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L’examen clinique du pied

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Pour contac­ter l’au­teur : Dr Claude Dapo­gny - Rhu­ma­to­logue mai 1997
L’exa­men cli­nique est le meilleur exa­men com­plé­men­taire en rhumatologie.

En ce qui concerne le pied, l’exa­men néces­site une bonne connais­sance de l’a­na­to­mie. (32 os, 31 arti­cu­la­tions!) Il faut savoir un mini­mum de la nou­velle nomen­cla­ture inter­na­tio­nale : astragale=talus, scaphoïde=os navi­cu­laire, péro­né= fibu­la, arti­cu­la­tion sous-astragalienne=articulation sub­ta­lienne, achille=tendon calcanéen.

Il est indis­pen­sable de bien connaître la nor­ma­li­té pour recon­naître le patho­lo­gique et de s’as­treindre au début au moins à un exa­men sys­té­ma­tique pour pro­gres­ser sémio­lo­gi­que­ment : c’est un long app­pren­tis­sage un peu bar­bant au départ mais au com­bien valo­ri­sant à terme , qui amé­liore la rela­tion méde­cin malade, favo­rise la confiance, per­met d’ex­pli­quer avec plus de convic­tion la non néces­si­té d’exa­mens com­plé­men­taires systématiques.

1)L’examen du pied est fait dans le cadre de l’exa­men cli­nique géné­ral ou rhu­ma­to­lo­gique : intri­ca­tion fré­quente avec des pro­blèmes extra-arti­cu­laires variés, der­ma­to­lo­giques( mycoses, ver­rues .…), vas­cu­laires, neu­ro­lo­giques notam­ment (de nom­breuses affec­tions neu­ro­lo­giques débutent au niveau du pied, par exemple les polynévrites).Même le syn­drome conver­sif existe :  » j’en ai plein les bottes ». (n’ou­bliez pas de faire enle­ver les chaus­settes lors de l’exa­men général)

2)L’examen peut être fait dans le cadre d’une consul­ta­tion podo­lo­gique : la cause majeure de consul­ta­tion sont les méta­tar­sal­gies puis viennent les troubles de la marche, les défor­ma­tions et les troubles trophiques.

3)Le spor­tif : un monde bien à part

Il faut bien exa­mi­ner la marche quand le patient rentre dans votre cabi­net, Le patient doit être désha­billé jus­qu’à la taille.Ne pas oublier d’exa­mi­ner les chaus­sures usa­gées( je pause, je tord, je plie), mine de ren­sei­gne­ments pour l’ex­plo­ra­tion des pro­blèmes sta­tiques et savoir conseiller le chaussage.

Il faut bien connaitre un pédi­cure-podo­logue pour les soins de pédi­cu­rie, les orthèses plan­taires, prises en charge par la SS ( les tarifs n’ont pas été revus depuis très long­temps, cer­tains les dépassent beau­coup, renseignez-vous),les orthèses d’or­teils ne sont pas nomen­cla­tu­rées et pour­tant si utiles pour cer­tains soins pal­lia­tifs. Le méde­cin reste le maitre pres­crip­teur des semelles, ne vous les lais­sez pas impo­ser, elles sont d’ailleurs sou­vent inutiles sur­tout chez l’en­fant ( en par­ti­cu­lier une orthèse plan­taire ne cor­rige pas un genu val­gum, ni un pied qui tourne en dedans – un pied creux ou plat bien tolé­ré ne jus­ti­fie pas de cor­rec­tion – les inquié­tudes ortho­pé­diques des mères sont la plu­part du temps injus­ti­fiées- , l’in­ves­tis­se­ment dans des chaus­sures coû­teuses est bien sou­vent inutile) Sur 100 pieds plats chez les enfants, 60% gué­rissent, 35% sont modé­rés et indo­lores, et 5% sont sévères dont 2% douloureux.

L’exa­men cli­nique du pied

Age

Pro­fes­sion

sport

Motif de consultation 

-dou­leur ‑troubles de la marche

-défor­ma­tion et dif­fi­cul­té de chaussage

-troubles tro­phiques

-autres

His­toire clinique 

-date début des troubles

-bru­tal

-pro­gres­sif

-fac­teurs déclenchants

-trau­ma­tiques ‑autres

- pré­do­mi­nance D‑G

Dou­leur

-siège pré­cis

-méca­nique, inflammatoire

-bru­lures, élan­ce­ment, piqûre

-uni­la­té­rale, bilatérale

-per­ma­nente, intermittente

Pied déchaus­sé

-marche :dérou­le­ment du pas

-sur la pointe

-sur le talon ‑sur le

bord externe, interne

-sta­tion debout

-assise plan­taire( podoscope)

- nor­male

- creux degré

- plat degré

-aplomb anté­rieur

-nor­mal

-affais­sé

-inver­sé

-pulpe orteil

-durillons siège 1 2 3 4 5

-assise talon­nière

-axe pos­té­rieur

-val­gus

-varus

-nor­mal

-pro­fil talon

-exces­sif

-insuf­fi­sant

-forme et orientation

-vue dor­sale

-orteils for­mule

-avant-pied

-hal­lux val­gus quin­tus varus triangulaire

- pied ancestral

-griffe type siège 1 2 3 4 5

-axe des membres inférieurs

-genu val­gum DIM=

-genu varum DIC=

-pied en décharge

-bilan arti­cu­laire

-sen­si­bi­li­té articulaire

-tibio-tar­sienne, sous-astra­ga­lienne, médiotarsienne

-lis­franc

- méta­tar­so-pha­lan­gienne 1 2 3 4 5

-IPP 1 2 3 4 5 ‑IPD 1 2 3 4 5

-hyper­laxi­té articulaire

-cota­tions droite gauche tibio-tarsienne

-flexion dor­sale

-flexion dor­sale 1ère MTP

-flexion plan­taire

-flexion dor­sale

éver­sion-inver­sion

pro­no­su­pi­na­tion avant-pied

sous-astra­ga­lienne

- point douloureux

- réduc­ti­bi­li­té des vices statiques

Explo­ra­tion ten­di­no-apo­né­vro­tique ten­don de la région sous cal­ca­néenne rétro­cal­ca­néenne interne externe apo­né­vrose plantaire

Exa­men neurologique

Exa­men vasculaire

Exa­men dermatologique

-tro­phi­ci­té oedème

- ongles

-mycose Pied chaussé

-marche

- boi­te­rie

-pas­sage du pas

-attaque du pas

-chaus­sure

-usure

-défor­ma­tion

orthèses déjà por­tées : valables, non valables

Bilan radio­gra­phique

Scin­ti­gra­phie

IRM

TOMODENSITOMÉTRIE

Semelles pré­vues

Inter­ven­tions prévues

Consul­ta­tion podo­lo­gique en pra­tique Il faut bien exa­mi­ner la démarche spon­ta­née de votre patient, de votre salle d’at­tente à votre cabi­net de consul­ta­tion, boi­te­rie en par­ti­cu­lier, aide d’une canne ? et de quel coté ( en prin­cipe tou­jours du coté oppo­sé à la douleur).

L’in­ter­ro­ga­toire est capi­tal en rhu­ma­to­lo­gie et l’on doit insis­ter sur les points suivants :

- les motifs de la consultation

- les fac­teurs déclen­chants, trau­ma­tismes, acti­vi­tés phy­siques inha­bi­tuelles et sportives

- la loca­li­sa­tion pré­cise de la dou­leur avec le doigt (car elle oriente en grande par­tie le diag­nos­tic étio­lo­gique), en pré­ci­sant son carac­tère méca­nique ou inflammatoire

- le mou­ve­ment, l’ap­pui, la chaus­sure, trouble le sché­ma habi­tuel­le­ment connu, méca­nique-inflam­ma­toire -, le carac­tère uni ou bila­té­ral, symé­trique ou non des symp­tômes .Les condi­tions d’ap­pa­ri­tion de la dou­leur sont domi­nées par la notion d’ap­pui, la rai­deur est rare­ment une grosse gêne en soi.

- la gêne à la marche, le chaus­sage habituel. -

les atcds per­son­nels et fami­liaux( pen­ser à l’in­suf­fi­sance osseuse)

- cer­tains médi­ca­ments sont dan­ge­reux notam­ment les qui­no­lones pour

les ten­dons, les cor­ti­coides pour les ten­dons et pour les os.

L” ins­pec­tion du pied se fait au mieux sur un podo­scope , (appa­reil qui cepen­dant n’est pas indis­pen­sable à mon avis car outil pure­ment sta­tique) où l’on peut faire le tour du malade.L’inspection exa­mine les deux pieds même quand un seul est en cause.

Vu d’en haut, le tarse est légè­re­ment dévié en dehors par rap­port à l’ar­riere-pied Le canon des orteils est-il grec ( 2ème orteil plus long que le pre­mier, canon de la bau­té, le pied le plus facile à chausser),égyptien ( le plus fré­quent) ou carré.

La géo­mé­trie ances­trale du méta­tarse, briè­ve­té exces­sive et le varus abu­sif du pre­mier méta­tar­sien qui est trop mobile, existe dans un cas sur six : l’in­suf­fi­sance du pre­mier rayon qui en découle , explique l’hal­lux val­gus, le syn­drome dou­lou­reux du second rayon et la méta­tar­sal­gie médiane.

Les orteils doivent repo­ser à plat sinon il existe une griffe. L’arche interne reste au des­sus du sol, l’on peut pas­ser le doigt en des­sous ( dans le cas contraire il existe un pied plat ou valgus),l’arche externe est au contact du sol sinon il existe un pied creux.L’axe cal­ca­néum-talon-achille est per­pen­di­cu­laire au sol (l’axe de l’ar­rière-pied peut avoir un val­gus qui ne doit pas dépas­ser 5°, le varus est tou­jours patho­lo­gique exis­tant sur­tout dans les pieds creux). Il existe une arche anté­rieure au niveau des têtes méta­tar­siennes seule­ment en décharge. Il faut recher­cher un excès de tor­sion du sque­lette jam­bier, un défaut d’axe au niveau du genou,un pro­blème au niveau de la jambe

L’exa­men doit être orien­té par l’emplacement de la dou­leur qui au niveau du pied est per­cue non loin de la cause en général

Il ne faut pas oublier l’es­pace inter­di­gi­tal, loca­li­sa­tion pri­vi­lé­giée des mycoses ( fis­su­ra­tion, des­qua­ma­tion odo­rantes presque pathog­no­mo­niques, à trai­ter au moindre doute et sans pré­lè­ve­ment préa­lable en géné­ral) et des ¦ils de per­drix sou­vent la consé­quence d’un chaus­sage trop ser­ré jus­ti­fiant de sépa­ra­teurs d’or­teils du com­merce si néces­saire sur mesure en élas­to­mère de sili­cone. L’hy­per­hy­drose est très han­di­ca­pante et si les soins locaux sont insuf­fi­sants, il faut savoir pro­po­ser des séances de iono­pho­rèse, 5 séances sur un mois , l’ap­pa­reil peut être ache­té par le patient si nécessaire.

Il ne faut pas confondre les durillons avec les ver­rues ( arron­dies qui repoussent les sillons de l’é­pi­derme, ne sont pas loca­li­sées en géné­ral au niveau des points d’ap­pui, masse blan­châtre fila­men­teuse après abla­tion de la couche cor­née, super­fi­cielle, papilles hyper­tro­phiques rouges), la tâche blan­châtre, jau­nâtre de la mycose unguéale et l’ongle incar­né (le trai­te­ment consiste en l” abla­tion chi­rur­gi­cale de la matrice de l’ongle sous anes­thé­sie locale et phé­no­li­sa­tion) Il existe tou­jours une rai­son méca­nique aux dys­tro­phies unguéales.

Les par­ties molles réagissent par une hyper­ké­ra­tose à l’hy­per­pres­sion, la dou­leur est en rap­port avec l’is­ché­mie sous-jacente, puis peu à peu appa­rait une atro­phie du capi­ton plantaire.Si l’hy­per­ké­ra­tose est ponc­tuelle ou limi­tée cela corr­res­pond à un cor, lor­qu’elle est plus éten­due à un durillon.

A l’exa­men de la chaus­sure il existe nor­ma­le­ment une usure para­mé­diane, externe, et limi­tée. Il faut exa­mi­ner le cuir, le contre­fort, la bonne pliure au niveau des têtes méta­tar­siennes, l’en­rou­le­ment, le cam­brion, pra­ti­quer le test de l’es­so­rage . L’as­sise plan­taire normale

-en bipo­dal équi­li­bré, il existe 3 arches, repo­sant sur 3 piliers squelettiques

-2 piliers anté­rieurs : 1ère et 5 ème tête métatarsienne

-un pilier pos­té­rieur large : tubé­ro­si­té pos­té­rieure calcanénne

-l’arche anté­rieure est tran­ver­sale, en fait cla­vier du 1er à la 5ème tête méta­tar­sienne, les arches lon­gi­tu­di­nale interne et externe

l existe un ovale talon­nier, une bande externe plus res­treinte, l’isthme, une bande trans­ver­sale anté­rieure, l’axe anté­ro-pos­té­rieur de l’o­vale va cou­per l’ap­pui pul­paire au niveau du 2ème orteil.

L’isthme est au centre du problème

- rétré­ci, cela cor­res­pond au pied creux qui repré­sente 90%des pieds statiques

- élar­gi, au pied plat, beau­coup plus rare 3% il n’est pas rare que les assises plan­taires soient asy­mé­triques( gau­che­rie ou droi­te­rie du pied —-> laté­ra­li­sa­tion fré­quente de la souffrance)

Il faut deman­der au malade de mar­cher, nor­ma­le­ment comme dans la rue si pos­sible, puis sur les pointes et sur les talons, sau­tiller en bipo­dal puis en uni­po­dal, s’ac­crou­pir talons-fesses sans rele­ver les talons ( recherche d’ar­gu­ment en faveur d’un achille court), faire le test de Free­man en cas de séquelles d’en­torse ( mon­tée sur la pointe du pied côté sain puis patho­lo­gique, yeux ouverts puis fer­més pour appré­cier le degré d’ins­ta­bi­li­té de la cheville).

L’exa­men pro­pe­ment dit, sujet cou­ché sur le dos, les bras le long du corps, éven­tuel­le­ment un cous­sin sous le creux popli­té, et aus­si en décu­bi­tus ven­tral pour l’exa­men de l’arr­rière pied en particulier.Il faut tou­jours pen­ser à l’a­na­to­mie en pal­pant ( os en géné­ral sous-cuta­né, leurs saillies consti­tuent les points de réfé­rence les plus pra­tiques pour la palpation).Certains pré­fèrent exa­mi­ner le patient en posi­tion assise, jambes pen­dantes , assis devant lui. Nous n’in­sis­te­rons que sur les points cli­niques les plus impor­tants concer­nant chaque région du pied.Ne jamais oublier de faire un exa­men comparatif.

EXAMEN DU METATARSE

- il faut ana­ly­ser les défor­ma­tions de l’a­vant ‑pied dans le plan horizontal

- sur le patient en charge, avec deux doigts véri­fier s’il existe un com­ble­ment du méplat à la par­tie anté­rieure de chaque espace, entre les extenseurs.

- en décharge, la for­mule des orteils, l’exa­men de la plante du pied sou­vent mieux vue en décu­bi­tus ven­tral genoux à 90°, qui est le « miroir du pied », véri­fier la sou­plesse de la barre méta­tar­sienne par la manoeuvre de l’en­rou­le­ment de l’a­vant-pied, recher­cher une dou­leur à la pres­sion plan­taire de chaque tête méta­tar­sienne, puis à la face dor­sale de la dia­physe. Pour chaque espace inter­mé­ta­tar­sien, diver­gence des 2 orteils?recherche de souf­france du nerf digi­tal sur­tout dans le 3ème espace,un seul de ces signes suf­fi­sant pour le dg de Mor­ton- son­nette à la par­tie ant-inf de l’es­pace inter­ca­pi­to­mé­ta­tar­sien, lasègue d’or­teil, pres­sion laté­ro-laté­rale de l’a­vant-pied, dou­leur lors de la fric­tion entre les têtes méta­tar­siennes, hypo­es­thé­sie en feuillet de livre.

- véri­fier l’ab­sence de dou­leur au niveau des sésa­moïdes dans les dou­leurs du pre­mier rayon, sous la pre­mière tête.

EXAMEN DU TALON

- regar­der le patient mar­cher nor­ma­le­ment « comme dans la rue », puis sur les pointes, et sur les talons, sau­tiller en bi puis en uni­po­dal, faire le bilan dyna­mique de l’A­chille en deman­dant une élé­va­tion uni­po­dale sur les pointes et l’ac­crou­pis­se­ment talon au sol ( dou­leur à l’é­ti­re­ment), recher­cher un achille court en chif­frant la flexion dor­sale du pied 20 à 30° genou flé­chi, 0° si le genou est tendu.Le ten­don d’A­chille est une grande vic­time du sport.Tester éga­le­ment le jam­bier pos­té­riuer et les péro­niers latéraux.

- la pal­pa­tion du talon à sa par­tie plan­taire anté­ro-interne, siège élec­tif de la tal­al­gie plan­taire commune.

EXAMEN DE LA SOUS-ASTRAGALIENNE

Elle per­met une bas­cule en dedans et en dehors de l’ar­rière pied.L’examen est plus facile en décu­bi­tus ventral.

- la dou­leur est loca­li­sée en des­sous du coup de pied sou­vent à maxi­mun externe,surtout à la marche en ter­rain irré­gu­lier, limi­ta­tion sur­tout cal­ca­néo-varus avec des points dou­lou­reux essen­tiel­le­ment au niveau de l’in­ter­ligne externe (sinus du tarse : la pulpe du doigt s’y loge plus facilement)

- pour étu­dier sa mobi­li­té prendre la che­ville dans une main et dans l’autre main on bas­cule le talon de dedans en dehors, à com­pa­rer avec le coté oppo­sé quand celui-ci est sain

EXAMEN DU MEDIO-PIED 

- c’est une zone fron­tière cor­res­pon­dant à l’isthme, sou­vent négli­gée, elle per­met des petits mou­ve­ment de tor­sion qui ne sont pas chif­frables et sont à com­pa­rer avec le côté opposé.Avec la sous-astra­ga­lienne, elle consti­tue une enti­té fonc­tion­nelle, le com­plexe arti­cu­laire de l’arriere-pied.

- le tuber­cule du sca­phoide est à 4 cm de la mal­léole interne( inser­tion du jam­bier pos­té­rieur) et à 7 cm il y a la face interne du 1er cunéi­forme( inser­tion du jam­bier anté­rieur). Le mus­cu­lo-cuta­né passe au niveau de la par­tie médiane de la face dor­sale du médio­pied ( signe de Tinel)

- pour exa­mi­ner le Cho­part, une main fixe le coup de pied, l’autre empaume le talon et le fait tour­ner en dedans et dehors.

- pour exa­mi­ner le Lis­franc, pres­sion laté­ro-laté­rale de la par­tie anté­rieure du médio­pied. Une main empaume et fixe le tarse anté­rieur, l’autre imprime à la palette méta­tar­sienne des mou­ve­ments de tor­sion et antéro-postérieur.

Exa­men de la tibio-tarsienne

- il faut recher­cher un épan­che­ment : les 2 pouces sont appli­qués à la face anté­rieure de la che­ville tan­dis que les autres doigts des 2 mains com­priment les gout­tières rétromalléolaires.

- La flexion dor­sale est de 20 à 30°, la flexion plan­taire est de 40 à 50° ( la dimi­nu­tion de la flexion dor­sale irré­duc­tible cor­res­pond en géné­ral à la rétrac­tion du tri­ceps sural)

- il faut recher­cher des mou­ve­ments anor­maux de la tibio-tar­sienne, sur­tout lors de l’exa­men des séquelles d’ins­ta­bi­li­té d’en­torse : tiroir astra­ga­lien en flexion plan­taire, bal­lo­te­ment astra­ga­lien. (Il ne faut pas oublier le test de Freemann )

Sys­té­ma­ti­que­ment sera fait un exa­men neu­ro­lo­gique suc­cinct, en insis­tant sur le bilan de la force mus­cu­laire com­pa­ra­tif, du tonus par la manoeuvre du bal­lo­te­ment, la recherche d” un clo­nus du peid, d’un signe de Ros­so­li­mo ou de Babins­ki, un seul signe cen­tral per­met le diag­nos­tic de lésion cen­trale, sans oublier bien sûr les achilléens.

Les pouls péri­phé­riques seront sys­té­ma­ti­que­ment recherchés.

L’exa­men cli­nique ter­mi­né , il ne faut hési­ter à ponc­tion­ner la tibio-tarsienne,qui est une arti­cu­la­tion ser­rée, à la hau­teur de la pointe des mal­léoles, entre le jam­bier anté­rieur et l’ex­ten­seur, plus rare­ment une téno­sy­no­vite, en deman­dant sys­té­ma­ti­que­ment ‚la for­mule cyto­lo­gique, la recherche de micro­cris­taux, l’exa­men bac­té­rio­lo­gique n’é­tant néces­saire que si il existe plus de 1000 élé­ments par mm3.

En pra­tique

Le diag­nos­tic est évident en général :

-la patho­lo­gie méca­nique ‑creux, méta­tar­sal­gie, talagie,

- plus rare­ment le rhu­ma­tisme inflam­ma­toire de diag­nos­tic en géné­ral facile sur­tout si le contexte de rhu­ma­tisme est connu. Il faut l’é­vo­quer chez l’homme jeune qui souffre d’un ou deux arrière-pieds.

- par­fois il n’y a aucun diag­nos­tic de cer­ti­tude , cepen­dant l’exa­men est très ras­su­rant, il faut alors don­ner du temps au temps avec si néces­saire un trai­te­ment symp­to­ma­tique en deman­dant au patient de recon­sul­ter en cas d’ap­pa­ri­tion de faits nou­veaux, de per­sis­tance ou aggra­va­tion des symp­tomes au delà de 3 à 4 semaines pour refaire éven­tuel­le­ment des radio­gra­phies dans l’hy­po­thèse d’une mala­die à déca­lage radio-cli­nique- frac­ture de fatigue, algo­dy­stro­phie, ostéonécrose‑, ou après avoir réexa­mi­né le pied déci­der d’in­ves­ti­ga­tions com­plé­men­taires, bio­lo­gie ou ima­ge­rie. Les patients ne reprochent jamais un retard diag­nos­tic si l’on a pris le soin de leur expli­quer notre conduite diag­nos­tique et que notre porte leur reste ouverte.

Le diag­nos­tic jus­ti­fie des exa­mens com­plé­men­taires, fonc­tion de l’o­rien­ta­tion clinique

-radio­gra­phies stan­dard avec par­fois des comparatifs

- les 3 inci­dences les plus impor­tantes sont le pro­fil interne en charge, la face en charge de l’a­vant-pied( sou­vent 2 cli­chés sépa­rés), le dérou­lé ( vue plan­to-dor­sale oblique cou­chée) ou pro­fil oblique externe cou­ché, moins sou­vent l’in­ci­dence de Meary.

-si les radio­gra­phies simples sont nor­males, il faut se poser la ques­tion de l’in­té­rêt d’une scin­ti­gra­phie et ce d’au­tant que la symp­to­ma­to­lo­gie fonc­tion­nelle (dou­leur) ne coïn­cide pas tou­jours avec la topo­gra­phie de la lésion. Savoir que l’é­cho­gra­phie peut être utile dans le diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel par­fois dif­fi­cile des méta­tar­sal­gies, syn­drome dou­lou­reux du second rayon, Mor­ton ou bur­site intercapitométatarsienne?.

Quelques apho­rismes

La patho­lo­gie du pre­mier rayon ne se résume pas à la crise de goutte.Ne pas oublier que la goutte n’a pas dis­pa­ru, savoir y pen­ser chez la femme qui est méno­pau­sée et qui prend des diurétiques.

La chi­rur­gie ne sup­prime sou­vent pas les orthèses plantaires.Il n’y pas de trai­te­ment médi­cal de l’hal­lux val­gus vali­dé, le trai­te­ment n’est pas sys­té­ma­ti­que­ment chi­rur­gi­cal loin s’en faut, les conseils de chaus­sage peuvent suffire.Ne pas oublier de bien véri­fier les pouls péri­phé­riques avant toute inter­ven­tion chi­rur­gi­cale sur les pieds.Insister sur l’hy­giène des pieds chez le diabétique.

La poly­ar­thrite débute et atteint sur­tout l’a­vant-pied alors que c’est plu­tot l’ar­rière-pied pour la spondylarthropathie.

L’ar­those est presque tou­jours post-trau­ma­tique sauf au niveau du lis­franc et sur­tout de la 1ère MTP.( au niveau de la che­ville, l’ar­throse pri­mi­tive n’existe pas)

Pen­ser à l’al­go­dy­stro­phie devant des tableaux dérou­tants, c’est une bonne indi­ca­tion de la scintigraphie.Le pied est la loca­li­sa­tion élec­tive des frac­tures de fatigue.

Pen­ser à une synos­tose du tarse devant un pied plat contrac­tu­ré chez l’adolescent.

L’é­pine cal­ca­néenne n’est pas indis­pen­sable au diag­nos­tic de myoa­po­né­vro­site plan­taire. Toute plaie anfrac­tueuse doit gué­rir par le fond .

La loca­li­sa­tion la plus fré­quente du névrome de Mor­ton est le 3ème espace inter­mé­ta­tar­sien. Atten­tion aux infil­tra­tions sans dg pré­cis : cela peut pré­ci­pi­ter par exemple la luxa­tion d’un syn­drome dou­lou­reux du second rayon.

La réédu­ca­tion a peu d’in­té­rêt dans la patho­lo­gie du pied sauf cas particulier.

Une orthèse plan­taire ne cor­rige pas une patho­lo­gie d’orteils

Conseils pour un patient por­tant des semelles

Conseils de chaussage

Réfé­rences

Lire abso­lu­ment les articles du Dr BRAUN qui a été pré­sident de la socié­té fran­caise de méde­cine et chi­rur­gie du pied.

Les mono­gra­phies de podo­lo­gie de Montpellier.

MASSON- J‑C CLAUSTRE et L SIMON.

Redé­cou­vrir l’exa­men cli­nique, clé du diag­nos­tic, O BLETRY( for­mé à l’é­cole GODEAU), MOIN Edi­teur 1995 Atlas de radio­lo­gie du pied, J MONTAGNE ; MASSON 2ème édi­tion 1985)

wbm@esculape.com
Som­maire FMC

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