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La Leptospirose : causes, symptômes et traitements

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La lep­to­spi­rose est l’une des mala­dies consi­dé­rées comme « négli­gées ». Néan­moins, elle pro­voque au moins un mil­lion de cas sévères par­mi les hommes à tra­vers le monde. Elle est pro­vo­quée par une bac­té­rie très viru­lente. Ses symp­tômes sont très peu spé­ci­fiques et elle se déroule en deux phases. Les signes dis­pa­raissent géné­ra­le­ment après la pre­mière phase. Mais lorsqu’elle évo­lue vers la seconde phase, elle peut cau­ser de graves dom­mages irré­ver­sibles et même la mort. Quelles sont les causes de la lep­to­spi­rose et com­ment la traiter ?

Définition : qu’est-ce que c’est que la leptospirose ?

La lep­to­spi­rose est une mala­die grave quand elle n’est pas vite détec­tée et trai­tée. Elle est pro­vo­quée par la Lep­tos­pi­ra. Ces bac­té­ries ont une forme de spi­rale du nom de spi­ro­chètes.

La plu­part du temps, les humains attrapent la mala­die par le contact avec de l’eau conta­mi­née ou avec la terre, lors des acti­vi­tés menées hors de chez eux.

Cette patho­lo­gie se mani­feste géné­ra­le­ment en deux phases espa­cées de quelques jours. Au cours de cha­cune d’elles, un cer­tain nombre de symp­tômes sont visibles chez le patient. Il importe de pré­ci­ser que la seconde est dan­ge­reuse. Si elle ne cause pas la mort, elle pro­voque de gros dégâts au niveau de nom­breux organes comme les reins, le foie, etc.

En outre, on observe ce mal chez de nom­breux ani­maux domes­tiques comme sau­vages. Les pre­miers sont les rats et autres ron­geurs sui­vis des chiens, des bovins, des mou­tons, des che­vaux, des porcs, des chèvres, etc. Par­mi ces ani­maux, cer­tains sont seule­ment por­teurs et trans­mettent la mala­die à leurs sem­blables et aux humains par les urines. D’autres encore sont seule­ment infec­tés et finissent par mourir.

L’homme attrape la mala­die par le contact avec les eaux et sols infec­tés par les urines d’animaux, elles aus­si infec­tées. Il peut aus­si se faire infec­ter par un contact direct avec un ani­mal infecté.

Les épi­dé­mies sont très fré­quentes suite à de fortes pluies et inon­da­tions. En effet, la bac­té­rie de la lep­to­spi­rose est capable de sur­vivre sur plu­sieurs voire des mois dans des cours d’eau comme les étangs et les lacs. Néan­moins, il leur suf­fit de quelques heures pour dis­pa­raître dans de l’eau salée.

L’autre pro­blème avec cette mala­die, c’est que ses symp­tômes sont très peu spé­ci­fiques. Ils sont plu­tôt de type pseu­do-grip­pal. Pour la grande majo­ri­té, ils dis­pa­raissent spontanément.

Épidémiologie de la leptospirose

La lep­to­spi­rose est une mala­die qui sur­vient par­tout dans le monde, mais elle sévit plus dans les zones tro­pi­cales. Elle touche par exemple, envi­ron 600 per­sonnes par an dans la France métro­po­li­taine. Cela repré­sente une inci­dence annuelle située entre 0,4 et 1 sur 100 000 habi­tants. Par contre, cette inci­dence se mul­ti­plie par 50 et même 100 dans les régions tro­pi­cales, les pays de l’Amérique latine, les col­lec­ti­vi­tés d’Outre-mer fran­çaises, et de l’Asie du Sud-Est.

Plus géné­ra­le­ment, on recense un peu plus d’un mil­lion de cas de lep­to­spi­rose chaque année à tra­vers le monde. Il a un taux de mor­ta­li­té d’environ 10 %.

Quant à sa sai­son­na­li­té, la lep­to­spi­rose est très pré­cise et se mul­ti­plie plus pen­dant les sai­sons plu­vieuses dans les zones tro­pi­cales. Elle se pro­nonce plu­tôt pen­dant les sai­sons esti­vo-autom­nales des pays tem­pé­rés à cause des bai­gnades en eau douce par exemple.

Cer­taines pro­fes­sions sont plus à risque pour la lep­to­spi­rose. Il s’agit des per­sonnes en contact avec la sale­té comme les agri­cul­teurs, les égou­tiers, les éboueurs, les éle­veurs, etc. On peut aus­si citer les per­sonnes qui se plaisent dans les loi­sirs nau­tiques comme le kayak, le canoë, la bai­gnade, la pêche, le canyon­ning, et les acti­vi­tés comme la chasse, etc.

Quelle est la cause de la leptospirose ?

Les bac­té­ries res­pon­sables de la lep­to­spi­rose sont des patho­gènes de l’espèce Lep­tos­pi­ra Inter­ro­gans. Elles se déve­loppent et se main­tiennent aisé­ment dans les milieux externes comme les sols boueux et les eaux douces. Ce qui fait de ces endroits les lieux de conta­mi­na­tion par excellence.

Les humains s’infectent par le simple contact avec des milieux humides ou liquides souillés. Les meilleurs moyens d’accès sont les peaux lésées et les muqueuses comme le nez et la bouche.

Quels sont les symptômes de la leptospirose ?

Cette mala­die se mani­feste de diverses manières allant d’un simple syn­drome grip­pal et peut aller jusqu’à une atteinte vis­cé­rale. Son évo­lu­tion peut être sub­di­vi­sée en deux phases.

Les deux phases de la leptospirose

La pre­mière est la phase sep­ti­cé­mique. Lorsqu’une per­sonne est infec­tée par la bac­té­rie res­pon­sable de la lep­to­spi­rose, il lui faut une période d’incubation allant de 4 à 14 jours. Après l’incubation, les pre­miers symp­tômes obser­vés sont les suivants :

  • Maux de tête ;
  • Une forte fièvre accom­pa­gnée de frissons ;
  • Des dou­leurs arti­cu­laires réparties ;
  • Mal de gorge ;
  • Fortes dou­leurs mus­cu­laires au dos et aux mollets ;

Ces symp­tômes appa­raissent bru­ta­le­ment et peuvent s’accompagner d’un rou­gis­se­ment des yeux. Il arrive éga­le­ment que les patients atteints toussent avec quelques gouttes de sang dans les expec­to­ra­tions. Cette toux est sus­cep­tible de pro­vo­quer une dou­leur tho­ra­cique. Géné­ra­le­ment, ces symp­tômes dis­pa­raissent spon­ta­né­ment au bout d’une semaine environ.

Dans le cas contraire, la mala­die com­mence sa deuxième phase : la phase immune. En effet, le sys­tème immu­ni­taire pro­voque une inflam­ma­tion en lut­tant contre les bac­té­ries. Ain­si, les symp­tômes reprennent après quelques jours.

Plus spé­ci­fi­que­ment, la fièvre qui reprend peut déve­lop­per une inflam­ma­tion dans la zone des méninges, les tis­sus qui entourent le cer­veau et la moelle épi­nière : on parle de ménin­gite. Cette der­nière quant à elle, est res­pon­sable de maux de tête et de la rai­deur de la nuque. D’un autre côté, il peut y avoir de graves impacts sur les poumons.

Il faut noter que lorsqu’une femme enceinte est atteinte de lep­to­spi­rose, elle a de très fortes chances de faire une fausse couche.

Le syndrome de Weil

Au cours de la phase immune, le patient peut aus­si souf­frir du syn­drome de Weil. Il se mani­feste par une fièvre, une jau­nisse, une ten­dance aux hémor­ra­gies et une insuf­fi­sance rénale. En effet, la jau­nisse n’est rien d’autre qu’un jau­nis­se­ment de la peau et du blanc des yeux cau­sé par des lésions hépa­tiques.

Le syn­drome pro­voque éga­le­ment des épi­sodes de toux pen­dant les­quels le patient saigne par le nez ou crache du sang. Le patient peut éga­le­ment subir des hémor­ra­gies au niveau des tis­sus de la peau, des pou­mons et rare­ment du tube diges­tif indui­sant une ané­mie.

Hor­mis le foie et les reins, le cœur et les pou­mons sont aus­si expo­sés à des dégâts à cette étape.

Habi­tuel­le­ment, les patients gué­rissent lorsqu’ils ne pré­sentent pas de jau­nisse. Mais, 5 à 10 % par­mi les per­sonnes qui la pré­sentent finissent par mou­rir sur­tout s’ils ont plus de 60 ans.

Le risque de mou­rir de la lep­to­spi­rose s’accroît lorsqu’il y a des chan­ge­ments dans la fonc­tion cog­ni­tive, de l’insuffisance res­pi­ra­toire, une insuf­fi­sance rénale ou encore une hémor­ra­gie interne.

Comment s’établit le diagnostic de la leptospirose ?

Les pro­fes­sion­nels de la san­té peuvent soup­çon­ner la lep­to­spi­rose auprès de per­sonnes pré­sen­tant un ou plu­sieurs par­mi les symp­tômes cités plus haut et ayant séjour­né dans une région à risque. Bien enten­du, une région à risque est une région où le mal sévit ou a déjà sévi.

Lorsqu’un méde­cin sus­pecte un cas de lep­to­spi­rose, il ordonne la tenue de cer­tains exa­mens pour confir­mer ou infir­mer son diag­nos­tic. Pour ce faire, il se base sur des exa­mens de sang, d’urine et quel­que­fois, de liquide cépha­lo­ra­chi­dien qu’il obtient par ponc­tion lom­baire. Ces dif­fé­rents pré­lè­ve­ments peuvent être effec­tués à plu­sieurs reprises et peuvent s’étendre sur plu­sieurs semaines. Ils sont ensuite envoyés au labo­ra­toire pour culture et analyse.

L’analyse du sang a pour objec­tif de recher­cher la pré­sence d’anticorps des­ti­nés à contrer la lep­to­spi­rose ou de maté­riel géné­tique qui lui est propre. On a recours à une rachi­cen­tèse (ponc­tion lom­baire) pour pré­le­ver un peu du liquide cépha­lo­ra­chi­dien qui entoure la moelle épi­nière et le cer­veau.

On confirme donc le diag­nos­tic lorsqu’on iden­ti­fie la pré­sence de la bac­té­rie dans l’une des cultures ou lorsqu’on retrouve des anti­corps diri­gés contre le germe dans le sang.

Très sou­vent, les méde­cins uti­lisent une tech­nique d’amplification en chaîne par poly­mé­rase (PCR). Elle per­met de mul­ti­plier un gène très rapi­de­ment. Cela per­met d’accélérer le pro­ces­sus et d’obtenir un résul­tat dans de brefs délais.

Comment traiter la leptospirose ?

La lep­to­spi­rose est une mala­die infec­tieuse. Son trai­te­ment passe donc par l’usage d’antibiotiques.

Pour les cas d’infections légères à la lep­to­spi­rose, on pres­crit sou­vent des antibiotiques :

  • La doxyxy­cy­line ;
  • L’azythromycine ;
  • L’amoxicilline ;
  • L’ampicilline.

Tous ces médi­ca­ments sont à prendre par voie orale. Le trai­te­ment doit com­men­cer le plus vite pos­sible. Cela per­met d’atténuer les symp­tômes, de stop­per l’évolution et de réduire le risque de com­pli­ca­tion.

Lorsqu’au contraire, il s’agit d’infections sévères à la lep­to­spi­rose, les méde­cins préconisent :

  • La péni­cil­line ;
  • L’ampicilline ;
  • La cef­triaxone.

Ces trois der­niers sont à admi­nis­trer par voie intra­vei­neuse dans ce cas. Il n’est pas exclu d’injecter aux malades des solu­tés qui contiennent des sels miné­raux.

Lorsque la mala­die a évo­lué au point de pro­vo­quer le syn­drome de Weil, on pro­cède à des trans­fu­sions san­guines. Lorsque le patient est atteint d’une insuf­fi­sance rénale, on lui fait une hémo­dia­lyse.

Comment prévenir la leptospirose ?

Pour pro­té­ger le plus grand nombre contre la lep­to­spi­rose, il existe de nom­breuses pré­cau­tions à prendre.

Les mesures col­lec­tives de lutte contre la lep­to­spi­rose sont :

  • Le drai­nage des zones inondées ;
  • La déra­ti­sa­tion, etc.

Comme pré­cau­tions indi­vi­duelles, il est conseillé aux pro­fes­sion­nels à risque de tou­jours se munir d’outils de pro­tec­tions à savoir : gants, bottes, lunettes.

Il est aus­si pos­sible de se faire vac­ci­ner contre ce fléau. On conseille aus­si la prise de la doxy­cy­cline une fois par semaine pour les per­sonnes à risque. Ces mesures sont aus­si valables pour les per­sonnes qui voyagent ou vivent dans une région recon­nue comme affec­tée par le mal.

Par ailleurs, il serait aus­si pru­dent de prendre des pré­cau­tions pen­dant les acti­vi­tés et loi­sirs qui vous obligent le contact avec les eaux douces comme les marais, les rivières, les étangs et aus­si les sols boueux. Il faut prendre sys­té­ma­ti­que­ment une douche après le contact et faire dés­in­fec­ter les éven­tuelles plaies.

Pour finir, il faut empê­cher les enfants d’aller jouer dans les flaques d’eau, les mares, etc.

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