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Allergie au latex : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement

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Le latex est une sub­stance nor­ma­le­ment sans dan­ger. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est très employé dans la fabri­ca­tion de nom­breux pro­duits du quo­ti­dien. Cepen­dant, il s’avère que cer­taines per­sonnes sont sen­sibles à ce com­po­sant. On parle alors d’allergie au latex. Il s’agit d’une affec­tion qui cause bien plus de dégâts que ce que l’on pour­rait croire. Mal­heu­reu­se­ment, elle est peu connue, car étant une aller­gie rare. Par consé­quent, lorsqu’un indi­vi­du est atteint de cette der­nière, il assi­mile ses réac­tions immu­ni­taires à une infec­tion. Fort de cela, il urge alors d’en dire plus sur l’allergie au latex.

Allergie au latex : présentation

Dans sa forme ori­gi­nelle, le latex est une sub­stance lai­teuse, vis­queuse et natu­rel­le­ment pro­duite par l’hévéa. Il s’agit en réa­li­té d’un suc qui favo­rise la cica­tri­sa­tion de cet arbre lorsqu’il pré­sente des bles­sures. Pour l’obtenir, le tronc du végé­tal est le plus sou­vent incisé.

Une fois que le latex est recueilli, il subit divers trai­te­ments et obtient une forme plas­tique. Pris dans cet aspect, le com­po­sant est appe­lé caou­tchouc natu­rel et c’est ce der­nier qui entre dans la concep­tion de divers pro­duits domes­tiques et pro­fes­sion­nels comme les :

  • Tétines de biberons ;
  • Pré­ser­va­tifs ;
  • Bal­lons de baudruche ;
  • Bottes de pluie ;
  • Vête­ments ;
  • Élas­tiques.

Les pneus, gommes à papier, bon­nets de bain, gants médi­caux et che­wing-gums entrent éga­le­ment dans cette caté­go­rie d’objets faits à base de latex.

Définition de l’affection

L’allergie au latex désigne une réac­tion immu­ni­taire anor­male suite au contact avec le latex ou tout autre pro­duit conte­nant cette matière. Il faut bien com­prendre que cette hyper­sen­si­bi­li­té est liée à des pro­téines pro­duites par l’arbre à caou­tchouc, l’hévéa. Celles-ci demeurent pré­sentes dans le latex même après qu’il ait subi des transformations.

C’est donc plus spé­ci­fi­que­ment le contact avec ces pro­téines de latex qui conduit à la réac­tion aller­gique. Cette com­pré­hen­sion est néces­saire, car il existe des per­sonnes qui déve­loppent des réac­tions immu­ni­taires suite au contact avec des pro­duits faits de latex. Cette réponse n’est cepen­dant pas liée aux pro­téines de latex.

Elle est plu­tôt due à la pré­sence de cer­tains com­po­sés chi­miques syn­thé­tiques ajou­tés au latex durant son pro­ces­sus de trai­te­ment. C’est le cas de la poudre d’amidon et du dié­thyl­di­thio-car­ba­mate de zinc. Dans ce cas de réac­tion, on parle d’allergie au caou­tchouc.

Par ailleurs, il faut rete­nir que l’allergie au latex n’est pas une affec­tion à prendre à la légère bien que le risque d’en être atteint est de l’ordre de 1 %. Les consé­quences de cette réac­tion immu­ni­taire peuvent en effet être graves chez cer­tains indi­vi­dus. De plus, elle peut se mani­fes­ter au niveau de n’importe quelle par­tie du corps et inter­ve­nir à tout âge.

Allergie au latex : Causes

Les pro­téines de latex peuvent être absor­bées par la peau. Elles sont éga­le­ment sus­cep­tibles d’être inha­lées par l’individu lorsqu’elles sont pré­sentes dans l’air ambiant. Une fois au sein de l’organisme, des anti­corps se dirigent contre ces sub­stances. Cette réac­tion pro­voque la pro­duc­tion d’immunoglobulines E (IgE) dont la pré­sence se tra­duit par les signes allergéniques.

Les individus à risque

Si l’allergie au latex ne peut tou­cher que 1 % de la popu­la­tion géné­rale, il faut pré­ci­ser qu’elle affecte majo­ri­tai­re­ment une cer­taine caté­go­rie d’individus. Il s’agit des pro­fes­sion­nels du milieu médi­cal. Le taux de pré­va­lence lié aux tra­vailleurs de ce milieu est de 6 %.

Ce risque repose sur le fait qu’un grand nombre de four­ni­tures médi­cales sont faites de latex. C’est le cas des :

  • Alèses ;
  • Gout­tières pour soins dentaires ;
  • Tubu­lures des perfusions ;
  • Sté­tho­scopes ;
  • Ban­dages élastiques ;
  • Seringues dotées de joints en caoutchouc ;
  • Gants chi­rur­gi­caux.

C’est donc la mani­pu­la­tion de l’un de ces maté­riels qui pro­voque la réac­tion aller­gique. Le risque d’être sujette à cette der­nière est éga­le­ment assez éle­vé dans d’autres sec­teurs pro­fes­sion­nels comme :

  • L’alimentation ;
  • L’esthétique ;
  • La coif­fure ;
  • L’alimentation ;
  • L’entretien ;
  • L’industrie du caoutchouc.

Par ailleurs, d’autres types d’individus tels que les nour­ris­sons non allai­tés, les per­sonnes ato­piques, celles ayant subi des inter­ven­tions sur les voies uri­naires ou la spi­na bifi­da sont éga­le­ment sus­cep­tibles d’avoir une aller­gie au latex. Tout compte fait, s’il existe un fac­teur de pré­dis­po­si­tion, le risque d’être atteint de l’affection va de 3 à 10 %. 

Allergie au latex : le syndrome latex-fruit

Il n’y a pas qu’en mani­pu­lant un objet fait à base de latex qu’un indi­vi­du peut avoir une aller­gie à ce com­po­sant. Une telle affec­tion peut éga­le­ment se mani­fes­ter dans le cadre de cer­taines habi­tudes ali­men­taires.

En réa­li­té, tout comme l’hévéa, d’autres arbres pro­duisent aus­si des pro­téines de latex. Il s’agit par­ti­cu­liè­re­ment des végé­taux de la famille des Euphor­bia­cés. Une fois que ces arbres donnent leurs légumes ou fruits, ces der­niers contiennent à leur tour ces sub­stances protéiques.

En man­geant donc ces ali­ments, le consom­ma­teur est sus­cep­tible d’avoir des réac­tions aller­giques. Dans ce cas, on parle d’allergie croi­sée ou par­fois de syn­drome latex-fruit. Un tel méca­nisme ne s’identifie géné­ra­le­ment que chez un patient sur trois. Par ailleurs, les ali­ments connus pour don­ner ce genre d’affection sont notamment :

  • La noi­sette ;
  • Le kiwi ;
  • La papaye ;
  • La pêche ;
  • Le melon ;
  • La banane ;
  • L’avocat ;
  • Le rai­sin ;
  • La châ­taigne ;
  • Les fruits de la passion.

La consom­ma­tion du manioc ou l’usage du ricin peut être à la base du syn­drome latex-fruit.

Allergie au latex : symptômes

Aller­gie au latex

Bien qu’elle ne se mani­feste pas de la même façon chez tous les patients, l’allergie au latex pos­sède des symp­tômes per­met­tant de faci­le­ment l’identifier. Ces der­niers se regroupent en quatre caté­go­ries à savoir les réactions :

  • Sys­té­miques tou­chant l’ensemble du corps ;
  • Locales ;
  • Par irri­ta­tion chi­mique ;

Ce der­nier type de réponse exige dans cer­tains cas une sen­si­bi­li­sa­tion.

Le cas des réactions locales

Les réac­tions locales liées à l’allergie au latex sont de deux ordres. Elles peuvent être res­pi­ra­toires ou cuta­nées. Chez un indi­vi­du, seule l’une de ces réponses peut se mani­fes­ter. Dans cer­tains cas, elles peuvent toutes les deux appa­raître. Par­lant des réac­tions de type res­pi­ra­toire, elles se tra­duisent sou­vent par :

  • Des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires (essouf­fle­ments) ;
  • Un écou­le­ment nasal ;
  • Des irri­ta­tions ocu­laires ;
  • La toux ;
  • Des éter­nue­ments ;
  • Des lar­moie­ments.

Cette forme de réac­tion est celle qu’il faut le plus craindre, car elle peut très vite évo­luer vers des signes plus graves. C’est l’exemple de la crise d’asthme, de la conjonc­ti­vite, de la rhi­nite et sur­tout du choc ana­phy­lac­tique. Dans ce der­nier cas, la ten­sion arté­rielle du sujet baisse bru­ta­le­ment et s’en suit une perte de connaissance.

Pour que ce sévère symp­tôme puisse sur­ve­nir, il faut qu’il y ait un contact direct du latex avec les tis­sus cel­lu­laires de la per­sonne concer­née. Dans ce genre de méca­nisme, la bar­rière cuta­née est inexis­tante et l’allergène entre ain­si plus faci­le­ment en contact avec les par­ties internes de l’individu.

C’est ce type de contact qui se pro­duit lors des rap­ports intimes pro­té­gés (usage de pré­ser­va­tif en latex) ou quand on souffle dans un bal­lon de bau­druche.

Les réactions cutanées

Comme le laisse déjà si bien com­prendre l’intitulé de cette deuxième forme de réponse locale, les réac­tions cuta­nées s’observent au niveau de la peau. Tous les symp­tômes qui inter­viennent à ce niveau peuvent être réunis en trois types.

La dermatite de contact allergique

L’allergie au latex se mani­feste dans le cadre de cette réac­tion immu­ni­taire par :

  • Un épais­sis­se­ment de la peau ;
  • De petites cloques ;
  • Des rou­geurs.

Ici, les symp­tômes sont dits de type retard, car une fois que le patient est expo­sé au latex, il faut un temps de latence de 48 à 72 heures avant qu’ils ne sur­viennent. Ces signes aller­gé­niques peuvent appa­raître au niveau du point de contact ou dans des zones plus éloi­gnées. Ils ne sont pas vrai­ment graves et sont éga­le­ment sus­cep­tibles d’être évi­tés.

En effet, dans plus de 80 % des cas, ces symp­tômes appa­raissent suite au port de gants en latex. Il faut com­prendre que dans le cas de la der­ma­tite (eczé­ma) de contact aller­gique, l’affection n’est pas pro­vo­quée par les pro­téines de latex. Il s’agit plu­tôt d’une consé­quence de la réac­tion de l’organisme contre des sub­stances inter­ve­nant dans la pro­duc­tion du caoutchouc.

La dermatite de contact par irritation

À ce niveau, les symp­tômes géné­ra­le­ment recen­sés sont :

  • Le gon­fle­ment loca­li­sé ;
  • Les croûtes ;
  • Les déman­geai­sons ;
  • L’épaississement de la peau ;
  • Les rou­geurs.

Dans le cas de ce type de réac­tion cuta­née, le méca­nisme de sur­ve­nue des signes aller­gé­niques n’est pas à pro­pre­ment par­ler celui d’une aller­gie au latex. En véri­té, il n’est pas pos­sible de le dési­gner d’allergie.

Concrè­te­ment, l’organisme de l’individu réagit une fois que sa peau entre en contact avec des sub­stances chi­miques conte­nues dans cer­tains pro­duits comme les savons anti­sep­tiques et les désinfectants.

Il faut pré­ci­ser que ce phé­no­mène irri­ta­tif ne se pré­sente pas chez tous les indi­vi­dus. Il est géné­ra­le­ment favo­ri­sé par la trans­pi­ra­tion et la durée du contact avec le pro­duit allergénique.

L’urticaire de contact

Les réac­tions cuta­nées rela­tives à une aller­gie au latex peuvent aus­si prendre la forme de ce que l’on appelle l’urticaire de contact. Il s’agit d’un exemple typique de l’affection en cause, car le méca­nisme de sur­ve­nue de ses symp­tômes est rela­tif à la pro­duc­tion d’IgE.

Par­lant de ces der­niers, il s’agit de plaques rouges dotées d’un centre clair. Elles s’accompagnent sou­vent de déman­geai­sons. Ce sont des signes qui ont pour habi­tude de s’estomper après 24 heures.

Allergie au latex : Diagnostic

Aller­gie au latex

Le diag­nos­tic d’une aller­gie au latex part d’un bilan aller­go­lo­gique. Il s’agit d’un entre­tien cli­nique au cours duquel le méde­cin va s’intéresser aux condi­tions de sur­ve­nue de l’affection, les anté­cé­dents sani­taires de son patient et les symp­tômes qu’il a présentés.

Si suite à la recons­truc­tion patho­lo­gique de la per­sonne en cause, le cli­ni­cien sus­pecte une aller­gie au latex, il va pro­cé­der à des exa­mens de confir­ma­tion. Ain­si, le méde­cin a l’option entre :

  • Les tests de pro­vo­ca­tion aux allergènes ;
  • La prise de sang ;
  • Le prick-test.

Le pre­mier type d’examen est géné­ra­le­ment effec­tué pour iden­ti­fier l’intensité de l’affection. En ce qui concerne le deuxième type de test, il consiste à recher­cher dans le sang la pré­sence des anti­corps spé­ci­fiques (IgE) qui se dirigent contre l’allergène.

Quant au troi­sième exa­men, il est popu­laire, car étant assez fiable. Son prin­cipe est de mettre la peau du patient en contact avec le latex ou un pro­duit le conte­nant. Ensuite, il observe la réac­tion du sujet pour conclure s’il existe ou non une aller­gie au latex.

Allergie au latex : traitement

À l’heure actuelle, il n’existe pas de trai­te­ment contre l’allergie au latex. Néan­moins, le pro­fes­sion­nel de san­té peut pres­crire des pro­duits pour sou­la­ger les symp­tômes appa­rus. Pour évi­ter un nou­vel épi­sode d’allergie ou des com­pli­ca­tions, l’éviction est le mot d’ordre.

Le patient doit en effet adop­ter un mode de vie loin de tout objet à base de latex. Outre cela, chaque fois qu’il doit se rendre dans un milieu comme celui médi­cal où les pro­duits faits de latex abondent, il doit infor­mer son méde­cin de sa situa­tion. S’il n’en est pas capable, il doit avoir sur lui un badge visible et infor­mant sur son allergie.

Préservatif en latex : les alternatives

L’allergie au latex est certes un mal à ne pas négli­ger. Sa pré­sence ne doit pas conduire à l’abandon de cer­tains pro­duits comme le pré­ser­va­tif. Le non-usage de cette pro­tec­tion peut être fatal pour le sujet. Fort heu­reu­se­ment, ce der­nier peut uti­li­ser cet élé­ment sans craindre de pré­sen­ter des réac­tions allergiques.

Cela est pos­sible grâce à l’existence des pré­ser­va­tifs sans latex. Ces der­niers sont sou­vent faits en poly­iso­prène ou en poly­uré­thane. Par ailleurs, tout comme avec le pré­ser­va­tif, il existe des alter­na­tives pour les gants en latex. Ces der­nières sont conçues avec une matière appe­lée le nitrile.

 

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