adresse mail) et même du lycée de ses enfants. Il est tota­le­ment déso­rien­té et a du mal à résoudre les équa­tions mathé­ma­tiques simples comme l’addition de nombre à un chiffre. Par­fois, il peut avoir besoin d’une assis­tance pour choi­sir les habits adap­tés à une cir­cons­tance ou à une sai­son. En dépit de l’ensemble des signes sévères obser­vés, l’autonomie du patient est géné­ra­le­ment pré­ser­vée au début des stades V et VI de la mala­die. Il peut aisé­ment man­ger et par­tir aux toilettes.

Au fil du temps, néan­moins, les signes cli­niques obser­vés en amont sont exa­cer­bés. Par consé­quent, le patient se retrouve dans l’incapacité de se remé­mo­rer de son nom et d’évènements récents ayant mar­qué sa vie. De même, il éprouve d’importantes dif­fi­cul­tés à dif­fé­ren­cier les visages de per­sonnes pré­sentes dans son entou­rage de qui il est extrê­me­ment proche. En plus, dans cer­tains cas, il fait l’objet d’une perte par­tielle d’autonomie. Il a alors besoin d’accompagnement pour accom­plir cer­taines tâches clas­siques. Par exemple se vêtir cor­rec­te­ment, se chaus­ser, tirer les chasses d’eau des toi­lettes ou encore s’essuyer l’anus.

Plus rare­ment, des modi­fi­ca­tions impor­tantes du com­por­te­ment peuvent sur­ve­nir. Dans ces cir­cons­tances, le patient peut faire des hal­lu­ci­na­tions et avoir ten­dance à se perdre. En outre, il peut pré­sen­ter des troubles obses­sion­nels com­pul­sifs et des troubles du som­meil qui se tra­duisent par une per­mu­ta­tion des moments de som­meil. Au lieu de dor­mir long­temps la nuit, il peut alors ne pas dor­mir la nuit et dor­mir exclu­si­ve­ment en jour­née.

Alzheimer : Signes cliniques très sévères

Les signes cli­niques très sévères de la mala­die d’Alzheimer sont graves et requièrent géné­ra­le­ment une prise en charge immé­diate. Ils sont la consé­quence d’un défi­cit cog­ni­tif total et défi­nissent le stade ter­mi­nal de la mala­die. Ils com­prennent essen­tiel­le­ment une inca­pa­ci­té totale d’interagir, de conver­ser et de modu­ler les gestes. Ain­si, le patient bien qu’il soit encore capable de par­ler, n’arrive plus à com­mu­ni­quer conve­na­ble­ment avec son entourage.

Lorsque les signes cli­niques très sévères com­mencent à appa­raître, le patient perd tota­le­ment son auto­no­mie. Pour cette rai­son, il a besoin d’une assis­tance impor­tante pour l’accomplissement de cer­taines acti­vi­tés. Par exemple, man­ger, se laver, cui­si­ner et par­tir aux toi­lettes. Par­fois, il peut même ne plus être capable de s’asseoir et de sou­rire. Ses muscles connaissent un rai­dis­se­ment impor­tant et il est sujet à des pro­blèmes impor­tants de déglutition.

Maladie d’Alzheimer : causes

La mala­die d’Alzheimer est prin­ci­pa­le­ment cau­sée par une dégé­né­res­cence neu­ro­fi­bril­laire et la for­ma­tion de plaques amy­loïdes à l’extérieur des cel­lules neu­ro­nales. Dans le pre­mier cas, elle résulte d’une accu­mu­la­tion de pro­téines Tau dans les cel­lules neu­ro­nales. Par contre, dans le second cas, elle est la consé­quence d’une accu­mu­la­tion impor­tante de la pro­téine Aβ (bêta-amy­loïde) dans le cerveau.

Les autres causes cou­rantes de la mala­die d’Alzheimer comprennent :

  • Une atro­phie céré­brale sévère ;
  • Une dégé­né­res­cence des neurones ;
  • Une dété­rio­ra­tion des synapses (jonc­tions retrou­vées entre plu­sieurs neurones)
  • Une inflam­ma­tion des neurones ;
  • Une dimi­nu­tion impor­tante des fac­teurs de croissance.

Il est à noter que toutes les causes de la mala­die d’Alzheimer ne sont pas encore connues. Des études conti­nuent d’être faites à ce propos.

Maladie d’Alzheimer : facteurs de risque

Mala­die d’Alzheimer

La mala­die d’Alzheimer est une affec­tion mul­ti­fac­to­rielle. Elle est médiée par plu­sieurs fac­teurs de risque. Quelques-uns de ces der­niers sont modi­fiables alors que d’autres ne le sont pas.

Alzheimer : Facteurs de risque non modifiables

Les deux prin­ci­paux fac­teurs de risques non modi­fiables qu’on asso­cie à la mala­die d’Alzheimer sont l’âge et les anté­cé­dents génétiques.

Âge

Les cas de mala­dies Alz­hei­mer connaissent une hausse expo­nen­tielle avec l’âge. Ain­si, sur une cen­taine de per­sonnes de plus de 80 ans, une ving­taine envi­ron sont sus­cep­tibles de faire la mala­die. Cela est expli­qué par le fait qu’avec l’âge, les cel­lules humaines connaissent une dégé­né­res­cence natu­relle.

Antécédents génétiques

Près d’une qua­ran­taine de fac­teurs géné­tiques sont asso­ciés à la sur­ve­nue de la mala­die d’Alzheimer. Cepen­dant, le plus impor­tant est l’ApoE qui est un gène retrou­vé dans le maté­riel géné­tique de toute per­sonne. Il peut prendre des formes variées (ApoE4, ApoE3 ou ApoE2).

D’après plu­sieurs recherches scien­ti­fiques concor­dantes, la forme ApoE4 du gène ApoE aug­men­te­rait le risque de sur­ve­nue de la mala­die d’Alzheimer. Ain­si, sur une cen­taine de per­sonnes por­tant le gène ApoE4, plus d’une tren­taine sont sus­cep­tibles de faire la mala­die d’Alzheimer à 75 ans. Les rai­sons qui jus­ti­fient cet état de choses ne sont pas encore entiè­re­ment élucidées.

Alzheimer : Facteurs de risque modifiables

Par oppo­si­tion aux fac­teurs de risque non modi­fiables, les fac­teurs de risque modi­fiables de la mala­die d’Alzheimer peuvent être évi­tés ou atté­nués. Ils comprennent :

  • L’hypertension arté­rielle ;
  • Le dia­bète de type 2 ;
  • Le taba­gisme ;
  • La séden­ta­ri­té ou l’inactivité physique ;
  • L’obésité androïde.

Par des méca­nismes non entiè­re­ment élu­ci­dés, les per­sonnes pré­sen­tant l’un de ces fac­teurs de risques sont plus expo­sées que les autres à la mala­die d’Alzheimer. À par­tir de 70 ans, elles se doivent alors de consul­ter régu­liè­re­ment, afin que les chances de poser un diag­nos­tic pré­coce soient majorées.

Maladie d’Alzheimer : traitement

La mala­die d’Alzheimer est incu­rable lorsqu’elle est diag­nos­ti­quée à un stade avan­cé. Il n’y a qu’au stade de début quand les pre­miers signes appa­raissent que les chances d’en gué­rir sont importantes.

Dans la pra­tique, l’objec­tif du trai­te­ment de la mala­die d’Alzheimer est de cor­ri­ger les signes cli­niques pré­sen­tés par le patient et d’empêcher la mala­die d’évoluer vers des stades plus graves. Il repose sur une médi­ca­tion, des mesures ali­men­taires et par­fois une expo­si­tion du patient au tra­vail intel­lec­tuel. Dif­fé­rents pro­duits phar­ma­ceu­tiques peuvent être uti­li­sés pour le trai­te­ment de la mala­die d’Alzheimer. Cepen­dant, les plus cou­ram­ment admi­nis­trés sont :

  • Le Doné­pé­zil (ou Ari­cept) ;
  • La Riva­stig­mine (ou Exe­lon) ;
  • La Galan­ta­mine (ou Remi­nyl) ;
  • La Méman­tine (ou Ebixa).

Ces médi­ca­ments sont très effi­caces. Ils sont uti­li­sés à des poso­lo­gies défi­nies par le méde­cin trai­tant en fonc­tion des stades de la mala­die. Ils peuvent dans cer­tains cas être asso­ciés à de la vita­mine E.

Dans le trai­te­ment de la mala­die d’Alzheimer, le régime ali­men­taire doit être amé­lio­ré de sorte que les apports en vita­mine E soient opti­mi­sés. Ain­si, on recom­mande au patient de consom­mer des ali­ments riches en vita­mine E tels que l’aubergine, l’huile de pois­son, l’huile de soja et l’huile de maïs. Au besoin, le patient peut se faire accom­pa­gner par un pro­fes­sion­nel de la nutri­tion humaine. Le tra­vail intel­lec­tuel est requis au stade de début pour cor­ri­ger les trous de mémoire. Il est à noter, par ailleurs, que le trai­te­ment de la mala­die d’Alzheimer n’empêche aucu­ne­ment la pro­gres­sion de la mala­die sur le plan cervical.

Maladie d’Alzheimer : espérance de vie du patient

L’espé­rance de vie d’un patient souf­frant de la mala­die d’Alzheimer est com­prise entre 8 et 12 années après l’année où un diag­nos­tic a été posé. Il ne s’agit là que d’une esti­ma­tion. Ain­si, cer­tains patients peuvent jouir de moins de 8 années ou de plus de 12 années de vie après que le diag­nos­tic est posé. Dans tous les cas, l’espérance de vie en pré­sence de la mala­die d’Alzheimer dépend éga­le­ment des comor­bi­di­tés du patient.

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