HomeSantéLes myosites : classification, étiologie et traitements

Les myosites : classification, étiologie et traitements

Publié le

spot_img

Les myo­sites sont un groupe de mala­dies auto-immunes appe­lées les myo­pa­thies inflam­ma­toires. Géné­ra­le­ment carac­té­ri­sées par une inflam­ma­tion des dif­fé­rents com­po­sants des muscles striés, elles pro­voquent une sen­sa­tion de fai­blesse et de dou­leur. Cepen­dant, leurs mani­fes­ta­tions peuvent varier selon le fac­teur déclen­chant de l’inflammation. Quant au diag­nos­tic des myo­sites, il est prin­ci­pa­le­ment basé sur l’observation du patient et sur des tests de labo­ra­toire. Les cas de réci­dives sont très fré­quents. Tou­te­fois, en France, les nou­velles inves­ti­ga­tions per­mettent aujourd’hui une meilleure prise en charge des per­sonnes atteintes. Que faut-il alors rete­nir sur ce groupe de mala­dies inflam­ma­toires ? La réponse dans la suite !

Myosites : description

Comme dit en amont, les myo­sites sont carac­té­ri­sées par une inflam­ma­tion des muscles. En fait, ici, le sys­tème immu­ni­taire des patients attaque les muscles en pro­vo­quant un gon­fle­ment chro­nique et réci­di­vant. C’est la rai­son pour laquelle les myo­sites sont dites des mala­dies auto-immunes.

Les experts les classent dans la caté­go­rie des myo­pa­thies. Celles-ci font réfé­rence à toutes les patho­lo­gies affec­tant les muscles qui se fixent au sque­lette par le ten­don. Plus pré­ci­sé­ment, elles affectent les muscles proxi­maux, des tis­sus, proches du tronc, qui per­mettent d’effectuer un mou­ve­ment. Ain­si, les plus affec­tés sont les muscles :

  • Des jambes,
  • Des bras,
  • Des hanches,
  • Des épaules,
  • De la colonne ver­té­brale,
  • De l’abdo­men.

Dans un pre­mier temps, les mani­fes­ta­tions se limitent à une fai­blesse (asthé­nie) et à des dou­leurs mus­cu­laires lors de la contrac­tion. Par la suite, l’inflammation peut éga­le­ment pro­vo­quer une atro­phie mus­cu­laire. Tou­te­fois, chez cer­taines vic­times, les dou­leurs peuvent se déve­lop­per au niveau du dia­phragme, de l’œsophage et des yeux.

Myosites : épidémiologie

Pour l’épidémiologie, il faut savoir que la myo­site n’est pas une mala­die très fré­quente, mais plu­tôt rare comme évo­quée en amont. Selon les esti­ma­tions, elle n’est contrac­tée que par envi­ron 10 000 Fran­çais et ne compte que 500 nou­veaux patients chaque année. La fré­quence des nou­veaux cas de myo­sites est de plus en plus en hausse, car ils sont plus faci­le­ment détec­tables aujourd’hui. Il y a de cela quelques années en arrière, la mala­die pou­vait être aisé­ment confon­due avec d’autres.

Il convient de noter qu’on la remarque plus fré­quem­ment chez les per­sonnes de sexe fémi­nin. Les myo­sites sont diag­nos­ti­quées aus­si bien chez l’adulte que chez les enfants, même si ces der­niers sont les moins concer­nés. Actuel­le­ment, une étude poin­tue de l’épidémiologie des myo­sites se déroule en Alsace. Les auteurs s’attendent à des résul­tats assez reluisants.

Myosites : classification

Les recherches ont per­mis de clas­ser les myo­sites en trois prin­ci­pales formes, à savoir : der­ma­to­myo­site, poly­myo­site et myo­site à inclu­sion (ou des corps).

La dermatomyosite

Cette forme de myo­site affecte (comme le terme le désigne) aus­si bien les muscles que la peau. Dans cer­tains cas, les symp­tômes de l’inflammation tardent à se mani­fes­ter, mais géné­ra­le­ment ce type se déve­loppe assez rapi­de­ment. Ain­si, plus tôt, on diag­nos­tique le patient, plus il reçoit un trai­te­ment à temps. Ceci per­met d’augmenter ses chances de sur­vie en évi­tant les diverses com­pli­ca­tions. Il convient de noter que cette forme est sus­cep­tible d’affecter à la fois les enfants et les adultes. Dans ce der­nier cas, elle est appe­lée der­ma­to­myo­site juvé­nile.

La polymyosite

L’inflam­ma­tion affecte ici dif­fé­rents muscles à la fois, prin­ci­pa­le­ment ceux proxi­maux. Cette forme a une évo­lu­tion pro­gres­sive sur le long terme. Les patients peuvent d’abord se plaindre de dif­fi­cul­tés à faire des mou­ve­ments quo­ti­diens. Par exemple, ils ne sont plus en mesure de se lever, de sou­le­ver cer­tains objets ou de mon­ter les marches d’escalier. Par ailleurs, la poly­myo­site, contrai­re­ment à la der­ma­to­myo­site, affecte en géné­ral les per­sonnes adultes (30 à 60 ans). Elle est beau­coup plus fré­quente chez les femmes que chez les hommes.

La myosite à inclusions

C’est une affec­tion dégé­né­ra­tive des muscles. Elle est donc typique des per­sonnes âgées (plus de 50 ans) et évo­lue de façon pro­gres­sive. Aus­si, l’inflammation entraîne une fai­blesse des muscles des extré­mi­tés, notam­ment des mains, mais rare­ment des pieds. Elle peut néan­moins atteindre ceux des genoux, des jambes et de la gorge, pro­vo­quant des dif­fi­cul­tés de déglu­ti­tion et une dys­pha­gie. Cette mani­fes­ta­tion sur­vient chez approxi­ma­ti­ve­ment 30 % des vic­times. Les patients ont éga­le­ment des dif­fi­cul­tés à employer leurs mains et ain­si à exé­cu­ter toutes les tâches qui néces­sitent leur usage.

Myosites : autres formes de myopathies inflammatoires

Outre les trois formes cou­rantes des myo­sites, on dis­tingue d’autres types de myo­pa­thies inflam­ma­toires. Il s’agit de la myo­pa­thie nécro­sante à média­tion immu­ni­taire et du syn­drome des antisynthétases.

La myopathie nécrosante à médiation immunitaire

Cette affec­tion a ten­dance à tuer les myo­cytes sans affec­ter les autres tis­sus. Ces com­po­sants sont aus­si appe­lés cel­lules ou fibres mus­cu­laires. En effet, les scien­ti­fiques ont décou­vert cette forme de myo­pa­thie très récem­ment. Ils affirment qu’elle pro­voque géné­ra­le­ment une mort rapide de ces myo­cytes jusqu’à ce qu’on assiste à une nécrose. Les vic­times res­sentent une grande fai­blesse et des dou­leurs mus­cu­laires intenses qui aggravent les dif­fi­cul­tés à faire de mouvement.

Le syndrome des antisynthétases

C’est une mala­die carac­té­ri­sée par une inflam­ma­tion qui s’étend à plu­sieurs par­ties du corps : muscles, peau, pou­mons. C’est donc une patho­lo­gie pul­mo­naire qui peut à long terme deve­nir sévère, ce qui néces­site une prise en charge rapide. D’ailleurs, ce syn­drome pro­voque une autre affec­tion dite « phé­no­mène de Ray­naud ».

Celle-ci se mani­feste par un chan­ge­ment de cou­leur des orteils et des doigts, ain­si qu’une sen­sa­tion de froid lorsqu’on touche ces membres. Les pal­pi­ta­tions et le gon­fle­ment sont éga­le­ment très fré­quents. C’est une mala­die qui a long­temps été assi­mi­lée aux formes de myo­sites alors qu’en fait, elle n’en est pas vrai­ment une. Les vic­times ont de ce fait reçu des diag­nos­tics qui n’étaient pas justes selon leur cas.

Myosites : causes et facteurs de risque

À ce jour, les experts n’ont pas de cer­ti­tude en ce qui concerne les causes et les fac­teurs de risque des myo­sites. De nom­breuses hypo­thèses ont été émises. On sait qu’il s’agit d’une patho­lo­gie auto-immune qui implique un sys­tème immu­ni­taire qui s’attaque au corps qu’il est cen­sé pro­té­ger. C’est une ano­ma­lie dont l’origine et la source ne sont pas encore connues ni expli­quées. Cepen­dant, ces spé­cia­listes ont pu éta­blir que cer­taines patho­lo­gies pou­vaient être impli­quées dans le déve­lop­pe­ment des formes de myo­sites. En voi­ci quelques-unes.

Myosite de cause infectieuse

Selon quelques inves­ti­ga­tions, on a pu confir­mer que cer­tains virus, les para­sites et cer­taines bac­té­ries pou­vaient enva­hir le corps et les muscles en pro­vo­quant une myo­site. Les orga­nismes les plus fré­quem­ment impli­qués sont les virus de la grippe et cer­tains virus des voies respiratoires.

Le virus du SIDA, le para­site Tri­chi­nel­la ain­si que les bac­té­ries Sta­phy­lo­coc­cus aureus sont éga­le­ment impli­qués. Ces der­nières sont répan­dues sur­tout dans les pays avec un cli­mat tro­pi­cal et dans les­quels les soins de san­té sont insuf­fi­sants. Les virus, en revanche, ont ten­dance à se mani­fes­ter sous des formes aigües.

Myosite associée à d’autres pathologies

Cer­taines formes de myo­sites sur­viennent en asso­cia­tion avec d’autres troubles tels que le lupus éry­thé­ma­teux dis­sé­mi­né, la thy­roï­dite d’Hashimoto et la myas­thé­nie sévère. Elles peuvent par ailleurs être asso­ciées à des formes de can­cers (des ovaires, du sein et des pou­mons). La sclé­ro­der­mie est aus­si l’une des patho­lo­gies qui pro­voquent les myosites.

Myosite ossifiante

Ce type d’inflammation est cau­sé par la for­ma­tion d’une masse osseuse anor­male dans un ou plu­sieurs muscles. Les rai­sons de cette ano­ma­lie sont très sou­vent dues à un trau­ma­tisme mus­cu­laire grave, dans lequel se trouve un héma­tome très pro­fond. La myo­site ossi­fiante reste confi­née au site où la masse osseuse s’est formée.

Myosite d’origine médicamenteuse

Cer­tains médi­ca­ments ou cer­taines com­bi­nai­sons de médi­ca­ments peuvent avoir des effets secon­daires tels qu’une inflam­ma­tion mus­cu­laire. Ces consé­quences ont été obser­vées avec deux types de com­po­sés. Il s’agit notam­ment de ceux uti­li­sés pour faire bais­ser le taux de cho­les­té­rol (sta­tines, lovas­ta­tine et sim­vas­ta­tine). Les seconds sont employés pour lut­ter contre le virus du sida (VIH) : la zido­vu­dine, un antiviral.

Myosites : manifestations

Il existe des symp­tômes qui sont com­muns pour toutes les formes de myo­site. Il s’agit prin­ci­pa­le­ment de la fai­blesse mus­cu­laire encore appe­lée asthé­nie, de la myal­gie et des dou­leurs mus­cu­laires. À ces signes s’ajoutent d’autres mani­fes­ta­tions qui peuvent par­fois être inva­li­dantes et très graves.

En fait, au cours des pre­miers stades, la der­ma­to­myo­site, la poly­myo­site et la myo­site à inclu­sion pro­voquent une fai­blesse mus­cu­laire indo­lore. Après quelques semaines, des dou­leurs appa­raissent dans les muscles. Comme déjà men­tion­né, au départ, seuls ceux volon­taires proxi­maux sont impli­qués. Ensuite, lorsque la mala­die s’aggrave, on note une impli­ca­tion des muscles dis­taux et lisses.

Polymyosite

Pour la poly­myo­site, tant que l’inflam­ma­tion est limi­tée aux muscles proxi­maux, le patient se plaint de fatigue et de myal­gie. Il a aus­si des dif­fi­cul­tés à effec­tuer des mou­ve­ments très simples, tels que prendre des esca­liers, se lever de la chaise, sou­le­ver un poids, etc. Lorsque la myo­site atteint les muscles dis­taux et lisses, la myal­gie et les dif­fi­cul­tés motrices en viennent à impac­ter les mains et le sys­tème diges­tif. Les patients, à ce stade de la mala­die, souffrent de dys­pha­gie qui consiste en une déglu­ti­tion compliquée.

Ils ont donc des dif­fi­cul­tés pour écrire, uti­li­ser le cla­vier de l’ordinateur, etc. Il est rare que les muscles des yeux, du visage, du cœur et de la plante du pied soient affec­tés dans ce cas. D’ailleurs, il est éga­le­ment inha­bi­tuel que les ten­dons le soient. Dans les stades les plus avan­cés et les plus graves de la mala­die, cer­taines com­pli­ca­tions peuvent sur­ve­nir. Notam­ment au niveau des muscles qui appa­raissent sen­sibles à la pal­pa­tion et peuvent subir une atro­phie.

Dermatomyosite

En ce qui concerne la der­ma­to­myo­site, elle se dif­fé­ren­cie des autres par plu­sieurs cri­tères. La carac­té­ris­tique prin­ci­pale est que cette forme se mani­feste aus­si par la peau. En fait, les signes cuta­nés typiques, qui accom­pagnent la myal­gie, l’asthénie et l’atrophie mus­cu­laire, sont l’éruption cuta­née et la sclé­ro­der­mie. Une érup­tion cuta­née per­sis­tante pro­voque des taches de cou­leur rouge-vio­let au niveau des pau­pières et de la poitrine.

Le visage, les arti­cu­la­tions du genou et des épaules sont aus­si affec­tés. On note une sclé­ro­der­mie qui pro­voque de mul­tiples symp­tômes non seule­ment sur la peau, mais aus­si sur les organes internes. Ses consé­quences peuvent par­fois deve­nir très graves. Les effets de la sclé­ro­der­mie se résument comme suit :

  • Une peau rigide, épaisse et brillante,
  • Des doigts et des orteils déco­lo­rés (phé­no­mène de Raynaud),
  • La cal­ci­nose cutanée,
  • Le gon­fle­ment des mains et des pieds,
  • Les pro­blèmes car­diaques et pulmonaires,
  • L’hyperpigmentation et l’hypopigmentation,
  • La sèche­resse des yeux et de la bouche
  • L’arthrite.

La dys­pha­gie, l’œsophagite, les dif­fi­cul­tés de diges­tion ain­si que les ulcères gas­triques et intes­ti­naux sont éga­le­ment courants.

Myosite à inclusions

La myo­site à inclu­sions, par contre, entraîne une fai­blesse des muscles proxi­maux. Cela com­mence par les jambes et se ter­mine par les bras. Quand la mala­die pro­gresse, les muscles dis­taux des mains, des pieds et les muscles lisses de l’œsophage sont éga­le­ment impli­qués. Par consé­quent, une atro­phie mus­cu­laire est sus­cep­tible de se produire.

Myosite due à une infection

La myo­site infec­tieuse pro­voque des dou­leurs et une fai­blesse mus­cu­laire. Elle se carac­té­rise par :

  • Une forte fièvre,
  • Des fris­sons de froid,
  • Des maux de la gorge, de la toux,
  • De la fatigue,
  • Une rou­geur de la peau,
  • Le nez qui coule.

Cette symp­to­ma­to­lo­gie peut par­fois varier et aggra­ver d’autres signes cli­niques, selon l’agent infec­tieux à l’origine de la myo­site. Par exemple, si le micro-orga­nisme déclen­cheur est le virus Tri­chi­nel­la, le patient peut plus souf­frir de diar­rhée et de vomis­se­ments. S’il existe un virus des voies res­pi­ra­toires à la base, le patient peut avoir des crises res­pi­ra­toires plus ou moins graves.

Myosite associée à d’autres maladies

Les myo­sites

Lorsqu’une patho­lo­gie pro­voque aus­si une myo­site, le patient pré­sente les symp­tômes de la patho­lo­gie res­pon­sable. À ceux-ci s’ajoutent les mani­fes­ta­tions de l’inflammation mus­cu­laire. La sémio­lo­gie varie selon qu’il y a une myas­thé­nie grave, une thy­roï­dite d’Hashimoto, une tumeur ova­rienne, etc. Un fait inté­res­sant, concer­nant l’association entre la myo­site et les tumeurs, est sou­vent obser­vé. Il semble que 10 à 20 % des néo­plasmes déclenchent une inflam­ma­tion mus­cu­laire simi­laire à la der­ma­to­myo­site.

Myosite ossifiante

La for­ma­tion d’une masse osseuse anor­male pro­voque une fai­blesse et une dou­leur à la pal­pa­tion du muscle affec­té. Les symp­tômes n’apparaissent pas immé­dia­te­ment, mais plu­sieurs semaines après le trau­ma­tisme mus­cu­laire. Un signe par­ti­cu­lier, qui anti­cipe géné­ra­le­ment une myo­site ossi­fiante, est l’apparition d’un héma­tome post-trau­ma­tique.

Myosite d’origine médicamenteuse

En plus des dou­leurs mus­cu­laires et de l’asthénie, le patient souffre éga­le­ment de crampes fré­quentes. L’apparition des symp­tômes, dans ce type de myo­site, se pro­duit immé­dia­te­ment après la prise des médi­ca­ments qui ont pro­vo­qué la maladie.

Myosites : complications

Il convient de pré­ci­ser avant tout que tous les types d’inflammation mus­cu­laire décrits jusqu’à pré­sent ne sont pas dan­ge­reux. Néan­moins, il existe des formes plus sévères (celles asso­ciées à d’autres mala­dies). D’autres, moins graves, sont la myo­site ossi­fiante, la myo­site d’origine médi­ca­men­teuse et la myo­site pro­vo­quée par une infection.

Les formes les plus sévères peuvent avoir des com­pli­ca­tions très dan­ge­reuses pour la per­sonne atteinte. Les troubles car­dio-res­pi­ra­toires cau­sés par la sclé­ro­der­mie peuvent dégé­né­rer en bloc car­diaque, en péri­car­dite ou en infarc­tus du myo­carde. Les formes moins sévères, en revanche, impliquent un nombre limi­té de muscles. Les com­pli­ca­tions sont alors :

  • L’ulcération gas­tro-intes­ti­nale,
  • La pneu­mo­nie,
  • L’arythmie car­diaque,

Des pro­blèmes de déglu­ti­tion et de diges­tion sur­viennent très sou­vent. À long terme, ces troubles peuvent tou­te­fois s’aggraver.

Myosites : diagnostic

Pour éta­blir le diag­nos­tic d’une myo­site, le spé­cia­liste fera un exa­men phy­sique. Ce der­nier s’accompagne des tests ins­tru­men­taux et des tests de laboratoire.

Examen physique

Lors de l’exa­men phy­sique, la pre­mière étape consiste à inter­ro­ger le patient sur les symp­tômes res­sen­tis. À ce stade, les infor­ma­tions impor­tantes à recueillir sont :

  • La loca­li­sa­tion de la dou­leur mus­cu­laire,
  • La sen­sa­tion de faiblesse
  • La durée des perturbations.

À l’étape sui­vante, le méde­cin exa­mine les anté­cé­dents cli­niques du patient (mala­dies, affec­tions actuelles, anté­rieures) et les médi­ca­ments pris. La troi­sième et der­nière étape est le contrôle, par pal­pa­tion des muscles. Habi­tuel­le­ment, ceux tou­chés par la myo­site sont sen­sibles, dou­lou­reux, et comme s’ils conte­naient des gra­nules. Si ces trois véri­fi­ca­tions amènent à pen­ser qu’il s’agit bien d’une inflam­ma­tion des muscles, il fau­dra pro­cé­der à des exa­mens plus appro­fon­dis.

Tests instrumentaux

Le spé­cia­liste peut deman­der des tests ins­tru­men­taux. Par exemple, l’élec­tro­myo­gramme sert à mesu­rer l’activité élec­trique des muscles. Ce n’est pas du tout inva­sif. Quant à l’ima­ge­rie par réso­nance magné­tique (IRM), on l’utilise non pas tant pour recon­naître la myo­site. Cepen­dant, elle peut ser­vir à iden­ti­fier le meilleur endroit pour effec­tuer la biop­sie. Par ailleurs, la radio­gra­phie par rayons X per­met de res­sor­tir la pos­si­bi­li­té que l’origine des symp­tômes soit une myo­site ossi­fiante. L’examen uti­lise des rayon­ne­ments ioni­sants nocifs. Enfin, la tomo­den­si­to­mé­trie est utile en cas de sus­pi­cion de myo­site due à une infec­tion.

Tests de laboratoire

Les tests de labo­ra­toire consistent en tests san­guins et en une biop­sie musculaire.

Tests ou analyses de sang

À par­tir d’un simple pré­lè­ve­ment san­guin, il est pos­sible de mesu­rer les quan­ti­tés de cer­taines enzymes et molé­cules (anti­corps, auto-anti­corps et anti­gènes tumo­raux). Celles-ci atteignent cer­taines concen­tra­tions chez un patient sain et d’autres chez ceux atteints de myo­site. Par exemple, l’enzyme créa­tine kinase est quantifiée.

Chez les patients affec­tés, elle peut être 50 fois plus éle­vée que la nor­male. Si l’inflammation est due à un agent infec­tieux, cer­tains anti­corps sont éga­le­ment recher­chés. On peut aus­si son­der la pré­sence d’auto-anticorps dans le cas des der­ma­to­myo­site, poly­myo­site et myo­site à inclu­sion. Enfin, cer­tains anti­gènes tumo­raux sont mesu­rés pour com­prendre si la myo­site est appa­rue en rai­son d’un néoplasme.

Biopsie musculaire

Elle consiste à pré­le­ver et ana­ly­ser un petit échan­tillon de tis­su mus­cu­laire qui appar­tient au patient en obser­va­tion. La vision micro­sco­pique des fibres per­met de voir si une inflam­ma­tion se pro­duit ou non à l’intérieur des cel­lules. C’est un exa­men fiable qui per­met de confir­mer défi­ni­ti­ve­ment le pro­ces­sus inflam­ma­toire des muscles et donc une myosite.

Myosites : options de traitement

Il n’existe pas de remèdes défi­ni­tifs contre la myo­site. Tou­te­fois, il est pos­sible de trou­ver des approches selon le fac­teur déclen­cheur et la forme de la myo­site. Ces options reposent alors sur des médi­ca­ments et des chan­ge­ments de comportements.

Pour la polymyosite et la dermatomyosite

Le choix de médi­ca­ment pour ces deux formes de myo­site est très large. Cela com­mence géné­ra­le­ment par l’administration de cor­ti­coïdes comme la pred­ni­sone. Si ceux-ci ne fonc­tionnent pas, les immu­no­sup­pres­seurs et l’injection intra­vei­neuse d’immunoglobulines sont des alternatives.

Les pre­miers médi­ca­ments (Métho­trexate, Aza­thio­prine, Ciclo­spo­rine) réduisent la réponse auto-immune, qui affecte la san­té des muscles. Il en est de même pour la seconde alter­na­tive. Les pre­miers effets du trai­te­ment com­mencent à se faire sen­tir un ou deux mois après le début du trai­te­ment et les résul­tats sont sou­vent satisfaisants.

Pour la myosite à inclusions

Les trai­te­ments médi­ca­men­teux sont les mêmes que pour la poly­myo­site et la der­ma­to­myo­site. Cepen­dant, les résul­tats sont beau­coup moins satis­fai­sants. L’état de plu­part des patients atteints de cette forme de myo­site a ten­dance à s’aggraver au fil des ans.

Pour les autres formes dues à d’autres facteurs

Voi­ci les trai­te­ments spé­ci­fiques à chaque ori­gine de la myosite.

Traitement de la myosite d’origine infectieuse

Lorsque la myo­site est due à une infec­tion par des orga­nismes étran­gers, il est recom­man­dé de se repo­ser et de prendre des antal­giques et des anti-inflam­ma­toires. Tou­te­fois, outre ces options, le patient a éga­le­ment besoin d’une prise en charge spé­ci­fique selon l’agent infec­tieux res­pon­sable de la myosite.

Par exemple, en cas d’infection à Tri­chi­nel­la, le patient doit prendre du mében­da­zole ou de l’albendazole. En effet, c’est le moyen le plus sûr pour tuer le para­site. En pré­sence d’une infec­tion bac­té­rienne, il est indis­pen­sable d’administrer des anti­bio­tiques pour éli­mi­ner la bac­té­rie. Les infec­tions bénignes peuvent dis­pa­raître en 4 à 7 jours. Par contre, les plus graves peuvent prendre jusqu’à 3 semaines pour gué­rir.

Traitement des myosites associées à d’autres maladies

Lorsque la myo­site est due à d’autres patho­lo­gies, la thé­ra­pie la plus appro­priée doit être mise en place. Elle va per­mettre de résoudre à la fois l’inflam­ma­tion mus­cu­laire et la mala­die qui en est à l’origine. Se limi­ter à trai­ter uni­que­ment la myo­site n’offrirait que des avan­tages tem­po­raires, car tôt ou tard les symp­tômes reviendraient.

À la lumière de cela, les trai­te­ments varient d’un cas à l’autre. Par exemple, si le lupus éry­thé­ma­teux dis­sé­mi­né pro­voque l’inflammation des muscles, il faut opter pour des médi­ca­ments immu­no­sup­pres­seurs. Si, au contraire, les vic­times pré­sentent un can­cer du pou­mon, il fau­dra admi­nis­trer des médi­ca­ments anticancéreux.

Traitement de la myosite induite par les médicaments

Dans la myo­site d’ori­gine médi­ca­men­teuse, l’arrêt du trai­te­ment médi­ca­men­teux res­pon­sable est suf­fi­sant pour résoudre l’inflammation mus­cu­laire. Cepen­dant, il faut encore plu­sieurs semaines, voire des mois, pour en obser­ver les effets.

Options de traitement pour la myosite ossifiante

Dans le cas d’une myo­site ossi­fiante, il faut géné­ra­le­ment attendre que la masse osseuse dis­pa­raisse d’elle-même. Cela se pro­duit en quelques mois. Si cela n’arrive pas, cas plu­tôt rare, une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale est réa­li­sée pour l’ablation.

Myosites : prévention

La pré­ven­tion de cer­taines formes de myo­site est pos­sible. Pour ce faire, il fau­dra effec­tuer des vac­ci­na­tions annuelles qui visent à pré­ve­nir la grippe. Cela est vive­ment recom­man­dé pour les per­sonnes qui pré­sentent un sys­tème immu­ni­taire faible. On recom­mande aus­si de bien cuire la viande pour tuer les para­sites (Tri­chi­nel­la).

On décon­seille l’uti­li­sa­tion de drogues, par­ti­cu­liè­re­ment celles injec­tables. Il faut tou­jours employer un pré­ser­va­tif lors des rap­ports sexuels occa­sion­nels afin d’éviter les virus et les autres bac­té­ries. Une hygiène cor­po­relle est recom­man­dée. Aus­si fau­drait-il évi­ter la prise de médi­ca­ments sans recom­man­da­tion d’un pro­fes­sion­nel de la santé.

Myosites : pronostic

Pour une per­sonne atteinte de myo­site, le pro­nos­tic dépend de deux causes. D’une part, on note les causes sous-jacentes, d’autre part, le moment et le mode d’administration du traitement.

Les formes les moins sévères de la maladie

La myo­site ossi­fiante et la myo­site d’origine médi­ca­men­teuse ont tou­jours un pro­nos­tic posi­tif. Tou­te­fois, les causes doivent être cor­rec­te­ment inter­pré­tées et il fau­dra opter pour les mesures thé­ra­peu­tiques. Pour la myo­site infec­tieuse, le dis­cours est plus com­pli­qué et néces­site des consi­dé­ra­tions particulières.

Il faut un diag­nos­tic pré­coce du trouble et un trai­te­ment rapide qui garan­tissent que le pro­nos­tic est favo­rable. À l’inverse, un diag­nos­tic tar­dif ou erro­né et un trai­te­ment inap­pro­prié rendent le pro­nos­tic néga­tif. Cette deuxième pos­si­bi­li­té est un évè­ne­ment rare. À tel point que la myo­site due à une infec­tion a été incluse par­mi les formes moins sévères.

Les formes les plus sévères de la maladie

Les formes de myo­site avec pro­nos­tic poten­tiel­le­ment néga­tif com­prennent la poly­myo­site, la der­ma­to­myo­site, la myo­site à inclu­sions et la myo­site asso­ciée à d’autres mala­dies. Elles peuvent avoir des com­pli­ca­tions graves et la thé­ra­pie n’est pas tou­jours effi­cace. Cela, même lorsque le cas est dras­tique (comme dans la pré­sence d’une tumeur).

Cer­taines myo­sites de cause infec­tieuse, pro­vo­quées essen­tiel­le­ment par des virus et des micro-orga­nismes dan­ge­reux, font l’objet d’un pro­nos­tic peu favo­rable. Il s’agit par exemple du cas du virus du sida. Lorsqu’on ne trouve pas le trai­te­ment appro­prié, elles doivent être consi­dé­rées comme graves.

 

Derniers articles

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...

Utilisation des morphiniques d’action rapide

Les morphiniques d’action rapide sont des médicaments utilisés pour un soulagement efficace de la...

Cymbalta Duloxétine : Indications, effets indésirables et Précautions d’emploi

Apparu sur le marché depuis plusieurs années, Cymbalta est un médicament dédié au traitement...

Pour aller plus loin

Perte de cheveux : et si vous envisagiez la greffe ?

La greffe de cheveux est une technique chirurgicale qui a connu un énorme gain...

Comment se sevrer du tabac grâce à la cigarette électronique ?

Le nombre de fumeurs ne cesse de grimper. Pourtant, de nombreuses études continuent d’attester...

Utilisation des morphiniques d’action rapide

Les morphiniques d’action rapide sont des médicaments utilisés pour un soulagement efficace de la...